Après ce repas qu'il a dégusté, je m'apprête à aller directement au lit, la fatigue me gagne. Seulement, je viens d'oublier que Noucky va dormir ici désormais, je ne sais même pas où il va se poser. Je regarde un instant et je vois mon canapé noir, large, c'est là qu'il va dormir. Le gamin me regarde étrangement, il attend que je lui dise quelque chose où comment ça se passe ? Ce garçon chat est vraiment bizarre, en même temps rien n'est normal chez lui. Je m'approche d'un placard situé près de ma chambre et ressort une couverture épaisse et un oreiller. Je reviens vers lui et je lui montre où il va se reposer. Il regarde le canapé, puis s'installe immédiatement en boule, prêt à dormir. C'est que ce gamin ne perd pas de temps quand il s'agit de dormir, incroyable. Je le couvre avec la couverture que j'ai amenée et dépose l'oreiller à côté de lui. Il dépose sa tête sur l'objet moelleux, à voir son visage, il est dans un état de bien-être.

- C'est tout doux, tout mou. Remarque Noucky en observant l'oreiller.

- Tu peux poser ta tête dessus, c'est confortable. Je lui réponds, ne voulant plus relever le fait qu'il n'a jamais vu d'oreiller de sa vie.

- Merci...euh... monsieur gothique ? Me demande-t-il un peu gêné, alors que je tique face au dernier mot.

- Désolé de te décevoir, mais je suis policier et non gothique. Appelle-moi Aza, c'est mon prénom. Je lui dis afin qu'il puisse s'en souvenir. Franchement, qu'est-ce que les gens ont à me confondre avec un gothique ? Sérieusement...

- D'accord, Monsieur Aza. Me répond le plus jeune alors que je suis en train de trouver sa phrase à tomber par terre.

Qu'est-ce qui me prend, bonté divine ?! Ressaisis-toi, ce n'est qu'un gamin. Est-ce que ce garçon vit au pays des bisounours ou alors j'entends très mal ? Une bonne nuit de sommeil va me faire un bien assez fou, je ne l'ai pas volé en plus. Je tourne mon regard vers le brun qui s'est déjà endormi à ma grande surprise. Il ne perd pas de temps, c'est très rapide, au moins ce n'est pas quelqu'un de bruyant. Je remarque assez vite qu'il a trouvé le sommeil tout en suçant son pouce. À le voir comme ça, c'est vraiment un enfant comme les autres, bien qu'il ait 18 ans. Je retourne dans ma chambre prendre des vêtements de rechange, puis me dirige dans la salle de bain. Une bonne douche pour me changer les esprits, il n'y a rien de mieux. Je ne prends pas si longtemps, ça va vite. Ensuite, je retourne dans ma chambre et m'allonge sur mon lit avant de retrouver assez vite le sommeil.

Je vois la rue du quartier de Barbès, dans laquelle je viens de rencontrer Neko Boy. Il fait nuit, le groupe d'agresseur auquel j'ai fait face auparavant se tient de nouveau devant moi. Je veux pouvoir me sortir de là, mais mes jambes refusent de bouger, je me sens clouer au sol. Le petit gang se rapproche dangereusement de moi et je reçois un violent coup de batte au visage.

Je me réveille en sursaut, le cœur qui bat à mille à l'heure, la respiration totalement saccadée. Ce n'était qu'un cauchemar en fin de compte, je reprends mes esprits de façon à me reconnecter à la réalité. Je jette un bref coup d'œil sur mon radio-réveil, trois heures du matin, quand même. Bordel, ça ne fait même pas une heure et demie que je viens de dormir et me voilà en train de faire des cauchemars. Depuis quand je suis devenu aussi faible que ça ?! Je suis exaspérant par moments. Mon corps se redresse de suite et se lève en direction du salon, mon sommeil a été coupé de toute façon. Noucky ne semble pas dormir non plus, mais je vois qu'il tremble beaucoup. Sa tête est cachée sous la couverture également, qu'est-ce qu'il fait, enfin ?! Au moment où je la retire, un horrible éclair se déclenche dehors. Je vois le petit neko faire un bond de deux mètres de haut avant de se cacher derrière le canapé. Mon dieu dites-moi que c'est une blague ? Ce n'est quand même pas ce que je pense. Je m'approche du petit brun et m'accroupis à sa hauteur alors qu'il est recroquevillé sur lui-même, la tête enfouie dans ses bras.

- Noucky ? Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu as sursauté comme ça ? Je l'interroge, bien décidé à comprendre.

Je constate qu'il ne me donne aucune réponse, mais il relève la tête. Même s'il fait noir, je peux voir qu'il ne se comporte pas comme à son habitude. Seulement, je l'entends légèrement renifler avant de... pleurer ?! C'est quoi ce délire ? De quoi il a peur ce grand gaillard ? Je lui repose une question, puis il bondit soudainement sur moi. Sur le coup, je tombe totalement en arrière, ne m'y attendant pas du tout. Mais je vois que le garçon chat s'accroche à mon torse tout en pleurant à chaudes larmes. Quelle situation gênante, franchement, pourquoi ça me tombe dessus ? Je suis totalement déstabilisé, je n'aime pas voir les gens pleurer et je ne sais pas quoi dire ou faire.

- Je n'aime pas l'orage, je déteste l'orage, ça me fait peur... Me répond Noucky alors qu'il est toujours en sanglots et terrorisé.

- C'est donc ça qui t'effraie ? C'est cet éclair ? Je constate, surpris de cette découverte.

Il hoche la tête mais cache sa tête sur mon torse à l'entente d'un nouveau rugissement de la foudre. Qu'est-ce que je dois faire dans des moments comme ça ?! Bon, je crois que je n'ai plus qu'une solution et elle ne me plait pas d'avance.

- Je te propose de dormir avec moi, est-ce que ça te va ? Je lui propose, tout en regrettant déjà ce que je suis en train de faire.

- Vraiment ? Me demande-t-il avec une pointe de surprise dans sa voix.

- Si je te le demande, ce n'est pas pour rien. Alors ?

- Ça me rassurerait... oui. Me répond-il avant d'être gêné.

Je me relève et l'accompagner dans ma chambre. Je vois qu'il garde toujours sa fameuse démarche à quatre pattes, ça me perturbe toujours autant. Me dire qu'il est vraiment humain et félin à la fois, c'est déroutant. On entre dans ma chambre et il s'allonge sur mon lit, encore heureux que c'est un matelas deux places. Je me place à l'autre bout de façon à ne pas être embêté pendant mon sommeil, je tiens à dormir en paix. De plus, je ne veux pas sentir de griffe sur mon corps, j'ai déjà eu ma dose à ce sujet-là. Ses yeux brillent à travers le noir, c'est impressionnant, ça prouve qu'il ne dort pas. Il doit arrêter de me fixer, c'est très embarrassant.

- Noucky ? Dis-je, alors que je ferme les yeux petit à petit.

- Oui ? Me demande-t-il alors qu'il continue de me regarder avec insistance. Même les yeux fermés, je sens ses yeux qui me bouffent à des kilomètres.

- Arrête de me regarder comme si j'étais la Joconde, c'est très gênant. Je lui dis sans ouvrir un œil.

- Pardon... Mais c'est la première fois que je dors à côté d'un humain. Me répond-il. Comment peut-on être aussi balèze et à la fois aussi innocent qu'un môme ? Ce n'est pas compatible.

Je ne sais pas si je dois rire jusqu'à me faire mal aux côtes ou si je dois le plaindre. Aux dernières nouvelles, à ce que je sache, je ne suis pas un animal de foire, très étrange ce garçon. Je tente de retrouver Morphée pour qu'il puisse m'emmener dans le monde du sommeil, mais me voilà à ouvrir instantanément les yeux. Des petits bras fins m'entourent le torse, je n'y crois pas, je fais quoi maintenant ?! Je ne suis pas une personne très tactile, le sentiment d'être touché m'horripile à un point. La nuit va être longue si s'est prévu qu'il me prenne comme Doudou.

- Monsieur Aza, vous êtes tous chaud, j'aime ça. Me dit-il simplement. Vraiment, il ne fait pas attention à ce qu'il dit celui-là, non mais je rêve !

- Tu sais que tu me rends encore plus mal à l'aise que je le suis. Je ne suis pas une peluche. Je lui réponds, un peu amer, je ne supporte pas le toucher, bon sang ! Qu'est-ce que ça m'énerve.

- Ah bon ? Pourtant je ne fais que me réchauffer et la chaleur m'aide à dormir. Vous ne faites pas ça pour dormir Monsieur Aza ? Me demande-t-il avec le ton le plus innocent que je n'ai jamais entendu jusque-là... D'accord j'exagère, il est tout le temps comme ça, mais là, c'est encore pire.

- Quand je dors, je dors, pas besoin de chaleur. Maintenant, si tu veux me laisser dormir, tu me rendrais un très grand service. Je commence à perdre patience, de plus que je deviens irritable, voire infect, bon sang je dois me calmer, pense à l'enquête et l'allié que tu viens de te faire et pense à la reconnaissance.

J'essaie de me décoller de ce petit gêneur de sommeil et lui tourne le dos, au moins je vais dormir tranquillement. Ce n'est pas possible, je viens de parler trop vite, il s'est collé à mon dos tous en m'entourant de ses bras. Quelle sangsue ce gamin ce n'est pas croyable, qu'est-ce que ça va être pour la suite, franchement ? Comment dormir avec une personne qui se permet de vous toucher alors que vous avez une sainte horreur du contact physique ?

- Est-ce que je peux vous appeler Maître Aza ? Me demande-t-il subitement alors que la seule chose qui me préoccupe c'est de dormir.

- Si tu veux, je m'en fiche. Mais je t'en supplie, laisse-moi dormir. Je lui réponds, exaspéré de sa conversation pénible, qu'il me laisse enfin trouver le sommeil.

- Oh. Il semble avoir compris, enfin. D'accord je vous appellerais Maître Aza. Poursuit-il avec enthousiasme.

Bon sang, tais-toi, sale gamin, ou je t'étripe ! Ce n'est pas croyable d'être aussi bavard quand même ! Je risque de péter une pile avec lui et ça ne fait même pas une journée. Bonjour la cohabitation, je l'ai su que j'allais le regretter. J'espère que la journée ne va pas être pénible. Tiens, il ne parle plus, enfin, quel soulagement, il s'est enfin décidé à dormir. Bon je vais faire de même, bien que ses petits bras qui sont collés à ma taille ne risquent pas de partir, je vais devoir faire avec. Ce qui est sûr, c'est que je suis bien trop fatigué pour pouvoir le repousser. Je sens sa tête se coller à mon dos et son souffle qui s'écrase sur ma nuque. C'est sur cette pensée que je m'endors, en espérant ne pas avoir de mauvaises surprises à mon réveil.

J'ouvre doucement mes yeux, je suis encore dans le brouillard je dois l'avouer. Je tourne mon regard vers mon radio-réveil, il n'est que sept heures, ça va, je vais prendre le temps d'émerger. Je tourne mon regard vers la gauche quand un visage un peu trop près fixe le mien par surprise. Un cri de sursaut s'échappe de mes lèvres et mon corps bondit du lit avant de rétamer grossièrement sur le sol. Je suis bien réveillé je le confirme. Noucky me regarde toujours avec ce sourire si niais, ça commence bien, dis donc.

- Bonjour Maître Aza ! Me dit-il tout joyeux.

- Tu m'as fait peur, idiot, pourquoi tu me fixais comme ça de si près ?! Tu veux me faire avoir une attaque c'est ça ?! Je lui dis tout en retenant ma colère. Dès le matin, je suis déjà sur les nerfs, super.

- Vous êtes beau quand vous dormez, je n'ai pas pu m'empêcher de vous observer. Me répond-il, avec ce même entrain.

- Bon sang, je n'y crois pas... Je ne termine pas ma phrase, trop exaspéré pour le moment.

Je me dirige vers la salle à manger, puis... horreur ! Un rat est posé sur ma table, je déteste les rongeurs, surtout ceux-là ! Je me précipite dans la cuisine à la recherche d'un produit contre ce genre de bestioles rampantes. Par ailleurs, je vois que le gamin me regarde avec un regard tout fier, qu'est-ce qu'il a encore fait celui-là ?

- Mon cadeau vous plait ? M'interroge le garçon chat, tout content.

- Hein ? Je ne suis pas sûr de comprendre.

- Le rat sur votre table, je l'ai chassé pour vous ! Me répond-il tout en souriant bêtement.

Je crois que je vais vomir, mais vraiment... Il est parti chasser cette bestiole sale et surement bourrée de maladies contagieuses. Mais quel inconscient ! Depuis quand il est sorti faire la chasse à l'improviste ?! Non mais sérieusement ?! Calme-toi Aza... Non je n'en peux plus je craque je frise la crise de nerfs ! Ce félin humain me fait sortir de mes gonds avec ses bêtises !

- Noucky... Si tu veux vraiment me récompenser, débusque le coupable de l'affaire que je traite, ce sera amplement suffisant. En attendant, pas de rats chez moi, je déteste les rongeurs ! Je tente d'être ferme, mais je crois qu'il n'a pas saisi car il continue de sourire bêtement.

- Oh, vous n'aimez pas les rats ? S'étonne-t-il en faisant de grands yeux. C'est dommage, je voulais vous faire plaisir pour le déjeuner.

Je cligne des yeux plusieurs fois, est-ce que j'ai bien entendu ? Mon petit déjeuner ? Il veut que je mange cette bête pour le matin ?! Mais ce garçon a un sérieux problème d'alimentation ou c'est moi qui viens d'avoir des hallucinations ?! Un rongeur pour le déjeuner, quelle idée, enfin, rien que d'y penser ça me coupe l'appétit. Il est temps que je recadre ce garçon et vite tant qu'il vit sous mon toit.

- Si tu veux me faire plaisir, débusque le coupable de mon affaire, c'est tout. Ce sera une grande récompense pour moi. Je compte sur toi pour le trouver. Je lui rappelle son rôle et lui dit mon objectif.

- D'accord, je vais le trouver tout de suite. Me dit-il alors qu'il ouvre la fenêtre de la cuisine.

Bon sang, qu'est-ce qu'il est en train de faire faire ? Je le vois enjamber tranquillement ma fenêtre, c'est un suicidaire ou quoi ?! Je m'empresse de le rejoindre et je lui attrape la jambe, quel idiot celui-là.

- Qu'est-ce que tu fous Neko Boy, rentre immédiatement avant de tomber de la façade ! Je lui dis entre colère et inquiétude. On va te voir, crétin !

- Ne vous en faites pas j'ai l'habitude de monter les toits, c'est ma spécialité cachée. Me répond-il avec le sourire tout en continuant son escalade alors que je lâche sa jambe.

Qu'il est incorrigible ce gamin, il veut se tuer ou quoi ?! Bon, tant pis, c'est son problème s'il est bloqué en haut ou s'il s'écrase au sol. Je ne devrais plus être surpris des découvertes, mais quand même, là ça devient grave. Je le regarde escalader de façon assez agile jusqu'à monter au toit, son corps est vraiment souple. Je suis sous le choc de ce que je viens de voir, à y bien réfléchir, c'est un excellent atout que je tiens dans ma manche. Mais que je suis bête, il me semble l'avoir déjà vu grimper hier soir. Il peut patrouiller depuis les toits sans se faire repérer la nuit, c'est excellent. Bon, il est déjà parti pour enquêter, je peux souffler... enfin un peu de calme. Je prends mon café, bien corsé comme et le bois d'une traite, ça y est, je suis bien réveillé maintenant. Après ça, je me prépare, douche rapide, j'enfile rapidement mes vêtements de la journée et me dirige au salon. Je vois qu'il est vraiment parti à la recherche d'indice, il n'est pas revenu. J'ignore s'il sait lire je lui laisse un petit mot pour lui dire de me rejoindre au poste de police. Au pire, je lui ai dessiné un plan assez grotesque en dessous de la lettre au cas ou s'il se perd. D'ailleurs est-ce qu'il sait lire au moins ?! Je n'ai pas pensé à lui demander, mais normalement, il doit au moins savoir ce genre de base quand même. Dans le cas contraire, ça risque d'être extrêmement contraignant. Je reviens à moi et commence à me préparer pour aller au commissariat, en espérant que mes collègues ont trouvé quelque chose. Je sors de mon appartement, descends les escaliers pour rentrer dans la voiture de police. La clé s'enfonce dans la serrure et la voilà réveillée, je commence à prendre l'itinéraire pour aller au poste de police.

Arrivé, je me gare dans le parking et sors du véhicule, j'espère qu'il est revenu. Je franchis le pas à l'intérieur du bâtiment et commence à aller voir Mika, je me demande s'il a trouvé des indices. C'est vrai que ça a coupé hier avec cette histoire de gang.

- Bonjour Aza, qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Le micro n'a émis aucun son et aucun moyen de te contacter. Qu'est-ce qui s'est passé ? M'interroge mon collègue, surpris de me voir.

- Tu n'as pas reçu de message de ma part ? Je lui demande, totalement étonné.

- Euh, si je te le demande c'est que je ne l'ai pas reçu. Il me répond avec une pointe d'ironie alors que je soupire.

- Ha... bon sang... Désolé si je t'ai inquiété, mais cette nuit je suis tombé sur l'informateur qu'il me faut.

- Allez, ne t'en fais pas, tu es un dur, donc aucune chance qu'on ne te résiste. Me répond-il, si seulement il était avec moi cette nuit-là... Ha, au fait, on a arrêté un suspect qui concerne ton affaire. Me dit-il alors que mon cerveau se réveille d'un coup.

- Sérieusement ?! Enfin ils se sont bougés le cul les empotés, je vais voir ça à la salle des interrogations.

Je me dirige directement vers la pièce avec impatience. L'envie de faire craquer mon nouveau suspect me donne l'air d'un imbécile heureux, mais je m'en fiche. Rien que d'y penser, je me réjouis d'avance de ce que je vais bien pouvoir faire. J'ouvre la porte de la pièce et là, mon cœur se stoppe net. Non mais j'hallucine ou quoi ?! Qu'est-ce qu'il fout là ?! Et menotté en plus, bon sang, qu'est-ce que je vais faire de tout ce petit monde de la police ?! Et il a remis son costume qui vient de sortir de la machine à laver. Je redoute dans quel état je vais retrouver ma machine.

- Bonjour Maître Aza, je ne pensais pas vous trouver ici. Me dit Noucky qui me fait des coucous avec ses deux mains menottées.

- Nouc... Neko Boy ?! Mais qu'est-ce que tu fous là ?!