De toutes les espèces végétales qui tapissent la Cuve Abyssale, la plus mortelle est sans conteste le qavol. Ses baies, d'un diamètre de quelques centimètres, contiennent une substance extrêmement corrosive qui ronge les tissus internes des herbivores et entraîne une mort rapide. D'une efficacité foudroyante, cette toxine, dans les dix premières secondes de son ingestion, provoque également chez ses victimes une sensation d'engourdissement frais qui prévient toute tentative de rejet. Mortelle même après dilution dans les graisses et chairs de son "hôte", elle confère ensuite au cadavre de celui-ci une odeur nauséabonde caractéristique qui dissuade les charognards d'approcher, permettant ainsi aux graines de la plante de se développer dans le corps en décomposition.

Une autre particularité de cette plante endémique de la Cuve Abyssale est la diversité de sa morphologie. La couleur des baies, la hauteur de la tige, la forme des fleurs varient d'un plant à un autre, ce qui rend difficile - voire dans certains cas impossibles - l'identification du qavol par les herbivores. Seul l'aspect dentelé des feuilles reste commun à l'espèce.

Note de l'auteur : il est heureux, en un sens, que les dangers de la Cuve Abyssale en entravent une exploration, et à terme une exploitation, plus approfondies, car concentrée, la toxine du qavol serait, à même de corroder n'importe quelle matière organique, l'un des pires poisons que l'on puisse imaginer.

Le qavol : une menace végétale, Faune et flore de la Cuve Abyssale

Manuscrit original, Anhtor Marneon de Cipsa