La machine - Partie 2
17-11-2019
puis le corps de fer
reprend de quoi renforcer sa substance
pourtant inexistante
et part rejoindre la fabrique
où des hommes vides entrent et sortent par les trous tels des insectes métalliques
là où jamais les tôles brutes, cachant leur faiblesse et leur fine épaisseur,
ne se mettraient jamais à saigner
là où le mur pourrait être détruit par une simple rafale de vent
rien qu'un souffle se rapprochant plus d'un être vivant
que ceux qui existait entre ces murs
la silhouette raide se faufile parmi les silhouettes raides
et s'enfonçe dans la masse de ses semblables
dans le hall semblable à l'intérieur d'un grand chaudron gris
les robots prennent place
et tout le monde se presse contre l'écran
les esprits s'échauffent et l'agitation monte dans la foule
comme si la vie reprenait son règne dans la carcasse d'un mort
sauf que ce qui leur sert d'âme
se meurt encore plus à ce moment
(attention, ils ont perdu leur âme)
les choses se placent, et les robots se tiennent près des tours
et se postent tout autour de la foule de manière à l'encercler
et une rangée attend derrière, comme les autres
en attendant de voir arriver le maitre
et sa face sur le rectangle noir
il a été inventé de toute pièce
les morceaux apparaissent
et se matérialisent en même temps dans les cylindres qui constituent le matériel
nommé foule
un homme en est un, mais ils forment une masse bien compacte, formant un seul corps
qui pense avec un esprit animal
on peut tout lui faire dire
le visage recomposé, la mère des moeurs et le père des actions,
crie sa diatribe qui résonne comme une pulsation dans l'homme vide
le coeur et le cerveau qui lui permettra de marcher
et continuer à avancer
mais il recule
dans les couloirs de la prison d'acier
prison individuel et prison collective
une chose à la place de la bouche forme des sons
moins semblables à des mots
qu'au hurlement strident d'une bouilloire mêlée au grondement des machines
fumée et saletés
mais ils chantent alors tous en coeur
pour répéter ce qu'avait annoncé
l'homme reconstitué
disons qu'il ressemblait à un homme,
il est pareil a un leader
ensuite l'image se dissipe et ils se sont tous dispersés
la tête remplie des choses qui les font oublier qu'ils ont une chance d'être libre
et ont rejoins leur poste et leurs restrictions
sous l'oeil de verre des robots vérificateurs
de pensées, les gestes viennent après
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