Encore merci à UnePotatoe pour le Fanart de Neige

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Trois silhouettes marchaient côte à côte dans la neige, leurs pattes légères ne laissant aucune trace derrière elles. Les trois créatures avançaient à la file indienne, ne communiquant que par de légers glapissements à intervalle régulier.

Une pluie de flocons tombaient sur leurs fourrures rousses. Transis de froid, les trois prédateurs tentaient de chasser et de trouver autre chose qu'une proie gelée à se mettre sous la dent.

Ils auraient fait n'importe quoi pour survivre. Même à rejoindre une meute de loups, car l'on disait qu'il ne connaissait pas la famine et qu'aucun carnivore n'osait s'aventurer sur leur terrain de chasse, par crainte de représailles.

L'hiver était rude pour les renards, et l'un des plus froids qu'ils aient connu. Les deux renardeaux suivaient patiemment leur mère, qui recherchait des proies pour le moment invisible. Cela faisait plusieurs heures que les renards chassaient, et le Soleil allait bientôt se coucher.

Brusquement, la renarde s'arrêta net. Elle avait senti une odeur trop souvent synonyme de gros problème. Un loup était sur son territoire. Et il n'était pas seul, réalisa t-elle, maintenant terrorisée pour ses deux petits. Deux loups adultes étaient sur ses terres et avec des petits, à en juger par l'odeur lactée de la mère. Il fallait les faire déguerpir, et vite, car le peu de proies qu'il lui restait ne pourrait jamais tous les nourrir.

Après que la mère eût mis ses petits au courant de sa terrible découverte, le petit groupe repartit, nerveux, traquant les loups. Au bout d'une quinzaine de minutes de marche, un bruit attira leur attention. Un frémissement dans les buissons et le crissement de la neige sous des pattes. Après s'être faufilés dans des buissons tout proche, les renards virent un des deux loups sortirent des fourrés, seul.

Celui-ci s'arrêta un instant, avant de repartir, peu rassuré à l'idée de laisser sa compagne seule avec ses petits. Enfin, il disparut dans la forêt et les renards se précipitèrent dans les buissons d'où il sortait. La piste - encore fraîche - était facile à suivre malgré les nombreux flocons qui tombaient.

Soudain, ils la virent. La femelle était dans une clairière, ses petits jouant avec les flocons autour d'elle. Au moment où les renards jaillirent des buissons, elle hurla quelquechose à ses petits, avant d'appeler son compagnon en hurlant. Mais ce dernier était trop loin pour arriver à temps et sauver un louveteau noir des griffes des renardeaux. La louve se dépêcha de rassembler ses petits sous son ventre en suppliant les renards de les épargner.

Malheureusement pour elle, ils étaient devenus les proies. La renarde se jeta sur elle et la fit basculer tandis que ses deux petits attrapaient les louveteaux. Leur mère avait beau se débattre, les deux petits furent égorgés en un claquement de mâchoire.

Dans une tentative désespérée, la louve renversa la renarde et lui sauta dessus mais celle-ci esquiva et mordit la louve à la gorge. Entendant soudain, un gémissement, elle se retourna en lâchant sa proie avec regret et se figea en voyant un de ses petits pendre dans la gueule du loup, la nuque brisée.

Le loup lâcha le corps flasque et commença à avancer en grognant vers la renarde et son petit. Avec un feulement qui se voulait menaçant, les deux animaux s'enfuirent. Le loup se précipita vers le cadavre de sa compagne, réalisant petit à petit l'étendue du désastre.

La femelle et ses deux petits gisaient dans une mare de sang, qui tâchait de rouge la neige blanche. Un buisson frémit et le loup se retourna, persuadé que les renards revenaient. Qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir à la place, le quatrième louveteau, qui s'était caché. Le loup se précipita sur elle, avant de s'arrêter pour mieux l'observer.

La petite femelle s'était arrêtée et regardait son père du haut de ses trois lunes. Elle ouvrit doucement les yeux et son père put admirer ses iris vairons, ses pupilles aveugles et le doux violet de son pelage, si blanc qu'il se confondait avec la neige environnante. Son cœur se serra, sa petite ne serait jamais acceptée par une meute. Elle n'avait même pas encore de nom que sa vie semblait déjà condamnée.

Un nom...songea le mâle, en admirant la femelle dont se dégageait une force et un charisme exceptionnel. Son aura était si pur... La vie tenterait de la briser mais elle se relèverait toujours, il en était persuadé.

Il jeta un dernier coup d'œil à l'étendue rouge et blanche derrière lui. Déjà, la neige reprenait ses droits et le rouge disparaissait. Il sourit, il avait trouvé le nom.

"Neige"