Chapitre 21

- Patron, il y a une adolescente dans le hall d'entrée qui est là pour Peter. Elle dit s'appeler Michelle Jones, déclara F.R.I.D.A.Y., interrompant Die Hard que lui et Tony étaient en train de regarder.

Peter était allongé au même endroit que d'habitude sur le canapé. C'était en train de devenir sa seconde maison et il ne savait pas comment se sentir à propos de ça, à part qu'il était impatient de pouvoir se lever et se défouler de nouveau.

- Fais-la monter, dit Tony en se levant.

Il fit un rictus amusé à Peter.

- Ta petite-amie est là.

- Pour la millionième fois, c'est pas ma petite-amie, répondit Peter en roulant des yeux. C'est juste une amie.

- Bien, parce que si elle était ta petite-amie, tu devrais probablement te marier avec elle.

- Quoi ?

Il ne savait pas si son père était en train de plaisanter, ce qui n'était pas normal.

- Maintenant qu'elle connait ton secret, tu ne pourrais plus rompre avec elle. Elle pourrait s'énerver et tout révéler à la première personne qui paierait assez cher pour ça.

- MJ ne ferait jamais ça. Même si on sortait ensemble et qu'on romprait.

Tony s'arrêta et se retourna vers lui pour lui lancer un regard appuyé qui disait qu'il pensait que Peter était extrêmement naïf.

- D'ailleurs, si on sortait ensemble, ce serait pas moi qui romprait avec elle. Ce serait elle, ajouta Peter.

Au lieu d'argumenter, le visage de Tony se fendit d'un large sourire.

- Hmmm. Donc tu l'apprécies.

- Tais-toi. C'est pas vrai, dit Peter sans aucune animosité avant de se tourner de nouveau vers le film, ignorant volontairement Tony.

Honnêtement, il n'y avait jamais vraiment pensé avant les taquineries incessantes de Tony et de l'équipe depuis hier, mais maintenant, c'était trop difficile de l'ignorer. Bien sûr qu'il l'appréciait en tant qu'amie. Elle était géniale. C'était MJ. Elle était intelligente, drôle et sarcastique, et l'une des personnes les plus fortes qu'il connaisse. Il ne pouvait s'empêcher de l'admirer et en même temps d'être un peu intimidé par elle. Et il appréciait définitivement de passer du temps avec elle. Et quiconque la voyait pouvait reconnaitre qu'elle était naturellement jolie. Ça ne voulait pas dire qu'il l'aimait.

- Uh huh. Bien sûr, dit Tony d'un air sceptique, mais Peter l'ignora.

Il entendit l'ascenseur arriver et s'ouvrir.

Peter se retourna et vit MJ en sortir. Elle n'avait pas l'air différent de d'habitude, mais il ne savait pas pourquoi il s'attendait à ce que ce soit différent. Le fait de visiter la Tour des Avengers et de connaitre son plus grand secret ne voulait pas dire qu'elle serait différente. Peut-être que c'était juste difficile pour lui d'accepter qu'elle devienne une part entière de cet aspect de sa vie et demeure inchangée.

Elle fit quelques pas sans hésitation. La grandeur de la pièce ne semblait pas du tout l'impressionner. La connaissant, Peter n'aurait pas dû en être surpris. Elle avait l'air aussi peu impressionnée que d'habitude.

Elle croisa son regard à travers la pièce et fit un pas dans sa direction, mais avant qu'elle ne puisse continuer, Tony se mit sur son chemin.

- Melle Jones, l'accueillit-il en lui tendant des papiers. Si vous pouviez les signer.

- Stark, le salua-t-elle en retour, pas durement mais pas poliment non plus.

Elle avait oublié le « Monsieur », une chose sur laquelle Peter avait dû travailler quand il avait commencé à vivre avec l'homme. Il la regarda prendre les papiers et les étudier.

Peter était un peu impressionné. La plupart des gens auraient probablement faibli à la vue de Tony Stark, mais pas MJ. Le seul indice que Peter avait qu'elle n'était pas aussi détendue qu'en apparence, était le fait qu'elle ait pris les papiers que Tony lui tendait sans aucune interrogation.

Elle les regarda dans un silence tendu pendant une minute, puis eut un raclement de gorge moqueur et les rendit à Tony.

- Ouais, non, je signerai pas ça.

Peter ne put retenir le rictus qui lui fendit le visage. Il n'avait jamais vu son père aussi bouche bée. Elle le contourna et fit quelques pas en direction de Peter avant que son père ne se reprenne et la poursuive.

- Attends, lui ordonna Tony en attrapant son bras.

Elle se retourna et baissa les yeux vers la prise qu'il avait sur elle, puis haussa un sourcil et attendit. Après quelques secondes, il la relâcha comme si son bras était en feu.

- Je sais que Peter est Spider-Man depuis presque un an, dit-elle, et l'entendre le dire haut et fort fit tressaillir Peter. Ne vous inquiétez pas. Je ne vais pas signer cet accord de confidentialité mais je ne vais pas non plus aller révéler son identité secrète. Même s'il est vraiment nul pour la garder telle quelle.

- Hey ! protesta Peter depuis le canapé.

- Tu sais que c'est vrai. Tu as de la chance d'être un tel loser et que personne ne te prête attention, sinon toute l'école serait déjà au courant, commenta-t-elle.

- Hey.

Cette fois, c'était Tony qui avait protesté, probablement à cause du fait qu'elle ait dit qu'il était un loser. Peter ne savait pas comment expliquer que, venant d'MJ, c'était probablement un compliment.

- Quoi ? C'est vrai. Ned et lui en parlent tout le temps à l'école, rétorqua-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine, faisant face à Tony Stark, pas du tout perturbée.

- Signe l'accord de confidentialité sinon je ne te laisse pas le voir, la menaça plus sèchement Tony.

Ça allait commencer à dégénérer rapidement.

Elle eut un nouveau raclement de gorge moqueur, peu affectée par cette menace.

- Ah ouais ? Et comment vous allez faire ça ? Vous allez le retirer de l'école ? Demander une injonction d'éloignement contre moi fondée sur le néant ?

Au lieu de répondre, Tony pinça les lèvres et fronça les sourcils, croisant ses bras sur son torse avant de prendre l'air puissant et caractéristique du « je suis Tony Stark. »

- Papa, c'est rien, intervint Peter, essayant de calmer le jeu.

Le léger haussement des deux sourcils de MJ fut le seul signe qu'elle était surprise. Trop tard, il se rendit compte de ce qu'il avait fait. Merde.

- Je vois ce que tu veux dire quand tu affirmes qu'il est incapable de garder quoi que ce soit secret, commenta Tony d'un ton pince-sans-rire, lançant un regard torve en direction de Peter.

- Désolé, répondit-il avec une grimace.

MJ souffla.

- Alors, je suis autorisée à le voir ou quoi ?

- Signe le –

- Je ne signerai jamais ces papiers, l'interrompit-elle avec conviction.

- Papa, l'implora-t-il.

Encore une fois. Whoops.

L'homme lui lança un regard blasé.

- Tony, se corrigea-t-il. Est-ce qu'on peut pas juste... parler ? Elle n'a pas besoin de signer quoi que ce soit.

Tony les scruta tous les deux, clairement mécontent, mais après de longues secondes, il sembla laisser tomber.

- Très bien, acquiesça-t-il avec un soupir avant de pointer un doigt en direction d'MJ. Mais on n'a pas fini d'en parler.

MJ haussa un sourcil mais ne répondit pas. Elle ne décroisa pas les bras et rejoignit rapidement Peter.

- Heum, hey, la salua-t-il nerveusement.

Elle roula des yeux et se laissa tomber à l'autre bout du canapé.

- Hey, loser.

Heureusement, Tony ne dit rien. Il alla dans la cuisine, faisant comme s'il n'écoutait pas. Mais Peter savait que c'était faux.

MJ ne sembla pas du tout perturbée par tout ça, et le regarda intensément.

Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit d'autre, elle prit la parole.

- Ned n'exagérait pas pour une fois. T'as vraiment une mine affreuse.

- Non, c'est faux, essaya-t-il de se défendre.

- Si, c'est vrai, rétorqua-t-elle comme si c'était la chose la plus évidente qui soit.

Il fronça les sourcils. Quand il s'était vu dans le miroir, ce matin, il avait pensé qu'il commençait finalement à avoir l'air un peu moins mal en point.

- Mais tu seras rétabli bien assez tôt, ajouta-t-elle en chassant une boucle brune qui était tombée devant ses yeux, ne semblant pas concernée, même si Peter la connaissait assez pour entendre la pointe d'inquiétude dans sa voix. T'as un genre de guérison super-rapide ou quelque chose comme ça, pas vrai ?

- Quelque chose comme ça, répondit-il avec un sourire.

Elle plissa les yeux dans sa direction.

- Je devrais de nouveau être sur pied dans quelques jours et je serai clairement prêt à revenir à l'école dès qu'elle rouvrira, clarifia-t-il.

Elle hocha la tête.

- Bien.

- Alors, heum, depuis combien de temps tu sais pour Spider-Man ? demanda-t-il.

- Depuis l'an dernier, répondit-elle en haussant les épaules, comme si la réponse était anodine. Je plaisantais pas. Ned et toi vous êtes vraiment des menteurs super nuls.

- Bah, heum, merci de ne l'avoir dit à personne.

- Sois pas stupide, Parker, se moqua-t-elle avec un raclement de gorge, semblant offensée. Tu sais que je ne le dirai pas.

- Je sais, dit-il, laissant la sincérité se voir sur son visage. Mais merci quand même.

- Tu peux me remercier en arrêtant d'être un idiot et en évitant de te faire presque tuer, rétorqua-t-elle en faisant un geste en direction de son corps recouvert de bleus et de plâtres.

Il eut un rictus amusé.

- Aw, tu t'inquiètes pour moi.

- N'exagère pas, dit-elle, mais elle ne nia pas.

Le sourire de Peter ne fit que s'accentuer.

Elle roula des yeux et regarda autour d'elle, observant le penthouse.

- Alors, c'est là que tu dors depuis que ta tante est morte ?

Cette observation ressemblait plus à une déclaration qu'à une question. Dit par n'importe qui d'autre, ça aurait pu sembler insensible et l'aurait fait tressaillir, mais les mots ne le blessèrent pas, quand MJ les prononça. Il savait qu'elle ne disait pas ça pour être méchante, et il appréciait presque sa franchise, le fait qu'elle n'ait pas essayé de tourner autour du pot.

Il hocha la tête en réponse mais n'expliqua pas davantage. Ils l'avaient tous les deux entendu appeler Tony « papa ». MJ était plus qu'assez intelligente pour comprendre tout le reste sans qu'il ait besoin d'extrapoler.

- Ça explique le chauffeur, dit-elle, à moitié pour elle-même, à moitié comme une blague pour Peter.

Il laissa échapper un petit rire.

- Ouais.

Ses yeux arrêtèrent de regarder la pièce et se posèrent de nouveau sur lui.

- Alors j'imagine que c'est aussi un secret, dit-elle en faisant un geste englobant le penthouse.

Il n'avait pas besoin de lui demander ce qu'elle voulait dire. Il savait qu'elle parlait du fait qu'il vive à la tour des Avengers maintenant.

- Ouais, répondit-il.

- Ned est au courant, déclara-t-elle.

Elle n'avait pas du tout l'air jalouse, mais Peter n'avait pas pensé qu'elle le serait.

- Ouais, dit-il à nouveau.

- Et Tony Stark est ton... père, continua-t-elle avec hésitation.

C'était la première fois qu'elle avait l'air autre chose que confiante.

- Pas, heum, biologiquement, la corrigea-t-il doucement même s'il savait que Tony pouvait probablement l'entendre de la cuisine.

Il se demanda à quoi ça ressemblait. Comme s'il était peut-être un enfant illégitime ou quelque chose dans le genre.

- Mais il, heum, m'a... adopté quand May...

Il s'interrompit. Même s'il appréciait la franchise d'MJ, il n'arrivait toujours pas à trouver la force de dire les mots lui-même.

Elle hocha la tête mais ne posa pas de questions pour savoir comment il était possible qu'il connaisse aussi bien Tony Stark. Pourquoi l'homme avait choisi de le garder près de lui. De l'adopter. Si ça voulait dire qu'il connaissait les Avengers. Même si elle pouvait probablement deviner les réponses maintenant qu'elle savait qu'il était Spider-Man. Le silence s'étira pendant qu'il attendait qu'elle pose d'autres questions.

- Ça craint, dit-elle enfin.

C'était vraiment la dernière chose qu'il s'était attendu à ce qu'elle dise, et le clang que fit la casserole qui tomba dans l'évier après que Tony l'ait visiblement lâchée, dévoilant le fait qu'il était vraiment en train d'écouter, fit éclater Peter de rire.

- C'est pas si horrible, réussit-il à dire.

Elle haussa les épaules.

- Si tu le dis.

Il voyait bien qu'elle le taquinait à sa manière, et en même temps, il se rendit compte qu'elle lui avait manqué plus que ce qu'il avait pensé. Il n'était pas vraiment prêt à ce qu'elle parte. Il essaya de se rappeler s'il avait déjà ressenti ça cet été. Il ne pensait pas. Il se demanda si quelque chose avait changé ou s'il était juste trop dévasté pour que quelqu'un d'autre que May lui manque.

- Heum, tu veux regarder un film ? demanda-t-il.

Les yeux d'MJ s'écarquillèrent légèrement avant de redevenir ennuyés.

- J'aurais bien aimé mais je dois retrouver ma mère à la projection d'un documentaire à Brooklyn, dit-elle en jetant un œil à sa montre, avant de lui lancer un regard désolé. Il faut que j'y aille si je veux arriver à l'heure.

- Oh, ok, répondit-il en essayant de paraître nonchalant. Heum, de quoi parle le documentaire ?

- De la lutte continue des femmes contre l'oppression dans le Moyen-Orient, dit-elle avec un rictus amusé en se levant.

- Ça a l'air... intéressant, répondit-il.

Elle le regarda de haut en bas, ce qui lui donna l'impression d'être mis à nu alors même qu'il était complètement habillé et sous une couverture, puis elle dit :

- Une autre fois.

- Une autre fois ? répéta-t-il en fronçant les sourcils, surpris.

Il ne comprenait pas. Et une grande part de lui détestait le fait de ne pas comprendre.

- Le film que tu veux qu'on regarde ensemble ? clarifia-t-elle en haussant un sourcil, étonnamment patiente. Une autre fois.

- Ouais ? ça-ça serait génial, bégaya-t-il.

- Tu pars déjà ? demanda Tony en revenant dans le salon et en se plaçant derrière le canapé sur lequel était installé Peter.

- Ouais. Pardon pour la déception, se moqua-t-elle avec un air sérieux.

- J'y survivrai, rétorqua Tony.

Peter soupira.

MJ sourit de nouveau en posant les yeux sur Peter.

- Prends soin de toi, Parker. Ou est-ce que je devrais t'appeler Stark, maintenant ?

Il savait que ce qu'elle disait n'était qu'une blague taquine, mais il ne put retenir le choc et la panique qui déformèrent ses traits. Il vit les sourcils d'MJ se froncer légèrement en le regardant lui puis Tony. Il ne sut pas ce qu'elle y vit, et il était effrayé de le voir lui-même.

- Désolée, s'excusa-t-elle, et Peter voyait bien que c'était sincère. J'avais pas réalisé que c'était un sujet sensible.

- C'est rien, dit Peter quand il comprit que Tony n'allait rien dire. Heum... je t'envoie un message plus tard ?

- Ouais, acquiesça-t-elle. A plus, loser.

- A plus, répondit-il et il ne put retenir un petit sourire.

Il la regarda se retourner et retourner dans l'ascenseur, partant sans regarder en arrière.

Les portes de l'ascenseur se refermèrent et de longues secondes passèrent avant que Tony ne dise :

- Ta petite-amie est terrifiante.

Il leva la tête vers son père et fronça les sourcils.

- C'est pas ma petite-amie.

- C'est pareil. Terrifiante, répéta son père.

Peter soupira et regarda de nouveau les portes fermées de l'ascenseur. Il se retourna vers son père.

- Je sais.

Tony fit le tour du canapé et prit la place qu'avait occupé MJ. Il avait une autre tasse de café dans la main. Peter le voyait rarement sans, ces derniers jours.

Peter s'attendait à ce que son père continue la conversation à propos d'MJ, alors il fut surpris quand Tony se racla nerveusement la gorge.

- Ecoute, mon grand, commença-t-il. Il y a quelque chose dont il faut que je te parle.

Les sourcils de Peter se froncèrent et il lui accorda toute son attention.

- J'ai parlé à Pepper il y a quelques jours, et ton amie vient juste de me le rappeler.

Peter ne voyait aucun rapport entre Pepper et MJ.

- Pepper a mentionné le fait que vous ayez parlé, tous les deux, il y a quelques temps, à propos du fait que tu sois l'héritier de Stark Industries et la possibilité de changer de nom est venue dans la conversation.

Les yeux de Peter s'écarquillèrent sous le choc. Il ne s'était définitivement pas attendu à cette conversation. Il se sentait pris de cours. Et il n'était pas suffisamment mobile pour pouvoir s'échapper s'il le voulait.

- Wow, ok. Je ne pensais pas que j'aurais ce genre de réaction, dit Tony, tout aussi surpris.

- Je suis désolé, s'excusa-t-il automatiquement. C'est juste – je m'attendais pas – je ne –

Il n'avait aucune idée de la façon dont il pouvait expliquer ses pensées paniquées.

- C'est rien, gamin. Calme-toi. On discute simplement, lui sourit doucement Tony en posant une main sur sa jambe droite pour le réconforter. C'est juste moi.

- Je sais.

C'était la vérité.

- Heum, pourquoi vous avez parlé de ça ?

- C'est juste venu comme ça, répondit Tony. Est-ce qu'on peut en parler ?

- Il n'y a rien à dire, marmonna-t-il en tirant sur un fil qui dépassait de la couverture.

- Je pense que si, contra Tony.

- Qu'a dit Pepper ? essaya-t-il de manœuvrer tout en réfléchissant.

- A toi de me le dire, répliqua Tony.

- Comment je pourrais le savoir ? c'est toi qui as parlé avec elle.

- Tu lui as parlé aussi, gamin.

Peter lui lança un regard torve, agacé par le fait que Tony soit aussi bon, si ce n'est meilleur, pour jouer avec les mots.

- Dis-moi de quoi vous avez parlé, lui ordonna son père au lieu de demander.

- Je m'en rappelle pas, mentit-il.

- Peter, dit sévèrement Tony.

Peter se tritura l'esprit pour essayer de trouver un moyen d'échapper à cette conversation ou au moins de la contourner, mais rien ne lui vint.

- J-je sais pas. On a juste parlé, répondit-il en haussant les épaules.

- De quoi ?

- De trucs.

- Peter, dit de nouveau Tony, avec un soupir de déception, cette fois.

La frustration de Peter augmenta d'un cran et les mots s'échappèrent soudainement de sa bouche avant qu'il ne puisse s'en empêcher.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Elle m'a dit que j'étais l'héritier de Stark Industries alors même qu'on en n'a jamais parlé ! Et ensuite elle m'a demandé si j'allais changer de nom parce que ce serait plus logique d'un point de vue administratif au niveau du travail et j-j'ai pas su quoi répondre ! Je n'y ai jamais pensé avant ça. Et si je changeais mon nom, alors quoi ? Je serais plus un Parker ? Mais ça serait pas juste envers mes parents ou Ben ou May. Mais-mais si je garde Parker comme deuxième nom, alors je devrais enlever Benjamin et ça ferait de moi une horrible personne après tout ce que Ben a fait pour moi. Il-il est mort à cause de moi, et m-moi, je ferais quoi ? Je lui montrerais ma gratitude en balançant son nom ? J-je ne – je peux pas –

Sa respiration était saccadée.

- Ok, ok. Calme-toi. Inspire, dit Tony en massant ses épaules, essayant de le faire se détendre.

Peter était tellement bouleversé qu'il n'avait même pas remarqué que son père s'était rapproché de lui. Au moins, sa diarrhée verbale s'était arrêtée.

- J-j'suis désolé, s'étrangla-t-il.

- Ne le sois pas, dit Tony. Je ne pensais pas que ça te tracassait à ce point, sinon je t'en aurais parlé plus tôt.

Peter regarda ailleurs mais Tony prit son menton dans sa main et fit revenir sa tête vers lui, le forçant à le regarder dans les yeux. Peter ne vit rien d'autre que de l'amour et de l'inquiétude dans les yeux de son père. Pas une trace de déception ou de colère.

- Tu n'es pas obligé de changer ton nom, dit Tony comme si c'était évident. Tu n'as pas à faire quoi que ce soit que tu ne veuilles pas. Tu es Peter Parker. Si un jour, à l'avenir, tu as envie de changer, que ce soit dans un mois, dans un an, dans dix ans, ou jamais, ça me va aussi. C'est uniquement ton choix. Tu restes mon fils. Avec ou sans mon nom. Ok ?

Peter renifla et hocha la tête. Le soulagement de ne pas avoir à choisir entre son nouveau père, ses parents décédés ou ses tuteurs lui mit les larmes aux yeux.

- Bien, dit Tony en acquiesçant, et il relâcha son menton pour pouvoir chasser les larmes avec son pouce.

Peter voulait mettre son absence de contrôle émotionnel sur le dos des anti-douleurs.

- Cependant, continua Tony, en tant que mon fils, tu es aussi mon héritier. Et ça fait de toi l'héritier de Stark Industries. Quoi que tu en penses. Ou quel que soit ton nom.

- Mais... et si tu as un autre enfant ?

- Est-ce que j'ai l'air assez jeune pour ça ? plaisanta Tony.

- Je suis sérieux. T-tu devrais pas faire de moi ton héritier. Qu'est-ce qui se passera si tu as un véritable enfant ? Il devrait être ton héritier. Je pourrais jamais lui prendre ça.

- Et qu'est-ce que tu es, toi ? Mon faux gamin ? Hein, Pinnochio ?

Il haussa les épaules, ne se faisant suffisamment pas confiance pour parler avec cette boule dans sa gorge. Il s'attendait à un autre commentaire moqueur, alors il fut surpris quand Tony posa sa main sur sa joue.

- Peter, tu es mon fils. Je n'ai pas prévu d'en avoir d'autres. Et même si c'était le cas, en tant que mon fils aîné, tu hériterais quand même de Stark Industries.

- Mais je ne suis pas vraiment ton fils, protesta Peter. T'es juste coincé avec moi.

Une flamme de colère brilla dans les yeux de Tony. Il secoua doucement la tête de Peter et dit fermement :

- Je ne veux plus jamais t'entendre dire ça. Tu m'entends ?

Encore plus de larmes remplirent ses yeux et débordèrent face à la sévère réprimande. Sous le regard sérieux de son père, il ne put qu'acquiescer brièvement.

- Tu ne choisis pas tes enfants biologiques. T'es coincé avec ce que tu as, continua Tony, s'expliquant avec une intensité fervente. Je ne suis pas coincé avec toi. Je t'ai choisi. Ça te rend encore plus spécial. Compris ?

Quand Tony l'expliquait de cette manière, il le comprenait peut-être un peu mieux.

Il pouvait à peine voir le visage trouble de son père à travers ses yeux pleins de larmes. Il cligna des yeux et sa vision s'éclaircit alors que les larmes coulaient. Tony le regardait avec un sérieux flagrant, inquiétude, et amour. Il hocha de nouveau la tête et renifla alors que son père essuyait de nouveau les larmes de ses joues avec son pouce.

- J'suis désolé, murmura-t-il.

- Je sais, dit Tony avant de rapprocher sa tête et d'embrasser son front. Je t'aime. J'aimerais juste que tu le croies.

- J-j'y crois, croassa-t-il en essayant de ravaler la gêne dans sa gorge. Je t'aime aussi.

Tony sourit tristement en essuyant davantage de larmes.

- C'est rien, gamin. On va s'en sortir.

Peter se pencha en avant pour que sa tête repose contre la poitrine de Tony. Son père relâcha son visage et l'entoura de ses bras. La position tiraillait ses blessures, mais la sensation de réconfort et de sécurité en valait la peine.

- Tout ira bien, murmura Tony en caressant l'arrière de sa tête.

Et ça devrait suffire. Il devrait laisser les propos réconfortants de son père le bercer, mais une pensée traitre s'empara de lui.

- Tu le regrettes pas ? demanda-t-il avant de pouvoir s'en empêcher.

- Regretter quoi ?

- De m'avoir pris avec toi ? de m'avoir adopté ?

- Jamais, répondit fermement son père.

- Même pas un peu ?

- Non.

Son ton était catégorique.

- Alors pourquoi tu as tous ces livres dans ton bureau pour te dire comment me gérer ?

Il sentit Tony se tendre légèrement à cette question.

- Ils ne me disent pas « comment te gérer », nia Tony. Ils sont plus comme... un outil... pour que je ne merde pas plus que ce que j'ai déjà fait avec toi. Tu as traversé beaucoup de choses et je suis encore novice en tant que père. Je me suis dit que des conseils avisés ne pouvaient pas faire de mal. Ce n'est pas parce que tu es difficile ou que je regrette de t'avoir adopté, ou quelque soit l'absurdité dans laquelle tu t'es bercé. C'est juste une aide. Comme ces guides de triche que vous utilisez, Ned et toi, pour vos jeux vidéos.

Peter eut un rire étranglé à la comparaison et son père embrassa le haut de son crâne.

- J'aime quand même pas ça, marmonna-t-il. Ça me fait me sentir comme si j'étais un problème.

- Tu n'es pas un problème, dit Tony contre ses cheveux.

- Si tu penses que je suis autant perturbé que ça, pourquoi tu ne me fais pas suivre une thérapie ?

- Tu veux suivre une thérapie ?

- Non.

- J'y ai pensé, admit Tony, et Peter eut un mouvement de recul.

Wow, son père devait vraiment penser qu'il était perturbé.

- Mais il n'y a pas personne à qui je ferais suffisamment confiance pour toi.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Si tu dois aller en thérapie, tu dois pouvoir dire la vérité, expliqua Tony. Et plus il y a de gens qui savent que tu es Spider-Man ou que tu es mon fils, maintenant, plus c'est dangereux pour toi.

Peter soupira.

- Et je pense qu'on s'en est bien sorti, tous les deux, ajouta Tony. Pas vrai ?

Peter acquiesça.

- Mais, écoute, mon grand, si jamais ça change, et je pense pas que tu ailles si bien que ça, ou si tu décides que tu as besoin de parler à quelqu'un, je m'en chargerai. Je trouverai une solution. D'accord ?

Peter hocha de nouveau la tête.

- Et quand est-ce que tu es allé dans mon bureau ? demanda Tony.

La question n'était pas accusatrice mais il voyait bien que ce n'était pas seulement de la pure curiosité non plus. Il fallait qu'il fasse attention.

- Heum, Ned est venu pour jouer à un jeu vidéo sur l'ordinateur, il y a quelques semaines, quand tu étais à Washington. Il nous fallait un autre ordi, expliqua-t-il.

- Il a pris un jeu PC qui nécessitait deux ordinateurs mais n'en a pas apporté un ?

Tony semblait suspicieux et le cœur de Peter manqua un battement. Il déglutit difficilement.

- Il, euh, n'a pas d'ordinateur, mentit-il.

Son père mit une main sur sa tête et le fit se relever pour pouvoir le regarder dans les yeux.

Ses yeux se plissèrent tandis qu'il étudiait son expression, avant qu'il demande :

- S'il n'a pas d'ordinateur, comment a-t-il piraté ton costume à Washington, l'année dernière ?

Merde. Peter oubliait parfois à quel point Tony était intelligent. L'homme n'oubliait rien.

- Heum...

Peter se dépêcha de trouver un mensonge plausible.

- Il avait un ordinateur l'an dernier, mais il, euh, s'est cassé.

- Comment ?

- Je crois qu'il l'a fait tomber ?

Ouais, vraiment convaincant. Il haussa les épaules.

- Je sais pas.

- Hmmm.

Tony n'avait pas l'air de le croire.

- Alors vous deux vous êtes faufilés dans mon bureau en cachette quand j'étais pas là ?

- Non ! s'exclama-t-il en secouant la tête. C'est pas vrai. Je te promets. On jouait à un jeu. Si tu me crois pas, tu peux demander à F.R.I.D.A.Y.

L'expression de Tony se radoucit et il lui fit un petit sourire.

- Ça va, gamin. Je te crois.

Peter lui sourit en retour et pencha de nouveau la tête pour la poser contre la poitrine de son père, son odeur caractéristique l'aidant à dissiper son stress.

- Il y a quelque chose d'autre que tu me caches et dont tu voudrais me parler ? demanda Tony d'un ton léger.

Peter y réfléchit pendant une seconde, mais il n'y en avait honnêtement aucune.

- Non, répondit-il, incapable de cacher la légère surprise dans sa voix.

- T'es sûr ? demanda Tony, amusé.

- Ouais.

- Ok, tant mieux, dit son père en passant de nouveau une main dans ses cheveux. Hey, étant donné que tu es toujours réveillé, qu'est-ce que tu dirais qu'on fasse venir Bruce ici pour qu'il te jette un coup d'œil ?

Peter soupira et roula des yeux, mais il savait que Tony ne pouvait pas le voir. Bruce passait tous les jours pour voir comment il allait. Il était supposément celui qui était censé le surveiller, mais Peter commençait à en avoir marre. Il allait plutôt bien, maintenant, de toute façon.

- Je suis obligé ? se plaignit-il.

- Quoi ? Tu n'aimes plus Bruce maintenant ?

- J'aime bien Bruce, mais je commence à en avoir marre du Docteur Banner.

- Des mots que je n'aurais jamais pensé t'entendre dire, plaisanta Tony.

- J'en ai juste un peu marre aujourd'hui, grommela Peter.

- Eh bien, c'est dur. Mais c'est grâce à lui que tu es allongé sur le canapé plutôt que dans un lit au Complexe.

- Très bien, soupira Peter en s'éloignant de son père pour se rasseoir. Mais Bruce n'est même pas ce genre de docteur.

- En fait, il l'est. Et il a sept autres doctorats, répondit Tony. Est-ce qu'il t'a raconté cette fois où il a dû faire profil bas et a été docteur à Calcutta ?

- Non, dit Peter en fronçant les sourcils.

Ça avait l'air intéressant.

- Hey, F.R.I., sois gentille et vois si Bruce est libre pour venir et surveiller l'état de mon fils, dit Tony à son IA.

Le cœur de Peter se réchauffa à la façon dont Tony parlait de lui comme de son fils de manière aussi nonchalante. Il se demanda si ça changerait un jour. S'il serait toujours surpris quand Tony l'appellerait ainsi, lorsqu'il aurait vingt-cinq ans.

- Compris, Patron.

Tony se retourna vers Peter.

- Tu devrais lui demander de te raconter. Il a quelques bonnes histoires en stock.

- Je le ferai peut-être, dit Peter. Hey, tu penses qu'il va me laisser enlever ces plâtres aujourd'hui ?

- Je sais pas, mon grand. Tu lui demanderas.

- Oh, allez. Je sais que vous parlez derrière mon dos. Tu dois avoir une idée.

- Tu rends ça tellement sournois. C'est pas comme ça. On parle de ta guérison, oui, mais on ne complote pas contre toi dans des pièces sombres où tu ne peux pas entendre.

Peter roula des yeux.

- Donc, t'en as quand même une idée. Il va me les enlever aujourd'hui ?

Tony eut un rire amusé mais répondit.

- Probablement pas aujourd'hui.

- Quand, alors ?

- Je ne sais vraiment pas.

- Demain ?

- Probablement pas demain.

- Tu vois ? Tu sais quelque chose.

- Pourquoi tu ne demandes pas à Bruce ?

- Pourquoi tu me le dis juste pas ?

- Parce que ce n'est pas ma décision et je ne veux pas être le messager. J'aime être ton père, pas le méchant, dit Tony en ébouriffant ses cheveux.

- Ça veut juste dire que je vais pas aimer la réponse.

Tony lui fit un sourire fatigué mais ne lui donna pas davantage d'informations. Peter voulait continuer à insister, mais il pouvait voir dans le regard de Tony qu'il ne voulait vraiment pas être celui qui lui donnerait de mauvaises nouvelles.

- Très bien. Je demanderai à Bruce, mais je sais déjà que je vais pas aimer ça.

- Me demander quoi ? demanda Bruce en entrant dans la pièce.

Peter avait été trop distrait pour l'entendre sortir de l'ascenseur.

- Le gamin veut savoir quand ses plâtres lui seront enlevés, dit Tony avant que Peter ait une chance de parler.

Apparemment, Tony ne pouvait pas lui répondre mais n'avait pas de problème à parler pour lui.

- Probablement d'ici une semaine environ, répondit Bruce en se dirigeant vers le canapé.

Tony se leva pour ne plus être dans le passage, et le scientifique prit sa place.

- Une semaine de plus ? se lamenta Peter. Mais ça ne me fait même plus si mal que ça.

- Mais ils sont toujours cassés, contra Bruce.

- Ouais, bah, vous devriez voir l'autre gars, plaisanta-t-il. J'suis presque sûr qu'il a fini plus cassé que moi.

- C'est certain, répondit Bruce d'un air distrait tout en cherchant son stéthoscope dans son sac.

- D'où venait ce robot, d'ailleurs ? leur demanda-t-il, soudainement curieux.

Il n'avait pas pensé à demander avant ça, mais aucun des Avengers ou son père ne lui avaient dit quoi que ce soit, à part qu'il avait été détruit. Tout comme une partie de son école.

Bruce et Tony échangèrent un regard éloquent mais ne répondirent pas.

- Quoi ? demanda-t-il, confus. Pourquoi je peux rien savoir sur le robot ?

- Laisse Bruce t'ausculter d'abord et ensuite on en parlera, dit Tony.

Bruce n'ajouta rien et souleva son t-shirt avant de placer le stéthoscope contre sa poitrine.

Peter grimaça à cause du froid.

- Ça fait mal ? demanda Bruce.

- Non. C'est juste froid.

- Désolé, répondit-il. Prends une profonde inspiration.

Peter fit ce qu'il avait dit, inspirant tandis que Bruce écoutait ses poumons. Au moins, respirer ne lui faisait plus mal. Peter resta silencieux tandis que l'homme écoutait son cœur. Quand il eut fini, il passa le stéthoscope autour de son cou, ce qui le faisait ressembler à un vrai docteur, même si apparemment il en était vraiment un. Peter attendit avant de se pencher vers l'avant légèrement, une main posée sur son flanc gauche, appuyant légèrement.

Il s'était senti mieux mais la pression contre ses côtes cassées lui faisait mal et il fit une petite grimace.

- Toujours douloureux hein ?

- Un peu, répondit-il en essayant de minimiser.

Bruce palpa un point particulièrement sensible et il ne s'y attendait pas. Il laissa échapper un petit grognement de douleur.

- Désolé, s'excusa Bruce, semblant chagriné.

- C'est rien, dit-il, et l'instant d'après, il sentit la main de son père se poser légèrement sur le haut de sa tête.

Même avec ce réconfort, il ne put s'empêcher de siffler de douleur tandis que Bruce finissait de regarder son flanc.

- Alors, quel est le verdict ? Il va vivre ? plaisanta Tony une fois que Bruce eut terminé.

- Oh, oui, je pense, répondit Bruce de la même manière en appuyant sur son épaule pour qu'il se couche dans le canapé.

La main de Tony resta dans ses cheveux. Peter détestait ce moment-là. Il pensait que les os cassés seraient les plus douloureux, mais c'était en fait son abdomen qui lui faisait le plus mal.

Bruce plaça une main sur son estomac et Peter ne put s'empêcher de se tendre.

- Essaie de te détendre, lui demanda Bruce, et Tony essaya de l'aider avec ses doigts dans ses cheveux.

Peter força ses muscles à se relâcher. Pour être honnête, Bruce était aussi doux que possible, et il commença par la partie la moins douloureuse de son estomac. Peter ferma les yeux. Il essaya de se distraire en se concentrant sur la main de son père dans ses cheveux, mais c'était difficile. Ow ow ow.

Enfin, Bruce eut fini. Peter eut un soupir de soulagement.

- Désolé, s'excusa de nouveau Bruce. Je sais que cette partie n'est pas agréable.

- Mh, répondit brièvement Peter avant de bâiller.

Ces auscultations l'épuisaient toujours.

- Bientôt fini, lui dit Bruce en lui lançant un regard amusé, et il porta son attention vers son bras et sa jambe plâtrés.

Cette partie-là ne l'embêtait pas vraiment. Peter laissa ses yeux se refermer en attendant que Bruce finisse.

- Il guérit, mais il n'est pas encore totalement remis sur pied, dit Bruce à son père après quelques minutes.

Peter ouvrit les yeux à cette phrase. Il ne s'était pas rendu compte qu'il était à moitié endormi.

- Vous, vous parlez toujours de moi comme si j'étais pas là. Je vous entends, vous savez, se plaignit-il.

- Non, c'est faux, nia Tony. On pensait que tu dormais.

- Tu le fais aussi, marmonna-t-il. Et tu me caches des choses.

- N'importe quoi.

- Ok, alors pourquoi tu ne veux rien me dire sur le robot ? demanda-t-il, penchant la tête en arrière pour voir le visage de son père, debout derrière lui.

Bruce et Tony échangèrent un autre regard.

- Alors ? insista-t-il.

- On ne te cache rien, finit par répondre Tony pendant que Bruce se levait et s'éloignait. On ne sait juste rien.

- Vous ne... savez rien ?

Il ne comprenait pas.

- Le robot avait un programme d'auto-destruction. Une fois que nous avons réussi à le faire tomber, il s'est immolé. Il ne restait rien pour qu'on puisse trouver d'où il venait ou découvrir ce qu'était son objectif. Natasha travaille dessus, mais là tout de suite, on ne sait rien, expliqua Tony.

- Oh.

Peter cligna lentement les yeux d'un air surpris. Le fait qu'ils ne sachent rien ne collait pas avec l'idée qu'il se faisait des Avengers. Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit d'autre, Bruce revint avec une grande couverture et la mit sur lui.

- Merci, murmura Tony à son ami.

- Repose-toi, Peter, lui dit Bruce avant de se tourner vers Tony. Il faut que je retourne au labo, on se voit ce soir.

- T'as toujours prévu de faire ton truc-tikka-masala ? demanda Tony, et l'évocation de la nourriture indienne rappela à Peter qu'il avait oublié de le questionner à propos de Calcutta.

Peut-être la prochaine fois.

- Ouais. Clint me l'a demandé, sourit Bruce.

- Encore merci, lui dit Tony avant de lui donner une tape dans le dos.

- De rien, sourit de nouveau Bruce, puis il partit.

- J'arrive pas à croire que vous sachiez rien sur ce robot, marmonna Peter pour lui-même après que les portes de l'ascenseur se soient refermées derrière Bruce.

- Contrairement à ce que les gens croient, on est des super-héros, pas des dieux. Enfin, à part Thor. J'imagine qu'il est techniquement un dieu. Ou un demi-dieu. Ou quoi que ce soit. Mais il est pas là, dit Tony. Bref. Ce que je veux dire, c'est que même nous avons besoin de quelque part où commencer. Mais on n'a rien trouvé à propos du robot, et si jamais, je te le dirai. Ok ?

- Ok, dit Peter, et il bâilla de nouveau.

- Repose-toi, mon grand, murmura Tony en caressant ses cheveux. Je pense que ta petite-amie t'a fatigué.

- C'est pas ma petite-amie, marmonna-t-il même s'il savait que son père le taquinait juste.

Tony eut un rictus amusé.

Peter soupira. Il avait la sensation que cette histoire de petite-amie allait devenir une taquinerie récurrente. 

*****

Oui, oui, je sais. Un autre chapitre. Surprise ?

En fait, j'ai beaucoup trop hâte de poster le chapitre 22 parce que c'est le début de la phase finale. Genre quand j'ai commencé à traduire le chapitre 21, j'en avais un peu marre de ces chapitres un peu de "transition" et j'avais trop hâte d'être au chapitre 22. Du coup j'ai laissé le chapitre 21 (celui-ci) incomplet et j'ai direct traduit les chapitres 22, 23 et 24 😂😅 la meuf trop impatiente.

BREF. DIMANCHE les choses sérieuses commencent. J'espère que vous allez kiffer. Vous pensez qu'il va se passer quoi ? 😏

Prenez bien soin de vous en attendant ce fameux jour. 👀❤️