être humain
« Je sais que c'est dur de se sentir vivant dans cette noirceur étouffante »
Nekfeu, Être Humain.
t'es-tu déjà senti comme mort ?
comme si ton corps obéissait à un cerveau, mais que ton cœur l'avais quitté ?
comme si tu mangeais et respirais, mais que c'étaient les deux seules choses qui te prouvais que tu faisais encore partie de ce bas monde ?
comme si plus rien ne t'intéressais ?
comme si tout ton monde s'était écroulé, mais que sa façade restait intacte ?
comme si ta place n'était pas ici, que tu étais de trop dans ce monde qui n'est pas le tien ?
comme si tout t'étais devenu étranger, qu'un rien t'énerves et qu'absolument personne ne peut combler ce vide ?
comme si...
comme si tu tombais dans le néant,
chute
sans
fin
et que tu glissais soudain dans un gouffre
un plaie
qui te déchire un peu plus chaque jour
une cicatrice
qui ne se referme jamais
...
l'avais-tu mérité ?
tu ne sais pas.
tu ne sais plus.
tu t'en fiches presque.
tu voudrais juste que tout ça cesse.
tu souhaiterais du fond du cœur que ce boucan infernal qui hante tes pensées s'arrête.
être un peu en paix.
réguler le flot de pensées qui t'empêche de dormir.
mais que faire quand les gens font comme si tout allait bien
alors que tous les jours les humains s'auto-détruisent
en abattant des arbres
en fermant les frontières aux migrants
en se jettent des bombes dessus
en assassinant des animaux
en s'enrichissant coûte que coûte
en s'insultant, se frappant, se manquant de respect, se torturant, se rendant jaloux, se détestant
te faisant les haïr encore plus
et toi... toi tu restes là, impuissant.
perdu dans ces vagues de faux semblants,
tu les regardes s'observer, en retenant tes pleurs.
ceux qui te brûlent la poitrine
et que tu retiens dans ta gorge.
tu les empêches de s'enfuir ces larmes, mais tu voudrais qu'elles sortent.
qu'elles noient toutes ces injustices auxquelles tu fais face,
qu'elles effacent les conneries de tes semblables,
qu'elles retirent les masques des adultes qui font croire aux enfants que la vie est belle,
qu'elles nourrissent la terre,
et abreuvent ceux qui en ont besoin.
mais tu restes là, à ta fenêtre les bras ballants,
à essayer de te construire un avenir dans ce qu'il reste du monde.
à tenter de fermer les yeux sur ce qu'il se passe,
de jouer à l'aveugle comme font les grands.
en vain.
tu essayes tant bien que de mal de remonter la pente,
mais les actualités te tirent sans cesse vers le bas.
alors tu observes, ne sachant que faire face à toute cette misère,
à regarder ce monde qui s'entretue
qui se consume à petit feu
comme tes cigarettes.
c'était toi,
le petit rêveur du fond de la classe
qui n'osait pas trop parler
parce qu'être optimiste de nos jours c'est rare,
alors tu te caches, de peur qu'on puisse t'arracher ta seule raison de rester ici.
c'est toi, celui qui ne sait plus quoi faire,
qui aimerait tout plaquer
partir loin dans les étoiles,
vagabonder sans destination précise.
c'est toi qu'on a brisé
en détruisant tes rêves,
t'enlevant ta seule raison de te lever chaque matin.
mais là aussi c'est toi.
celui qui peut changer ce monde de merde dans lequel tu vis.
qui peut récupérer ses envies,
et vivre
¿ h e u r e u x ?
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