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trois

à lire avec Aurora - Runaway


chapitre trois :

Remplie

Après avoir monté les escaliers et poussé la porte, j'atteris devant le salon que je n'avais pas eu le loisir de bien observer. Il était tout blanc et les meubles, de nouveau en bois marron, ou blancs. C'était chaleureux. Un canapé posé juste devant moi faisait face à un écran plasma accroché au mur. Quand j'entendis un soupir venir de celui-ci, je le contournai et commençai à parler d'une petite voix.

- Jackson, je...

Je m'arrêtai sans finir ma phrase. Une fille des plus jolies, qui ferait sans aucun doute carrière dans le mannequinat était allongée avec nonchalance dans le canapé, son téléphone de dernier cri dans les mains.

Elle dévia son écran de son champ de vision afin de poser ses yeux, verts, sur moi. Je reculai vivement, ne m'attendant pas à voir une fille de mon âge ici.

- Excuse-moi je, je t'ai confondue avec, avec...

- Jackson?

- Oui... je lâchai en hochant la tête.

- Attends, me dévisagea-t-elle. Jackson!

- Ouais?! Entendis-je d'un peu plus loin.

- Viens s'te plaît.

Quelques secondes après, je le vis sortir de la cuisine américaine devant laquelle nous étions passé quelques temps plus tôt.

- Qu'est-ce qu'il y—

- C'est qui, elle? demanda-t-elle en me pointant du doigt, soudainement hautaine, comme si elle réalisait tout juste que je portais les affaires de Jackson.

- Ah, je t'expliquerai après, dit-il en se grattant quelque peu la tête.

- Jack', maintenant.

- Orh, Em', t'abuses. Après je t'ai dis.

Elle le regarda les sourcils haussés.

- Ne t'inquiète pas, il rit en voyant son expression, et finit sa phrase dans un murmure : Je n'aime que toi, mon cœur.

Il se pencha par dessus le canapé pour lui déposer un baiser simpliste sur les lèvres. La future mannequin sourit pendant leur échange. Quel beau couple, pensai-je avec amertume, prenant de nouveau un pas de recul.

- Okay, rit-elle en se détachant de lui, retournant à sa précédente occupation : scroller sur Instagram.

Jackson, lui, sembla de nouveau se rappeler de ma présence. Il me sourit.

- Je te présente Emma.

- Enchantée, lâcha la concernée en levant la main, sans détourner le regard.

Jackson, gêné de son comportement, lui pinça la joue, la faisant grogner.

- Et chérie, elle, c'est Alicia.

- De même... je chuchotai d'une voix faible.

Un bref moment de silence prit place avant qu'Emma ne le rompe.

- Bébé?

- Ouais?

- Pourquoi ça sent le brûlé d'un coup?

- Oh nan... MERDE!

Il disparu à nouveau, me laissant seule avec sa petite-amie, le plateau toujours dans les mains.

Je ne savais pas vraiment quoi faire, tant j'étais intimidée, je me contentai d'avaler ma salive.

- Sinon, pourquoi t'es ici?

- C'est... compliqué.

- Hmm... souffla-t-elle sans lâcher son écran des yeux, elle voulait visiblement avoir des réponses.

Je ne savais pas du tout quel comportement adopter avec elle. Elle avait l'air tellement superficielle. J'avais peur que, comme dans les films du genre, elle m'agresse parce que j'ai touché Jackson. J'étais atrocement clichée, mais je n'avais jamais vraiment pu côtoyer d'autres personnes que moi-même dans une conversation banale et pacifique.

- Vas-y hein, je ne vais pas te manger parce que tu l'as frôlé.

- Je... merci.

Elle haussa les épaules, me laissant m'éloigner.

Je rejoignis alors le concerné dans la cuisine, et en le voyant près des fours, gateau à la main, je m'approchai, en confiance.

- Je le pose où ce plateau, s'il te plaît?

Il sursauta en se retournant.

- Tu m'as fait peur, rit-il tendrement dans un soupir. Viens le poser ici, il me montra l'évier, et si tu ne finis pas, jette.

Je me sentis vraiment mal de gacher sa nourriture comme ça. Surtout que j'avais déjà eu plusieurs aperçus de ce à quoi ressemblait la famine, je voulus tout mettre au frigo, mais évitai, ne voulant pas me couvrir de honte plus encore.

- Excuse-moi... je n'ai juste, vraiment pas d'appétit.

- Je comprends, ne t'en fais pas, répondit-il en posant le gateau sur le comptoir.

- Merci, je lui souris.

Il me fit un sourire en retour avant de laisser le calme revenir.

Il coupait les parts du gateau symétriquement, sans ne vraiment se préoccuper de moi.

Alors tout doucement, sans faire de bruit, je redescendis les escaliers menant à sa chambre et m'assis sur son lit.

Je m'enroulai dans ses couvertures en pensant à tout ce qui s'était passé il y avait de cela moins de vingt-quatre heures. Mon regard était fixe, rivé sur la porte, je ne savais vraiment pas quoi faire. Bientôt, des rires joyeux en provenance du salon me parvinrent, alors que je réalisais que cela faisait longtemps qu'un tel son n'était pas sorti de ma bouche.

Je me cachai sous ses couvertures, les resserrant sur moi en commençant à trembler de froid. Quand je pensais qu'il y avait à peine quelques heures, j'étais prête à me jeter du haut d'un toit, non, je m'étais littéralement jetée, du haut d'un toit; j'étais si pitoyable. J'avais supplié quelqu'un de me laisser mourir.

Vu comment ce « quelqu'un » se fichait actuellement de ma présence à cet instant précis, vu comment ce « quelqu'un » l'oubliait, il fallait le dire, il devait regretter, et même amèrement. Se demander pourquoi il ne m'avait pas laissé tomber. J'y réfléchis alors moi-même, durement, arrivant finalement à la conclusion qu'il l'avait fait pour avoir bonne conscience, pour son image.

J'avais mal au cœur rien que d'y penser.

Ce n'est qu'à ce moment que je me rendis compte que mes joues étaient mouillées.

Toujours aussi pitoyable.

J'enfouis ma tête dans mes bras quelques minutes avant de me lever, m'essuyant le visage. Je me rendis dans sa salle de bain, à la recherche d'un quelconque rasoir ou encore de médicaments. Je poussais doucement la porte pour la fermer et allumai la lumière.

J'étais déterminée à au moins décider du jour ou je mourrais.

Et c'était aujourd'hui. Je ne voulais pas laisser qui que cela soit m'enlever ça, le seul réel choix qui ne m'ait jamais vraiment été donné sur terre...

J'ouvrais tous les tiroirs à la volée, sans ne vraiment chercher. Je jetais tout ce qui ne m'était pas utile par terre. Boxers, déodorants, brosse à dent, dentifrice, préservatifs, shorts de bain, papier toilette... Rien. Rien de ce que je voulais.

On avait tous des médoc's et des rasoirs dans sa salle de bain quand même, non? Je ne perdu pas espoir, je venais de me rappeler des jambes dépourvues de poils de Jackson, il avait forcément un rasoir quelque part.

Les larmes coulaient à flot de mes yeux tandis que j'ouvrais, tirais, jetais tout ce qui me faisait face au sol, tout ce qui n'était pas pilules et lames par terre dans des mouvements violents.

- Alicia?

Merde. Je faisais trop de bruits. Je sautai presque sur la porte de la douche pour la fermer à clef aussi silencieusement que possible.

Ce n'est que lorsque que j'entendis ses pas repartir que je repris mes activitées.

- Tu n'as pas vu Alicia, chérie? Entendis-je au loin.

- Elle est dans ta chambre non?

- J'ai vérifié et... attends, je reviens.

Je n'avais plus beaucoup de temps et je n'avais toujours pas trouvé. Alors que je levais mes yeux humides au plafond, priant pour qu'une solution me tombe du ciel, ceux-ci se posèrent sur une petite armoire fixée au dessus du miroir du lavabo. Elle était très haute, mais des pas se rapprochaient à nouveau d'ici, pas le choix.

- Alicia?

Je mis un genou sur le rebord du lavabo, puis un deuxième alors que des coups étaient toqués à la porte. Je remplaçai mon genou droit par mon pied et, en forçant un petit peu sur celui-ci, j'atteingnis finalement mon objectif.

J'ouvris rapidement le meuble et je trouvais enfin le gros lot. Antidépresseurs, somnifères...

Me sentant peu à peu perdre l'équilibre, je renversai le tout et sautai rapidement du lavabo.

Tout se passa ensuite très vite, trop vite.

J'attrapai la lame de rasoir dans une main et la serrai fort, pour ne pas la perdre, me faisant inconsciemment saigner, et avalai tous les médicaments grâce à l'autre. Je les avalai parfois deux par deux alors que Jackson forçait la porte de l'autre côté de la petite pièce.

Je marchais pour que toutes mes forces me lâchent plus rapidement, mais je sursautai brusquement, lâchant les petites plaquettes de médicaments que je tenais dans mes mains lorsqu'un ton de voix que je n'avais jamais entendu tonna dérrière la porte. C'était Jackson qui m'hurlait d'ouvrir. Il avait dû avoir confirmation à propos de ses doutes, et comprendre ce qu'il se passait lorsqu'il avait entendu le bruit qu'avait provoqué la chute des médicaments.

- ALICIA, OUVRE TOUT DE SUITE CETTE PORTE!

- Chéri? Il se passe quoi en bas? sursauta visiblement Emma, en même temps que moi.

- Ramène-moi un tournevis, Emma!

- Quoi? Pourq--

- VITE!

- O-- Okay.

Je l'entendis soupirer de l'autre côté de la porte en faisant les cents pas.

L'effet qu'avait les médicaments sur moi n'était pas assez puissant. Il me fallait quelque chose de rapide.

Je ne réfléchis pas longtemps avant de remplir la baignoire d'eau froide, d'une eau glacée. Je me rongeai les ongles pendant que cette dernière montait.

- Tiens.

C'était la voix d'Emma. Plus le temps. Je plongeai dans l'eau à mi-hauteur de la baignoire tout en retenant ma respiration.

J'entendais les essais desespérés de Jackson qui tentait tout ce qui était en son possible pour parvenir à ouvrir la porte qui le séparait de moi, et de ma mort.

Je commençai à avoir mal aux poumons, ça me brûlait, mon cœur cognait fort dans ma poitrine, si fort que j'avais l'impression que ses coups faisaient remuer l'eau qui m'enveloppait. C'était bien plus douloureux que tout ce que j'avais pu expérimenter jusque là. Il fallait que je respire, que je fasse entrer de l'air dans mon corps, de l'air pur dans mes poumons, mais au lieu de sortir la tête de l'eau, une détermination que je ne me connaissais pas, sans failles, me poussa à tourner et diriger la petite lame de rasoir que je tenais toujours aussi fort dans ma main, et ce depuis le début vers mon autre bras. Aidée par les dernières forces que j'avais, j'appuyai fort dessus avec. Je la fis alors glisser, je la fis tendrement caresser ma peau, comme ses semblables avaient si bien l'habitude de le faire. Je répétai plusieurs fois l'opération alors que ma vue se floutait de plus en plus. Des traits toujours plus grands et toujours plus violents assaillaient, ouvraient et coupaient ma peau en deux, et, de ce que je parvenais encore à percevoir, alors que l'air me manquait, l'eau claire dans laquelle je m'étais plongée était trouble, de plus en plus rouge.

J'entendais des cris, assourdis par l'eau qui faisait pression sur mes oreilles, venir de l'autre côté de cette étroite pièce.

Et au moment ou la porte s'ouvrit dans un fracas et que Jackson et sa petite amie entrèrent dedans, je fermai les yeux et inspirai d'un coup.

Je voulais sortir, tousser, mais une mort à la Whitney Houston restait plus stylée. Je préférai une mort à la Hannah Baker.

Mes pensées s'embrouillaient, mon sang pulsait violemment dans mes tempes alors que je sentais l'eau envelopper mon corps pour la deuxième fois, mais cette fois, avec son fin linceul.

Je perdais connaissance, je le sentais... enfin.

Mon cœur me faisait mal, il tapait si fort dans ma cage thoracique, qu'à tout moment il pouvait en sortir et briser le os qui le protégeait, je le savais.

Un liquide me sortit presque aussitôt par les narines, alors que je me sentais soulevée de la baignoire.

Je perdais tout. Sensations, sentiments, vue, ouïe, tout.

Je savais que c'était la fin, et malgré mon inconscience presque totale, je laissais un imperceptible et doux sourire sentant la mort à pleins feux se dessiner sur mon visage. Je mourrais. Enfin. Le repos éternel, je l'avais attendu toute ma misérable vie, mais j'y étais finalement parvenue. Cette joie que je ressentais, d'où venait-elle?

Je partais, et c'était tout ce qui m'importait, je m'en allais vers un inconnu que j'aimais déjà plus que ce que tout ce que j'avais toujours connu.

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