13
Jungwoo était en vie et en presque bon état. Presque parce qu'une ecchymose violette colorait sa joue gauche, et son tee-shirt à manches courtes en laissait apparaitre d'autres couvrant ses bras. Ses amis étaient tous arrivés à une seule et même conclusion. Il s'était fait rouer de coups.
—Qu'est-ce qu'il lui est arrivé, murmura Ten pour lui-même.
La veille.
Ils venaient de sortir du salon privé. Jungwoo savait qu'il devait à présent rejoindre Lucas mais il venait d'avoir une idée. Les autres allaient le maudire pour ça mais il se devait de le faire. Il s'appuya contre le mur les bras croisés et attendit. A peine eut-il attendu une minute que la personne qu'il attendait pointa le bout de son nez.
—On m'attendait à ce que je vois, dit Soyeon avec un sourire en coin.
—Peut-être bien, répliqua Jungwoo sur le même ton.
Soyeon le sonda du regard quelques instants avant d'ancrer son regard au sien. Ils restèrent les yeux dans les yeux, profitant de ce moment de séduction. Ils pouvaient discerner leurs envies mutuelles dans leurs regards. Plus rien n'avait d'importance en cet instant. Ce n'était plus qu'eux deux dans l'immensité du monde. Jungwoo caressa la joue de Soyeon avec une douceur contradictoire avec l'intensité qu'exprimaient leurs yeux. Soyeon se rapprocha de lui de manière qu'il ne reste plus qu'un infime espace entre leurs deux corps. Ce n'était plus qu'elle et lui. Ce n'était plus qu'eux. Puis leur bulle éclata. Sorn venait de la briser.
—Trouvez-vous une chambre ! Ou une pièce privée. Mais pas devant tout le monde enfin !
—Mais on n'allait rien faire ici, rétorqua Soyeon en se tournant vers Sorn.
Sorn leva les yeux au ciel.
—Mais bien sûr, c'est presque comme si vous n'étiez pas en train de vous dévorer du regard il y a deux secondes. Si je n'étais pas intervenue, qui sait ce que vous auriez fait !
—Rien du tout, dit Jungwoo.
Sorn les regarda tour à tour, puis voyant qu'ils ne bougeaient pas, elle les poussa.
—Bon allez, vous allez dans un salon privé maintenant. Je ne veux pas être témoin de ce que vous allez faire.
Jungwoo rit devant l'entrain de Sorn et attrapa la main de Soyeon. Il se pencha sur son oreille pour murmurer d'une voix sensuelle :
—Elle a raison, il vaut mieux qu'on aille dans un endroit plus privé. Ce que j'ai envie de faire n'est pas adapté à tous les regards.
Il l'entraina jusque dans un salon privé. A peine furent-ils entrés que Soyeon l'attrapait par la nuque pour l'embrasser avec fougue. Jungwoo la vit fermer la porte d'un coup de pied habile. Puis il la porta et elle enroula ses jambes autour de ses hanches. Il les fit tomber tous deux sur le canapé. Ils s'embrassaient encore et encore, leurs deux corps collés l'un à l'autre. Mais rapidement, Jungwoo s'aperçu de quelque chose et stoppa le baiser.
—Je n'ai pas de protection, il annonça.
—Moi non plus.
Jungwoo se releva et passa une main dans ses cheveux.
—Merde, jura-t-il. Je suis désolé mais je ne peux pas le faire dans ces conditions.
Soyeon se leva à son tour et s'approcha de Jungwoo.
—J'ai peut-être une solution, murmura-t-elle.
—Laquelle ?
—Tu me fais confiance ?
—Je crois que puisqu'on va travailler ensemble, je n'ai pas d'autre choix que de te faire confiance.
Elle sourit et lui prit la main.
—On va faire quelque chose de vraiment interdit, donc il va falloir être très discret.
Jungwoo hocha la tête.
—C'est dans mes cordes. C'est quoi le plan ?
—Tu sors du casino puis tu vas dans la rue de gauche. Je te retrouve là-bas.
Elle déposa une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes avant de sortir de la pièce. Jungwoo attendit une minute puis sortit à son tour. Il se dirigea vers l'entrée où il croisa Jeno et Yuta. Ils échangèrent un regard puis Jungwoo fut dehors. Il suivit les instructions de Soyeon et partit discrètement dans la rue attenante à gauche. Puis il attendit.
—Yuta, Jeno, où est Jungwoo ?
Jungwoo sursauta, il avait oublié qu'il était connecté aux autres.
—Il n'est pas avec Lucas ? s'étonna Jeno. On l'a vu sortir.
—Jungwoo ? appela Yuta. Jungwoo répond tout de suite sinon je te promets que tu vas regretter de n'être pas déjà mort.
Une sueur froide coula dans le dos de Jungwoo. Yuta possédait le don de devenir vraiment effrayant quand il le voulait.
—Je ne rentre pas ce soir, répondit Jungwoo après un léger blanc.
—Tu es où ?
—Je ne peux pas vous dire. Je vais devoir couper la connexion. Quoi qu'il arrive, vous aurez des nouvelles de moi demain soir.
—Et s'il t'arrivait quelque chose ?
—Et bien j'aurais tenté.
—Jungwoo !
Il coupa la connexion puis retira son oreillette avant de la jeter au sol et de la détruire sous sa semelle de chaussure. Il allait se faire tuer par Yuta quand il reviendrait chez eux. A moins qu'il ne meure avant. Quoi qu'il préférerait presque mourir d'une balle dans la tête plutôt que subir ce qu'allait lui faire Yuta quand il rentrerait. Il revint soudain au moment présent car une voiture noire venait de s'engager dans la rue et de s'arrêter à sa hauteur. Il vit la portière arrière droite s'ouvrir sur Soyeon.
—Monte, dit-elle.
Il s'assit et referma la portière.
—Alors c'est pour toi qu'on risque tout, dit le chauffeur.
Jungwoo regarda l'homme assis devant lui. Il semblait grand malgré le fait qu'il soit assis, il était très beau habillé tout de noir.
—Taeyang Oppa, soit gentil avec lui s'il-te-plait, dit Soyeon.
—J'espère que tu sais ce que tu fais, répliqua-t-il. Parce que sinon on est mort tous les trois.
—Je te revaudrais ça, promis.
—Y a intérêt.
Après ces quelques phrases échangées, le silence se fit et ne se brisa qu'une fois arriver dans le parking sous-terrain d'un immeuble que Jungwoo soupçonna d'être celui où résidait toute l'organisation qu'était SUJU.
—On y va, dit Taeyang en sortant de la voiture.
Il les fit traverser le parking rapidement puis les laissa devant une porte.
—Je ne vous suis pas plus loin.
—Je sais, répondit Soyeon. A demain.
Elle lui adressa un signe de main avant de se tourner vers la porte et de l'ouvrir.
—On prend les escaliers, dit-elle à l'intention de Jungwoo. Personne ne les prend jamais donc on sera tranquille.
—Combien d'étages ?
—On est au premier sous-sol et on va au 7e étage.
Jungwoo la regarda quelques instants avant de se diriger vers la première volée de marches.
—On fait la course ? proposa-t-il avec un sourire.
—Ok mais le dernier arrivé doit faire ce que l'autre veut pour la nuit.
—Ça marche.
Ils se serrèrent la main pour conclure leur marché puis ils partirent en courant. Ils riaient pendant l'ascension, se taquinaient de temps à autre. Ils étaient heureux en cet instant.
—J'ai gagné ! s'écria Soyeon.
Elle venait d'arriver au 7e étage la première.
—Comment tu peux courir aussi vite ?
—L'entrainement des Anges, répondit-elle en haussant les épaules.
Elle ouvrit la porte de l'étage et se faufila dans le couloir, Jungwoo sur ses pas. Ensemble, ils se rendirent dans la chambre de Soyeon. Cette dernière ferma la porte à clé derrière elle et se tourna vers Jungwoo.
—Maintenant, on va s'amuser, chéri. Parce que j'ai tout ce qu'il faut ici.
—T'as gagné. Je vais faire tout ce que tu veux cette nuit.
Soyeon se mit sur la pointe des pieds et murmura à son oreille :
—La nuit va être longue. Très longue.
Elle disait vrai. Mais ce n'était pas comme elle l'espérait. Une heure plus tard, alors qu'ils étaient allongés face à face, se câlinant le temps de retrouver leur souffle, quelqu'un toqua à la porte.
—Quoi ? cria-t-elle en se redressant en position assise. Je suis occupée.
—Soyeon sors d'ici tout de suite ! vociféra une voix.
Jungwoo put voir Soyeon se figer soudainement. Il s'assit à son tour et posa une main sur son épaule nue.
—Bébé ? l'appela-t-il.
Elle se tourna vivement vers lui.
—Habille-toi.
Elle se leva précipitamment et enfila ses vêtements en hâte. Jungwoo fit de même. Il savait qu'un problème venait d'arriver.
—Soyeon si tu ne sors pas tout de suite, on défonce la porte ! cria de nouveau la voix.
Elle courut jusqu'à la porte et l'ouvrit à la volée. Cinq hommes tous habillés de noir les attendaient sur le palier.
—Les combattants, murmura-t-elle pour elle-même.
—Suivez-nous. Toi et ton copain.
Soyeon chercha la main de Jungwoo à ses côtés. Elle était paniquée, Jungwoo le sentait à sa main pressant la sienne. Donc ça y est, on est mort, pensa-t-il.
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