NB : petit exercice d'écriture automatique, les yeux fermés, à ne m'arrêter ni sur le sens ni sur rien du tout, à laisser les mots venir et s'enchasser comme ils venaient.

J'ai au fond du cœur cette envie d'écrire le plus de mots possibles le plus d'écho audibles j'espère j'attends et jamais je ne voudrai lâcher prise à terre je m'étends j'entends j'halète je me perds et j'espère un autre jour la misère et l'astuce pour échapper aux grondements du père il s'étale délétère dans les abîmes infimes de ses mystères il se relâche je me désaltère le temps d'une pause l'essence d'une prose qui détraquée s'échappe et s'écrase sur le fonds sale de mes pensées infâmes j'adore le côté porc des mots crades et détestables qui crachent à la gueule de l'affable et se perdent d'une rime à l'autre un ripailleur m'observe les yeux fermés sur le monde qui s'en fout et déchaîne sa connerie ses émotions vides et son envie creuse de sens je me reprends et m'encense une branlette intellectuelle j'oublie bien vite la raison qui m'appelle et me j'estime malheureux qu'un cri subtile s'entendra mieux avec l'horrible attentat à la pudeur que représentent mes doigts laissés libres sur le fil de mon inconscience je défile et défie les mélanges indécis de pingouin je ne sais plus je n'ose déjà pas aller de l'avant les pieds tournés vers notre première rencontre que j'étale dans mes songes comme une histoire délicate et spongieuse dont on se repaît jusqu'à l'écœurement je t'aime à en gerber comme une veste de laine gratte l'épiderme rougit irrité comme une mycose purulente se répand sur ma glose et je chois impuissant contre le choc indolore de nos bitumes.