Chapitre I : Un anniversaire à la volière
TW : mention d'anti-dépresseurs, remarque grossophobe
Les mains de Fumio tremblaient si fort qu'il était incapable d'attraper la main de son petit-ami. Sa bouche se tordit en une grimace. Son petit-ami. Il était un ancien étudiant de la réserve, pourtant, il sortait avec Nagito Komaeda, le Chanceux Ultime.
Il n'était qu'un déchet. Nagito n'était qu'un déchet. Et ensemble, ils formaient un merveilleux couple de déchets.
« Fumio ? »
Lorsque les doigts de Nagito s'entrelacèrent avec les siens, Fumio sentit enfin ses tremblements s'arrêter. Un étrange apaisement enveloppa son cœur. Un apaisement que même ses médicaments ne réussissaient à lui procurer.
« Je suis sûr que Mahiru ne t'en voudra pas si tu ne te sens pas d'aller à la volière.
— C'est pas ça, murmura-t-il. Je...J'irais, t'inquiète pas pour moi. Et puis, ce serait méchant de ma part de ne pas venir à l'anniversaire de ma meilleure amie, non ? »
Son sourire éclatant ne parvint pas à faire disparaitre l'inquiétude de son petit-ami. Un petit rire secoua Fumio.
« Oh mon dieu, ne fais pas une tête si sérieuse.
— Quelle tête ?
— La tête de ''Je te parle sérieusement et tu fais exprès de tout prendre à la rigolade''. Je vais presque finir par penser que c'est vrai... »
Nagito ne répondit rien, faisant naitre une boule d'angoisse dans le ventre de son petit-ami. Pourquoi se comportait-il toujours comme ça ? Pourquoi se comportait-il toujours comme un idiot ? Pourtant, leurs mains restaient emmêlées.
« On devrait y aller, tu penses pas ?
— Tu as raison. Je ne vais pas déranger encore plus Mahiru en arrivant en retard. Déjà qu'elle a pris la peine d'inviter un déchet comme moi... »
Fumio ne prit même pas la peine de l'empêcher de se dévaloriser ; il savait que c'était purement inutile.
⁂
« Fumio ! Nagito ! leur cria Mahiru, les mains sur les hanches. Ça fait dix minutes qu'on vous attend !
— Désolé, Mahi, s'excusa Fumio de sa voix douce. On s'est perdu en chemin.
— Mais grâce à mon piètre talent, on a trouvé un raccourci par nous-même au milieu de la forêt.
— Bon, c'est pas grave...Tout le monde est là ? »
Byakuya se tourna pour compter les personnes présentes ; ses sourcils se froncèrent. La Photographe Ultime soupira, exaspérée par avance.
« Où sont Mikan et Hiyoko ?
— Ibuki les a vu s'approcher du pont ! »
Un énorme bruit retentit, suivi de gros sanglots. Mikan était allongée dans la rivière, les vêtements transparents par endroit. Sa bouche et son nez dépassaient à peine de l'eau. Tout le monde se dépêcha de l'aider à sortir de là.
« Je...Je suis désolée ! s'écria-t-elle entre deux larmes. Pardonnez-moi, je vous en supplie, pardonnez-moi !
— Personne ne voudra pardonner une salope comme toi, ricana Hiyoko.
— Bien sûr que si, affirma Mahiru. Tu es pardonnée, Mikan. Attends, je suis sûre que j'avais pris des mouchoirs avec moi...Je vais t'aider à te sécher alors ne pleure plus, d'accord ? »
Mikan hocha lourdement la tête. Fumio, gêné, se glissa aussitôt près de son petit-ami, qui discutait plus loin avec Hajime et une fille qu'il ne connaissait pas. Cette dernière était plus absorbée par son jeu vidéo que par la conversation.
« Ah, Fumio ! Je te présente Chiaki Nanami, la Gameuse Ultime. Chiaki, voici mon petit-ami, Fumio Yokoyama.
— Salut... »
Chiaki termina son niveau avec de plisser les yeux.
« Sur les photos, tu avais l'air beaucoup plus petit que ça. Je pensais que tu étais à peine plus grand que moi.
— Ça, c'est juste parce que Nagito est trop grand...
— Je suis contente qu'on se rencontre enfin. J'avais vraiment du mal à imaginer quel caractère tu pouvais bien avoir pour sortir avec Nagito. »
Elle se replongea dans son jeu comme si elle n'avait rien dit.
« Elle est toujours comme ça ? souffla Fumio à Hajime.
— On peut dire ça comme ça... »
Fumio l'avait toujours su : les amis Ultimes de Mahiru étaient étranges. Dire qu'il croyait avoir commencé à s'y faire...Au final, il n'arriverait jamais à comprendre sa meilleure amie. Pourquoi avait-elle des amis comme ça ?
« Écoutez-moi tout le monde ! les appela Mahiru. Briefing de sécurité ! »
C'est pas un peu excessif ? songea le garçon, avant de se rappeler de la chute absurde de l'Infirmière Ultime.
« On ne se perd pas, on garde toujours un œil sur le groupe. Si malgré ça, vous êtes perdus...Ne paniquez pas, ok ? Et Akane, tu n'as pas le droit de te battre avec les oiseaux.
— Quoi ? Mais pourquoi ? »
Rapidement le groupe se dispersa dans la voilière géante, et Fumio se retrouva en compagnie de Mahiru et Hiyoko. Sa meilleure amie lui envoya un doux sourire, qu'il lui rendit. Elle en profita pour le prendre en photo.
« Je suis contente que tu sois venu, Fumio...Mais si ça ne va pas, tu peux partir quand tu veux, tu le sais ?
— Je suis pas en sucre. C'est pas une après-midi avec tes amis qui va me tuer.
— Regarde, Mahiru ! pilla Hiyoko. Cet oiseau, il a des plumes !
— Bon, peut-être que ça va me causer quelques dommages mentaux, et réduire drastiquement mes capacités cognitives.
— Tu te moques de moi, gros lard ? Pourquoi tu tiens tant que ça à gâcher l'anniversaire de Mahiru ?
— Hiyoko ! Je t'ai déjà dit d'arrêter de parler comme ça de Fumio !
— C'est pas grave...C'est pas une demi-portion en kimono qui va me plomber le moral. »
La rage sur le visage de Hiyoko fit sourire Fumio. Ce sourire, c'était bien le seul de la journée qui n'était pas forcé...Et comme d'habitude, ce n'est pas avec Nagito que je souris. Qu'est-ce qui cloche chez moi ?
« Hé, l'interpella doucement Mahiru. Aujourd'hui, pas de soucis. Je veux pas te voir avec une mine abattue, c'est clair ?
— Bien reçu m'dame. Contente ?
— Absolument ! Toutes les photos que j'ai prises ont l'air plutôt bonnes. Et puis, Ibuki ne m'a pas encore volé mon appareil...Donc tout va bien, pas vrai ? »
Oui, acquiesça-t-il, aussi bien intérieurement que par les gestes. Tout va bien, tout va très bien. Alors il n'y a aucune raison que je me sente comme ça.
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