𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐗
Précédemment: Sora est née le même jour que Satoru et a hérité des deux pouvoirs de son clan, les Noroi. Cependant, posséder le Troisième Œil et le Néant semblent bien plus une malédiction. En effet, lorsque ses pouvoirs se sont réveillés, sa famille en est morte à l'exception de sa tante qui l'a prise en charge. Alors qu'elle décide d'abandonner la vie après le décès de sa tante, Satoru croise son chemin, il lui propose de devenir exorciste. Or, la jeune femme a une condamnation à mort au-dessus de la tête du fait de la dangerosité de ses pouvoirs. Satoru négocie auprès des grands pontes et obtient un marché: elle doit devenir une exorciste efficace pour rester en vie. Elle se retrouve élève exorciste malgré ses 28 ans puisqu'elle n'a aucune expérience en la matière.
Récemment, Yuji a été déclaré mort. Elle fait partie du peu de gens qui savent qu'il est tjs en vie. Satoru et Sora s'apprêtent à aller dîner avec Shoko et Nanami après que Satoru l'ait emmené faire du shopping. À noter que Shoko et Sora sont devenues très copines, si bien que Sora s'est disputée avec Satoru à propos de sa relation avec Shoko (Sora trouve qu'il devrait mieux se comporter avec elle).
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Des heures plus tard, la confrontation est oubliée aussi bien d'un côté que de l'autre. Les deux ont eu l'occasion de se préparer chez l'exorciste de classe S pour le dîner, Sora ayant enfilé l'une des robes achetées plus tôt dans la journée.
Satoru profite de ses lunettes de soleil pour la détailler de la tête aux pieds. La jeune femme est tout simplement resplendissante, le tissus violet foncé sublimant ses courbes travaillées par l'entraînement avec grâce. Elle moule sa poitrine et à partir de sa taille, s'évase jusqu'au dessus de ses genoux.
Ils sortent de la limousine. Elle, plus en retrait, lui, d'une assurance sans pareille.
Un grand sourire aux lèvres, Satoru ouvre la porte du restaurant comme s'il en était le propriétaire. Il agite le bras de façon exagérée pour indiquer à Sora de passer devant lui.
Elle aperçoit alors son amie dans un coin du restaurant aux côtés d'un homme blond. Ce doit être Nanami.
La main de Satoru se pose entre ses omoplates et la fait sursauter. Il la pousse gentiment en direction de Shoko.
— Nanami est un peu rabat-joie, lui murmure-t-il.
Son souffle carresse son oreille et elle frisonne. Elle n'ose pas lever les yeux vers lui. Il semble d'une humeur particulière qui la rend nerveuse. De plus, la présence de Satoru lui est bien trop perceptible, plus que d'accoutumée.
Une fois proche de leur table, Satoru se précipite vers Nanami. Un canapé arrondi fait office d'assise, calé contre l'angle de la pièce. Shoko et Nanami ont pris place sur la gauche de celui-ci. Satoru s'assoit immédiatement à côté du blond. Il ne reste alors que la place à droite de l'exorciste de classe S.
Elle s'assoit un peu timidement et Shoko lui lance un regard compatissant à l'autre bout du canapé.
— Nanami, je te présente Sora, déclare la docteresse.
Le blond hoche la tête et offre sa main à la brune. Sora hésite un instant mais la prend pour la secouer.
Satoru, entre les deux, observe leurs mains, les bras croisés et les sourcils arqués.
— Fais gaffe Nanami, si tu la touches trop longtemps, tu risques de finir en pièces, déclare-t-il.
Sora retire immédiatement sa main après ce triste rappel. Elle s'enfonce dans son siège, regarde au loin et s'excuse.
Satoru se surprend à être pris d'assaut par deux sentiments contradictoires. La culpabilité et la satisfaction.
— Shoko m'a déjà tenu au courant pour Sora, sort du silence Nanami. Et d'après ce qu'elle m'a dit, tu l'as suffisamment entraînée pour empêcher tout accident.
— Pas besoin d'être aussi sérieux Nanami, ce n'était qu'une blague, répond-il en secouant la main à côté de sa tête comme s'il chassait une mouche.
Il lâche un long soupir et jette un œil vers sa voisine. Elle a la même expression que plus tôt dans la journée suite à leur dispute. Il semble bien qu'il a encore merdé.
La serveuse vient déposer les menus, mais Satoru ne quitte pas des yeux Sora.
— J'plaisantais tu sais...
Elle lève ses prunelles vers les siennes.
— Je sais je sais... Mais c'est... Tu sais bien que c'est un sujet sensible pour moi.
Les mots d'excuse ne traversent pas ses lèvres, trop difficiles à prononcer; ils prennent forme par une brève caresse dans les cheveux de jais de la jeune femme.
Nanami et Shoko se sentent comme la cinquième roue du carrosse, croisant le regard l'un de l'autre avec gêne.
Le dîner se déroule bien. Le blond est un homme réservé ce qui met immédiatement à l'aise la brune. Elle se surprend à passer un agréable moment. Elle ne sourit pas pour autant. Pas encore. Ni ne prend la parole pour raconter des anecdotes, mais écoute avec plaisir ses amis.
— Hé Nanami tu te souviens de ton style emo au lycée ? plaisante Satoru.
— Je n'ai aucune idée de ce à quoi tu fais allusion, répond-il calmement.
— Oh allez, j'suis sûr qu'il y a des photos qui traînent quelque part, le taquine-t-il.
Après le dessert, Satoru se lève pour payer l'addition.
— Un des avantages à être ami avec un riche, commente Shoko.
Sora observe le jeune homme s'éloigner, il est élégant dans sa chemise blanche et ses immenses jambes sont mises en valeur par son pantalon noir. Avant qu'elle ne le réalise, le fessier de l'exorciste attire son attention. Elle vire au rouge et tente de retrouver son calme, les yeux obnubilés par ses pieds dans les chaussures à talons achetées par Satoru.
— Au fait, Yuji va bien ? demande-t-elle pour se changer les idées.
Elle se fige, se rappelant la présence de Nanami.
— Euh je voulais dire...
— Ne t'inquiète pas Sora, Nanami est au courant, la rassure Shoko.
Celle-ci pousse un soupir de soulagement.
— D'ailleurs ce sera toi qui t'occuperas de lui, le mois prochain, intervient le plus fort des exorcistes de retour.
— Moi et pourquoi ça ? l'interroge le blond.
— J'ai des affaires à régler au Kenya.
— Tu vas partir ? prononce Sora.
— Quelques semaines le mois prochain.
Le semblant de peine qui traverse le visage de la jeune femme le fait frissonner.
— Bon allez, il est temps pour nous de partir ! s'exclame-t-il avec encore ce stupide sourire.
— Déjà ?
— J'ai quelque chose à te montrer.
— On allait partir de toute façon, soupire Shoko, sentant qu'ils ne serviraient qu'à tenir la chandelle s'ils devaient s'attarder.
Sora et Satoru quittent le restaurant après avoir salué les deux amis.
— Tu t'es bien amusée ?
Elle acquiesce. Le manque d'expressivité externe de cet amusement frustre le jeune homme.
— Ne bouge pas et n'active surtout pas ton Néant.
Elle le fait, un air interrogatif sur le visage. Il attrape son poignet, un sourire mesquin sur les lèvres. Et soudain, son cœur fait un saut périlleux dans sa poitrine et elle se retrouve dans un tout autre décor.
Sa chambre.
— Tu viens de nous téléporter ?
— Je t'avais dit que j'en étais capable. Mais ce n'était pas pour faire une démonstration de mon immense talent que j'ai fait ça.
Elle attend qu'il poursuive, curieuse.
— Retourne-toi.
Elle se retourne vers son lit. Au début, elle ne voit rien puisqu'il est noyé dans les draps blancs de sa couette, mais c'est alors que la petite boule de poil se met à se mouvoir, avançant avec maladresse sur ses minuscules pattes.
Les yeux de Sora s'ouvrent en grand et elle porte la main à sa bouche.
— Alors ? lève-t-il un sourcil en attente d'une réaction.
— Est-ce que c'est ce que je vois ?
— Mh, tu devrais t'approcher pour en avoir le cœur net, dit-il feignant le sérieux.
Elle agite ses pieds pour se débarrasser de ses talons et s'avance avec douceur vers la créature au pelage blanc. Il est si petit, ses petits yeux bleus semblent encore découvrir le monde. Pas de doute. C'est un chaton.
— Mais pourquoi ?
— Un petit cadeau de ma part pour tes efforts.
En plus du shopping aujourd'hui ? Il la gâte trop. Elle se mordille la lèvre, embarrassée.
— C'est trop... Je...
— Te voile pas la face, ça fait aussi partie de ton entraînement. Tu devras caresser ce chat aussi souvent que possible, dormir avec lui. Tu n'auras pas d'autre choix que de contrôler ton Néant à 100% même en temps de repos. Et peut-être que tu te rendras compte que tu n'as plus à avoir peur de toi-même.
Elle sent son cœur se gonfler dans sa poitrine. Il n'imagine probablement à quel point ce cadeau, parmi tant d'autres, la remplit d'un bien-être qu'elle n'a pas connu depuis longtemps.
Elle s'avance avec douceur vers la boule de poil, les mains en avant. Délicatement, ses doigts touchent le bout de son oreille gauche. En quête de caresses, le chaton s'aventure plus proche des mains de la jeune femme, venant quérir lui-même son affection. Son cœur fond et sans le réaliser, ses lèvres s'étirent dans un sourire.
Satoru est sidéré. Il n'avait pas réalisé à quel point il avait souhaité la voir cette expression. Ce sourire.
— Je vois, à peine il débarque et tu souris déjà. Je vais faire comme si ce n'était pas vexant. Rappelle-toi que c'est moi qui te l'ait offert ce p'tit gars.
Elle tourne la tête vers lui, son sourire n'a pas disparu.
Putain de merde. Ses jambes le lâchent presque.
— Merci...
— Oh mais y a pas de quoi.
Malgré tout, il est doué, tellement doué pour cacher son trouble, elle ne remarque pas un instant l'effet qu'elle a sur lui. D'un geste rapide, elle l'enlace et il frissonne.
Son Infini n'était-il pas activé ? Ou alors a-t-elle activé son Néant ? Il n'en a pas la moindre idée. Elle pourrait le poignarder en plein cœur qu'il ne s'en rendrait pas compte. Et peut-être même qu'il n'en aurait rien à faire. L'idée l'effraie. Satoru Gojo n'a peur de rien. Ou à ceci près... Il est terrorisé par sa vulnérabilité.
— Ouais bon, n'en fais pas tout un plat... C'est qu'un chat...
Par pitié faites qu'elle ne sente pas ses battements cardiaques. Il la repousse gentiment et elle retourne auprès du chaton.
Il ne l'a jamais vue si épanouie. D'habitude, elle a toujours l'air ailleurs ou le regard triste. Elle porte le poids de son crime depuis une vingtaine d'années comme un boulet dont elle n'arrive pas à se défaire.
L'idée qu'il est celui qui en a coupé la chaîne, ne serait-ce qu'une seconde, lui procure une satisfaction indescriptible presque sadique.
Elle est jolie, à murmurer des douceurs à l'animal. Ses cheveux sont décoiffés. Elle peine à garder les yeux ouverts et baille. Le chaton attaque son petit doigt dans un miaulement.
Et voilà maintenant qu'elle se met à rire.
S'il savait qu'il en fallait si peu, il aurait acheté ce putain de chat bien plus tôt pour l'entendre rire encore et encore.
Il mordille l'intérieur de sa joue. Il a l'envie urgente de la plaquer contre ce matelas et de la faire sourire pour une toute autre raison.
Bien sûr, il n'en fait rien. Et bien sûr, en réalisant à quel point il a laissé ses pensées devenir vulnérables, il trouve une excuse pour quitter la pièce.
Publié le 07/05/2024
Hello !
Ça fait plus d'un mois, déso pour la millième fois 😔
Mais au moins, vous avez un chap avec de la tension. J'espère que vous l'avez bien ressentie. J'ai essayé aussi de faire transparaître la dualité de Satoru 👀. On a eu le droit à plus de passages de son pov que d'habitude. C'est pour ça que j'aime bien écrire à la troisième personne, on peut passer d'un perso à l'autre, de l'omniscience à un pov resserré autant qu'on veut et avec fluidité.
Qu'avez-vous pensé de tout ça ?
Merci d'ailleurs de lire cette histoire ! N'hésitez pas à lire mon roman. Genre vraiment. Allez le lire please, ça me tient à cœur. Ça s'appelle Furys 👀
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