Chapitre 30
Chapitre 30
Lorsque Peter se réveilla cette fois, il se sentait beaucoup mieux. Il était toujours fatigué, mais de façon normale, pas dans le sens « je suis tellement blessé que je n'arrive pas à garder les yeux ouverts. »
Avant qu'il n'ouvre les yeux, il prit une seconde pour faire le point. Sa jambe lui faisait mal, mais c'était une douleur distante au lieu d'une douleur consumante, cette fois. L'autre chose qui l'inquiétait était sa poitrine, et honnêtement, il ne se rappelait pas du tout ce qui avait pu se produire pour qu'il ait mal à cet endroit. Il ne se rappelait pas s'être blessé pendant son évasion, mais il devait lui être arrivé quelque chose étant donné que ça lui faisait presque aussi mal que sa jambe.
Il ouvrit les yeux et fut soulagé de voir que les lumières étaient tamisées. Cela donna le temps à sa vision de s'ajuster. Il y avait encore suffisamment de luminosité pour y voir. Il cligna plusieurs fois des yeux et regarda la pièce autour de lui. Il trouva immédiatement la personne qu'il cherchait.
Son père était assis dans une chaise à côté de lui, ses pieds posés sur le bord du lit de Peter, faisant face à la télé dont le son était coupé, sur le mur opposé. Il n'était pas concentré dessus. Au lieu de ça, sa tête était penchée vers l'avant. Pendant une seconde, Peter pensa qu'il était endormi, mais ensuite ses mains bougèrent pour faire défiler quelque chose sur le Starkpad reposant sur ses genoux.
Le soleil filtrait à travers les rideaux derrière son père. Au moins, on n'était pas au milieu de la nuit. Il se demanda quel jour c'était. Le temps avait perdu tout son sens lorsqu'il avait été capturé et détenu dans une pièce sans fenêtre.
- Hey, dit-il d'une voix rauque, avant de laisser échapper un petit rire quand Tony sursauta, ses jambes retombant sur le sol alors que ses yeux écarquillés se tournaient vers Peter.
- Peter.
Son père prononça son nom avec émerveillement. Il se leva et se pencha prudemment au-dessus de lui en s'asseyant sur le bord du lit, baissant les yeux vers Peter comme s'il était quelque chose de miraculeux. Il pouvait voir le soulagement sur le visage de son père, accompagné d'autre chose dans le regard, une lueur de peur et d'angoisse.
- Je t'ai fait peur, dit Peter tout haut au moment où il s'en rendit compte.
- Ouais, mon grand, admit Tony avec un soupir en passant une main dans ses cheveux.
- Désolé, répondit-il en baissant les yeux honteusement. J'arrive pas à croire que j'aie été assez stupide pour me faire kidnapper.
- Hey, dit Tony en lui attrapant gentiment le menton, bougeant sa tête pour plonger son regard dans le sien. Ce n'était pas ta faute.
- Si. Je suis allé avec ce type alors même que mes spider-sens me disaient le contraire. Ils essayaient de me dire que j'étais en danger, mais j'ai juste pensé que ça fonctionnait mal à nouveau. Je suis trop stupide.
- Tu n'es pas stupide, contra Tony avec conviction. Tu as fait une erreur. On en fait tous. Aucun de nous n'est parfait. Tout ce qu'on peut faire, c'est apprendre et aller de l'avant.
Peter soupira, ayant toujours la sensation d'être un échec.
- Comment ils ont découvert que j'étais Spider-Man, d'ailleurs ? demanda-t-il avec curiosité.
- Toomes t'a vendu à Ross. Et ensuite Ross l'a tué, répondit succinctement Tony.
- Quoi ?
Peter cligna lentement des yeux d'un air surpris. Toomes était mort ? Tant de gens mouraient. Il savait que l'homme avait vendu son identité et qu'il devrait s'en moquer, mais d'une certaine manière, il imaginait le visage dévasté de Liz en découvrant que son père était mort.
- C'est ma faute, marmonna Peter.
- Non, ça ne l'est pas, dit fermement Tony. Ecoute-moi. Ce n'est pas ta faute. Si ça doit être la faute de quelqu'un, c'est la mienne. C'est moi qui l'ai fait déplacer sur le Raft quand j'ai découvert qu'il connaissait ton identité.
- C'est vrai ? demanda Peter, surpris.
Il ne l'avait jamais su.
- Pourquoi ?
- Pour que tu sois en sécurité, dit Tony. Mais à l'évidence, ça s'est retourné contre moi. Soit ça a suffisamment énervé Toomes pour qu'il te vende, soit ça a attiré l'attention sur lui et Ross en a entendu parler. Dans tous les cas... une fois que Ross a eu ce qu'il voulait, il a nettoyé derrière lui. Il a fait en sorte que ça ressemble à un accident. Mais c'était son homme de main, ce Michael, qui l'a fait.
- Celui qu'Hawkeye a tué, murmura Peter.
Ce type était mort aussi. Il voyait encore les yeux paniqués de l'homme alors que le sang sortait de sa bouche, avant qu'il ne meure avec deux flèches dans la poitrine.
- Peter, dit doucement Tony, attirant son attention, voyant visiblement qu'il n'allait pas très bien. Ecoute, le plus important c'est que tu ailles bien. T'es avec moi, maintenant. T'es en sécurité. Et je vais m'assurer que quelque chose comme ça n'arrive plus jamais. Compris ?
Il acquiesça. Il ne savait pas comment Tony pouvait s'assurer de ça, mais il se dit que si quelqu'un pouvait promettre l'impossible, c'était bien Tony Stark. Même si, sachant qu'il existait sans doute d'autres personnes comme Ross dans le monde, Peter ne voyait comme ça pouvait être faisable. Si Ross était toujours vivant, cela dit...
- Heum, est-ce que tu as...
Il s'interrompit, pas sûr d'avoir le droit de demander ni même s'il avait envie de connaitre la réponse.
- Quoi ? demanda patiemment Tony.
- Tu l'as tué ? murmura Peter.
- Ross ? clarifia Tony.
Peter hocha la tête.
Il vit immédiatement la réponse dans les yeux de son père, mais il se demandait si l'homme lui dirait la vérité ou non.
- Oui, répondit Tony sans aucun remord, ses yeux toujours fixés dans les siens. Je l'ai tué.
La vérité, donc.
- Oh.
Peter ne savait pas quoi dire d'autre. Merci ? ça semblait vraiment déplacé. Peter n'était même pas sûr d'avoir voulu que l'homme meure, sans prendre en compte ce qu'il lui avait fait. Peter n'avait jamais tué personne. Il n'avait même pas pu l'envisager. Ne pas tuer était un truc de Spider-Man. Même s'il savait que ce n'était pas pareil pour les Avengers. Ils avaient tué des gens. Il n'y avait juste jamais vraiment réfléchi avant et n'y avait pas non plus été confronté. Mais maintenant si. Et il savait qu'il avait besoin d'un peu de temps pour l'assimiler.
Mais il savait aussi qu'il fallait qu'il dise quelque chose. Tony continuait à le regarder dans l'attente, mais il n'avait pas l'air inquiet.
- Ok, répondit finalement Peter.
- Ok, répéta Tony, ses sourcils se fronçant. C'est tout ? Juste... ok ?
Peter haussa les épaules puis pensa à autre chose.
- Heum... tu vas pas avoir des problèmes, si ?
- Est-ce que je vais avoir des problèmes pour avoir tué l'homme qui t'a kidnappé pour me faire du chantage, t'a tiré dessus et presque tué ? se moqua Tony. Non.
- Mais... il est pas genre le Secrétaire d'Etat ? demanda Peter.
- Je me fiche de qui il est, dit Tony. Il t'a enlevé à moi et t'a blessé. Et il a payé pour ça.
- Mais... si tu te fais arrêter ? demanda Peter dans un murmure effrayé.
Oh mon Dieu, et si Tony finissait en prison à cause de lui ? Qu'est-ce qui lui arriverait ?
Le coin de la bouche de Tony se réhaussa mais il adoucit son expression quand il vit à quel point Peter était inquiet, avant de le rassurer.
- Je ne vais pas être arrêté, mon grand. On ne remontera pas jusqu'à moi. Ne t'inquiète pas.
- Si t'en es sûr..., marmonna Peter d'un air dubitatif.
- J'en suis sûr.
- Ok, soupira Peter.
Tony le scruta et Peter fit de son mieux pour cacher son agitation intérieure.
- Ça va ? lui demanda gentiment son père.
Peter savait que Tony faisait référence à son état émotionnel, mais il prétendit volontairement avoir mal compris et répondit :
- Ouais. Je sens presque rien.
Les sourcils de Tony se froncèrent mais il n'insista pas.
Au lieu de ça, son père répondit :
- Dis-moi si jamais ça change.
- Ok, acquiesça Peter.
Tony baissa les yeux vers lui, le regard plein d'affection, tandis qu'il coiffait en arrière les cheveux qui étaient retombés sur son front.
Peter lui fit un sourire appréciatif et dit :
- Merci d'être venu me chercher.
Tony pencha légèrement sa tête sur le côté, et fronça les sourcils d'un air à moitié confus, à moitié amusé.
- C'est juste que... pendant une seconde là-bas, j'ai pensé..., bredouilla Peter, essayant d'expliquer. Enfin, j'ai eu peur que...
- Peur de quoi ? demanda Tony, et son froncement de sourcils s'accentua.
- Heum, que tu viennes pas...
- Quoi ? Pourquoi ?
- Après ce que j'ai fait à F.R.I.D.A.Y., répondit Peter comme si c'était évident.
Tony le regarda, bouche bée.
- Je veux dire, je savais juste pas si tu pensais que j'en valais toujours le coup avec tous les problèmes que je t'ai causés... je savais pas si tu, euh... me voulais encore vraiment..., marmonna Peter en se tordant les doigts tout en essayant de s'expliquer. Et je, heum, je sais que les Accords sont super importants, alors j'ai juste pensé... ou j'ai eu peur que... peut-être, heum...
- Stop, ordonna Tony en levant la main.
Son père ferma les yeux et les frotta durement. Puis il prit une inspiration et regarda de nouveau Peter, demandant d'une voix indignée d'incrédulité :
- Tu pensais que je ne te voulais plus ?
Peter haussa les épaules et regarda ailleurs, incapable de regarder son père dans les yeux, tandis qu'il marmonnait :
- T'étais vraiment en colère.
Tony prit une autre inspiration et secoua la tête.
- Oui. Je l'étais. Mais ça ne veut pas dire que je ne veux plus de toi. C'est pas comme ça que ça marche, mon grand. Tu es mon fils. Je t'aime. Il n'y a rien que tu puisses faire pour changer ça. Ok ? Rien. Quoi que tu fasses, t'es coincé avec moi pour toujours.
Peter sentit ses yeux le brûler. Sa lèvre inférieure se mit à trembler alors qu'il essayait de s'empêcher de pleurer en entendant Tony lui affirmer à nouveau qu'il ne le quitterait jamais.
- Et je viendrai toujours pour toi, lui promit solennellement Tony, et il tendit la main pour la poser sur sa joue. Toujours. Compris ?
Peter hocha la tête d'un air tremblant.
- Et tu es définitivement plus important que tout ce qui se rapporte aux Accords, continua Tony. Tu es ce qu'il y a de plus important pour moi. Parce que tu es mon fils. Tu comprends ?
- Ouais, murmura Peter en lui faisant un demi-sourire hésitant.
Tony l'observa et sembla trouver ce qu'il voulait sur son visage.
- Bien, dit son père en hochant la tête, satisfait. Mais ne crois pas que tu n'es plus puni.
Peter rit, et cela lui fit mal aux côtes.
Tony passa de nouveau sa main dans les cheveux de Peter. Son père plissa légèrement les yeux, réfléchissant visiblement à quelque chose, avant de prendre une inspiration et de se lancer.
- Ecoute, Peter. Il y a autre chose dont il faut qu'on parle.
Le sérieux de sa voix attira son attention. Il fronça les sourcils et attendit que Tony continue.
- Quand on était dans le Quinjet, tu as parlé d'un rêve..., lui expliqua-t-il vaguement.
Peter fronça les sourcils. Un rêve ?
- A propos de tes parents ? insista Tony. Tu voulais que je te le rappelle.
Les souvenirs lui revinrent instantanément. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait oublié. Surtout que ça avait eu l'air vraiment réel. Il arrivait à se rappeler des moindres petits détails, rien à voir avec ses rêves habituels.
- Je m'en rappelle, marmonna-t-il.
- Tu te rappelles de quoi ?
- C'était blanc partout. Mes parents étaient là. Tout comme Ben et May. Ils – ils m'ont pris dans leurs bras et m'ont dit qu'ils m'aimaient et que je leur manquais. Et – et ils ont dit qu'ils voulaient que je sois heureux.
Il ne pouvait retenir un sourire face aux souvenirs de son rêve.
- Et ensuite j'ai dû choisir entre rester avec eux ou revenir.
Ça avait eu l'air tellement réel.
Tony pâlît. Il avait l'air d'avoir vu un fantôme. Ou d'avoir envie de vomir.
Peter allait lui demander s'il allait bien, quand son père déglutit et demanda, d'une voix plus aigue que d'ordinaire :
- Et tu as décidé de revenir ?
- Ouais. Et ils étaient contents que je l'aie fait. Ils m'ont dit qu'ils voulaient que je vive ma vie. Et que je devais arrêter de me sentir coupable, continua-t-il, avant de murmurer pour lui-même. Ça avait l'air tellement réel.
- Je pense que ça l'a été, mon grand, dit doucement Tony.
- Quoi ? demanda Peter, confus. Que ça a été quoi ?
- Réel, répondit Tony, et il n'avait pas l'air de plaisanter.
- De quoi tu parles ? s'indigna Peter d'une voix plus aigue à son tour. C'était juste un rêve. C'est impossible que ça ait été réel.
- Peter. Il y a quelque chose qu'il faut que tu saches, lui dit Tony.
Peter attendit tandis que son père fermait les yeux et prenait une inspiration, avant de les rouvrir et de confesser :
- Quand Steve t'a ramené dans le Quinjet, je sais pas de quoi tu te rappelles...
Peter secoua la tête en répondant :
- De pas grand-chose.
- Et bien...
Tony hésita puis continua.
- Tu étais vraiment mal en point. Pire que ce que je croyais, sinon je ne t'aurais jamais quitté des yeux. Tu le sais, pas vrai ?
Peter fronça les sourcils mais acquiesça parce qu'il pouvait voir que Tony avait besoin d'une confirmation.
- Tu as perdu beaucoup de sang. Beaucoup trop. Et...
Tony s'interrompit et prit une autre inspiration avant de réussir à terminer.
- Ton cœur s'est arrêté.
Les yeux de Peter s'écarquillèrent sous le choc.
- Quoi ?
Tony commença à passer sa main dans ses cheveux de façon rassurante, la douleur visible sur son visage alors qu'il répondait :
- Tu es mort, mon cœur.
- V-vraiment ?
Tony acquiesça.
- Pendant six minutes.
- Putain de merde, jura Peter.
Tony lui lança un regard mais ne le réprimanda pas pour son langage.
- Bruce a réussi à faire repartir ton cœur, et tout va bien, mais... ce truc avec tes parents, et ton oncle et ta tante... je pense pas que c'était un rêve..., dit Tony.
- Wow, murmura Peter, et il essaya de considérer la possibilité qu'il ait vraiment parlé à ses parents.
A Ben et May. Que ça ait été réel.
Peter était suffisamment intelligent pour connaitre la biologie. Si son cœur s'était arrêté, et qu'il était... mort... son cerveau n'avait pas reçu suffisamment d'oxygène pour rêver. Ça n'avait pas pu être un rêve.
- Oh mon Dieu, murmura-t-il pour lui-même.
- Ça va ? demanda Tony d'un air inquiet, sa main toujours dans ses cheveux.
- C'était réel, dit Peter d'un air surpris en levant les yeux vers Tony.
Ses parents l'aimaient toujours et il leur manquait.
- Ouais, acquiesça Tony.
- Ils n'étaient pas en colère contre moi, continua Peter.
- Bien sûr que non.
- Ben ne m'en voulait pas, s'exclama Peter.
- Parce que ce n'était pas de ta faute, répondit Tony fermement.
- Et mon père t'a appelé mon « autre père ». Il a dit qu'il savait partager.
Peter sourit et Tony laissa échapper un petit rire.
- Ils voulaient juste que je sois heureux.
- Je te l'ai dit. Tu t'en rappelles ? lui dit Tony avec un sourire.
Peter lui sourit en retour. Il s'en rappelait. Son père avait eu raison.
- Peut-être que la prochaine fois tu écouteras ton vieux père, plaisanta Tony.
- On verra, répondit Peter d'un air taquin.
Tony roula des yeux mais adoucit son geste en se penchant vers lui pour embrasser son front.
- J'arrive pas à croire que je suis mort, dit Peter d'un air stupéfait quand son père se redressa. J'ai eu l'impression de m'endormir...
Peter fronça les sourcils. Il se rappelait s'être senti plus fatigué qu'il ne l'avait jamais été de toute sa vie, et ensuite, il avait perdu connaissance. Et la vie aussi, apparemment.
Tony le regarda d'un air inquiet.
- Tu es là maintenant. Tu vas bien, le rassura-t-il.
Peter leva la main et Tony l'attrapa avant de la serrer, sachant ce qu'il voulait rien qu'avec le geste.
- Mais mettons-nous d'accord pour ne plus refaire ce truc de mourir, marché conclu ? dit Tony en essayant d'alléger l'atmosphère, mais ça ne fonctionna pas vraiment.
Peter pouvait voir la crainte dans ses yeux.
- Désolé de t'avoir fait peur, s'excusa de nouveau Peter.
- Mon Dieu, t'as pas idée, dit son père en serrant sa main plus fort. Plus jamais, d'accord ?
Peter hocha la tête et lui sourit, même s'il savait que c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas garantir.
- Je t'aime, mon grand, dit Tony, et Peter put voir l'amour pur sur le visage de son père quand il le lui dit.
- Je t'aime aussi, papa, répondit Peter, ne ressentant aucune culpabilité à appeler Tony papa pour la première fois.
Maintenant il savait que son père biologique ne lui en tenait pas rigueur. Qu'aucun membre de sa famille ne lui en tenait rigueur. Qu'ils voulaient juste qu'il vive une vie longue et heureux. Même s'il était mort, et cette idée l'effraierait sans doute un long moment, il ne pouvait pas s'empêcher de se demander si ça n'avait pas valu le coup, au moins pour avoir gagné cette nouvelle tranquillité d'esprit.
*****
- On est de retour ! s'exclama Clint, tandis que Steve, Sam, Rhodey et lui entraient dans la pièce, encombrés de gros sacs. Te lève pas, gamin, ajouta-t-il en direction de Peter.
Son père l'avait fait rester au Complexe, clamant qu'il ne pensait pas que Peter soit prêt à voyager pour le moment. C'était probablement vrai, mais Peter se demandait si ce n'était pas surtout parce que son père se sentait plus en sécurité ici qu'en ville. Et c'était aussi sans doute plus facile de l'empêcher d'avoir des ennuis ici. Au moins, tous les autres avaient aussi décidé de rester au Complexe pendant la convalescence de Peter. C'était agréable.
Clint déposa les sacs sur le comptoir de la cuisine avant de se diriger vers Peter. Ce dernier lui sourit depuis le canapé. Il était assis, ses jambes tendues devant lui, en train de regarder la télévision, avec une tonne de coussins sous sa jambe droite. Tandis que l'homme s'approchait, Peter leva sa tête, qui était posée sur l'épaule de son père. Tony n'enleva pas son bras qui entourait ses épaules, mais sa prise se relâcha suffisamment pour qu'il puisse se redresser un peu.
- Comment tu vas, gamin ? demanda Clint en ébouriffant ses cheveux.
- Ça va, répondit-il.
C'était la vérité. Ça faisait quelques jours maintenant qu'il avait été opéré pour soigner sa blessure par balle, et du moment qu'il ne bougeait pas, sa jambe ne lui faisait pas du tout mal. Et sa poitrine allait mieux également. Les côtes qui s'étaient cassées sous les compressions de Steve guérissaient. Peter pensait qu'il pouvait retourner à l'école, mais Tony ne l'y avait pas autorisé. Son père et Bruce lui avaient ordonné de se reposer pendant une semaine, et il n'avait pas protesté parce qu'il savait qu'il avait inquiété tout le monde. Il y avait toujours une légère lueur de peur dans leurs yeux quand ils le regardaient. Tout comme Clint en cet instant.
- Hey, Legolas, tu vas venir nous aider à ranger tout ça ou quoi ? l'interpella Sam depuis la cuisine, où Rhodey, Steve et lui vidaient les sacs de course.
- Je passe mon tour, rétorqua Clint avec un rictus amusé.
- C'est toi qui fais le repas, alors, dit Rhodey.
- D'accord ! s'exclama Clint, avant de se retourner vers Peter, son rictus toujours en place, avant de lui demander. Tu veux quel genre de pizza, le morveux ? Apparemment c'est moi qui commande ce soir.
Tony eut un raclement de gorge moqueur à côté de lui, et Peter sourit avant de répondre :
- Comme d'habitude.
- Pepperoni et olives vertes, c'est parti, dit Clint, puis il hocha la tête et se laissa tomber dans le fauteuil à côté de Peter, se tournant vers la télévision qui diffusait Batman Begins.
- Où sont les autres ? demanda Tony d'un air curieux quand Clint fut installé.
- Viz et Wanda sont en ville pour faire... quelque chose. Je crois qu'ils sont allés au Metropolitan Museum of Art ? Je sais pas. Et Scott fait les magasins. Il cherche un truc pour Cassie je crois ? Et Nat et Bruce devraient être là bientôt. Ils faisaient... quelque chose en ville ? Je suis pas sûr, répondit distraitement Clint en haussant les épaules.
- Wow. T'as vraiment l'œil sur tout le monde, répondit sarcastiquement Tony. Il faut qu'on remercie ton entrainement de super-espion pour ça ?
Clint ne le regarda même pas et fit un vague geste de la main par-dessus son épaule.
Tony lui lança un coussin au visage en réponse, mais Clint le récupéra sur le sol, là où il était tombé après l'avoir heurté, et le mit derrière sa tête.
- Merci, mec, le remercia Clint.
- Ouais, continue comme ça et t'iras à Washington à pieds, Vendredi, le menaça Tony.
Les Avengers avaient prévu d'aller à Washington dans quelques jours pour signer les Accords. Après qu'il ait été blessé, Tony avait reporté leur rendez-vous de Lundi à Vendredi. Aucun des autres Avengers n'avait protesté.
Clint ne répondit pas. Il fit un nouveau geste de la main en direction de Tony.
- Deuxième avertissement, le prévint Tony.
- Oh, sérieux ? J'ai droit à combien ? plaisanta Clint, visiblement pas inquiet. Quatre ? Cinq ?
Son père roula des yeux mais ne répondit pas.
Au lieu de ça, Tony appuya légèrement sur l'épaule de Peter, et Peter le laissa l'attirer à lui sans résister. Son père avait été un vrai pot de colle, mais il pouvait le comprendre, alors il l'avait laissé faire sans se plaindre étant donné qu'il venait tout juste de se faire kidnapper, tirer dessus, et avait failli mourir. En plus, il avait aussi envie de rester proche de son père. Ça le faisait se sentir en sécurité, ce qu'il cherchait avidement depuis qu'il avait été, et bien... kidnappé, s'était fait tirer dessus, et avait failli mourir.
Il prit une inspiration et la relâcha en se blottissant davantage contre Tony. Son père comprit et réajusta sa prise sur son bras pour qu'il puisse reposer sur la poitrine de l'homme plutôt que sur son épaule. C'était un peu plus confortable, et il pouvait mieux sentir l'odeur caractéristique de Tony, ce qui le détendait.
- J'suis fatigué, marmonna-t-il.
- Je sais, répondit doucement son père en le serrant contre lui avant de lui embrasser le front.
Peter aimait sa faculté de guérison rapide, mais il détestait le fait d'être fatigué tout le temps. Il avait lutté contre le sommeil toute la journée pour prouver à son père qu'il pouvait bien retourner à l'école, et il avait bien géré, mais maintenant, son énergie le désertait. Et l'horloge sur la télé indiquait qu'il n'était que 13h45. Merde. S'il n'arrivait pas à rester debout au moins jusqu'à 15h30, il était impossible que son père considère même le fait qu'il aille à l'école demain.
Avant que Tony ne puisse dire quoi que ce soit de plus, Rhodey, Sam et Steve arrivèrent et l'interrompirent. Ce n'était pas seulement son père qui voulait être proche. Tous les Avengers lui avaient prouvé leur version de l'affection depuis qu'il avait été secouru. La première fois qu'il s'était réveillé à l'infirmerie, seul son père avait été là, mais les autres fois, il y avait au moins un ou deux Avengers en plus qui attendaient pour le voir et lui parler, afin de s'assurer qu'il allait bien. Apparemment, ça n'avait pas changé maintenant qu'il était sorti de l'infirmerie.
- Comment tu vas, sale gosse ? demanda Sam en lui ébouriffant les cheveux, comme l'avait fait Clint.
- Ça va, dit-il avec un sourire endormi.
Cette fois, quand il essaya de s'asseoir, Tony le serra plus fort et ne le laissa pas faire, le gardant couché contre sa poitrine. Hm. Peut-être qu'il n'aurait pas dû admettre qu'il était fatigué.
- Tant mieux, dit Rhodey en secouant ses cheveux à son tour. Ta jambe va bien ?
- Ouais. Ça va, répondit Peter.
Rhodey hocha la tête mais l'observa d'un air scrutateur.
- Pour de vrai, insista Peter.
Rhodey tourna la tête vers son père, à la recherche d'une confirmation.
- Il guérit, le rassura Tony.
Rhodey hocha la tête, et Sam et lui s'assirent sur l'un des fauteuils.
Steve s'agenouilla devant lui, posant une main douce sur son genou gauche.
- Tu es sûr que ça va ? demanda-t-il sérieusement, mais doucement.
Peter apprécia sa discrétion. Il savait qu'il ne parlait pas de ses blessures physiques.
Le coin de ses lèvres s'incurva. Au lieu de dire instinctivement ce que Steve avait envie d'entendre, il réfléchit à la question un instant. Steve méritait une réponse honnête. Il lui devait bien ça.
- Pas pour l'instant, mais ça va aller, répondit-il.
- Ok, acquiesça Steve. Si jamais tu veux parler de quoi que ce soit, tu sais où me trouver.
Peter sourit, puis répondit avec appréciation :
- Merci, Steve.
L'homme se leva et lança à Peter un sourire à un million de Watts avant d'ébouriffer ses cheveux comme les autres. Steve s'assit sur l'un des canapés vides, de l'autre côté.
Alors que tout le monde s'installait pour regarder le film, Tony passa une main dans ses cheveux pour les arranger après ce que tout le monde leur avait infligé.
- Merci, marmonna Peter, et Tony répondit par un autre baiser sur son front une fois que ses boucles furent remises en place.
Peter regarda le film pendant dix minutes de plus, jusqu'au moment où Alfred récupérait Bruce de quelque part en Asie, et le ramenait à Gotham. Ses paupières se fermaient de plus en plus longtemps, et sa tête commençait à devenir douloureuse à cause de la fatigue. L'horloge indiquait seulement 14h10. Il était un peu en avance d'une heure, mais il était beaucoup trop fatigué pour s'en soucier. Tant pis. Il était, de toute façon, probablement impossible qu'il puisse aller à l'école demain ou après-demain, de toute façon. Son père lui avait déjà dit non pour cette semaine, et une fois qu'il s'était son idée, on ne pouvait pas faire grand-chose. Il était presque aussi borné, si ce n'était plus, que Peter.
Peter roula légèrement sur le côté gauche, faisant attention de ne pas appuyer sur sa jambe en bougeant. Il se retourna et enfonça davantage sa tête dans la poitrine de Tony, avant d'agripper le t-shirt de son père.
Tony comprit tout de suite ce qu'il voulait et l'enrtoura de ses deux bras, avant de le serrer contre lui de manière à ce que son menton repose sur le sommet de sa tête.
Tony lui frotta doucement le dos. Il se sentait complètement en sécurité. Il avait tout ce qu'il avait désespérément cherché quand il avait été kidnappé par Ross. Ses yeux se fermèrent doucement. Il soupira et se détendit complètement dans l'étreinte de son père.
Il prit une seconde pour apprécier sa chance. Il n'était pas mort mais avait pu voir sa famille et leur parler. Il n'avait plus à se demander ce qu'ils penseraient. Il savait qu'ils étaient heureux de la tournure qu'avaient pris les choses. Il ne s'était pas senti aussi bien depuis longtemps. Et son père était toujours là avec lui. Il l'aimait et Peter savait qu'il ne le laisserait pour rien au monde. Il serait le fils de Tony pour toujours. Et il savait que son père biologique ne lui en tenait pas rigueur. Ils se reverraient un jour. Mais pour le moment, il était le fils de Tony, et de Tony seulement.
Enfin, en quelque sorte. En plus d'avoir trouvé un père en Tony, il avait en quelque sorte gagné une nouvelle famille avec le reste de l'équipe. S'il en avait douté, les évènements de cette semaine l'avaient définitivement convaincu. Ils n'étaient pas reliés par le sang, mais ça n'avait pas d'importance. Ils étaient toujours une famille. Comme May et lui avaient été une famille même s'ils n'étaient reliés d'aucune autre manière. Elle l'avait aimé. Tout comme Tony. Tout comme les Avengers.
Il se laissa aller à sourire contre la poitrine de son père. Il n'avait plus besoin de s'inquiéter.
Tout irait bien.
****
Woh, ça sent la fin, pas vrai ? Et bien c'est presque le cas. Comme je l'ai dit, le prochain et dernier chapitre arrivera dès demain. Pour moi, il sonne davantage comme un épilogue que comme un chapitre, mais il est surtout là pour annoncer le tome 3.
Demain, après publication du chapitre, je vous donnerai de plus amples informations sur ce fameux tome 3, ainsi que sur les évènements à venir.
Je viens d'apprendre de bonnes nouvelles concernant mon travail, et j'en suis soulagée. Je suis désolée de ne pas avoir posté hier mais j'étais vraiment inquiète, et pas du tout en état.
J'espère que ce chapitre un peu concluant vous a plu, et je vous dis à demain :).
Surtout, restez en sécurité et faites bien attention à vous. En cette période compliquée, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message privé si ça ne va pas, d'accord ? Je suis là. ❤️
A demain. 🎃
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro