Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 17: Nawen

Le Soleil brillait déjà haut dans le ciel lorsque je m'éveillais. Si ça se trouvait, j'avais dormis presque une journée entière ! Je m'étirais en miau-baillant et montais sur le pont. Le bateau ne bougeait pas d'un pouce et Gwen n'était visible nulle part. Elle aussi, devait être fatiguée après cette aventure. Je ne lui avais pas encore totalement pardonné pour Ann. Je savais qu'elle pensait agir pour le mieux mais...
Mon ventre gargouilla. Nous avions emporté nos derniers vivres sur l'île, et maintenant la pénurie était complète. Je laissais mon regard dériver sur les flots. Soudain, un navire surgit à l'horizon. Mon coeur se gonfla brièvement d'espoir à l'idée que, eux, auraient peut être de la nourriture. Mais l'espérance d'un bon repas disparut lorsque j'apperçu leur drapeau.

Noir comme la mort, le pavillon pirate flottait au vent.

La tête de mort ne portait aucun chapeau de paille et je me retint de fondre en larmes. Je savais bien que tout les pirates n'étaient pas aussi généreux que Sanji-kun ou que son capitaine. Cette hypothèse fut rapidement confirmé : un boulet de canon vint s'écraser à quelques centimètres de la coque et je fis un bond de deux mètres de côté. Ils nous bombardaient ! Je descendis quatre à quatre les escaliers et entrais en trombe dans la chambre de Gwen. Je criais son nom et la secouais en tout sens, mais elle ne broncha pas. Une nouvelle secousse ébranla Nymphéas, j'abandonnais mes efforts pour la réveiller et remontais sur le pont. Le bateau pirate était maintenant assez proche de nous pour nous aborder. Nos attaquants lancèrent trois grappins qui secouèrent la coque. Et Gwen qui ne se réveillait toujours pas !

Trois pirates glissèrent le long des cordes et atterrirent sur Nymphéas. Je me mis en garde. Je défendrais ce bateau et ma co-équipière endormie jusqu'à la mort s'il le fallait. Mes attributs félins apparurent et je me jetais sur le plus proche. Je l'aveuglais d'un coup de griffe et il tomba à l'eau en poussant un cri de douleur. Le second m'attaqua par derrière mais mes oreilles sur-développées me prévinrent et je l'étranglais avec ma queue. Puis je le ramenais face à moi et lui envoyais une rafale de coup de pieds dans la figure qui l'expédia hors du bateau. Le dernier tenta de s'enfuir mais je l'attrapais au collet et le balançais sur son navire.

Haletante, je cru avoir gagné, mais une dizaine d'autres pirates arrivèrent. Je me lançais alors dans une avalanche de coups de griffes, de pieds, de queue. Plus j'en terrassais, plus il en arrivait. Au bout de plusieurs minutes de combat, malgré ma ténacité, je perdais du terrain. Finalement, des coupures sur tout les membres, les mains ensanglantés, exténué, je fus submergée. Deux pirates se jetèrent sur moi et m'immobilisèrent.

Sur le pont tâché de sang du Nymphéas, les pirates restant formèrent une sorte de rang d'honneur et un homme s'avança. Il avait la peau brûlée par le Soleil, de nombreux grains de beauté et un bandana jaune dans ses cheveux rouges, comme sur le drapeau des pirates : c'était le capitaine.

Il s'avança doucement vers moi, avec un sourire suffisant. D'une voix traînante, il me lança :

- Alors c'est toi l'unique équipage de ce bateau, celle qui a mis mes hommes en pièces ?

Pour toute réponse, je relevais ma tête vers lui avec défi. Il ne se décontenança pas pour autant, et s'accroupit devant moi. Le capitaine saisit brusquement mes cheveux et me tordit la tête sur le côté. Je lui crachais au visage. Son sourire s'effaça et, impassible, il dégaina son sabre. Puis il écrasa son pied sur ma joue et me bloqua au sol. Un frisson me parcourut.

- Moi, William le Sanguinaire, réquisitionne ce navire et tout ses biens ! clama-t-il avec hargne, Pour t'être opposée à ma puissance et avoir tué des membres de mon équipage, ta sentence est la mort.

Mon sang se glaça et je sentis comme une pierre tomber dans ma poitrine. Il allait me... tuer ? C'était impossible ! Il ne pouvait pas ! Je devais protéger Gwen ! Et réaliser mon rêve pour que mes parents soient fiers de moi ! J'avais agit sans réfléchir, je... je regrettais...j'étais tellement faible, même pas capable de sauver ma propre vie, ou celle des autres...

Perdue dans mes réflexions, des souvenirs rejaillir les uns après les autres et, inconsciemment, je me sentis revenir des années en arrière...

Le capitaine leva son sabre.

***

Accroupie, j'observais discrètement un petit papillon qui voletait entre les arbres. Fascinée par ses douces couleurs, je le suivais en zigzagant à travers le jardin. Soudainement distraite par des fleurs, je délaissais l'insecte pour m'allonger près d'elles.
Je me retournais sur le dos et observais les nuages qui changeaient de forme et me racontaient des histoires. J'étais absorbée par le calme de la nature.

Une voix familière me sortit de ma rêverie :

- Nawen mon cœur ! Nous sommes rentrés !
- Maman ! m'écriais-je, surprise.

Je distinguais, de l'autre côté du terrain vague dans lequel je jouais, ma mère et mon père qui me faisaient de grand signes.
Je sautais sur mes pieds et me mis à courir pour les rejoindre. Je ne les avais pas vu depuis presque un mois ! Il m'avaient tellement manqué ! Je détestais quand il s'absentaient... Enfin, je n'avais rien contre Tatie Isabelle et Mamy, mais j'avais l'impression que Grand-Père ne m'aimait pas, il était toujours froid avec moi. Et puis je préférais mes parents, c'était normal !
Ésouflée mais heureuse, ils me paraissaient de plus en plus proches. Emportée par mon élan, je sautais dans les bras de mon Papa en riant. Il me rattrapa et me fit tourner autour de lui. Mon rire cristallin se mêla au sien, puis à celui, doux comme la neige, de Maman. Finalement, il me reposa face à lui et m'ébouriffa les cheveux. Les siens, rouges et dressés sur sa tête, s'associaient à son sourire lumineux et ses yeux sombres  pétillaient comme à son habitude : j'étais si heureuse de le revoir !

- VIRGILE !

À l'appel de son nom, Papa se leva.

- Papy m'appelle je reviens mes amours, dit-il avec son sourire habituel. Puis il retourna dans la caravane de bric et de broc, me laissant seule avec Maman.

Celle-ci me pris la main, attrapa son bagage et me murmura :

- Nawen mon cœur, viens, j'ai quelque chose à te montrer.

Nous traversâmes le terrain vague et gravîmes la colline qui surplombait notre campement. Une dizaine de caravanes étaient réparties sur le site. Nous vivions dans l'une d'elle avec ma tante et mes grands-parents.
Maman et Papa, eux, faisaient partie de l'expédition d'exploration. Quand notre Caravane de maisons flottantes se lassait d'une île, ils partaient en éclaireurs pour en choisir une nouvelle sans risquer la sécurité de tout le groupe. Puis, ils avertissaient la Caravane et nous naviguions jusqu'à notre nouvelle maison. Nous ne restions jamais plus de six mois au même endroit. C'était un mode de vie de voyage, de liberté et de solidarité. Cela me plaisait bien, mon chez moi était partout et nul part à la fois. Seulement, même si leurs déplacements étaient indispensables au fonctionnement de la Caravane, mes parents étaient bien trop absents à mon goût.

Arrivées en haut de la pente, Maman me sourit et m'entraîna à couvert, sous l'ombre d'un grand arbre. Les yeux brillants, elle s'assit en tailleurs et je fis de même. Elle fixa sur moi son regard - du même violet profond que le mien - et me dit :

- Ma petite Nawen, j'ai deux cadeaux pour toi aujourd'hui.

Je sentis l'exitation me gagner : Maman ramenait toujours des objets incroyables de leurs voyages. Elle sortit une petite mallette de son bagage. Puis elle l'ouvrit et en extirpa une sorte de fruit violet clair, gravé d'arabesques, et dont la forme me rappelait un peu celle d'une tête de chat. Elle me le tendis.

- Tiens. J'ai récupéré ce fruit lors d'un marché sur une île ou nous avions fait escale. C'est une sorte de fruit magique, si tu le mange, tu recevra des pouvoirs de chat ! Mais si tu n'en veux pas, bien sûr, je ne t'oblige à rien. Ton Grand-père pense que c'est une mauvaise idée, et le marchand qui me l'a donné semblait en avoir aussi peur que lui. Mais, sur l'île d'où je viens, les fruits du démons portent bonheur et un enfant en possédant un est signe de prospérité et de chance.

Je saisis délicatement le fruit et l'observais sous toutes ses coutures. J'avais toujours adoré les minous et être encore plus proche d'eux en ayant des pouvoirs trop mignons avait l'air super ! Et puis... un fruit restait un fruit, je ne savais pas résister à de la nourriture.

- Ma petite Nawen, je dois tout de même te prévenir, si tu le mange tu ne pourras plus jamais nager...

Ah. On ne m'avais jamais appris à nager, je ne voyais pas en quoi c'était dérangeant. Je lui jetais un regard et, avec un sourire en coin, engloutis le fruit. Berk ! Il avait le goût d'herbe pour chat, c'était pas bon du tout ! Je fis une grimace et ma mère éclata d'un doux rire. Je l'imitais bien vite. Je commençais à me sentir toute drôle à l'intérieur, une sorte d'onde de choc me parcouru. C'était étrange, je ne m'étais pas sentie si heureuse depuis longtemps. Entre deux éclats de rires cristallins, il me sembla que quelque chose me chatouilla le crâne. Maman s'esclaffa :

- Nawen, tu as des oreilles de chat qui viennent de pousser !

Je me tâtais le haut de la tête en riant.

-Ah, comme tu as l'air adorable ma fille ! Oh mais, je viens de me souvenir, il ne faut pas que j'oublie ton deuxième cadeau...

Soudainement, nous nous calmâmes, et l'atmosphère redevint solennelle.

- Il y a une histoire qui va avec ce cadeau, je vais te la raconter. Cette histoire c'est la mienne Nawen, et la tienne aussi. Elle commence avant ma rencontre avec ton père. Je vivais loin, sur un ensemble d'îles, avec ma famille. J'étais heureuse, gâtée, mais il me manquait quelque chose : je n'étais pas libre. Je voulais voyager sur la mer, mais mes parents me l'interdisaient. Je ne devais pas sortir de l'archipel. Mes parents sont des personnes très énergiques, toujours prêts à se sacrifier pour le plus grand bien, le reste de la population. Il ne faut pas que tu te méprennes, je les aime beaucoup et ils voulaient simplement me protéger. Mais voilà, nous avions du mal à nous comprendre. C'est pendant cette période, où je sortais souvent dans les rues pour voir comment vivaient les autres personnes, que j'ai rencontré Virgile. Il faisait déjà partie de la Caravane, était né dans celle-ci et avait grandi libre sur les flots. Nous nous sommes aimés... oui nous nous aimions. Malheureusement mes parents s'opposèrent à notre union, sous le prétexte que les habitants de l'archipel -surtout moi- ne se mariaient pas avec les voyageurs. Ils voulurent même me marier de force avec un autre homme. Je me sentais étouffée, ma précieuse liberté disparaissait de plus en plus vite. Un soir, il me fallut choisir entre rester dans l'archipel, me marier avec quelqu'un que je n'aimais pas et assumer toutes mes responsabilités ou partir, épouser Virgile et vivre libre sur les mers. Tu devines quel fut mon choix. Il m'a été très dur de quitter mes îles, tout ce que j'avais toujours connu, et aujourd'hui elles me manquent encore. La nuit ou je me suis enfuie, sur le pas de la porte, ma mère me rattrapa. Elle avait les larmes aux yeux, elle savait mon choix. Mais, et pour l'une des premières fois, elle l'accepta. Elle me prit la main et dit "Ma fille, sache que je t'aime. Pour l'heure, ta place est ailleurs, là où tu souhaite vivre ta vie. Mais promet moi que dans un, cinq, ou dix ans tu reviendras, car je ne veux pas mourir en étant fâchée avec toi." Puis elle me donna un collier, une tradition de l'île. Et je disparut avec l'aube. Tu vois, je ne m'inquiète pas pour eux, mes parents sont forts et mon petit frère l'est encore plus, il les soutiendra. En revanche ces derniers temps je m'inquiète pour toi, nous sommes loins et j'ai toujours peur qu'il t'arrive quoi que ce soit, ma Nawen, mon cœur, ma fille. Alors aujourd'hui je veux te donner le plus de chance possible : voici le collier que ma mère m'a donné.

Elle sortit d'un écrin une mince chaîne d'or, à l'extrémité de laquelle un coquillage se balançait. Blanc et cerclé d'une volute orangée, il était surplombé d'une petite perle nacrée qui semblait le fermer. Elle était gravée d'un symbole que je ne connaissais pas.

Maman reprit :

- C'est un double porte bonheur : d'un côté il repousse les mauvais esprits grâce à la perle sacrée, et de l'autre il repousse les maux physiques quels qu'ils soient. Alors si un jour ta vie est en danger Nawen, sert toi de ce morceau de moi et de mon histoire. Ces coquillages ont sauvés plus d'un habitant de l'archipel. Donc n'hésite pas à presser l'Hibiscus.

Sur ces paroles mystérieuses, elle me passa le collier autour du cou. Je ne pris pas la peine de lui demander ce qu' elle entendait par "presser l'Hibiscus". Je ne lui demandais pas non plus de précisions sur sa vie, son archipel ou ses parents.
J'aurais du.

*

Le Soleil se refléta sur la lame du sabre. Était-ce la dernière fois que je contemplais l'astre ?

*

Un jour dont j'ai presque tout oublié, Mamy m'appela dans la salle commune de la caravane. L'atmosphère était étouffante, je ne comprenais pas pourquoi ils semblaient tous si fébriles.

- Viens là Nawen, me demanda Tatie Isabelle.

Je m'exécutais et m'installais sur ses genoux.

-Nawen, reprit ma Tante, nous avons quelque chose à t'annoncer...

Mamy explosa en sanglots et Tatie commença à trembler. L'inquiétude me gagna. Que ce passait-il ?

- C'est bon il faut s'en remettre ! C'était prévisible de toute façon. Je leur ai toujours dit que c'était trop dangereux ! Ils savaient à quoi ils s'exposaient, dit mon Grand-Père qui avait l'air plus en colère que triste, Gamine ! Tes parents sont morts !

- Tu aurais pu lui annoncer avec plus de tact ! hurla Isabelle entre deux sanglots.

- ... Tatie ? ça veut dire quoi "mort" ? lui demandais-je, perdue, en me retournant sur ses genoux pour lui faire face. Est-ce que ça veut dire que Papa et Maman vont mettre plus longtemps pour rentrer ?

Les tremblements de ma tante devenaient incontrôlables.

- Non, ma petite Nawen, cela signifie qu'ils ne vont jamais revenir...

Comment ? Je ne vais jamais les revoir ?!

- Pourquoi ils ne vont pas revenir? Ils ne m'aiment pas ? Plus ?

Je sentis des larmes monter.

- Non, non ! Simplement, leurs vies ont cessées, ils n'existent plus. Mais surtout dis toi que quelque soit l'endroit où ils sont à présent, sois sûre qu'ils t'observent, qu'ils sont fiers de toi et qu'ils t'aiment

- Tu mens !!! C'est pas vrai ! S'ils m'aiment vraiment ils vont revenir ! Tu n'as pas raison ! Ils n'ont pas disparus !

- Nawen... Je sais que c'est dur à croire... , commença Mamy d'une voix douce.

Je la coupais.

- NON !!! Vous mentez ! Vous mentez tous ! Vous êtes des menteurs !

Je me libérais des bras de ma tante et tentais de sortir de la pièce, mais je fus arrêtée par mon Grand-père qui me gifla puis saisit mes épaules et me maintint face à lui.

- Ecoute moi bien morveuse ! Tes parents sont décédés ! Leur cœur a cessé de battre ! Tu ne les reverras jamais. Leur bateau a été attaqué par un bâtiment de la Marine qui les prenait pour des pirates. Toutes les caravanes ont sombrés, il ne reste aucun survivant. Tes parents reposent au fond de l'eau en ce moment, on n'a pas retrouvé leur corps.

Ses paroles atteignirent enfin mon cerveau. Ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas être vrai... Ils m'avaient promis de revenir dans quelques jours. La joue encore rougie par sa frappe, je me dégageais de la poigne de Grand-père. Je tremblais de tout mes membres, j'avais l'impression que l'air n'arrivait plus à mes poumons, j'étouffais. En laissant s'échapper un cri silencieux, je fondis en larmes. Mon univers entier s'écroulait.

*

Le capitaine abattit violemment son arme.

*

Cela faisait maintenant deux mois que Papa et Maman n'étaient pas revenus. J'avais l'impression d'avoir passé tout les jours dans le brouillard, depuis que l'on m'avait annoncé que leur bateau avait coulé. Je ne pouvais pas décrire à quel point la tristesse m'avait envahie. Je n'étais plus que douleur. Rien n'était plus comme avant.

J'étais là, à me morfondre sur mon sort dehors, sous le même arbre en dessous duquel Maman m'avait offert mon fruit du démon il y a quelques années, quand mon Grand-Père arriva. Sans un mot, car je ne parlais plus depuis l'accident, il m'emmena dans la caravane. Il avait l'air encore plus en colère que d'habitude. Quand j'entrais dans la salle commune, je ne compris pas tout de suite ce qui se passait. Cette scène me rappelait étrangement l'événement, vieux de deux mois à peine, qui, dans cette même salle, me traumatisa.

Ma Mamy se torturait les mains et pleurait, recroquevillée dans un coin. À peine mon Grand-père entra-t-il dans la salle qu'il se fit arrêter par un coup de poing monumental de Tatie Isabelle. Elle semblait furieuse, ses yeux remplis de larmes et sa crinière rouge encadrant son visage comme des flammes. Elle commença à crier sur mon Grand-père avec une voix très rapide et aiguë :

- Non mais ça va pas ?! Elle est tout ce qui nous reste de Virgile et Amélynn ! As-tu un cœur ? Espèce de monstre ! Tu ne me prendras pas ma nièce ! Si tu pense que je vais te laisser faire, tu te trompe !

Grand-père la coupa dans ses injures et rétorqua encore plus fort :

- Je n'ai peut être pas de maison mais cette caravane est encore la mienne ! Je fais ce que JE veux ! C'est moi qui décide ici, et je dis que cette enfant est maudite ! Sa malédiction a déjà causé la mort de ses parents et, si nous la gardons, ce sera notre tour ! Et -je ne sais pas si tu as remarqué- mais nous ne roulons pas sur l'or, c'est une bouche de trop à nourrir ! Il n'y avait que ton imbécile de frère et sa sorcière de femme qui me convainquaient de la garder ! Maintenant qu'ils sont morts, qu' elle les rejoignent !

Sidérée, je regardais mon reste de famille dans comprendre. Une enfant ? Ils parlaient de moi ?
Du haut de mes sept ans, je ne comprenais pas que mon destin se jouait ici et maintenant. Mon Grand-père reprit, à mon attention cette fois :

- Gamine ! Nous n'avons plus les moyens de te nourrir, de plus, je n'en n'ai pas envie. Enfant du démon, tu t'es maudite toute seule en mangeant ce stupide fruit ! Tes parents sont mort, alors plus rien ne m'oblige à garder la bâtarde que tu es sous mon toit ! Toutefois je ne te tuerais pas de sang froid car je tiens à rester un peu en paix avec mon fils. Pars ! Je suppose que tu trouveras bien quelque chose à faire pour survivre, sinon crève dans une ruelle comme le pauvre petit chaton que tu es ! Tu ne mérite que ça, de toute façon...

Sur ce, il me lança un sac à la figure, que je devinais contenir mes maigres possessions. Déjà au fond du gouffre, je ne pensais pas qu'il était possible de tomber encore plus bas. Ma tante s'interposa entre lui et moi, avec la ferme intention de l'empêcher de m'expulser de chez eux. Je me rendis compte que j'avais dis "eux", je ne considérais déjà plus cet endroit comme mon foyer. Mon "Grand-père" abattit sa lourde main sur Tatie Isabelle. Elle cria. Je voulu la défendre mais j'étais incapable de bouger. Et puis, si je l'avais fait, qu'aurais-je pu faire contre cet homme ? Après plusieurs coups, les cris de ma tante cessèrent. Je priais pour qu'elle aille bien, je priais pour que le reste de la Caravane entende et vienne nous aider, je priais surtout pour que tout soit un cauchemar et que je me réveille dans les bras de Maman. Et puis je compris qu'il n'y avait personne à prier. Presque absente, je l'entendis dire à ma tante :

- Que ce soit clair, si tu t'oppose encore une fois à moi je te fous dehors comme ce sale chat.

Ça, c'était moi. À ses yeux, je n'avais jamais fais partie de sa famille. En état de choc, au bord des larmes, mon regard parcouru une dernière fois la caravane, qui me paraissait de plus en plus étrangère. Ma Mamy, à l'air coupable, ma Tante, les joues rougies, plus en état de résister, et l'homme qui me chassait, me toisant durement. Ma place n'était plus ici, il était temps de m'en aller.
Avec l'impression de porter tout le poids du monde sur mes épaules, j'empoignais mon petit sac, quittais la salle commune, sortis de la maison mouvante, puis laissais la Caravane derrière moi.

*

Je fermais les yeux et attendis la douleur.

*

Trois mois plus tard.
J'étais épuisée, je n'en pouvais plus. Depuis qu'il m'avait renié, j'avais mendié sur l'île, fouillé dans les poubelles et dormis dans la rue. J'avais froid. J'avais faim. Je passais presque toutes mes journées sous forme animale pour ne pas mourir gelée. Les habitants de l'île me prenaient pour un chat de gouttière. Ils n'avaient pas tord. J'avais arrêté de pleurer le soir, avant de m'endormir, je ne pouvais pas me permettre de perdre encore plus d'eau. Je me sentais vide.

*

J'avais perdue toute notion du temps. Ce que je savais, en revanche, c'était qu'aujourd'hui il y avait le marché au port. L'agitation était partout. J'enviais toutes ces personnes qui se tenaient au chaud dans leur manteau. Mais je me perdais surtout dans la contemplation des fumées émanant des bateaux, sources de chaleur à portée de main. Parmi le chahut personne ne me remarquait, je me faufilais entre les différents badauds et arrivais devant un navire. Je me mis à suivre les hommes qui portaient la marchandise à l'intérieur de celui-ci. Après m'être introduite sur le bateau marchand, je déambulais dans les couloirs et m'endormis finalement, roulée en boule près d'une chaudière.

*

Cela faisait presque un an que je travaillais sur cette île. Dès qu'il m'avait découvert, le propriétaire du navire m'avait jeté sur la première terre venue. À huit ans, je n'avais trouvé qu'un seul type pour m'employer, je faisais la plonge dans sa gargote. Mais je me sentais mal sur cette île. Mon passé était encore trop proche de moi. Alors, à neuf ans et demi, je m'embarquais clandestinement sur un autre navire.

*

Sur la nouvelle île où j'étais arrivée, personne ne voulait de moi. J'étais à nouveau obligée de vivre dans la rue. Un soir que j'étais désespérée, prête à crever de faim, je cherchais dans une poubelle quelques restes qui pourraient m'aider à survivre quelques jours, quelques heures de plus... quand un ange m'apparut. C'était une brochure de journal. À la première page, un petit garçon blond, une mèche sur l'œil et arborant un drôle de sourcil au dessus de son regard bleu, et à côté de lui un vieux monsieur avec une sale tête et une moustache tressée. Ils se tenaient devant un navire à la tête de poisson. L'article parlait de ce nouveau restaurant, "le Baratie" et racontait l'histoire de ce vieux croûton, un certain "Zeff" et du beau petit garçon l'accompagnant et portant le magnifique nom de "Sanji". Ils auraient tout les deux survécu quatre-vingt-cinq jours sur un rocher perdu au milieu de l'océan, et avec un seul sac de nourriture. Une fois sauvés, ils avaient donc décidé d'ouvrir ce restaurant sur l'eau, le fameux "Baratie".
Je restais longtemps à contempler ce "Sanji" tout souriant. Comme il était mignon ! Après la lecture de cet article, je me mis moi aussi à rêver d'ouvrir mon restaurant. Il pourrait se déplacer d'île en île, comme la Caravane autrefois, et nourrir tout les enfants comme moi, qui meurent de faim dans la rue. Ah... vu ma situation il était plutôt illusoire de penser à ce genre de choses, mais le sourire du petit garçon m'illuminait et me redonnait de l'espoir. Depuis quand l'avais-je perdu ?
Emplie d'une détermination nouvelle et d'un rêve, je quittais une fois de plus l'île sur laquelle je me trouvais, résolue à reprendre ma vie en main.

*

À douze ans, j'arrivais sur Seeknoken, une île estivale où je trouvais immédiatement du travail. Je n'eus pas à vivre dans la rue plus d'un mois car, en me privant de nourriture, je réussis rapidement à louer une mansarde dans le village de Neyl. Je me sentais bien sur cette île, l'atmosphère me convenait. Changeant régulièrement d'employeur, j'entrais finalement dans une sorte de routine assez paisible. Enfin, jusqu'au jour où une étrangère aux cheveux bleu débarqua...

***

J'attendis la douleur...

Qui ne vint pas.

Mon cœur battait si fort qu'il me semblait qu'il allait transpercer ma poitrine. J'ouvris les yeux... et restais ébahie. L'homme était figé dans son mouvement, le sabre arrêté à quelques centimètres de ma tête. Les traits du capitaine étaient crispés par la rage et l'incompréhension. Quelque chose, sans le toucher, contrôlait ses mouvements et l'empêchait de me faire du mal. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un.
Je m'écartais de William le Sanguinaire en tremblant et parcouru le pont du regard. J'étais stupéfaite, la scène qui se déroulait sous mes yeux semblait irréelle.

Sous un ciel orageux, Gwen se tenait debout, le bras tendu vers le capitaine pirate. Son regard était noir, ses doigts crispés. Elle fit un brusque mouvement de bras et les pirates figés furent projetés sur leur bateau. Puis Gwen commença à onduler ses doigts et le capitaine William rangea son arme et se tourna vers elle. Il articula difficilement :

- Qurrqrue m'as tu fais, démone ?!

Elle ne prit pas la peine de répondre et l'ignora superbement. À la place, Gwen se rapprocha lentement, les dents serrées et une ombre flottant sur son regard. Quand elle ne fut plus qu'à quelques centimètres de lui, elle murmura :

- Si tu touches à un seul cheveu de ma cuisinière, je te tue. Si tu tente une seule fois de ré-aborder mon navire, je te tue. Enfin, si nos chemins se croisent à nouveau, je te tue. Je me suis bien fait comprendre ?

De là où j'étais je ne pouvais pas voir les yeux de Gwen, mais le pirate acquiesça avec tant de peur qu'aucun doute n'était permis : il était convaincu. Elle se recula et, en repliant les doigts, fit traverser le pont du bateau à William. Puis elle le fit remonter sur son navire où ses hommes, encore sous l'emprise de Gwen, l'attendaient tétanisés. Enfin, à l'aide de grands cercles de bras, elle mis les vagues en mouvement et, rapidement, nous éloigna des pirates.
Une fois en sécurité, tout ses muscles se relâchèrent. Je réalisais peu à peu que nous venions d'échapper à une mort certaine et fut prise de tremblements. Gwen se tourna finalement vers moi, tomba à genoux, et la pluie commença à se déverser sur nous.







Hey people ! Comment allez vous ? On espère que ce chapitre vous a plu (on a passé pas mal de temps dessus, il ne fallait oublié aucun des indices, invisibles ou pas). Il y a beaucoup d'informations d'un coup mais on ne pouvais pas le couper en deux (4624mots 0;p). Enfin, qu'en avez vous pensé ? Le passé de Nawen vous plaît ? *petit sourire sadique* Et le nouvel aspect du pouvoir de Gwen ? (qui sera expliqué en détail dans le prochain chapitre). On vous informe également que l'on va changer de format : c'est à dire qu'on ne publira plus qu' une semaine sur deux, mais des chapitres bien plus longs (comme celui-ci). Donnez nous votre avis dans les commentaires ! Bon, sur ce, bye !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro