« il y a trois choses qu'on ne peut pas cacher : la lune, le soleil et la vérité », tiré de la série Teen Wolf

***

Sans un regard en arrière, Gaia et moi quittons la forêt. Effectuant notre trajet jusqu'au QG , aucune de nous ne dit mot. Elle, je me dis que c'est à cause de la colère et remontée de n'avoir pas pu terminer le show qu'elle avait commencé là bas. Moi j'ai la gorge trop nouée pour ça.

Et pourtant...

J'ai envie de hurler.

Je pense que je suis triste, peinée, jalouse, voire même chagrinée. Mais j'ai juste envie de hurler pour tout évacuer. Les voir tout à l'heure ensemble, aussi proche. Osant me regarder. C'est débile, j'en suis consciente mais je leur en veux.

Je leur en veux comme je n'en ai jamais voulu à quelqu'un. Et je m'en veux aussi. Parce que c'est de ma faute.

Peut être que si j'avais été moins timide, si je lui avais montré plus d'intérêt. Peut être que si je n'avais pas été si susceptible, peut être que si...

- Tu m'en veux ?

Prise de court dans mes pensées, par cette question en écho avec celles-ci d'ailleurs, c'est troublée que je regarde Gaia alors que nous traversons la salle commune.

- Pourquoi ?

- T'avoir fait partir, dit-elle et l'image de Gabin et Joyce passe en flash dans mon esprit. J'avale péniblement ma salive.

- Non. Je serais partie de toute façon plus tôt. C'était con, dis-je et Gaia sourit.

- Je me suis un peu emportée, fait-elle alors et c'est à mon tour de sourire.

- Un peu hein ?

Gaia rigole et je me sens un peu plus légère.

- Il m'a tellement énervé avec son air supérieur comme si rien ne pouvait l'atteindre

Je repense à tout ce qu'elle a dit et c'est incroyable comment ça rejoint ce qu'à pû dire Lau avant-hier

- Ton discours était ... Waouh, la complimenté-je et Gaia sourit encore une fois.

Nous atteignons la porte d'entrée du QG et lorsque nous entrons au salon , cette dernière se jette sur l'un des fauteuils. Je vais m'assoir su celui en face du sien.

- Et tout ce que j'ai dis était vrai. Je me suis beaucoup documenter sur tout ce qu'il peut y'avoir ici comme règles, et actualités.

Encore une fois, je ne peux qu'acquiescer. Plus je réfléchis à tout ce qu'a pu dire cette dernière, plus je me demande si l'épisode de la forêt est le réel motif pour lequel il y a un tel fossé entre Lau et elle. Leurs idéaux sont si semblables que je n'arrive pas à comprendre comment elles peuvent avoir autant de différents.

J'adhère totalement à tout ce qu'elles peuvent dire, parce que comme l'a affirmé Gaia à l'instant, c'est la vérité. C'est une réalité, et nous y sommes confrontées chaque jour.

- Tu vois Gaia ?

Cette dernière me gratifie d'un hochement de la tête, signe que j'ai toute son attention.

- Quoi ?

- Je ne comprends pas le problème que tu as avec Lau

Elle arque un sourcil.

- C'est-à-dire ? On a jamais vraiment été amies elle et moi, déclare celle-ci en se levant du fauteuil pour se diriger vers la cuisine. Perplexe et curieuse de par la tournure de la conversation, mais également surprise par son attitude positive au fait d'y participer, je la suis.

- Oui, mais vous étiez jusqu'à l'épisode de la forêt plus ou moins courtoise, l'une avec l'autre. Gaia vous en êtes venues aux mains, lui dis-je en prenant place à la table à manger tandis qu'elle va se servir un jus de fuit et va s'accouder au plan de travail.

Elle me fixe en arquant les sourcils.

- Mais c'est parce que c'est à ce moment là que j'ai découvert son vrai visage ! Et c'est incroyable à quel point vous ne vous rendez pas compte.

Je reste coite. Mais de quoi est ce qu'elle parle ? De quel « vrai visage » parle Gaia ? Et pourquoi pratiquement toutes les filles de cette maison pensent qu'un tel ou tel joue un double jeu ou je ne sais trop quoi ?

- Comment quelqu'un peut disparaître tout un après midi et quand on le retrouve , il est couvert de sang et avec à côté une autre personne décapitée avec qui apparemment il y a un lien ? Et avec ça, il n'y a aucune d'entre vous qui ne voit quelque chose qui cloche ?

- Si ! Bien sûr qu'on est perplexe face à tout ça ! Mais qu'est ce que tu veux qu'on fasse ? Lau n'a pas l'air d'être prête pour en parler

- Foutaises, crache-t-elle, elle t'a bien parlé du prénom non ?

- Mais je ne lui ai rien demandé. Elle en a parlé naturellement, me défende-je, du coup je me dis que ça ne va être que quand elle sera prête qu'elle nous dira ce qui a pu se passer là bas avant qu'on ne la retrouve.

- Tire lui les vers du nez, m'ordonne alors Gaia sur un ton véhément qui ne me plaît pas du tout.

- Mais qu'est ce qua ca va changer de savoir ça de toute façon ? Je croyais que l'affaire était close.

Et c'est vrai. Outre satisfaire cette curiosité morbide qui nous habite, je ne vois réellement pas en quoi ça pourrait nous avancer dans quoi que ce soit. Au stade où nous en sommes, autant dire que l'aveu n'est plus une option.

- Mais vous êtes vraiment débile en fait, fait Gaia en plissant les yeux, tu penses vraiment que ça va rester comme ça ? Que personne ne va découvrir ce qui s'est passé ?

Là je commence à être inquiète. Qu'est ce qu'elle veut dire ?

- On a enterré le corps Gaia. A moins que tu ne l'ailles l'ouvrir, je ne vois pas comment quelqu'un pourrait découvrir la vérité, déclaré-je alors contrariée ou du moins irritée par ses insinuations douteuses qu'elle seule s'obstine à tenir depuis le début de cette histoire.

- Y'a pas besoin. Retiens bien ça Gillian, il y a trois choses qu'on ne peut pas cacher : la lune, le soleil et la vérité. Le trou qu'on a fait pour la balancer, tu penses qu'il était profond ? tu Penses qu'on a assez creusé en profondeur pour que l'odeur du corps ne puisse être sentie ou alors que le corps remonte à la surface.

Je suis bouche bée par ses affirmations. C'est quoi cette histoire ?

- Mais de quoi tu parles ? , m'inquiété-je alors la gorge serrée

- De quoi je parle ? Mais de ce que je me tue à vous faire comprendre depuis cette nuit là : ça va péter, et pas qu'un peu. Je sais que tu sais la même chose que moi

Je fronce les sourcils.

- Je sais quoi ?

- Les garous. Qu'ils vont du côté interdit de la forêt chaque après midi , mais ils reviennent avant la fermeture du portail. Ils y font quoi à ton avis ?

Je reste silencieuse face à cette question que je me suis même poser lorsque j'ai découvert le poteau rose.

Et ce garçon avec sa tête ensanglanté qu'ils transportaient le jour où je les ai aperçus sortir de la forêt...

- Moi par contre , mon petit doigt me dit qu'ils ne vont pas là bas juste pour faire mumuse avec les caieus de la forêt

J'arque un sourcil

- Tu sais , la chose qui a voulu nous bouffer la dernière fois , fait alors Gaia sarcastiquement face à mon air incrédule et j'hoche la tête.

- Tu es sûrement beaucoup mieux informée que moi sur le sujet , mais je me lance quand même : les garous ont les sens surdéveloppés. Si ils vont là bas , c'est très certainement pour une raison bien précise. Laquelle ? je ne sais pas. Par contre je suis sûre à 99,999999999% sûre que si notre trou n'a pas la bonne profondeur, quelque chose me dit qu'ils ne vont pas mettre longtemps à sentir l'odeur , si ce n'est pas déjà le cas. Qui dit odeur , dit fouille, et qui dit fouille , dit trouvaille.

Mes yeux s'écarquillent. Est-ce qu'elle est sérieuse ?

- Et toi comme moi savons que leur mentor n'est pas du genre à garder ce genre d'informations pour lui. Du coup comme je l'ai dis, on va se faire griller et ça va être la merde.

A partir de là je commence vraiment à paniquer. Avant ça, Gaia n'avait jamais rien avancer de concret pour justifier son point de vue, mais à présent qu'elle me parle ouvertement tout à l'air plus clair et tellement évident , que je me sens vraiment conne.

- Mais qu'est ce qu'on va faire ? Qu'est ce qu'on peut faire ? , questionné je la gorge nouée par ce déferlement de stress et d'inquiétude qui me tombe dessus.

- Ce qu'on va faire ? Mais rien du tout. C'est trop tard. On aurait dû bien agir dés le début comme ce que j'avais dit. Ne pas se lancer tête baissé comme des connes. Par contre ce qu'on peut faire, c'est d'obliger Lau à tout avouer. C'est indispensable, parce que quand ils vont découvrir le corps Gillian , on va devoir fournir des explications parce que même si nous on a fait que l'enterrer y'a quelqu'un qui a décapité cette meuf. Et vu comment Lau réagit il n' y a que deux options : soit c'est elle qui l'a fais, soit elle sait qui l'a fait.

Je n'arrive qu'à soupirer suite à ce monologue. Il n'y rien à rajouter. Je dirais bien que je suis « gavée » , mais à vrai dire je me sens beaucoup plus perdue et fatiguée. Tout ce que me dit Gaia m'a l'air d'être tout un tas de charabia auquel j'ai envie de tourner dos.

- C'est pour ça que c'est tendu entre elle et moi. Elle n'accepte pas la vérité et ne veut pas non plus que vous preniez conscience. Elle monte alors des théories pour me décrédibiliser et me faire passer pour une salope au double jeu alors que c'est elle qui n'est pas net.

- Mais comment tu as sû pour Bethany ?

- Grâce à mon jeu. Et nos chambres sont voisines. Il suffirait que l'une de vous fasse un rêve qui lui suscite une émotion violente , que je l'entendrais. Et je peux te dire c'est qu'elle était très proche de cette Bethany.

- Comment ça ? Qui était cette Bethany ? Une joueuse ? Une garou ?

- Là est tout le mystère. Je ne sais pas, conclut Gaia d'un air honnête et sérieux. Puis elle se remet à siroter son verre de jus de fruit et son regard se perd sur le mur derrière moi.

A partir de ce moment là, je comprends que notre discussion est terminée. Cependant, je sais que nous devons en avoir une autre grande conversation toutes ensembles.

Très bientôt.

****************

Gaia et moi avons terminées l'après midi ainsi que la soirée ensemble. J'imagine que Joyce et Lau sont rentrées bien tard puisque lorsque j'allais me coucher elles n'étaient toujours pas là.

Cependant lorsque je me réveille ce matin, de ma chambre j'entends du bruit à l'extérieur. Des éclats de rire. Et l'ambiance m'a l'air chaleureuse. Je ne sais pas si à cause du soleil qui filtre par ma fenêtre ou alors l'odeur de crêpes soutenue qui vient me chatouiller les narines.

J'imagine que ca me met plus ou moins de bonne humeur, quoi que celle-ci s'estompe rapidement, lorsqu'après ma douche je me dirige vers la salle à manger . Le rire familier de Joyce me parvient , et je me sens à nouveau maussade.

La jalousie n'est pas un sentiment qui m'ait familier. Alors les rares fois où je la ressens, je suis dans tous mes états. Colère, tristesse, tout y passe.

Alors que je m'approche de la porte d'entrée j'entends Mau dire :

- Il faut que je l'essaie sur Gillian

J'entre dans la pièce en lançant d'un air las

- Essayer quoi sur moi ?

Toutes les têtes se tournent vers moi, et je note avec surprise que toutes les filles sont là. Rochelle et Gaia y compris.

- Tiens la marmotte est réveillée, rigole Lau et je lui souris avant de m'assoir au côté de Gaia juste en face d'elle.

- Bonjour, leur lancé-je à toutes avant de m'incliner vers l'avant pour m'adresser à mon Ogie qui est juste à la droite de Gaia, sinon qu'est ce que tu veux essayer sur moi ?

Mau me sourit

- C'est une machine qui nous vient de l'autre monde que j'avais demandé. C'est un même genre que celui qui a été utilisé pour vos tests de reconnaissance pour venir ici mais en plus élaborée pour pouvoir pénétré l'esprit.

- Ah

Ça ne m'attire pas vraiment.

Pénétrer mon esprit ?

Je ne pense pas être à l'aise avec ça, surtout quand je sais ne pas être seule dans ma tête.

- Tu n'auras qu'à passer dans la matinée au labo pour que je fasse quelques tests.

A contre cœur j'acquiesce.

- Je n'ai pas eu de mauvais retour quant à votre saut à l'évènement des Racines. Je dirais même le contraire. Leur mentor était même très contente parce que vous êtes restées aider, annonce alors Rochelle et ma voisine ricane. Ce qui n'échappe pas à notre Ogie d'éducation domienne.

- C'est bien que tu interviennes Gaia, parce que Sienna m'a signalé qu'il n'y avait que deux d'entre vous qui étaient restées

- Et ? , ose d'un air blasé mon amie et je me tourne un peu vers elle pour la gratifier d'un regard noir.

- Je veux savoir qui est resté, qui est parti et pourquoi

- C'était Gaia et moi, devancé-je alors ma complice appréhendant la réponse de cette dernière.

- Et qu'est ce qui s'est passé ? , demande alors Mau d'un air inquiet, il y avait des garous est ce qu'il y a eut un problème ?

Instinctivement je ne peux m'empêcher de chercher Joyce du regard et seul le prénom de Gabin me vient à l'esprit. Quoi qu'il en soit , heureusement cette dernière n'est pas dans mon champ de vision du reste , puisque Gaia et Mau sont entre nous deux, et je reviens d'ailleurs vite à la raison et je me rends compte que c'est d'Ella elle me parle.

- Non. Notre petit règlement de compte c'était avec un Racine lui-même, s'amuse alors Gaia.

- Qu'est ce qui s'est passé ? , demande sérieusement Rochelle à son tour

- Ce n'était pas un règlement de compte, m'empressé-je de dire avant de déclarer d'une voix mal assurée, mais plutôt une mise au point.

Lau me lance un drôle de regard.

- T'aime bien les mises au point toi dis-donc

Je plisse les yeux à son égard et Dieu merci sa remarque passe inaperçu puisque Rochelle nous dit simplement :

- Ça ne devait pas être grave alors. Puisque Sienna ne m'a rien dit.

- Oui , acquiesce-je par un sourire crispée.

Je m'attaque à mes crêpes.

- Bon nous on va y aller, annonce Mau tandis que Rochelle et elles se lèvent, Gillian à plus tard

- Ok, lui dis-je pas vraiment partante pour cette idée.

- Mais avant c'est quoi vote programme d'aujourd'hui, nous demande Rochelle

- J'imagine que je passe la matinée avec Mau, réponde-je

- Je vais aller courir juste après avoir mangé , fait Lau et Joyce dit simplement :

- Moi je vais traîner dans la salle commune.

- Et toi Gaia ? , demande Mau à l'adresse de ma voisine

- Je vais rester là , répond cette dernière

- Ce serait sympa qu'on se retrouve à la cafétéria pour déjeuner non ?, propose Joyce d'un ton enjoué que je n'arrive pas à partager.

- Ouai ! , s'exclame Lau.

- C'est une bonne idée. C'est un excellent moyen de montrer votre cohésion aux autres, dit alors Rochelle.

Quant à moi tout ce que je vois au travers de ce déjeuner est unmoyen pour confronter Lau par rapport à ce que m'a dit Gaia hier.

La situation est grave.