Chapitre 5 L'erreur est humaine
Le douze avril deux mille vingt-neuf à deux heures trente le matin, le comte surplombait le vide depuis le sommet d'une falaise de la ville d'Etretat en Seine-Maritime. Il observait le ciel où l'on pouvait distinguer le géocroiseur au-dessus de la lune. C'était à la fois beau et effrayant ! Il avait donné quartier libre à tous ses hommes, chacun pouvait occuper à ses besoins les dernières vingt-quatre heures. La plupart avaient accepté, l'avaient remercié, sans réellement comprendre la raison de son geste ! Pour le reste du monde, le passage d'Apophis ne causerait qu'un léger dérèglement de marées.
Il se revit au côté de sa fille lors de l'invitation au palais du roi ! Il adorait plus que tout Maurane, rien n'avait plus d'importance à ses yeux. Comme il se plaisait à lui dire, le dernier siècle se résumait en trois points, les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki le six et le neuf août dix-neuf cent quarante-cinq, l'alunissage du module lunaire Eagle de la mission Apollo XI le vingt juillet dix-neuf cent soixante-neuf, l'inauguration du premier des parcs Disney le dix-sept juillet dix-neuf cent cinquante-neuf. Le dernier point avait provoqué un sourire, mais il avait voulu lui faire prendre conscience des capacités de l'homme, bonnes ou mauvaises !
Il n'avait qu'un seul regret, la mère de Maurane. Il avait toujours aimé braver le danger, là, il avait touché un niveau jamais égalé en devenant l'amant de la reine ! Il eut un pincement au cœur à cette pensée.
— Je vous dis que mon boss est décédé dans un accident de voiture la semaine dernière. Hurla peureusement un homme ligoté par un pied sur la paroi de la falaise.
Le comte quitta ses pensées pour approcher du bord. Il regarda son prisonnier en prenant conscience qu'il faisait une erreur, devait se trouver ailleurs. Il attrapa son portable pour chercher dans l'inventaire, puis pressa la touche appel. Il patienta quelques secondes pour finalement laisser un message sur la boîte vocale.
— Maurane, Je... tu sais que j'ai la plus grande affection pour toi. Au sujet de ta mère, tu as entièrement raison, je dois reconnaître mes torts. Je suis fière de toi. Tu es une perle, ma précieuse. Tu... Je... Je t'aime. J'arrive !
Il raccrocha pour courir en direction de l'escalier.
— Eh, monsieur le comte, vous êtes là, je ne vous vois plus ! monsieur le comte. Hurla-t-il. Monsieur le comte...
Il détestait se laisser submerger par les émotions, c'était une faiblesse menant irrémédiablement à sa perte ! Il accéléra le pas, il devait rejoindre sa fille, profiter des derniers moments en sa compagnie.
Lorsqu'il arriva à son véhicule, il découvrit un malfrat crochetant la serrure. Il l'empoigna au col pour le tirer violemment en arrière puis lui écrasa le visage contre la vitre conducteur. Une fois, deux, trois fois avant de le relâcher le visage ensanglanté.
— Tu as choisi le mauvais véhicule ! le sermonna-t-il en le projetant contre le mur.
Il ressentit subitement une sensation désagréable, quelqu'un l'observait. Il obliqua sur la gauche pour découvrir trois silhouettes dans la partie la moins éclairée de la rue.
— Vous m'épatez, cher ami, vous êtes parvenu à obtenir gain de cause en le faisant parler. Annonça l'homme le plus grand.
— Vous n'avez rien de mieux à faire !
— Je l'appréciais, il était de bonne compagnie.
— Vous réglez vos affaires comme vous le souhaitez. Affirma le comte en déverrouillant la voiture.
Deux hommes pénétrèrent dans le parking sur sa droite pour patienter en croisant les bras. Le comte esquissa un sourire narquois.
— Devrais-je m'inquiéter, vous n'êtes que six ?
Son interlocuteur avança dans la lumière pour afficher le tatouage de son clan sur son crâne.
— Vous auriez dû être reconnaissant envers vos alliés en réglant vos engagements !
— Quoi ? Que veux-tu dire ? hurla le comte en brandissant le poing.
— Je n'ai qu'une parole.
William était le second du clan de la main noire. Tous connaissaient sa cruauté sans égale !
— Qu'as-tu fait ? s'exclama le comte en redoutant la réponse.
— Pensais-tu sincèrement la mettre hors de danger !
La faucille de la mort s'était abattue sur Maurane. Il écarta les doigts de rage, poussa un hurlement de colère, puis dévisagea le chauve avec rancœur. Il allait se venger dans une effusion de sang ! Seule la lune serait témoin de cet affrontement dont un seul sortirait vainqueur !
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