On ne met pas son passé dans sa poche ; il faut avoir une maison pour l'y ranger.

Jean-Paul Sartre​

Gwendoline insère la clé dans la serrure avant de déverrouiller la porte. Je n'ai pas mis les pieds ici depuis un an, au noel dernier en réalité. Comme à son habitude, elle retire ses vieilles baskets et se dirige vers la cuisine pour son mythique nesquik.
« Cacao pour monsieur, nesquik pour la charmante demoiselle.
- Lance toi donc des compliments toute seule.
- Tu n'en fais pas assez. Ça fait longtemps, que tu n'es pas venu, hein ?
- Un an, à Noël.
- Elle ne t'en a pas pas voulu, tu sais.
- J'ai été infect.
- Elle t'aimait, c'était ta mère et tu étais son unique fils, le seul homme de sa vie d'une certaine manière.
- Tu étais comme sa fille aussi.
- Je n'ai jamais été sa fille. Avec ou sans sucre ton chocolat ?
- Sans merci ». Je n'ai pas insisté, si elle a changé de sujet, c'est qu'elle ne voulait pas en parler.

Elle a fait les deux chocolats, mais est partie avec uniquement le sien dans le salon. J'ai pris le mien et l'aie trouvé assise sur le canapé, un dessin animé à la télévision : Tom et Jerry. Elle a toujours eu un don pour les retrouver ces deux là, quelque soit l'heure, comme les enfants, elle aime ce dessin animé, mais pour elle, c'est le meilleur de tous les temps.

On a fini nos chocolats devant la télévision. Elle s'est endormie sur le canapé et moi, je n'ai pas lâché des yeux la télévision mise à part quand je suis allé lui chercher une couverture.