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Les manipulateurs ne passaient jamais inaperçu. Ils étaient beaux et dégageaient une aura qui convaincrait n'importe qui de leur confier sa vie. Ils attiraient la confiance des gens qui les pensaient être de bonnes personnes. Mais ce n'était qu'une apparence. Ils n'étaient des anges qu'en surface. Ils étaient des manipulateurs. Chacun avait son propre charme. Jungwoo et Renjun attiraient la sympathie avec leurs airs innocents et mignon tandis que Ten et Jaemin attirait plus pour leur caractère sexy. Les gens les suivaient toujours aveuglement et ne se rendaient comptent de leur erreur qu'une fois trop tard. Ils n'étaient pas manipulateurs pour rien.
Un verre à la main, Ten observait nonchalamment les gens présents dans le casino. Il écoutait d'une oreille distraite un homme lui expliquant pourquoi il devrait accepter de travailler pour lui en tant que modèle. L'homme en question ne semblait pas se rendre compte qu'il n'écoutait pas vraiment ce qu'il déblatérait avec passion.
—Ten, ta femme est en approche, l'informa Doyoung depuis l'oreillette.
Le moment était enfin venu, l'action pouvait commencer. Le concerné se tourna vers l'homme à ses côtés.
—Merci mais je ne suis absolument pas intéressé par devenir mannequin, annonça Ten avec un air dédaigneux censé faire fuir son interlocuteur.
—Je suis un photographe très réputé, je pourrais vous faire poser pour les plus grandes marques et vous gagnerez beaucoup, il insista bien sur le dernier mot.
—Ecoutez, l'argent n'est absolument pas un problème pour moi, rétorqua Ten, agacé par l'insistance de cet importun.
—Ce serait vraiment dommage de gâcher un potentiel comme le vôtre et...
—Excusez-moi monsieur, l'interrompit une femme aux long cheveux blonds, je crois qu'il n'est pas intéressé par votre proposition alors cessez de l'importuner.
—Mademoiselle Sajakul.
Le photographe s'inclina maladroitement devant la nouvelle venue avant de se retirer en vitesse.
—Bonsoir, dit Ten en dévisageant la femme blonde.
—Cet homme est complètement incompétent, remarqua-t-elle en soupirant. Désolé qu'il vous ait importuné.
Elle s'accouda au bar.
—La même chose que d'habitude ? lui demanda le barman.
Elle hocha la tête avant de se tourner vers Ten et de lui tendre une main.
—Je m'appelle Sorn.
—Ten, répondit son interlocuteur en lui serrant la main.
La conversation débuta par des banalités sur la soirée avant d'en venir aux questions plus personnelles.
—Sinon, vous faites quoi dans la vie ? demanda alors Sorn.
—Comme je l'ai dit précédemment au photographe, l'argent n'est pas un problème. J'ai hérité d'un important domaine immobilier à la mort de mes parents. Je n'ai donc pas à travailler pour gagner ma vie.
Il haussa les épaules.
—Mais je dois bien avouer que ma vie commence à être des plus monotones. Je n'en peux plus d'entendre parler la haute société de leurs petite vie insignifiante. Ils parlent comme s'ils connaissaient tout à la vie alors qu'ils n'ont jamais rien fait.
—Vous appartenez pourtant à cette catégorie de personne, répliqua Sorn.
Il lui jeta un regard outré.
—Je n'ai peut-être pas gagné ma fortune par moi-même mais ne me mettez pas dans leur catégorie je vous prie. Contrairement à eux, j'ai de grandes ambitions et je n'ai pas peur de me mouiller.
Elle émit un léger rire.
—Vous aspirez à de plus grandes choses, si je comprends bien ?
—Exactement !
Il la regarda avec les yeux brillants de celui qui est heureux d'être enfin compris par quelqu'un.
—Vous êtes très séduisant mais vous le savez déjà. Vous pourriez utiliser ça à votre avantage.
—Comment ça ?
—Je peux peut-être vous offrir un travail plus... Excitant.
—Vous piquez ma curiosité, répliqua Ten en posant son verre désormais vide sur le bar.
Elle but quant à elle une gorgée de son cocktail en le dévisageant.
—Je pense que vous correspondez exactement au profil d'homme que mon patron recherche.
Elle posa son verre sur le bar et se pencha en avant, avant de demander sur le ton de la confidence :
—Etes-vous gay ?
Ten fut tellement surprit par la question qu'il se mit à tousser.
—Qu'est-ce que ça change ? il demanda une fois qu'il eut reprit contenance.
—Disons que si, comme je m'en doute, c'est bien le cas, cela est encore mieux pour le travail que je vous propose.
—Puisque vous insistez pour savoir, la réponse est oui. Mais quel serait mon travail ?
—Utiliser votre beauté à bon escient. Avez-vous quelqu'un qui compte pour vous ?
—Ça va peut-être vous paraitre un peu triste mais je n'ai plus de famille, aucun ami et quant à l'amour... Quelle blague ! il émit un petit rire sans joie. J'ai perdu foi en l'amour il y a des années de cela.
Il entendit Doyoung rire depuis l'oreillette.
—Johnny ne serait pas content d'entendre ça.
C'était décidé, il tuerait Doyoung après la mission. Pourquoi il fallait qu'ils soient en contact ? Il avait une folle envie de l'étrangler mais il devait rester concentré sur la mission.
Sorn le regarda de haut en bas.
—Il me faut savoir une dernière chose avant de pouvoir vous emmener à la rencontre mon patron.
—Que désirez-vous savoir de moi ?
—Est-ce que vous seriez prêt à donner votre vie pour la seule chose qui compte dans ce monde ?
—L'argent ?
—Non. Le pouvoir.
Ten sourit.
—Il n'y a pas de pouvoir sans argent.
—Mais il n'y a pas d'argent sans pouvoir. Enfin seulement quand on souhaite avoir suffisamment d'argent.
Les deux protagonistes se fixèrent quelques secondes puis Sorn se pencha vers Ten.
—Alors Ten, seriez-vous prêt à donner votre vie pour le pouvoir ? murmura-t-elle dans son oreille.
—Oui, souffla-t-il.
—Alors venez avec moi.
Elle lui prit la main et l'entraina en direction des salons privés.
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