Chapitre 3

- Eh bien, regarde-toi.

Peter regarda autour de lui, se détournant de l'horizon newyorkais qu'il observait depuis le balcon. Sa bouche s'ouvrit en grand à la vue de l'homme qui traversa la baie vitrée derrière lui pour le rejoindre.

- Oncle Ben, chuchota-t-il, choqué.

- Ravi de voir que tu te souviens encore de moi.

Le sarcasme teintait sa voix.

- De quoi tu parles ? Bien sûr que je me rappelle de toi, protesta Peter.

- Désolé de ne pas te croire, répondit Ben d'une drôle de voix. Tu n'as pas perdu de temps pour copiner avec Tony Stark.

- Quoi ?

- Ta tante était à peine enterrée quand tu as commencé à appeler ce type « papa ». T'as oublié ceux qui t'ont vraiment élevé.

Peter eut l'impression qu'un poignard avait été enfoncé droit dans son cœur.

- J-je vous ai pas oubliés.

- Ouais, c'est ça. Et maintenant tu vas changer ton nom ? Nous effacer complètement ?

- Non, contra faiblement Peter.

- Après tout ce qu'on a fait pour toi, s'étrangla Ben avec colère. On serait toujours en vie si tu n'avais pas été là. Si on ne t'avait pas pris avec nous.

- Je suis désolé.

Peter ne réussit pas à parler plus fort qu'un murmure.

- C'est toi qui nous as tués.

- Je le voulais pas.

Des larmes roulaient sur ses joues.

- Et maintenant tu nous as oubliés. Le futur héritier de Stark Industries. Super pour toi. Ravi de voir que tu profites de notre mort.

Le visage de Ben se tordit dans un mélange de chagrin et de colère.

- Non ! j'ai jamais voulu ça ! sanglota Peter en levant la main vers Ben.

Ben donna un coup sur sa main pour l'écarter.

- Je t'en prie. Comme si c'était pas un rêve qui se réalisait, de vivre avec des super-héros et être adopté par Tony Stark. Tu l'as toujours idolâtré. Et maintenant c'est ton nouveau père. Dégoûtant.

Ben se retourna pour partir et Peter se pencha vers l'avant pour attraper son bras et le faire se retourner.

- Mais ce n'est pas mon rêve. C'est pas mon rêve ! Tu me manques. Je te veux toi. Toi et May ! Il faut que tu me croies. Je donnerais n'importe quoi pour que vous reveniez ! pleura Peter.

- Bien sûr. Et si on revenait, tu ferais quoi ? Tu tournerais le dos à ta nouvelle vie ? A ton nouveau papa ? cracha méchamment Ben.

Peter ne se rappelait pas qu'un jour Ben ait pu lui parler comme ça.

- Je ne... je ne sais pas. J-je – bégaya Peter face à la question provocatrice.

Quitter Tony ? Son estomac se retourna à cette pensée. Il aimait May et Ben. Vraiment. Mais il aimait Tony aussi et il ne voulait pas le quitter. Il ne pouvait pas. Oh mon Dieu, peut-être que Ben avait raison.

- Tu vois ?

Ben secoua la tête d'un air révulsé.

- Eh bien, heureusement pour toi, il est impossible de ramener les morts.

La gêne dans la gorge de Peter grandit.

- A un de ces quatre, gamin, dit Ben avant de s'arrêter, et sa bouche se tordit en un sourire horrible et sardonique.

Il eut un raclement de gorge moqueur.

- En fait... non, je ne reviendrai pas.

- Je suis désolé, Ben. S'il-te-plait, je suis désolé. Je t'aime. Je t'aime ! haleta-t-il entre ses sanglots en se jetant sur son oncle pour le prendre dans ses bras, en une étreinte désespérée.

Une étreinte que Ben ne lui rendit pas.

- Au revoir, Peter, le congédia Ben en le repoussant.

- Non, Ben. Pars pas. Pars pas. S'il-te-plait.

Peter essaya de le rattraper à nouveau, mais sa main passa au travers du corps de Ben tandis que celui-ci commençait à disparaitre.

- Profite de ta nouvelle vie, dit Ben, ayant l'air sincèrement triste maintenant, au lieu d'être en colère.

Peter tomba au sol, sanglotant désespérément.

Il se réveilla en gémissant contre son oreiller.

- Peter, tu sembles en détresse. Veux-tu que j'en notifie M. Stark ? s'inquiéta F.R.I.D.A.Y., et sa voix l'aida à se reprendre.

- Non, F.R.I.D.A.Y. J'ai juste besoin d'une minute, dit-il d'une voix tremblante.

Il s'assit, et même si son rêve s'était évanoui, ses émotions étaient toujours là.

- Compris. J'avertirai M. Stark dans une minute.

- C'est pas ce que je voulais dire et tu le sais, renifla Peter en essuyant rapidement ses larmes de ses joues. Ne lui dis rien. Je vais bien.

F.R.I.D.A.Y. ne répondit pas. Génial. Qui savait si elle l'avait écouté ? Peter n'avait aucune idée de quel genre de protocole Tony avait mis en place. Peut-être qu'il lui était demandé de lui dire à chaque fois que quelque chose comme ça se passait. Il fallait vraiment qu'il jette un œil à son code.

- Je vais prendre une douche, marmonna-t-il en sortant de son lit pour se rendre dans sa salle de bain, dont il verrouilla la porte.

Au moins, F.R.I.D.A.Y. ne pouvait pas le voir ici, et même si F.R.I.D.A.Y. avertissait bien Tony, il savait que l'homme ne le suivrait pas jusqu'ici. Il alluma le jet de la douche, mais au lieu de se glisser dans la cabine, il se laissa glisser sur le sol, enfonça son visage dans ses bras et pleura. Cela faisait presque deux ans que Ben était mort, mais à cet instant, c'était aussi douloureux que si ça s'était passé la veille.

Les choses que Ben avait dites dans son rêve se rejouaient encore et encore dans son esprit. D'où lui venait ce rêve, par ailleurs ? Était-ce tout simplement parce qu'Happy lui avait proposé une glace la veille, provoquant ces pensées à propos de May ? Mais ce n'était pas May, dans son rêve, c'était Ben. Peut-être que c'était à cause de ce qu'avait dit Pepper sur le changement de nom ? Peu importait la raison, il se sentait trop mal à cause de ça. Il se sentait malade et coupable, et un maelstrom de tout un tas d'autres émotions.

Il parvint enfin à reprendre le contrôle de lui-même, assez pour se faufiler sous la douche et laisser le jet effacer les larmes de ses joues. Après cela, il s'habilla et prépara un sac pour dormir chez Ned le soir suivant, y fourrant son costume de Spider-Man à la dernière minute. Il passa la bretelle par-dessus son épaule et sortit. Ned ne l'attendait pas aussi tôt, mais il savait que son ami ne lui en tiendrait pas rigueur. Il avait définitivement besoin d'une distraction et chaque fibre de son être voulait s'échapper d'ici.

- Hey, Tony, le salua Peter en passant devant l'homme qui était assis dos à lui au bar. Je vais chez Ned. Je reviendrai demain.

- Hey, hey, hey, une minute ! l'arrêta Tony.

Peter soupira et se retourna.

- Quoi ?

- Viens t'asseoir, dit Tony en tapotant le tabouret à côté de lui. Tu peux prendre cinq minutes pour prendre un petit-déjeuner avec ton vieux avant de t'enfuir.

- Je peux pas. Il faut que j'y aille, répondit Peter d'un ton impatient.

La dernière chose dont il avait besoin maintenant était d'essayer d'agir normalement devant Tony. Juste le fait de voir l'homme avait fait remonter toute la culpabilité qu'il ressentait. Peter avait supplié Ben de revenir. Il lui avait dit qu'il voulait qu'il revienne plus que tout au monde. A ce moment-là, il avait complètement oublié Tony. Comment pouvait-il faire ça après tout ce que Tony avait fait pour lui ? Son estomac se retourna douloureusement.

- Hey ! l'appela Tony quand il essaya de se retourner à nouveau. Ned peut attendre quelques minutes. Viens là. Je veux te parler.

- J'ai pas le temps, p-Tony. Il faut vraiment que j'aille chez Ned.

Il avait presque laissé échapper un « papa », mais l'idée de l'appeler papa maintenant lui donnait l'impression de trahir Ben.

- On a cet énorme projet qu'on n'a pas encore commencé, et on doit le rendre Lundi, et ça me stresse vraiment. Je pense pas qu'on aura assez de temps pour le finir.

Le mensonge sortit aisément de sa bouche et il attendit pendant que Tony l'observait attentivement. F.R.I.D.A.Y. ne devait pas lui avoir dit pour son cauchemar, sinon Tony lui en aurait déjà parlé. Peter savait qu'il était en train d'agir bizarrement, mais il savait aussi que Tony ne trouverait aucun signe de son tourment ou du fait qu'il ait pleuré, sur son visage. Il s'en était assuré dans le miroir avant de quitter sa chambre.

- S'il-te-plait. Il faut que j'y aille. On pourra parler demain, le supplia presque Peter.

- Ok, très bien. Tu peux y aller. Mais si t'es aussi pressé que ça, laisse-moi au moins t'amener, lui proposa Tony.

- Non, sérieux, ça va. On se voit demain, dit Peter en se dirigeant rapidement vers l'ascenseur.

- Peter, c'est pas un problème.

Tony se leva pour le suivre, et Peter vit son expression surprise quand il se rendit compte que les portes de l'ascenseur étaient presque fermées.

- Peter !

Mais la seconde suivante d'après, l'ascenseur commença à descendre et Peter espéra que Tony ne le ferait pas s'arrêter. Il ferma les yeux et laissa retomber sa tête contre la paroi de l'ascenseur. Si Tony le voulait, il pouvait facilement le faire s'arrêter et demander à F.R.I.D.A.Y. de le faire remonter jusqu'au penthouse, mais cela n'arriva pas. Quand Peter atteignit le rez-de-chaussée, il laissa échapper un soupir de soulagement et se dépêcha de partir.

*****

- Hey, Ned ? dit Peter alors que lui et Ned jouaient à Mario Kart d'un air distrait.

Ils avaient passé une bonne partie de la mâtinée et de l'après-midi à faire un marathon Star Wars, et après le repas, ils étaient passés aux jeux vidéo. Ça l'avait aidé à se distraire, mais les pensées et les inquiétudes étaient toujours là.

- Ouais ?

- Qu'est-ce que tu crois qu'ils penseraient de tout ça, Ben et May ?

- Tout ça quoi ? Du fait que tu sois Spider-Man ? Je croyais que May était au courant ? demanda Ned, confus.

- Non, pas le truc de Spider-Man. Je veux dire, genre, le fait que, heum, Tony m'ait adopté ?

Peter garda les yeux fixés sur le jeu pendant qu'il expliquait, ne voulant pas que Ned se rende compte à quel point la question était importante pour lui en vérité.

Ned mit le jeu en pause et se retourna vers Peter pour lui donner toute son attention. Merde. Il s'en était quand même rendu compte.

- Tony t'a adopté il y a deux mois, dit précautionneusement Ned.

- Je sais.

Peter passa une main dans ses cheveux.

- J'ai juste pas vraiment pensé à ce que May et Ben en auraient pensé, avant. Et je sais pas... est-ce que tu crois qu'ils seraient en colère ?

- Pourquoi est-ce qu'ils seraient en colère ? demanda Ned, comme si Peter était devenu fou.

- Je sais pas. J'ai juste... j'ai juste l'impression que...

Peter fronça les sourcils, ayant du mal à trouver les bons mots pendant que Ned attendait patiemment.

- J'ai l'impression que je... que j'ai tourné la page trop vite ?

Ned sembla toujours aussi confus.

- Je comprends pas.

- J'veux dire, May vient juste de... vient juste de mourir, et j'appelle déjà Tony papa ?

- Tu l'appelles papa ? demanda Ned, surpris.

Oh, c'est vrai. Il n'avait pas parlé de ça à Ned.

- Tu vois ? C'est... c'est mal, c'est ça ? Je devrais pas... je devrais pas l'appeler comme ça.

- Peter.

Maintenant, Ned avait l'air triste.

- Non. C'est pas ce que je voulais dire. Je pense pas que ce soit mal. Si tu veux appeler Tony papa, alors tu devrais le faire.

Peter se mordilla la lèvre inférieure.

- Mais j'ai l'impression d'être déloyal, ou quelque chose comme ça.

Ned secoua la tête.

- May et Ben ne sont plus là. Tu n'es pas déloyal envers eux parce que tu avances dans ta vie.

Peter resta silencieux.

- Tu es heureux avec Tony, pas vrai ?

- Ouais, il est génial. C'est pas le problème.

Peter joua avec la manette.

- Alors c'est quoi le problème ?

- Le problème, c'est... le problème... c'est...

Peter soupira.

- Qu'est-ce qui se passerait s'ils revenaient ? Je devrais choisir entre eux. Mais comment je pourrais ? May et Ben m'ont élevé. Je devrais – je devrais... je devrais retourner avec eux. Je devrais quitter Tony. Mais j-je veux pas. C'est tellement compliqué.

- Peter, dit lentement Ned, ayant l'air vraiment inquiet maintenant. May et Ben ne vont pas revenir. Ils sont morts.

- Je le sais, claqua Peter.

- Ok, alors pourquoi tu te tortures sur une hypothétique décision que tu n'auras jamais à faire en vrai ?

- Parce que... je sais pas. J'imagine que c'est parce que je me sens coupable ?

- Pourquoi ?

- Parce que... May et Ben sont morts, mais au lieu d'être un genre d'orphelin misérable comme je devrais l'être, je suis devenu le fils de Tony Stark ? C'est comme si je tirais un bénéfice de leur mort. Et le pire dans tout ça, c'est que je suis heureux. Et je devrais pas. Je devrais être triste. Je devrais être tout le temps triste parce qu'ils sont partis, mais c'est pas le cas. Et ça fait de moi une personne horrible. Je mérite de me sentir coupable.

- Non, c'est pas vrai. Et tu n'es pas une personne horrible parce que tu es heureux. May et Ben t'aimaient. Ils voudraient que tu sois heureux. Que tu vives ta vie. Tu le sais, dit Ned avec conviction.

- Ouais. T'as peut-être raison, murmura Peter, même s'il continuait à douter.

- Je sais que j'ai raison, sourit Ned. Et tu le sais aussi.

Peter lui lança un semblant de sourire.

- Et en tant que personne ayant toujours raison, je pense que c'est quelque chose dont tu devrais parler avec Tony.

- Tu rigoles ? Je peux pas parler de ça à Tony !

L'idée que Tony sache comment il se sentait lui fit peur.

- Je pense que ça t'aiderait, suggéra Ned.

- Non, ça m'aiderait pas. Ça rendrait les choses encore pires, rétorqua Peter en secouant la tête.

- Peter –

- D'ailleurs, j'ai pas besoin de parler à Tony, l'interrompit-il. Je viens de t'en parler à toi.

- Ouais, mais je pense pas que –

- Alors, quelles sont tes honoraires pour aujourd'hui ? plaisanta Peter, souhaitant désespérément changer de sujet.

- Peter, le réprimanda son ami, voyant clair dans son jeu.

- Ned, l'imita Peter en retour d'un ton taquin.

Ils se regardèrent pendant de longues secondes avant que Ned abandonne en poussant un gros soupir, comme Peter savait qu'il le ferait.

- Tu peux me payer en me laissant gagner à Mario Kart, dit Ned avec un rictus.

- Marché conclu.

Ils jouèrent pendant une heure environ avant que Peter ne décide qu'il avait largement rempli sa part du marché.

- Très bien. J'en ai marre. Je quitte. Mon égo ne peut pas en supporter davantage, rit Peter en se laissant tomber sur le tapis avant de poser la manette sur la table après que Ned l'ait battu pour la énième fois.

- Hey, les garçons. Je voulais juste que vous sachiez qu'on va au lit, dit la mère de Ned en passant sa tête dans l'entrebâillement de la porte de la chambre. Ne veillez pas trop tard.

- T'inquiète, maman, dit Ned.

- Très bien. Bonne nuit. A demain matin.

- Bonne nuit, maman.

- Bonne nuit, Mme Leeds.

Elle leur sourit et partit.

Tandis que Ned rangeait et éteignait la console, Peter écouta attentivement la porte de la chambre des parents de Ned se fermer. Une fois que ce fut fait, il poussa son ami avec son pied.

- Hey. Je pense que je vais aller patrouiller un peu si ça te dérange pas.

Le stress de cette journée s'était changé en une énergie débordante qu'il avait besoin d'évacuer. Il était impossible qu'il arrive à dormir maintenant.

- Tu as pris ton costume ? demanda Ned en haussant les sourcils.

- Ouais. Hey, au fait, est-ce que tu penses que tu peux regarder un truc pour moi ?

- Quel genre de truc ? fit Ned.

- N'aie pas l'air aussi suspicieux, le taquina Peter en fouillant dans son sac pour en sortir son costume, qu'il tendit à Ned.

Ned le prit précautionneusement comme si c'était quelque chose de précieux et de cassable, au lieu d'un équipement remarquablement solide.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

- Est-ce que tu peux le hacker comme tu avais fait à Washington et voir quels genres de protocoles Tony a installé dedans ?

- Mec, tu veux que je pirate un truc fait par Tony Stark ?

- Tu l'as fait à Washington, contra Peter.

- Ouais, et j'ai protesté, tu te rappelles ? Et regarde ce qui s'est passé ensuite ! se plaignit Ned.

- Je te demande pas de changer quoi que ce soit. Juste de regarder et de me dire ce qu'il y a, insista Peter.

Ned soupira.

- D'accord, mais seulement parce que t'es mon meilleur ami et que tu me laisses trainer avec les Avengers.

Il s'assit à sa chaise de bureau et connecta le costume à son ordinateur, comme il l'avait fait à Washington.

Après quelques minutes à taper intensivement sur son clavier, Ned rompit le silence.

- Wow.

- Quoi ?

Peter se leva immédiatement pour regarder le codage par-dessus l'épaule de Ned.

- Il y a un paquet de protocoles là-dedans.

Ned regarda attentivement l'écran.

- Est-ce qu'il y a une alerte qui avertit Tony quand je sors avec le costume ?

- Alors c'est pour ça, hein ?

Ned se tourna vers lui en haussant un sourcil.

- Tu ne veux pas qu'Iron Man sache que tu sors la nuit.

- Est-ce que toi tu voudrais ?

- Non, répondit Ned en continuant à taper sur le clavier. Heureusement pour toi, je vois rien de semblable, mais il y a un tas d'alertes qui lui sont envoyées si tu as ne serait-ce qu'un bleu.

- Il est averti à chaque fois que j'ai un bleu ? demanda Peter d'un air incrédule.

- Ok, peut-être que j'exagère un peu. Mais il a mis en place tout un système. On dirait que dès que tu es blessé, il est immédiatement alerté pour les plus graves. Os cassé, commotion, lacérations sévères, perte de connaissance. Logique. Et il a paquet d'algorithmes pour les fois où le costume doit lui envoyer un signale d'urgence si tu as besoin d'aide.

- Quoi ? Genre à quels moments ?

- Heum, il y en a un par exemple pour quand le costume reçoit un coup qui dépasse une certaine force. Il y en a une concernant une certaine altitude. Et il y en a un autre au cas où tes adversaires réussissent à te restreindre. Et on dirait qu'il y a un tas d'autres algorithmes compliqués et sophistiqués pour déterminer si tu as besoin d'aide, basés sur ton temps de réaction, les armes de tes adversaires..., dit Ned en laissant sa phrase en suspens. Merde, Peter, c'est vraiment un codage hyper complexe. Il a dû y passer des semaines.

- Sérieux ?

Imaginer Tony passer autant de temps sur quelque chose qui puisse le garder en sécurité fit de nouveau bouillonner sa culpabilité.

- Je sais pas. J'imagine que ça dépend de l'allure à laquelle il travaille. C'est le genre de truc qui me prendrait des mois.

- Mais tu ne vois rien qui me causerait des problèmes si je sors ce soir ?

- Donne-moi dix minutes de plus, mais je pense pas. Fais juste gaffe à ne pas être sérieusement blessé ou à ne pas prendre de coups, et ça devrait aller.

- Merveilleux, répondit sarcastiquement Peter. Faire attention en tant que Spider-Man ? C'est un oxymore.

- Tu devrais faire attention.

Peter roula des yeux.

- Je suis pratiquement un Avenger.

- Peut-être, l'apaisa Ned. Mais aucun des Avengers n'est encore à l'école, et ils ne sortent généralement pas tout seul sans renforts. Peter, rien de ce que je vois là-dedans ne me semble déraisonnable. Ça te donne assez d'espace pour faire tes trucs, mais avec ce qu'il faut de sécurité. Ça me fait me sentir beaucoup mieux. Au moins je sais que quelqu'un couvre tes arrières.

- Je devrais pas avoir besoin que quelqu'un couvre mes arrières, se plaignit Peter. Je suis un super-héros.

- Tout le monde a besoin d'aide parfois, répliqua raisonnablement Ned. Même Spider-Man.

Peter soupira mais n'argumenta pas davantage.

Après quelques minutes encore de travail intensif, Ned rompit le silence.

- Bon, une chose est sûre, s'il y avait le moindre doute, ce qu'il n'y avait clairement pas, tout ça prouve définitivement que Tony tient à toi. Énormément.

- Ouais, admit Peter, la voix aussi basse qu'un murmure. Je sais qu'il tient à moi.

Peter se souvint de toutes ces fois, ces dernières semaines, où Tony avait été là pour lui. Il savait que Tony l'aimait.

Ned lui lança un regard entendu avant de retourner étudier ce qu'il y avait sur son ordinateur.

- Je pense que tu peux sortir sans que Tony le sache. Je vois rien ici qui te causera des problèmes, décida enfin Ned en débranchant le costume et en le lui rendant ensuite. Du moment que tu fais attention, comme je t'ai dit.

- Merci, Ned.

Peter reprit le costume avec un sourire et commença directement à se changer.

- Mec, se plaignit Ned en se retournant. Tu peux pas faire ça dans la salle de bain ?

- Et risquer que tes parents voient Spider-Man dans le couloir ? T'es dingue.

- Ouais, ouais. Dépêche-toi juste.

Peter eut raclement de gorge amusé face à la gêne de Ned, mais il se dépêcha quand même. Il était devenu doué pour se changer rapidement. Aussitôt qu'il fut habillé, il se glissa à travers la fenêtre de Ned.

- M'attends pas. Je serai de retour vers cinq heures.

L'idée de rester debout toute la nuit en tant que Spider-Man lui envoya une décharge électrique d'excitation dans tout le corps. Il n'avait pas fait ça depuis des mois. Tony était hyper strict à propos de son stupide couvre-feu.

- Ok. Fais attention.

- Promis.

Peter fit un salut de la main à Ned, et sauta de la fenêtre pour se faufiler dans la nuit noire. 

*****

Et voilà le début des problèmes... Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Alors, il faut que je mette au clair une petite chose avant de finir... L'auteure l'avait fait à la fin du dernier chapitre du tome 1, mais moi j'avais oublié. Vous êtes beaucoup à me demander s'il va y avoir du Stony, parce qu'il est clair que leur relation est vachement "ambiguë" (pour moi, en tout cas), et l'auteure a été claire : il n'y a aura aucune relation amoureuse pour Tony dans cette histoire, elle veut entièrement se concentrer sur la relation entre lui et Peter. Du coup... ça m'a bien amusée de vous voir fangirler, je fais la même en traduisant, mais voilà, je vous transmets les propos de l'auteure : pas de Stony, et pas de Pepperony non plus. Sorry !

On se retrouve jeudi prochain pour le chapitre 4, j'espère vous y revoir. :) Encore merci pour tous vos votes et commentaires, vous n'imginez pas comme c'est important pour moi.

Prenez soin de vous.