Bonjour, Monsieur Fushiguro...
Le week-end chez Midori est passé vite. Trop vite au goût de Megumi. Le petit n'a pas vu le temps passer, il s'est tellement bien amusé, il a tellement profité... Midori, Max... Tout ça, c'était merveilleux. Et ce lundi matin, quand il s'est réveillé dans les bras de la jeune femme, quand il s'est réveillé contre elle, il l'a regardée, et les larmes se sont mises à lui monter. Le week-end est terminé. Il va devoir aller à l'école et laisser Midori toute seule...
Quand elle s'est réveillée à son tour, Midori a attrapé Megumi dans ses bras et l'a serré contre elle. Comme si elle ne voulait plus le lâcher. Alors le petit lui a rendu son étreinte, et ils sont restés comme ça cinq bonnes minutes, dans un silence réconfortant et lourd de sens. Un silence qui laisse la place à un dialogue muet, mais que les deux sont capables d'entendre parfaitement.
"Midori je t'aime.
- Je t'aime aussi Gumi. Je serai toujours là pour toi.
- Je veux pas que tu t'en ailles. Je veux que tu restes pour toujours."
C'est la deuxième sonnerie du réveil de Midori qui les pousse à sortir du lit. Pour la première fois depuis qu'il va à l'école, Megumi refuse de se lever et refuse d'y aller. Ce n'est qu'après quelques douces paroles de la part de la jeune femme qu'il quitte enfin le lit pour aller s'asseoir à table. Ce weel-end, il a découvert le plaisir de prendre un petit déjeuner. Et pas n'importe lequel, un préparé spécialement pour lui par Midori. Il n'y a pas de meilleure façon de commencer une journée.
"Je vais t'emmener à l'école, tu es d'accord ? Midori s'assoit face à lui et boit elle aussi du chocolat chaud. Elle est la première adulte que Megumi voit qui ne boit pas du café.
- Oui je veux bien... Et même s'il est content d'aller à l'école avec elle...Megumi ne peut pas s'empêcher d'avoir l'air triste.
- Gumi... Qu'est-ce qui ne va pas ? Midori effleure sa main avant de venir la prendre dans la sienne.
- Si... Les joues du petit rougissent, il a passé tout un week-end avec elle et pourtant... Il est toujours mal à l'aise quand elle est gentille et tactile avec lui: Mais... Je voudrais rester avec toi et ne pas aller à l'école...
- Il faut aller à l'école Megumi, c'est important. Tu sais que si tu veux venit chez moi tu peux toujors demander à ton papa.. Midori lui fait un gentil sourire compatissant, ce garçon est vraiment trop adorable: Mais je pense qu'il voudra que tu retournes un peu chez toi maintenant, tu as dû lui manquer..."
Megumi fronce légèrement les sourcils, lui ? Manquer à son père ? Probablement pas... Il a dû inviter des femmes tout le week-end, à venir chez lui et leurs enfants devaient dormir dans son propre lit, vu qu'il n'était pas là. Manquer à son père ? Quelle drôle d'idée, il a dû être bien trop heureux de ne pas l'avoir dans les pattes.
"Je sais pas... Je crois que mon papa s'en fiche. Megumi déclare cela avec un ton neutre, sans être peiné, comme si c'était normal. Il mange son petit déjeuner tranquillement.
- Megumi... Ne dis pas ça enfin... Midori semble effarée que de telles paroles puissent sortir de la bouche d'un enfant: Non... Ton papa t'aime. Je te le promets.
- Je m'en fiche s'il m'aime pas. Megumi termine et débarasse sa place, avant de partir à la salle de bain pour se laver."
Midori regarde le garçon avec un pincement au coeur. Les larmes lui montent aux yeux. Comment un enfant aussi jeune peut-il dire ça de son père sans aucune hésitation ni aucun remord... La jeune femme baisse les yeux, elle refuse de laisser Megumi penser que son père ne l'aime pas. Elle refuse que Megumi grandisse comme elle.
La jeune femme débarasse la table, la nettoie et fait la vaisselle le temps que le garçon sorte de la douche et s'habille. Megumi rejoint le chien sur le canapé et le caresse. Son sourire est presque effacé, Megumi a l'air presque absent. Et ça, Max peut le sentir, il pose sa tête sur les petites jambes du garçon et ferme les yeux.
Après une douche qu'elle veut assez rapide, Midori enfile des vêtements pris un peu au hasard et retourne voir le petit sur son canapé. En l'entendant arriver, Max descend du canapé pour laisser la place à sa maîtresse, qui sans un mot et à l'instant où elle s'assoit, prend Megumi dans ses bras et le serre fort contre son coeur. Elle ne dit rien, ne bouge pas. Et Megumi n'a pas l'air de vouloir bouger non plus. Il reste là, à profiter de la chaleur et de l'odeur du corps de la jeune femme qui se difuse lentement. Midori est rassurante, Midori est aimante, Midori est gentille. Elle est parfaite.
Megumi la serre dans ses bras et commence à pleurer. Il essaie de ne pas faire de bruit, il essaie de rester discret. Mais il sait que la jeune femme l'a remarqué. Elle sait toujours tout. Le petit est pris de sanglots et d'un hoquet incontrôlable qu'il essaie d'étouffer en enfonçant son visage dans la poitrine de Midori.
Sans rien dire, la jeune femme lui caresse les cheveux, puis le dos. Sa main délicate qui parcourt son dos fait frissonner le garçon qui resserre encore un peu plus son étreinte.
"Gumi... Midori baisse les yeux sur le haut de sa tête: Je t'aime très fort."
Megumi ne répond pas, tout simplement parce qu'il en est incapable. Il se contente de pleurer un peu plus bruyamment, parce qu'il ne peut plus se contenir. Cinq minutes avant l'heure de partir, après que Megumi se soit un peu calmé, Midori l'embrasse sur le font et essuie les larmes sur ses joues.
"On va à l'école. Je te retrouverai à la sortie de toute façon. Et là encore, elle le gratifie d'un immense sourire, un de ceux qui vous guérit le coeur et vous appaise l'âme."
La journée de Megumi à l'école s'est passé dans la monotonie. Les enseignants qui avaient remarqué chez Megumi une certaine amélioration on bien vu son comportement revenir à son point de départ, ils ont de nouveau face à eux un petit garçon renfermé et grognon.
Parce que lui n'attend qu'une seule chose: retrouver sa Midori, retouver ses bras, sa chaleur, son odeur. Tout ce qu'il veut c'est avoir la chance de dormir avec elle de nouveau, parce que les nuits à ses côtés ont été les meilleures qu'il ait passé.
A la sortie de l'école, Megumi traîne des pieds, il ne veut pas rentrer chez lui. Il ne veut pas revoir son père, il ne veut pas il ne veut pas. Il veut rentrer chez Midori, il veut revoir Max, il veut retrouver le lit de la jeune femme... Il veut retourner jouer au parc près de chez elle... Il veut..
"Gumi ! Midori l'attend, avec son sac d'affaires qu'il n'avait pas pris ce matin en partant, elle lui fait des gestes de la main."
Les autres enfants regardent la jeune femme et lui sourient en lui faisant des gestes. Certains même s'approchent d'elle. Et en voyant ça, le sang de Megumi ne fait qu'un tour.
NON.
NON NON NON.
Personne ne lui prendra sa Midori. Personne. Jamais.
Le garçon se met à courir vers elle, en tendant les bras et écrase son visage dans l'estomac de Midori en murmurant et en la serrant contre elle.
"Mooooh... Gumi... Qu'est-ce qu'il y a ?
- Tu m'as manquée trop beaucoup aujourd'hui... J'arrivais pas à me concentrer... Parce que je pensais tout le temps à toi et que peut être tu allais pas venir... Megumi essuie ses larmes et son nez sur le chemisier de Midori sans vraiment s'en rendre compte, mais ça n'a pas l'air de déranger la jeune femme du tout.
- M'enfin Megumi... Je t'avais dit que je viendrais. Je tiens toujours mes promesses. Et puis je ne manquerais pas une occasion de te voir."
Le garçon ne lui répond pas, il se contente de lui prendre la main et d'attendre qu'elle se mette en marche. Lui-même ne l'aurait pas fait, tout simplement parce qu'il ne veut pas retourner chez lui voir son père.
Midori lui fait la conversation sur le chemin. Elle porte son sac, et elle porte son cartable aussi. La jeune femme a bien remarqué que le petit n'avait pas l'air dans son assiette. Elle n'a pas oublie ce qu'il a pu lui dire le matin même. Concernant son père.
Et Midori est bien décidée à parler à ce père dont Megumi est certain qu'il ne l'aime pas.
Les deux arrivent en bas de l'immeuble des Fushiguros, et la main de Megumi serre encore plus celle de la jeune femme qui le sent et lui frictionne le dos d'un geste qui se veut (et qui est) réconfortant.
En haut des escaliers, Midori frappe à la porte et attend sur le palier qu'on vienne lui ouvrir.
"Il viendra pas... Il faut rentrer parce qu'il est en train de regarder la télé... Megumi appuie sur la poignée et pousse la lourde porte. Il quitte ses chaussures dans l'entrée et ne sait pas où se mettre.
- Oh je... Je.. Ne... Je ne peux pas rentrer comme ça enfin...Gumi..."
Après une seconde d'hésitation, Midori fait un pas dans l'appartement et reste dans l'entrée. Des pas lourds se font entendre, des grognements, des jurons, puis une voix grave éclate dans le salon, elle se rapproche.
"Je t'avais dit de ne ramener PERSONNE à la maison. Personne. Toji Fushiguro sort du salon, encore vêtu de son uniforme d'agent de sécurité, de la casquette aux grosses chaussures. Midori, à sa vue, et en entendant sa grosse voix, se met à rougir et ouvrir de grands yeux. Elle était entrée confiante dans cette appartement, mais elle sent qu'elle va vite se dégonfler.
- C'est Midori... Elle voulait te parler... Alors je lui ai dit de rentrer parce que tu allais pas venir à la porte. Megumi regarde son père puis Midori.
- Midori hm ? Il pose les yeux sur la jeune femme aux joues rougies et sourit en coin: Et qu'est-ce qu'elle veut me dire Midori ?"
Midori n'arrive pas à décrocher un seul mot. Elle n'a pas l'habitude des hommes, enfin des hommes autres que ses grands frères. Elle n'a jamais su leur parler, jamais su intéragir avec eux. D'autant plus que dans le cas présent... Elle se retrouve face à un homme... Un homme grand, large, fort... Elle ne sait pas comment régir face à lui, elle aimerait parler, mais sa bouche refuse de bouger, son corps refuse de lui obéir.
"Eh bien alors... Parle, je t'écoute..."
Toji sourit, amusé. Il se délecte du spectacle de cette jeune femme tétanisée face à lui. Il se délecte de sa détresse. Plus il la regarde, et plus il la trouve belle. Ses longs cheveux bruns qui retombent en cascade sur ses épaules, ses grands yeux pleins d'une innocence pure, une innocence qui donnerait envie à n'importe quel prédateur de sauter sur cette proie. Et aujourd'hui, elle est dans SON appartement. Dans le sien, et pas dans un autre.
Vêtue d'un beau chemisier vert d'eau, très élégant, un beau décolleté qui laisse entrevoir une poitrine d'une fermeté sans nom, et un pantalon noir, près du corps. S'il n'était pas aussi civilisé, Toji se jettrait sur ce crops vierge et parfait. Il n'en ferait qu'une bouchée. Il marquerait cette jeune femme de ses dents, pour qu'elle lui appartienne. Se retenir n'a jamais été une de ses façons de faire. Mais face à Midori, même Toji peut sentir que quelque chose en elle est différent.
Qu'elle en vaut la peine.
"Je t'en prie enfin... Parle... Quoi ? Je te fais peur ? Toji soulève le menton de la jeune femme et se pencehe sur elle."
Le coeur de Midori bat la chamade. Il est proche, très proche, trop proche. Elle peut sentir son eau de cologne bon marché, son odeur à lui... Son odeur qui... Qui l'envoûte, qui lui fait tourner la tête. Il est en train de la toucher, il lui attrape le menton... Il lui...
Le père Fushiguro approche sa bouche de l'oreille de la jeune femme et murmure doucement.
"Où son mes manières... Je ne t'ai même pas dit bonjour...
-B... Bonjour Monsieur Fushiguro.."
Son coeur s'emballe, ses joues prennent une teinte vermillon. Toji se redresse face à elle et lui sourit. D'un sourire amusé, d'un sourire séducteur.
C'est en voyant ce sourire, que Midori commence à comprendre les paroles de Megumi.
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Note de l'auteur:
J'ai mis longtemps à le faire. Mais le voilà, désolée pour ceux qui attendent mes chapitres, j'ai plei de trucs à faire à côté.
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