Chapitre 1 NCH-001-D
Un avion privé atterrissait dans un aéroport militaire. Une large zone de 80 kilomètres carrés avait été signalée zone interdite ! La circulation était déviée sur d'autres accès routiers.
Plusieurs mensonges avaient été proposés en fonction des services civils, gouvernementaux !
Les agents d'entretien de la voirie avaient reçu comme consigne de ne permettre le passage qu'aux soldats devant récupérer des containers toxiques répandus dans un accident.
Le prétexte pour la police était des mercenaires emprisonnés dans un véhicule transportant des déchets toxiques.
Pour l'armée, une réunion concernant la sûreté nationale devait avoir lieu dans la zone. Deux contingents de la Légion étrangère avaient été réquisitionnés dans la région du nord pour assurer la sécurité de la ZMS. Leur consigne était d'empêcher toute intrusion lors d'un échange de prisonniers avec un pays européen.
Une jeep traversa la piste pour stopper aux pieds de l'escalateur métallique. Deux hommes en costume descendirent de l'avion pour embarquer dans le véhicule militaire.
Le trajet dérangea les passagers peu habitués à circuler incognito, absence totale de véhicules ou piétons. La sécurité était optimum, des drones militaires assuraient la sûreté des airs en compagnie de ceux de l'Entreprise Des Vignes. La société civile occupait une place importante dans l'énergie renouvelable, énergie solaire, transport maritime, agence de sécurité travaillant en association avec la force militaire européenne.
Les agents de l'Entreprise avaient été refusés par le ministère des forces armées européennes ! Malgré la conception civile des lieux, l'armée détiendrait toujours une place dans l'élaboration, la sécurité.
Ils arrivèrent une demi-heure plus tard sur la toute récente installation située dans le périmètre Nord de l'ancienne base aérienne 261 dissous à Crepey, elle se nommait Aube du dernier jour. Le véhicule stoppa devant une petite bâtisse en métal, la porte laissa sortir des soldats. Un sous-officier quitta le groupe pour approcher de la portière entrouverte. Il se mit au garde-à-vous en maintenant la poignet.
— Adjudant Marquet, direction-moniteur de simulateur de vol sur le projet dernier recours.
Le milliardaire mondialement connu, Joshua Des Vignes hocha la tête, puis retira sa mallette qu'il serra fermement entre ses doigts. Son associé de l'Entreprise Spatial européenne Luc Etchevery contourna le véhicule pour les rejoindre. Il était toujours habillé d'une tenue impeccable, cet homme ressemblait plus à un représentant de mode qu'à un éminent chercheur des programmes spatiaux habités. Le personnel trié sur le volet pénétra bientôt dans un ascenseur pour se resserrer dans l'étroitesse du lieu. Joshua ne se sentait pas à son aise dans cette ambiance aseptisée, belliciste, ou tout trahissait une présence militaire.
Le niveau moins cinq arriva rapidement, les portes coulissèrent pour donner accès à une immense salle de six cents mètres de long sur deux cent cinquante de hauteur. Joshua resta bouche bée lorsqu'il atteignit le ponton, une gigantesque navette occupant les deux tiers de la pièce luisait sous l'éclairage. Il avait l'impression de se trouver dans un jeu en ligne de science-fiction avec lunette de réalité virtuelle 3 D. Cela semblait irréel, trop futuriste, trop fantaisiste, une atmosphère à la Asimov. Isaac Asimov était un écrivain américain d'origine russe, surtout connu pour ses œuvres de science-fiction et ses livres de vulgarisation scientifique.
Mais, ceux qu'il avait sous les yeux existaient, étaient vraiment là !
L'adjudant se tourna vers les invités en tendant le bras.
— Voici le NCH-001-D, communément appelé Ulysse ! Sa longueur de trois cent cinquante mètres pour une hauteur de soixante-quinze fait de lui le premier vaisseau pouvant décoller du sol planétaire. Son projet de construction fut tout d'abord décidé sur une partie annexe de la station internationale, mais le coût onéreux provenant de l'envoi de multiples fusées pour y entreposer les pièces fut annulé. Une association avec Space X tout autant, car elle aurait compromis le secret du projet. Comme vous pouvez le voir actuellement nos scientifiques terminent la révision des tuyères qui permettront les changements de direction en vol d'impulsion.
La milliardaire admirait l'armature du vaisseau ne ressemblant en rien à celui des films.
Laissant les visiteurs contempler la bête, l'adjudant se tut un moment avant de reprendre.
— Des moteurs ioniques expérimentaux assureront son impulsion ! Pour les inexpérimentés du jargon scientifique, je vais expliquer le mode de fonctionnement. Après ionisation du gaz, qui deviendra des particules électriquement chargées, un simple, mais puissant champ électrique les accélérera en les éjectant vers le bas. Le gaz demeurant secret défense, je ne m'y attarderais pas dessus. Sachez tout de même que la sonde Deep Space 1 lancée par les USA le vingt-quatre octobre dix-neuf cent quatre-vingt-dix-huit utilisait quatre-vingt-deux kilos de xénon et fut le premier à utiliser un moteur ionique ! Bien entendu, la technologie actuelle, gracieusement offerte par l'Entreprise Des Vignes, dépasse de très loin les capacités de l'époque.
Joshua inclina le visage avec fierté puis approcha de la rampe.
Le sous-officier reprit alors.
— Il possède deux tubes lance-torpilles, un de chaque côté. Nous ne possédons malheureusement que dix missiles à concussion, qui auront coûté la somme de deux milliards d'euros au fond planétaire. Heureusement, en cas d'imprévu ou d'inadéquate force de frappe, il nous restera dernier recours le foudroyant laser installé sur la Station orbitale Des Vignes Space que nous pouvons aisément orienter dans l'espace.
À l'annonce du satellite, Joshua ne put s'empêcher d'exprimer un sourire arrogant, le laser était installé à proximité de son dispositif de protection planétaire, VD-A1, un puissant disrupteur énergétique conçu comme force de dissuasion nucléaire !
Il prit conscience qu'il détenait le monde entre ses doigts, personne n'aurait les moyens de riposter à une telle attaque. Quelle insoutenable vérité, il était l'égal de Dieu ! Ce genre de pensée devenait de plus en plus présente dans son esprit... cela demeurait pourtant la stricte vérité.
— Monsieur Des Vignes ! s'exclama l'adjudant en le fixant.
Quittant son orgueilleuse réflexion, il secoua le visage pour avancer. Il ne l'avait pas écouté, mais se doutait du prochain discours. Il observa un bref instant le directeur général de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), monsieur Broubeker Chanfill, puis débuta son annonce.
— Mon Entreprise s'octroie la garde de la sécurité du laser XZR-3 !
— Comment ? s'insurgea Broubeker en serrant les poings.
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