Ten, Sorn et Yeji avait rejoint Ryujin sur le lit tandis que Renjun s'était assis sur la chaise du bureau et Jaemin sur le bureau lui-même.

—Comme vous l'avez compris, les neuf qui étaient sur l'estrade quand vous avez juré forment la famille principale, expliqua Ryujin. En fait, à la base, ils sont dix mais un des membres est partit quand il s'est marié. Leeteuk est celui qu'on appelle le Parrain. C'est le chef de tout le monde ici.

—Heechul est notre leader, continua Sorn. Il dirige les Anges. Ensuite, il y a Yesung qui s'occupe de l'équipe de diplomates, Shindong gère l'équipe économique, Kyuhyun, la police corrompue. Ce sont les parties barbantes de l'organisation, ça ne vous concerne pas. Donghae s'occupe du trafic d'art, Siwon, des combattants et Ryeowook gère tout ce qui tourne autour du divertissement, donc les bars, les clubs, etc. Mais le plus intéressant, c'est Eunhyuk. Il s'occupe des 9 hommes de main. On les appelle les 9.

—Pourquoi ce sont les plus intéressants ? s'enquit Ten.

—Parce qu'ils travaillent avec nous. On s'entends très bien avec eux. Ils viennent souvent à notre étage.

Il y eut un moment de flottement, le temps que les manipulateurs assimilent toutes les informations que leurs avaient données Ryujin et Sorn. Puis Yeji claqua soudain des doigts.

—Mais vous êtes arrivés avec Jaeyoon ! elle s'exclama.

—Heu, oui.

—C'est un des 9. Il est génial.

—Et il a le meilleur humour, il est vraiment trop drôle, ajouta Ryujin.

Ten fronça les sourcils.

—Il n'avait pas l'air si sympa quand il nous surveillait. Il semblait plutôt prêt à nous égorger vifs.

Sorn haussa les épaules.

—Normal, vous n'étiez pas encore dans l'organisation.

Yeji se leva soudainement.

—Bon assez discuté comme ça. On se met au boulot. Votre entrainement ne va pas se faire tout seul.

—On commence dès maintenant ? s'étonna Ten. Il est super tard !

—Quand on est Ange, il n'y a pas d'heure, rétorqua Sorn.

Elle frappa dans ses mains.

—Aller, debout ! Vous avez des vêtements de sports dans la penderie. Changez-vous. On se retrouve dans dix minutes.

Elle sortit de la chambre et ses amies la suivirent.

—Elle est où la penderie ? demanda Jaemin une fois les filles parties.

—Aucune idée, répondit Renjun en haussant les épaules.

—On va bien trouver, lança Ten. Let's go.

Il sortit dans le couloir et ouvrit une porte au hasard. Celle à côté de celle menant à sa chambre.

—Trouvé. Ce n'était vraiment pas compliqué.

Renjun et Jaemin le rejoignirent. La penderie était une pièce grande comme une chambre. Il y avait de nombreuses étagères remplies de vêtements en toute sorte. Ils prirent plusieurs minutes à trouver ce qu'ils cherchaient. Dix minutes plus tard, ils retrouvèrent les trois filles.

—Parfait, vous êtes à l'heure, dit Sorn en regardant sa montre. C'est une des choses les plus importantes. La ponctualité.

Elles les entrainèrent vers l'ascenseur afin de se rendre au 6e étage où se trouvait les salles d'entrainement des Anges.

—Heechul a dit que vous étiez les meilleures, commença Ten alors qu'ils entraient dans l'ascenseur. Vous êtes quoi, le trio de choc ?

—En fait, on est quatre. Mais Soyeon est occupée ailleurs. Elle doit réparer ses bêtises.

—Soyeon... C'est elle qui était avec Kim Jungwoo hier ! Je me demande bien ce qui lui est arrivée à celui-là.

Il avait prononcé cette dernière phrase comme si de rien n'était, comme une réflexion banale alors que c'était tout le contraire.

—Qu'est-ce qu'elle a fait ? demanda Jaemin.

—Des bêtises. Mais comme ils ne peuvent pas se permettre de la tuer elle, ils lui font payer d'une autre manière.

—Et Kim Jungwoo ? demanda Ten alors que l'ascenseur venait de s'arrêter au 6e.

Sorn l'arrêta d'un regard.

—Tu devrais apprendre tout de suite à ne pas poser de question. Ne me fais pas regretter de t'avoir choisi.

Ten leva les mains en l'air en signe d'excuse.

—On y va, annonça Yeji en prenant la tête du groupe.

Ils s'arrêtèrent devant une porte marquée du numéro 3. Yeji poussa la porte et les fit entrer. La salle possédait des tatamis sur la moitié du sol, des punching-balls dans un coin, et d'autre matériels de sport.

—C'est parti ! cria Sorn en levant le poing en l'air.

—On fait quoi ? demanda Renjun.

—Vous faites comme nous.

Elle partit en courant puis se retourna.

—Ah, et essayez de survivre.

Les filles la suivirent puis les garçons les rattrapèrent. Elles leur firent faire un entrainement tellement intensif qu'ils comprirent ce que voulait dire Sorn par « essayer de survivre ». Après une heure, Sorn frappa dans ses mains et ils s'arrêtèrent.

—On va maintenant passer au réel entrainement, annonça-t-elle avec un sourire.

—Quoi ? Mais c'était quoi ça alors ? s'écria Ten.

—Ça ? C'était juste un échauffement, chéri.

Elle se tourna pour faire face aux trois hommes.

—On va se battre.

Ils se mirent en duo et s'entrainèrent au combat. Ils faisaient un mélange d'arts martiaux et ainsi frappaient avec toutes les parties du corps possible.

—Vous devez donner le meilleur de vous dans les entrainements parce que tous les mois, Heechul organise un tournoi dans la salle 1, annonça Sorn en continuant son combat contre Ten.

—Un tournoi ?

—Oui. Les meilleurs obtiennent les meilleures missions.

—Et il arrive quoi aux derniers ? demanda Renjun. Je suis sûr qu'on leur fait payer le fait d'être mauvais.

—Tu as tout compris, susurra Yeji. Les dernières sont rétrogradées et ne font plus parties des Anges. A la place, elles sont envoyées dans les clubs de Ryeowook pour divertir les clients.

Renjun mit Yeji à terre.

—Bien joué.

—Si on n'est pas assez bon, on ne peut pas être rétrogradé dans l'unité des combattants ? s'enquit Ten qui venait d'être mis à terre par Sorn.

Sa question fit rire les filles.

—Si tu n'es pas assez bon pour être un Ange, comment veut-tu devenir un combattant ? railla Ryujin.

—Les combattants n'ont pas la finesse des Anges mais ils ont la puissance qu'on n'a pas forcément, expliqua Sorn en relevant Ten. Si les autres Anges sont capables de te battre facilement, qu'en est-il des combattants ?

—Aïe ! s'écria Jaemin en tombant lourdement au sol.

Tout le petit groupe s'était arrêté.

—Pardon, s'excusa Ryujin. J'y suis allée un peu fort.

Elle lui tendit une main pour l'aider à se remettre sur ses pieds. Puis les combats reprirent.

—Vous vous battez bien, c'est génial ! s'écria Yeji. Vous êtes vraiment fait pour ça.

—Au moins, on gagne du temps, ajouta Ryujin.

Ils continuèrent leur combat quelques minutes puis s'arrêtèrent au signal de Sorn. Cette dernière jeta un coup d'œil à la montre accrochée à son poignet gauche.

—Soyeon est en retard, dit-elle.

—On sait tous où elle est, répliqua Ryujin en levant les yeux au ciel.

—Elle abuse, soupira Sorn. Elle sait très bien qu'elle doit être ici avec lui. Déjà qu'on n'a rien dit pour hier alors qu'elle a failli finir aussi morte que l'autre !

—Je suis bien d'accord avec toi, enchérit Yeji. Elle ne s'en rend même pas compte que c'est un jeu dangereux le jeu auquel elle joue.

Elle soupira.

—J'ai eu tellement peur hier quand on est arrivé dans la salle des jugements et que c'était elle... Et quand Leeteuk a prononcé la sentence...

Elle soupira de nouveau, des larmes emplissaient ses yeux. Ryujin la prit dans ses bras et lui murmura quelque chose à l'oreille.

—Je croyais qu'on se devait de ne rien ressentir ici, lança Renjun. Je croyais que vous étiez des manipulatrices hors des manipulatrices ne laisseraient rien transparaitre.

Il pouvait sembler froid et sans cœur à dire ça mais il savait que c'était peut-être leur seul moyen pour obtenir les informations qu'ils cherchaient. En fait, Renjun ne faisait jamais rien par hasard.

—Comprenez-nous, dit Sorn. On est comme des sœurs toutes les quatre. On a grandi ensemble, on a appris à se battre ensemble, on a fait nos premières missions ensemble. On nous a élevé pour être quatre, pas trois. On est toutes prêtes à mourir mais jamais on sera prête à voir l'une de nous perdre la vie. Et encore moins pour une raison aussi stupide.

Ten, Jaemin et Renjun échangèrent un regard. C'était frustrant de n'avoir qu'une infime partie de l'information. Sorn parlait comme s'ils étaient au courant de tout. Mais ils savaient uniquement que quelqu'un était mort, seulement qui ? Ils craignaient tellement que ce soit leur ami. N'y tenant plus, Ten posa la question qu'ils se posaient tous.

—Qui est...

Ten ne termina pas sa phrase. Soyeon venait de faire son entrée dans la salle. Et à côté d'elle se trouvait nulle autre que Jungwoo en personne.