Chapitre 13 : Nawen
- Nawen... je voudrai pas paraître insistante, mais ce serai le bon moment pour te réveiller... Après je dis ça je dis rien... mais... ce serait cool si tu te réveillais quand même...
Hum... cette voix... c'était... c'était... c'était Gwen ! Il fallait que je la prévienne, il y avait quelque chose derrière elle ! Il fallait que je la... Ah !
- Nawen ? Nawen tu m'entends !?
Mes mains... je ne sentais plus mes mains ! J'essayais de bouger mon bras et je compris : j'étais attachée ! Mes deux bras étaient écartés et tirés en l'air, retenus par des liens qui me coupaient la circulation au niveau des poignets. Mes jambes étaient dans une position semblable, étirées et attachées. Tout mes membres s'engourdisssaient. Ma bouche était pateuse quand j'essayais de parler.
- Gwen...
- Nawen, tu es réveillée ! Est ce que ça va ?
- À... à ton avis ?
Mes paupières étaient sèches mais, après plusieurs essais, quelques larmes coulèrent et j'arrivais enfin à ouvrir les yeux.
Et... j'aurais préféré les garder fermés.
- Gwen... soit honnête, je suis en train de rêver, là ? Pas vrai !?
- Euh...
- GWEN !
- ... Joker ?
Nous étions toutes deux attachées sur des croix, sous une porte sacrificielle rouge sang, sur une estrade, au milieu d'un amphithéâtre, aux pieds des tours de diamant du centre de l'île. Mais cela n'était rien par rapport à CE qui était assis sur les sièges de l'amphithéâtre, le regard pointé droit sur nous, le centre de toute l'attention. Les pierres. LES PIERRES.
Imaginiez un être humain. Imaginiez que les traits qu' il était sensé avoir ronds soit anguleux, tout en carrés et en pointes. Eh bien c'était à peu près cela qui se tenait face à nous. Enfin, sauf que les "femmes" avaient les cheveux dur, en cristal ; et les "hommes" avaient un énorme cristal sur la tête. Plus ils étaient clairs et en matières précieuses, et plus le cristal était grand. Parce que oui, bien sûr, ils étaient tous fait dans les mêmes roches que celles qui composaient l'île. Dans des centaines de teintes qui variaient. Avec des yeux en cristaux ou en pierres qui contrastaient avec leur matériau. Certaines de leurs articulations étaient comme les nôtres, d'autres étaient inexistantes. Bon sang de mince, des cailloux vivants ! VI-VANTS ! Non, je n'arrivais pas à m'y faire.
- Gwen ?
Mon amie ne m'écoutait pas. Elle gardait les yeux fixés sur le seul caillou qui ne nous regardait pas. C'était le premier que je voyais avec des vêtements. Oui car les autres portaient des sortes de vêtements rigides qui avaient l'air soudés à leur corps, d'ailleurs il avaient tous les mêmes alors peut être qu' ils naissaient avec... Mais à ce propos comment est ce qu' ils avaient pu faire pour naître... Je sortis soudain de mes réflexions, ce n'était absolument pas le moment de se poser ces questions ! L'homme rocher qui nous tournait le dos s'adressa à l'assemblé par de longs grognements. Il portait une sorte de toge blanchâtre qui s'accordait avec son corps en ... je ne savais pas, on aurait dit du quartz, mais il était un peu opaque et tirait sur le rose par endroits. Gwen, les yeux plissés semblait l'écouter attentivement, peut-être comprenait-elle ses râles profonds et rauques.
- Gwen tu comprends ce qu' il dit ? Et puis que ce passe-t-il ? Pourquoi sommes nous attachées et que font toutes ces... pierres à nous regarder comme ça ?
- Hum, alors si tu écoutes avec attention toi aussi tu peux comprendre ce qu' il dit, il parle notre langue mais juste de façon très rauque. Et pour te faire un résumé de la situation, toutes ces gentilles caillasses sont vivantes, le type qui psalmodie là bas il va nous sacrifier, puis les personnes présentes dans cet amphithéâtre viendront prendre leur part pour nous manger.
QUOI ??? Mais qu'est ce qu'elle racontait !?
- QUOI ??? Mais qu'est ce que tu racontes !?
- Cailloux. Veulent. Manger. Nous.
- Comment peux tu dire ça sur un ton aussi calme !
C'était vrai quoi ! Toute cette assemblée de pierre voulait nous découper pour nous manger ! Et cela ne lui faisait ni chaud ni froid ?
Et pour ne rien arranger, le prêtre en quartz rose avait cessé de parler et s'était retourné vers nous. Il avança et sortit un long couteau de l'un des replis de sa toge.
Oh non ! Je ne voulais pas mourir ! Pas si jeune ! Pas après avoir tant de fois échappé à la mort étant petite ! Et puis je n'avais pas exploré le monde ! Ni rencontré Sanji mon idole ! Ni monté mon propre restaurant itinérant !
- Gwen, je suis ravie de t'avoir connue, dis-je au bord des larmes.
- Moi, je le suis moins...
- QUOI ?
Le prêtre de quartz rose montait sur l'estrade.
- Avec quoi sont attachés tes poignets ?, me demanda-t-elle d'un ton de moins en moins nonchalant.
- Avec une corde, mais quelle importance ? Je n'ai pas de quoi la couper...
Le prêtre et son couteau se rapprochaient.
- Tu es sûre ?
- Oui je suis sû... OH BON SANG COMME JE SUIS BÊTE !
Mon cri fit sursauter le prêtre et toute l'assemblé avec lui.
- Je devrais te le dire plus souvent...
Ce n'était que des cordes ! Ils ignoraient que pour nous neutraliser il fallait du granit marin ! Ah ah !
Je pliais mes doigts et les contorsionnait jusqu'à toucher mes poignets. Puis je glissais mes ongles sous la corde qui semblait déjà bien abîmée. Vive mes mains qui ne servaient pas qu' à cuisiner, mais aussi à me défendre ! Je sortis les griffes ! Simultanément mes oreilles et ma queue se manifestèrent. Sous mes griffes, la corde se coupa comme du beurre. Aussitôt après avoir tranché mes liens je basculais en avant, donnant par la même occasion un coup de tête au prêtre, qui recula. Je me retrouvais ainsi pliée en deux et je pu enfin défaire les cordes qui entravaient mes pieds. J'était libre !
- Nawen tu pars sans moi ou tu m'aide ? me demanda Gwen qui se rappela à moi.
- Sans toi, salut !
La tête qu' elle fit à ce moment là n'avait plus rien de nonchalant. On aurait même dit que... oui, elle paniquait !
- Blague ! lui lançais-je en tranchant tout ses liens d'un geste. Je remarquais au passage ses poignets écorchés jusqu'au sang, elle avait du tenter de se débattre, une vague de compassion m'envahie.
- Hilarante ! me répondit-elle d'un air mauvais.
Et... la compassion s'en était allée.
- Dis moi ton pouvoir sert-il a autre chose qu' à piloter ton bateau, ou bien as-tu la moindre idée pour nous sortir de là ?
Cela devenait effectivement urgent. Les pierres qui étaient restées un instant interdites lorsque je m'était libérée avait maintenant reprit leurs esprits et fonçaient droit sur nous.
- Tu peux les retenir quelques secondes ?
- Pour faire quoi ? Tu as une idée ?
- Nawen je te demande si tu es capable de les retenir ?!
Pour toute réponse, je lui tournais le dos et lâchais :
- Grouille-toi.
Le premier des cailloux à m'attaquer fut le prêtre de quartz rose, qui s'était relevé et, vu la façon dont il se tenait le haut du cristal, il avait eu mal. Il tenta de me faire un croche-pieds, que j'esquivais en sautant dans les airs. Il eu à peine le temps de lever la tête que je lui décernais un magistral coup de pied dans le menton, qui le fit traverser l'esplanade et s'écraser dans l'amphithéâtre. Je retombais sur le sol, et sentis deux bras puissants m'attraper par derrière et enserrer mon torse dans un étau. C'était un rocher énorme qui faisait près de deux mètres et semblait être en granit. Je bandais mes muscles et me tendis mais rien n'y faisait . Il fallait que je trouve une solution, et vite, je commençais à étouffer ! Je tentais de le déséquilibrer à coup de talons mais il était solide comme un roc. Alors j'utilisais ma botte secrète : ma queue ! Je l'enroulais autour de son mollet et tirais un grand coup vers l'arrière. Il perdit l'équilibre, j'en profitais. Je me roulais en boule, ce qui le fit basculer par dessus moi et rouler sur quelques mètres, écrasant au passage certains de mes autres assaillants rocheux.
Mais il en arrivait de plus en plus, et je n'allais pas pouvoir les retenir indéfiniment. Je me retournais vers Gwen pour lui demander où elle en était... et restais bouche-bée.
Les yeux clos, les jambes plantées dans le sol et les mains jointes, ses cheveux étaient mouillés, presque liquides et s'envolaient autour de sa tête comme souflés par un vent invisible. Et autour d'elle, apparaissaient une à une des milliers de gouttes d'eau, qui flottaient dans l'air et qui semblaient toutes pointer vers elle.
- Gwen... , je me baissais, ... je voudrais pas te déranger..., j'enfonçais mon talon dans l'abdomen d'une fille couleur tuile, ... mais ce serait bien..., j'encaissais simultanément un coup de poing sur la joue et une griffure sur ma cuisse, ... enfin si tu pouvais nous sortir de là quoi ?
Les roches me sumergaient, elles arrivaient de partout, je peinais à me défendre. Je jettais un dernier regard à Gwen... quand elle ouvrit les yeux.
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