Chapitre 99
« Loin des yeux , mais près du cœur »
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Cet après midi que nous rentrons chez nous pour l'été. Malgré tous les évènements survenus, j'arrive à ressentir quelque chose qui s'apparente à de l'excitation quant à ce départ. Ce matin , je range donc mes derniers effets : brosse à dents, pyjama etc...
Lorsque je finis, je vais à la salle à manger et avant même de rentrer j'entends un éclat de rire que je ne connais que trop bien et qui me procure des frissons et le sourire
- Tiens la voici, s'exclame Joyce à mon apparition. Gabin est assis à table, Gaia face à lui et Joyce à l'extrémité de la table. Cette dernière se lève :
- Bon moi aussi je dois aller faire mes aurevoir à mon chéri !
Sans pouvoir m'en empêcher je grimace un tout petit peu à cette phrase et les trois éclatent de rire. Joyce ne me reprend pas et sort. Le sourire aux lèvres, je vais prendre place aux côtés de Gabin.
- Bonjour toi, dis-je à l'intention de Gaia qui me rend mon sourire :
- Tu las rends d'excellente humeur dis donc, fait elle en s'adressant à Gabin.
Ce dernier me saisit le menton pour tourner mon visage vers lui :
- Mon bonjour ?
- Salut toi, soufflé-je et il hausse les sourcils et me lâche.
- Je peux avoir des pancakes s'il te plaît ?
Gaia me passe le plat avant de se lever à son tour :
- Je dois aller voir Wanda, les autres sont sorties aussi. On se voit plus tard du coup ?
La bouche pleine j'acquiesce.
Elle sort, et sans m'interrompre, Gabin me laisse manger tranquillement. Quand je finis, je me redresse pour débarrasser mais il me stoppe et le fait à ma place.
Touchée, je l'avoue, je le regarde faire et je souris tellement que j'en ai mal aux joues.
Ça change des derniers jours.
Lorsqu'il a terminé de tout ranger, il s'adosse au plan de travail et je vais le rejoindre. Il m'agrippe aussitôt par les hanches et me colle à lui. Je passe mes bras autour de son cou et il rapproche son visage du mien :
- Et donc mon bonjour ? Et le bon s'il te plait, quémande-t-il en tendant ses lèvres vers moi. Je sourie, et l'embrasse brièvement.
Il arque un sourcil :
- Tu es sérieuse Gillian ?! Allez quoi, tu pars ce soir
Mon sourire s'estompe d'un coup et je plisse des lèvres. Certes j'ai hâte de m'en aller d'ici, mais pas d'être aussi longtemps séparée de Gabin.
- Allez viens, on devrait partir ailleurs, pour que les autres ne nous dérange pas si elles reviennent d'ici là.
C'est à son tour de sourire. Il se met dos à moi :
- Grimpe
Je saute et il passe ses bras sous mes jambes tandis que je m'accroche à son cou. Nous sortons de la cuisine puis du QG. Avant que nous n'atteignions la salle commune, je lui demande de s'arrêter lorsque nous sommes en face du miroir. Il s'exécute mais ne ma lâche pas pour autant :
- Laisse-moi descendre Gabin
- Comment ça ? Tu veux faire quoi ici ?
- Je croyais que tu voulais qu'on aille dans notre endroit ? , demandé-je perdue.
- Oui, mais pour ça il faut que l'on passe par notre dortoir. mon passage se trouve dans ma chambre. Mon armoire est en fait une porte qui donne directement sur la bibliothèque abandonnée
- Attends lâche moi une minute
Cette fois ci il obtempère et me fait glisser doucement. Il se tourne vers moi et je pointe le miroir.
- Voici mon passage.
Gabin fronce les sourcils.
- Gillian, c'est un miroir
- Je sais, mais c'est mon passage , regarde
Joignant le geste à la parole, je fais passer ma main à travers et ses yeux s'écarquillent.
- Je te rassure, le mien est une porte classique que s'ouvre, fait-il et je rigole.
- Essaie, l'intimé-je et quand il le fait sa main rencontre la glace. Ni plus ni moins. Je retire la mienne.
- Apparemment ça ne marche que pour toi, dit il et je commence à réfléchir comme je l'ai tant fais ces cinq derniers jours.
Depuis la découverte de mon jeu, tout me semble différent. Je perçois certaines choses différemment, comme si chaque individu, objet ou animal produisait une chaleur, une énergie, ou du moins un je ne sais trop quoi qui me donne des idées et me fait supposer des trucs.
Pour le moment je m'étais contentée de mes impressions sur moi-même, l'énergie qui émanait de mon corps, c'est à dire beaucoup de colère et de tristesse. Et je pense que c'est grâce à cela que je n'ai pas à proprement dit « sombrer » dans mes cauchemars.
Je me focalise sur le miroir. L'énergie est différente, opposée à la mienne ou devrais-je dire des humains. Elle est à la fois oppressante, comme si elle m'appelait, mais en même temps rassurante. Elle me laisse un choix.
- Donne moi ta main, dis-je à Gabin sans le regarder mais fixant notre reflet.
Lorsqu'il me la donne, je la serre et me visualise passant ce miroir avec lui. Je me concentre sur l'énergie du miroir, sur Gabin et sur l'image de Gabin et moi le traversant.
Je ferme les yeux et nous fait avancer. Je fais trois pas en avant, je regarde à nouveau, je suis dans la bibliothèque et je sens toujours la main de Gabin. Lentement, je me tourne vers lui. Ce dernier a un air éberlué et sans pouvoir m'en empêcher j'éclate de rire. Il finit par lui aussi sourire :
- Comment est ce que tu as fais ça ?
Je secoue la tête rigolant toujours :
- Je ne sais pas ! C'était instinctif !
- C'est la première fois que tu le fais ? , fait il sceptique et j'acquiesce :
- Oui je te jure ! Je n'arrive pas à y croire c'était genre très instinctif, rétorqué-je plus ou moins fière.
En un clin d'œil, Gabin n'est plus en face de moi et j'entends un sifflement derrière moi. Surprise, je me retourne et le voit assis au bas des escaliers.
- Ça par contre tu ne peux pas le faire
Je fais mine de faire la moue et boitille pour le rejoindre. Mais ma grimace se transforme vite en sourire lorsque je suis en face de lui.
Le sien prend alors une teinte énigmatique qui me fait froncer les sourcils.
- Quoi ?
- Ça fait du bien de te voir comme ça , réplique-t-il d'une douceur qui me fait fondre :
- Ça fait du bien d'être comme ça. Y'a une semaine tout s'écroulait pour moi et autour de moi , dis-je alors en voulant prendre place prés de lui , mais il me tire vers lui et m'intime à m'assoir sur ses genoux. Je m'assois de profil, pour ne pas que la situation ne dégénère et tourne seulement ma tête vers lui en passant un bras autour de ses épaules.
Il arrange mes cheveux et les place derrière mes oreilles pour dégager mon visage.
Il caresse doucement ma joue gauche, là où Lau m'a frappé. Je frissonne et ferme les yeux. J'ai l'impression de ressentir à nouveau son poing contre ma mâchoire, elle plongeant dans l'eau.
Aucune larme ne monte, c'est déjà ça, puisque l'étau autour de ma poitrine est à nouveau là.
J'ouvre les yeux lorsque Gabin cesse de me toucher.
- J'adore ton visage , chuchote-t-il et je souris légèrement.
- Et moi le tien, dis-je.
- Ne pas te voir cette semaine ça a vraiment été dur. C'est égoïste de ma part, mais je ne veux pas du tout que tu partes
Je resserre mes bras autour de lui à l'entente de cet aveu :
- Moi non plus je ne veux pas être séparée de toi aussi longtemps, mais en même temps je suis contente parce que je supporte de moins en moins de vivre au QG, j'ai l'impression de voir Lau partout. Elle est omniprésente c'est tellement horrible, confessé-je d'une voix étranglée par les sanglots.
C'est vraiment difficile de me retenir quand je suis avec Gabin.
- Eh, commence-t-il doucement, « je sais que c'est dur de perdre quelqu'un, crois moi. Mais pendant une semaine tu m'as demandé de ne pas venir te voir et ce soir tu pars. Je suis frustré Gillian, surtout après tout ce qui t'ai arrivé. C'était le calvaire parce que je m'inquiétais. Quand vous étiez dans la forêt, on était totalement impuissant car la barrière nous empêchait de venir vous portez secours. Ce n'est que quand la marre s'est vidée que Mau et certains étudiants ont pu venir »
Cette fois ci je ne peux plus le regarder dans les yeux, c'est trop. Toute la peine que j'avais réussi à étouffer au fond de moi revient à la surface. Gabin me force à le regarder mais je baisse la tête, le regard brouillé par les larmes.
J'ai retardé cette conversation aussi longtemps que j'ai pu.
- Parle-moi Gillian
- C'est dur avec toi Gabin, commencé-je la voix étouffée par les sanglots et la gorge douloureusement nouée, « c'est dur de remonter la pente avec toi parce que je n'arrive pas à me retenir. Ta présence, ta voix, tes mots, tout en fait, c'est comme si tu me donnais la permission et le champ libre de m'effondrer. J'ai tellement d'émotions qui me submergent, et quand tu me regardes, j'ai l'impression que tu me permets de ne pas me sentir coupable... »
- Mais tu n'as pas à te sentir coupable, réplique-t-il en me saisissant le menton pour me forcer à le regarder, « eh bébé ... »
Mes pleurs redoublent.
- Je sais, je sais que je ne dois pas me sentir coupable, mais c'est tellement dur Gabin. Et ça fait tellement mal, tellement que c'est comme si ça n'allait jamais se terminer
- La douleur n'est pas éternelle. Quand on perd quelqu'un à qui l'on tenait beaucoup, c'est normal que ça fasse mal , mais avec le temps ça passe.
Je m'écroule sur son torse.
- Je veux que ça s'arrête, et que ça cesse. Je ne dors plus la nuit. Je ne veux pas aller voir ses parents et leur présenter mes condoléances et prétendre que c'est une épreuve surmontable. Je ne veux pas leur dire que je suis désolé qu'ils aient perdus leur fille parce que je ne peux pas la leur ramener et la vie. Je...
Gabin me caresse doucement et affectueusement le dos jusqu'à ce que ça ce que je me calme. Seuls mes reniflements se font entendre dans la pièce et très vite je me redresse puis m'essuie le visage avec les manches de mon gilet.
Nous nous fixons un moment avant que Gabin ne parle :
- Quand nous avons perdu notre mère, Ella était dans le même état que toi, voire pire.
Je cesse de respirer. C'est la première fois que Gabin parle de sa mère depuis notre sortie au parc, et même si ce n'est pas le moment auquel j'avais rêvé pour qu'il en discute je ne peux m'empêcher de ressentir un certain contentement.
- Elle n'a pas assisté aux funérailles car notre père y assistait. Elle est restée enfermée des mois dans sa chambre, et ne mangeait presque plus. Adam s'assurait à chaque fois qu'elle ne sombre pas trop profondément. Nous faisions notre deuil différemment.
Gabin détourne le regard et je sens de lui émaner une chaleur. Vive et furieuse.
Je passe mes doigts dans ses cheveux, et il semble se détendre. La chaleur ne diminue cependant pas et il ne me regarde toujours pas.
- Ella et Adam l'ont en quelque sorte fait ensemble, il l'aidait à s'en sortir et je crois que c'était sa façon à lui de s'occuper au maximum pour ne pas y penser.
- Et toi ? , murmuré-je et la chaleur s'intensifie. Je continue de jouer avec ses cheveux.
- Je préférai gérer ça seul. J'ai fais tout ce qu'ils fuyaient : le rangement de ses affaires, les visites pour nous présenter les condoléances.
- Et votre père ?
- Adam gérait père. Il est ma faiblesse.
La chaleur devient un brasier.
Tout comme il l'avait fait tout à l'heure avec moi, je lui prends le menton et l'intime à me fixer, ce qu'il fait.
Ses pupilles sont dilatées et sombres :
- Tu as beaucoup de colère en toi. Tu émanes une chaleur très intense, constaté-je et il fronce les sourcils :
- C'est ce qu'on appelle l'aura.
- Aura , énergie , c'est pareil. Je la sens en tout cas. Forte, furieuse, dominante. Contre qui es tu en colère Gabin ?
Le regard de ce dernier s'intensifie, et par cela je comprends qu'il ne me dira rien de plus. Je soupire avant de le prendre dans mes bras. Il modifie notre position en écartant les jambes et me soulevant un peu, je me mets à califourchon sur lui.
Quelques secondes s'écroulent avant qu'il ne me lâche :
- Passage secret, aura, tu n'as pas quelque chose à me dire par hasard ?
Son ton taquin m'amuse.
- J'ai découvert mon jeu
Il écarquille les yeux :
- Quand ? Raconte moi !
Je rigole :
- Il y a une semaine. Pour le passage je le fais depuis mon arrivée ici, l'aura c'est depuis la découverte de mon jeu. Je perçois tout différemment. Et mon jeu est de voyager entre différents monde et différentes époques.
Et je lui raconte alors tout par rapport à Vanina, depuis le test dans mon lycée à maintenant, tout ce que Lau me disait d'étrange, le corps d'Angel/Bethany dans les bois cette nuit là, la légende sur la résurrection de Vanina et enfin Alana.
Je laisse cependant pour moi l'histoire de l'imposteur d'AR qui soupçonnait Lau et mes visions sur « Jane », tout comme je l'ai fais face à Gaia et Joyce il y a une semaine.
- Je ne sais pas quoi dire, commence le brun d'un air confus et ça m'agace.
- Commence par me dire la vérité. Quand je t'ai demandé de le faire le soir où nous sommes allés dîner avec AR et Neil , tu t'es braqué et tu n'as rien laissé échappé, rétorqué-je en éloignant mon visage du sien .
- Je ne pouvais pas Gillian. Nous avions reçus l'ordre de ne rien divulguer et de ne plus jamais parler de la première année de joueuses. Nous avions juste pour mission de chercher le corps de celle qui avait disparu dans la forêt
- Qui en a donné l'ordre ?
- L'Alpha
- L'empereur ?
En même temps je n'ai pas à être étonnée. Sa fille est Elana et vu son comportement, il est clair que les chiens ne font pas des chats.
- Oui l'empereur, fait Gabin froidement avant de continuer, « seulement nous ne l'avons jamais retrouvé, et maintenant que tu le dis je comprends mieux puisque vous l'avez enterré »
Je plisse des yeux :
- Me prend pas pour une conne Gabin. Vous avez commencé à la chercher bien avant que nous l'ayons enterré.
Il hausse les épaules.
- Dame Elona avait laissé entendre qu'elle se cachait peut être bien du côté interdit mais on y croyait pas trop parce depuis petits on entendait des histoires sur des créatures qui vivraient du côté interdit et qui ne se réveilleraient que la nuit. Si c'était vrai, il y avait peu de chances qu'elle survive, mais en même temps on n'allait pas risquer notre vie sur des si en restant une nuit là bas. Du coup On allait néanmoins en éclaireur dans la journée, et puis un jour, l'un de nous s'est fait attaqué. Il n'a pas pu voir ce que c'était, il a juste dit que la chose était très rapide, plus qu'un garou et beaucoup plus fort.
- Oui je me rappelle de ce jour. Vous êtes sortis de la forêt avec un garçon dont la tête était ensanglanté, dis –je et Gabin hoche la tête.
- Exactement et finalement Adam a décidé de ne plus y aller et que ça ne servait plus à rien. Dame Elona ne demandait plus de rapport à ce sujet depuis votre nuit passé là bas.
- Elle commençait à se douter de quelque chose. Peut être même qu'elle espérait qu'on lui révèle ce qu'on avait trouvé mais on ne l'a pas fait et donc elle nous a puni
- Certainement qu'elle ne comprenait pas cet entêtement. Et elle a dû de plus en plus songer à la prophétie sur Vanina car elle devait penser que l'une de vous était sous le contrôle de l'ancêtre et c'était cette intermédiaire qui avait conduit les autres à la fille disparue.
- C'est pour ça qu'elle ne voulait pas d'enquêtes sur les activités faites dans la forêt. Pas parce qu'elle avait peur d'être éjecté de la course aux trônes...
- Mais parce que si le conseil avait découvert le corps, ils auraient très vite fait le rapprochement avec la prophétie de Vanina et aurait empêché ça d'arriver, termine Gabin.
- C'est dingue
- Et dis-toi que c'est le chaos dans le royaume et surtout au palais. Ils se demandent tous où a pu passer l'ancêtre.
Je me mors la joue.
- C'est pour ça que je veux partir Gabin. Etre loin de tout ça pendant deux mois, ça ne peut que me faire du bien. En plus, ça va être l'hiver ici, et je pense que ça ne peut que nous faire du bien
Gabin fronce les sourcils.
- Comment ça nous faire du bien ?
- Ça va me permettre de respirer, de souffler un bon coup et pour nous deux de faire une mise au point de notre couple.
- Une mise au point ? De quoi tu parles Gillian ? Tu veux rompre ?
- Non , bien sûr que non ! , m'exclamé-je avant de continuer plus posément, « prends le comme des vacances de couple. Je ne veux pas rompre, je tien trop à toi pour ça mais... »
- Mais quoi ? Gillian , je me répète sûrement , mais tu pars cet après midi et je n'aime pas la tournure que prend cette conversation. Pourquoi putain tu veux faire une pause, alors que nous ne serons même pas le même monde ?
- Parce que c'est dur Gabin ! c'est dur de te faire confiance après tous ces mensonges ! J'ai besoin de mettre de la distance émotionnellement entre nous .
- Tu te fiches de moi ? C'est dur de me faire confiance ? , souffle-t-il comme si il avait reçu un coup et je me sens très mal.
- Oui Gabin. Tu ne m'as rien dit au sujet d'Alana , même quand je t'ai demandé de le faire...
- Mais c'était un ordre de mon Alpha ! Est-ce que tu sais ce qu'est un alpha Gillian ?
- Non et je m'en fous! A moi Gabin, tu aurais dû parler. Si j'avais pu, si Vanina ne m'en avais pas empêché je t'aurais tout dit. Je l'ai toujours fais. Mais toi...Il faut que je creuse pour que tu me dises les choses, et même là... Avoue que c'est quand même gros comme truc ce que vous avez fait là ! Camoufler le passage d'un groupe d'individu de cette école, et faire comme si elles n'avaient jamais existé. Donc si Elona décidait demain que nous étions une menace et qu'elle nous faisait disparaître du paysage comme ça, ta réaction serait elle pareille ? Tu vas juste te trouver une autre joueuse avec qui passer du bon temps ?
- Gillian arrête ! C'est injuste ce que tu fais
- Injuste ? Injuste ! Oui c'est le mot , crié-je hors de moi en me levant fébrilement. Il ne me retient pas et je poursuis sur la même lancée :
- Alors dis moi Gabin, à quelle point la vie est elle injuste, parce qu'il aurait fallut que le coup de poing de Lau ne me fasse pas aussi mal et que je n'ai rien eu à la jambe. J'aurais trouvé une pierre, l'aurait assommé avec et c'est moi qui aurait finit au fin de cette marre ! Pas elle ! , hurlé-je hors de moi.
Mais au fond je sais que ce n'est pas à lui que j'en veux. Tout comme mes larmes , il me laisse aller cours à mes émotions, à les extérioriser.
- Donc excuse-moi de ne pas te faire confiance après m'être rendu compte que tu caches un truc aussi grave depuis plus de 9 mois. Excuse moi de douter de toi, de tout le monde en fait lorsque je me rends compte que les gens qui sont censés nous protéger, nous prendre sous leur responsabilité ne nous considère pas plus que des sacrifices à offrir pour accomplir des prophéties et ...
Ma phrase meurt sur mes lèvres écrasées par les siennes. Je ne sais pas à quel moment il s'est levé ni quand est ce qu'il m'a épinglé contre ce mur, mais mon estomac est tout retourné et des frissons viscéraux me traversent l'échine entière.
Il m'embrasse lentement et profondément. Sa langue joue avec la mienne, il se presse contre moi, nos corps s'emboîtent et je gémis.
Il grogne.
Mon bas ventre se noue, une tension va s'y loger.
Ses mains quittent mes hanches et se faufilent sous mon haut pour caresser lascivement la peau de mon dos.
Je ne frissonne plus mais boue. Je veux plus de contact, moins de vêtements.
Mes yeux s'écarquillent à cette pensée, et à bout de souffle, je romps la connexion entre nos lèvres.
Mes bras accrochés à son cou commencent à me faire mal , mais je suis incapable de m'en départir lorsqu'il me fixe. Je me lèche les lèvres.
J'en veux tellement plus et ça me fait un peu peur.
- Je sais que je veux de la distance et tout, mais putain, avec toi c'est plus facile à dire qu'à faire.
- Ça m'a vraiment blessé ce que tu as dis tout à l'heure sur la confiance
- Et moi je me suis sentie trahit quand j'ai tout appris sur Alana et son année.
Nous ne disons rien et il fait la moue.
- Je veux qu'on se quitte en bon terme
- C'est que va arriver, le rassuré-je
- Tu es vraiment importante pour moi
- Et tu l'es aussi pour moi
Il me prend dans ses bras et me murmure à l'oreille d'une voix boudeuse
- Je ne veux pas que tu partes
Je ris et me décolle.
- Tu as d'autres choses à m'avouer ? , demandé-je sérieusement et Gabin sourit :
- Non madame
- Gabin, grondé-je et il rétorque fermement :
- Non, je t'ai tout dis. Maintenant, on va passer un bon après midi et arrêter de parler des sujets qui fâchent. Tu vas ensuite te relaxer ces deux mois essayer de ne pas trop penser à moi et j'essaierais de mon côté de travailler sur moi-même. Je veux évacuer cette colère qui est en moi, elle perdure depuis trop longtemps
- Ça m'a l'air d'être un bon programme
- Pour moi aussi bébé
Je rigole, mais je suis à nouveau interrompu par ses lèvres qui font que mon cœur rate quelques battements. Et dans cette effusion de bonheur instantanée, j'y crois en ces deux mois de relaxation et d'oubli, parce que j'espère au fond de moi que j'y ai droit.
Après les condoléances présentées à la famille de Lau et les funérailles, ça va être un nouveau d épart.
NDA : c'est le dernier chapitre. Il ne reste plus que l'épilogue qui est plus explicatif.
Petit indice : Vanina
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