Chapitre 67
« Je respecte les gens qui me disent la vérité, peut import comment elle peut être dur à entendre », de Motivateron
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Si Joyce m'a mis de mauvaise humeur, Lau elle, a réussit à me mettre dans un tout autre état.
Après mon entrevue avec cette dernière , je suis tout simplement retourner au QG, puis dans ma chambre, avant de m'enfermer à clef à l'intérieur.
Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens prise d'une paranoïa soudaine. Je me demande si Lau m'a espionné pour avoir ce que je trafique avec AR .
Si non, je me demande comment est ce qu'elle peut être au courant ?
Nerveusement je me dirige vers ma fenêtre et observe la forêt. Toujours préoccupée par Lau, je me remets tout de même à penser à Elona, à ce que je lui dirais ce soir...
Je n'ai toujours pas parler avec Adam et pourtant... ma conversation de ce matin avec Joyce me revient en mémoire et je me demande si elle est au courant de ce qui se passe avec Ella . Lui en a -t-il parlé ? Parce que de ce que j'ai cru comprendre Gabin lui parle déjà de pas mal de choses, et ce n'est que le frère de son copain.
Alors le copain...
Par contre j'ai des doutes. S'il l'a fait, je suis curieuse de savoir pourquoi elle ne l'a pas du tout mentionné, et je me demande également la même chose pour Gabin. Est-ce qu'il est au courant de la situation dans laquelle se trouve sa sœur ?
Si oui , sait-il que j'y suis impliquée ? Parce qu'il n'y pas fait allusion que ce soit de près ou de loin hier nuit.
Mon regard se perd dans le paysage et mes pensées ne tardent pas à divaguer. Surgissant de nulle part, l'image du corps et de la tête de Bethany refait surface et un frisson me traverse.
C'est étrange à dire, mais je l'avais complètement oublié celle là. Hors, pratiquement, tous mes problèmes gravitent autour d'elle. Et il y en a d'autres à venir si je me réfère à ce qu'à pût nous dire Gaia. Seulement, je peux éviter ça.
Cette fouille, notre possible renvoi d'ici.
Je peux tout éviter, en signant simplement.
Mais est ce que c'est la bonne solution ?
Mentir encore une fois ?
Accusée Ella ( même si une petite part de moi très mauvaise le souhaite ), en mentant et en signant une fausse déclaration. Pourrais-je vraiment supporter toute cette culpabilité ?
Sans oublié, l'horrible conversation que j'ai eu dernièrement avec Lau. Comment sait-elle pour l'imposteur ?
Comment ?
Qu'est ce qui se passe vraiment avec Gaia ? Pourquoi elle l'a soupçonne autant ? Est-ce que c'est la même source qui lui a dit pour l'imposteur ?
Mais qu'est ce qui se passe vraiment ici ?
Et si la personne dont je devrais vraiment me méfier était Lau et non Gaia ?
*****
Après avoir trituré mon esprit de toutes les manières possibles, pour essayer de comprendre, ce que je sais déjà d'incompréhensible, en fin de matinée je décide de m'apprêter pour mon rendez vous.
Je décide également par la même occasion, quoi qu'il arrive, que je poserais toutes les questions qu'il faut en ce qui concerne Bethany à Gabin, pour avoir des réponses. Aussi minimes qu'elles pourront être.
Après avoir longuement hésité, j'opte finalement pour une combinaison à fleurs avec des bretelles minces, ainsi que des ballerines noires. Je me fais une tresse sur le côté, me parfume légèrement prête à larguer les amarres.
Comme toujours le QG semble être vide à mon départ.
Compte tenu de mes derniers échanges avec chacune de mes colocataires, je ne m'en plains évidement pas. Bien au contraire, c'est avec un certain sentiment de soulagement que je sors du bâtiment des dortoirs et traverse la grande cour. À la fin de celle-ci se trouve une bâtisse par laquelle on doit passer pour signer le registre de sortie avant d'atteindre le portail.
Construite en pierres rouges, je remarque que la bâtisse est encore plus petite à l'intérieur que lorsque je la vois de l'extérieur. Je suis d'autant plus surprise par les personnes s'y trouvant : Rochelle et le mentor des Racines, je crois qu'il s'appelle Hélias.
Mon Ogie, elle par contre ne semble pas étonnée de me voir là. D'ailleurs même elle me sourit.
Je me dirige vers eux un peu mal à l'aise :
- Bonjour, dis je et le mentor des Racines me sourit également.
- Bonjour, me répondent-ils tous les deux avant que l'homme ne poursuive
- Tu es Gillian n'est ce pas ?
Je hoche la tête.
- Tu dois signer là, m'intime alors Rochelle en me montrant un bureau que je n'avais jusque là pas remarqué. La pièce ressemble à un secrétariat. Il y a une table centrale de taille moyenne avec des chaises autour. Un coin café et distributeur. L'autre côté se trouve le bureau vers lequel je me dirige.
Plusieurs carnets sont entassés de part et d'autre de celui-ci avec au milieu un grand ouvert. Rochelle vient derrière moi et me tend un stylo en me montrant là où je dois signer. Tout en m'exécutant je distingue une signature en face. Rochelle me dit alors :
- Il t'attend au portail
Pour je ne sais quelle raison je suis embarrassée, et ose à peine la regarder lorsque je me redresse et lui tends le stylo. La situation a l'air de l'amuser puisqu'elle me sourit grandement.
Je me hâte vers la sortie et marmonne un « au revoir » auquel ils répondent avec entrain.
Lorsque je sors de l'autre côté, je débouche sur une petite cour que se termine sur un gigantesque mur semblable à celui de l'IPJS de Londres. Devant le mur en pierre se tient une silhouette que je reconnaitrai entre mille : Gabin.
Il me fixe d'un air concentré tandis que j'avance vers lui, ce qui a le don de me rendre encore plus nerveuse.
Lorsque j'arrive à sa hauteur je sens comme un léger froid entre nous. Je ne sais pas pourquoi mais je le sens , et par conséquent je n'arrive pas à esquisser un sourire correct.
- Salut, lancé-je incertaine.
- Salut, fait il d'un ton morne avant de se retourner vers le mur et de placer sa main sur le carré noir pour l'identification.
Alors qu'il me fait dos attendant l'apparition de la porte, je suis quant à moi refroidit et je fronce les sourcils.
La poignée apparait, et Gabin l'enclenche avant de s'avancer.
Je le suis et pour la première fois découvre l'envers de ce monde. L'extérieur.
C'est désert.
Le paysage, le sol est recouvert de poussière. Je sens que la terre est sèche sous mes pieds et tout est silencieux. Je repère cependant une bande en verre, presque comme une piste qui vient s'échouer aux pieds de véhicules qui sont eux même au pied du mur de l'institut.
Je ne sais pas si ce sont des voitures ou alors des motos.
Ça m'a plus l'air d'être un croisement entre les deux.
Sans un mot, mon compagnon se dirige vers celui qui est pratiquement sur la piste, puis il se tourne vers moi :
- Tu viens ou pas ?
- Si , dis-je en allant vers lui. Je vais me placer de l'autre côté du véhicule. Semblable à une boule de hamster mais en grandeur nature, elle est de couleur bleue. De part et d'autres de la boule se trouvent des barres. Curieuse, j'attrape celle de mon côté sans m'occuper de mon voisin et lorsque j'appuie sur celle-ci , un déclic se fait, comme une porte qui se dé-condamne.
Les traits d'une portière se dessinent, avant que cette dernière ne se désaxe créant ici un passage pour rentrer à l'intérieur.
Il y a deux sièges, séparés, par ce qui semble être une boîte à vitesse avec en face un tableau de bord.
Je prends place dans l'habitacle, et Gabin en fait de même.
Lorsque nous sommes tous les deux installés, les portières se referment automatiquement.
J'avoue être impressionnée et perturbée par toute cette technologie que je ne connais pas encore.
Gabin place sa main sur le tableau de bord ainsi que la boîte de vitesse. L'engin « s'allume ». Je n'entends pas de moteur mais je sens la boule s'élever à quelques mètres du sol avant de s'avancer sur la piste en verre. Un petit bâton en fer dont le dessus est recouvert de cuir se matérialise sur la boîte de vitesse. Je suppose que c'est le levier de vitesse. Gabin y pose sa main avant de me regarder.
- Tu es prête ?
Mon cœur s'emballe face au ton mielleux qu'il emploie. J'oublie le malaise qu'il y avait il y a un instant et lui sourit :
- Oui
Il me sourit également avant de regarder droit devant lui et de pousser « la commande » vers l'avant nous faisant ainsi avancer.
Même si le paysage n'a rien de fantastique, je ne peux m'empêcher de regarder partout : c'est-à-dire l'étendue vaste de désert qu'il y a.
- Comme nous sommes dans une zone inhabitée, c'est pour ça qu'il n'y a rien.
Intéressée par ce que dit Gabin je me tourne vers lui tandis qu'il garde toujours les yeux fixés sur la piste.
Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais, mais je ne m'imaginais pas l'extérieur de l'école comme ça.
Sec, plat, sans vie.
Evidement, comme vient de le dire Gabin, la zone est inhabitée, mais de ce que je sais nous sommes en plein centre du Royaume. Pour aller d'une contrée à une autre il est obligatoire de passer par ici.
- Je sais , mais cet endroit ne constitue pas une espèce de carrefour ? Ca devrait bouger non ? comment ça se fait qu'il n'y ait qu'une seule piste ?
Gabin sourit
- Tu as raison, mais tout est chronométré. A cette heure ci, seule les pistes qui desservent vers la ville sont disponibles. Mais dans une heure ou deux, celles des différentes contrées seront à nouveaux valide
J'acquiesce, suite à ses dires avant de demander :
- Mais pourquoi faire ça ? A quoi ça sert de fermer certaines lignes maintenant ?
- Parce qu'il n'y a qu'une centrale de contrôle un peu après la ville. Elle se trouve entre la ville et le palais. Les employés se remplacent et ont besoin de repos. Donc par exemple là maintenant , ceux qui sont charger de la maintenance des pistes des contrés sont en repos.
Je hoche de nouveau la tête, même si une question me démange mais je n'ose pas la poser de peur qu'il le prenne mal ou que ça paraisse déplacer.
Du coup je décide de me renseigner sur autre chose :
- Et ces engins comment vous les appelés ? , dis-je en tapotant mon siège ;
- Des transporteurs. C'est leur nom
- Et à quoi ils marchent ?
- A l'énergie je suppose, me répond ce dernier en haussant les épaules. Je fronce les sourcils
- Comment ça tu supposes ? Tu ne sais pas ? On ne vous l'a pas dit ?
Pendant un instant, je pense l'agacer car il ne répond pas, mais lorsque j'examine son visage, il m'a plutôt l'air en pleine réflexion. Comme si lui-même se demandait pourquoi il ne savait pas çà.
- Je sais en tout cas qu'on raconte que c'est le souffle des créateurs qui permets la poussée des transporteurs vers le haut.
- Le souffle ?, répété-je éberluée tant ce qu'il me dit me semble absurde.
Le souffle ?
Ils pensent que ce sont les créateurs qui soufflent sur ces engins pour que ça marchent ?
Gabin hausse de nouveau les sourcils et moi je lève les yeux au ciel.
- Mais après, nous savons tous que ce sont les sous-espèces qui ont mis en place tout ça , fait il
- Vraiment ? , ne puis -je m'empêcher de dire, et nos regards se croisent. Mon camarade semble surpris par mon ton sarcastique. Et moi aussi d'ailleurs.
Ça m'a échappé.
- Tu sais nous reconnaissons le travail qu'ils font pour nous, argumente ce dernier et je me demande si nous devrions vraiment nous engager sur cette voie là.
La dernière fois que j'ai assisté à une conversation concernant les conditions des sous-espèces, on peut dire que ça ne s'est pas très bien passé.
- Je sais, confirmé-je en me rappelant tout ce qu'à pu dire Mau par rapport au labo, et au fait que de nombreuses choses ici ont été réalisés par eux. Cependant, je rajoute prudemment : mais vous ne les reconnaissez pas en tant que tels.
- C'est-à-dire ?
J'arque un sourcil. Comment ça « c'est-à-dire » ? Est ce qu'il blague ?
- C'est-à-dire que vous ne les considérez pas comme des Domiens, mais des humains
- Des humains ? , grince Gabin entre ses dents, et j'ai la nette conviction d'avoir atteint un point de non retour.
L'ambiance dans l'habitacle se tend comme jamais.
- Oui des humains, je marmonne, c'est ce que nous sommes.
Gabin tourne la tête vers moi, et son regard est sombre.
Je frémis, mais ne détourne pas le regard. Il est trop captivant, et en même temps intransigeant.
Je devrais me sentir humilié de me sentir dominé, mais quelque chose dans son attitude ne m'amène qu'à me soumettre à cette attraction.
- Tu penses que je suis humain Gillian ? , fait il d'une voix basse et ma gorge s'assèche.
Jusque là, c'était un fait qui m'était parut comme évident.
- Et toi tu penses que tu ne l'es pas ? , je demande d'une voix presque étranglée.
Ne se voit il pas comme un humain ? Un homme ? Si non, qu'est-il ?
Croit-il réellement qu'il est une ... bête ?
- Je sais que je ne le suis pas
- Tu penses être un loup ?
Le manque de conviction et de crédit dans ma voix est flagrant.
Gabin sourit. Je le trouve beau.
- Le loup c'est moi Gillian. C'est le vrai moi. L'apparence d'homme n'est qu'un emballage.
Je déglutis difficilement.
- Mais tu as de l'humanité en toi
- Et c'est ce qui fait de moi automatiquement un humain ? , fait- il presque moqueur et pour je ne sais quelle raison, ça me vexe.
- Je me sens humaine moi. Et je pense l'être, affirmé-je fermement. Gabin ne sourit plus, mais son visage ne se ferme pas pour autant.
- C'est peut être pour a que tu n'arrives pas à trouver ton jeu
Quoi ?
Mon souffle se bloque dans ma gorge quand il dit ça. Voilà un sujet qui m'ait sensible, et je n'aime pas la désinvolture, voir presque le reproche qu'il emploie pour me parler de ça.
- J'en ai parlé avec Joyce, et je pense que tu te raccroches trop à ta condition de terrienne.
Mes yeux s'écarquillent :
- Pardon ? , soufflé-je. J'avais par Joyce compris tout à l'heure, qu'ils étaient tous les deux proches. Mais de là à parler de moi derrière mon dos, voilà une chose qui me touche, voire même me blesse.
Je me sens comme trahie.
- Et ça veut dire quoi ma condition de terrienne ? , repends-je en essayant de contrôler le ton de ma voix alors que je sens la colère se répandre peu à peu dans mes veines.
- De celle que tu étais avant de venir ici.
- Je n'ai pas changé, rétorqué-je sèchement même si au fond, je sais que c'est vraiment le cas.
- Détache toi de ton passé. Le monde de là bas t'a empêché d'avancer et ça va continuer si tu ne l'oublie pas un peu.
- Pourquoi tu me dis ça ?
C'est vrai, pourquoi le fait-il si soudainement ? Pourquoi est ce qu'il se met à me dire d'oublier mon passé, ma vie d'avant ? Jusqu'ici, ça avait l'air de l'intéresser, il avait l'air de vouloir en savoir plus, sur ma vie sur Terre, celle d'ici.
Sur moi tout court. Mais maintenant qu'il entretien des discussions philosophiques avec Joyce sur moi, il veut que j'oublie tout.
- J'essaye juste de t'aider
- En parlant de moi derrière mon dos ? , fais-je en élevant le ton sans le vouloir, mais je suis exaspérée, énervée.
Gabin tourne la tête vers moi d'un air inquiet qui m'énerve encore plus parce que je décèle la douceur dans son regard comme si il venait de comprendre, que j'étais réellement blessée.
- Je ne parle pas de toi derrière ton dos
Je ne réponds pas et garde le regard fixé sur le tableau de bord . Il lâche l'espèce d'accélérateur qui se trouve entre nous, et viens placer sa main sur ma cuisse.
Je cesse de respirer, tandis que des frissons me submergent. Une envie indécente de gémir me vient, mais fort heureusement je me retiens , mais ne parvient pas à trouver la force de dégager sa main.
La même tension qu'hier vient resserrer le bas mon ventre et je serre les cuisses, je n'ose pas regarder mon voisin. J'ai honte de moi et des mes réactions. Je suis furieuse contre lui pour tout ce qu'il m'a dit et en même temps j'ai tellement envie que sa main continue son ascension. Je suis pétrifiée, et je suis au bord de l'implosion lorsqu'il resserre son emprise
- Gillian...
Je tiens bon serre les dents, avant que les larmes ne me montent aux yeux. Ma gorge est en feu je n'ose rien dire ou faire.
Je remarque que l'appareil continue d'avancer, mais à faible allure.
La vue embrouillée de larmes, je relève enfin mon visage. J'arrive à articuler :
- Lâche moi , c'est bon.
J'attends une réponse qui ne vient jamais. Et au bout de ce qui me semble être une minute, il relâche ma cuisse.
Je respire dorénavant.
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