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Chapitre 4



Résumé du chapitre 2 : Naël est hospitalisé dans un établissement psychiatrique et s'apprête à en sortir, sous la directive de Monsieur Exire. C'est un passionné de botanique, et il s'est lié d'amitié avec Méline une infirmière. Alors que ses effets personnels trouvés sur lui lorsqu'il a été trouvé par Méline lui sont enfin remis, c'est le noir complet.



Mon père était un Elfe tout ce qu'il y a de plus normal. Il était pâtissier dans le village de Kalos-Dendron, à quelques kilomètres de la capitale. Ma mère enseignait l'art du tir à l'arc aux jeunes qui se destinaient à devenir Chevaucheurs. Ordre important dans la vie des Elfes sylvains, les Chevaucheurs avaient pour mission de surveiller les limites de la Forêt, afin que nul Sombre ne puisse y pénétrer. Ils étaient respectés, quoique moins que les Enchanteurs et Enchanteresses, disséminés dans toute la Forêt.

        Mes parents, donc, sans être spécialement exceptionnels, avaient leur importance. Piètres voyageurs, ils n'étaient jamais allés dans la Grande Ville, aussi appelée Njëlet'tharan ; ce qui signifie, en Elfique ancien : la cité du Grand Njël. Ma naissance bouleversa cette habitude. Comme vous le savez, le Grand-Njël est désigné dès qu'il sort du ventre de sa mère par un signe : deux arabesques brisées entrecroisées, gravées dans le front d'un bébé chaque millénaire. Or, la fin de ce millénaire approchait. Et ce bébé... c'était moi. Hébétés, mes parents quittèrent leur village afin d'entreprendre le long voyage qui les conduirait à Njëlet'tharan. 

Creusées dans les arbres par la magie, sur plusieurs hauteurs, des mètres et des mètres de passerelles suspendues dans les airs, et toute cette activité menant au plus bel arbre de la Forêt, un Tilleul-Chêne aux larges branches épanouies entremêlées avec toutes celles qui se trouvaient à deux kilomètres à la ronde; la ramée toute recouverte de feuilles et de fleurs odorantes, l'écorce luisante et toutes les ouvertures creusées en son tronc laissant entrevoir des pièces étincelantes emplies de matériaux précieux : c'est ainsi que se présenta à eux la capitale, organisée autour de l'Arbre au Grand Njël. Impressionnés par tant de richesses, mes deux géniteurs me serrant contre eux s'apprêtaient à emprunter l'escalier creusé dans le tronc. Quand un Elfe vêtu d'une robe d'un bleu puissant, longue et ample, brodée d'or et d'argent ; avec des cheveux gris encadrant une figure ridée leur fit face. Il empoignait d'une main encore ferme un grand bâton torsadé, incrusté de pierres semi-précieuses et de quartz. Sur son front, les deux arabesques. Il sourit, puis, me regardant :

" Je le sentais. Suivez-moi, je vous prie."

Le dédale tortueux des couloirs, que j'allais plus tard connaître par coeur, nous mena dans une immense salle aux murs naturellement ornés de lierres et de sculptures faites par les insectes xylophages.  Au centre de la pièce, éclairée par l'immense fenêtre de magie creusée dans le tronc de l'arbre, des fauteuils de cuir et d'argent. Le vieillard invita mes parents  à s'asseoir et leur expliqua :

" Votre fils devra être élevé dans le Tilleul-Chêne. Il recevra la formation de Chevaucheur, de Magicien ainsi que d'érudit. Vous ne pourrez pas, malheureusement, le voir souvent. Si vous le souhaitez, des appartements vous attendent dans cet arbre. Mais vous pouvez tout aussi bien repartir d'où vous venez."

Afin de ne pas être séparés de moi, mes parents dirent adieu pour toujours à Kalos-Dendron et s'installèrent dans la belle cité de Njëlet'tharan. C'est donc ainsi que je grandis, étudiant, apprenant tout du Grand Njël et de mes professeurs, et passant le peu de temps libre que j'avais avec mes parents. Ceux-ci avaient repris leurs activités, et j'avais la joie de prendre mes cours de tir à l'arc, du moins pour les premières années, avec ma mère. 

Le Tilleul-Chêne  était un végétal pour le moins étrange, et important, très important. De l'intérieur, on pouvait entendre tous les bruits de la ville, ne laissant pas de place au silence. Mais de l'extérieur, aucun son ne filtrait du tronc. De plus l'Arbre ne pouvait pas vivre sans Grand Njël, tout comme le Grand Njël ne pouvait pas vivre sans Arbre. Il était si ancien que certaines de ses innombrables salles, qui à présent étaient sous terre, se délabraient et reprenaient leur forme naturelle, occasionnant parfois quelques effondrements.

 Celle qui servait d'étude et dans laquelle le Grand Njël m'apprenait l'Histoire, la littérature, la géographie et autres sciences elfiques était l'une de mes préférées. Elle se situait tout en haut de l'Arbre, et le plafond était en fait la naissance des branches. Nul besoin de lumière artificielle, un trou, comblé la nuit par un gigantesque télescope, illuminait la pièce en son milieu. Elle était la seule salle à faire la circonférence du tronc, aussi celui-ci avait été creusé au profit d'une unique fenêtre qui en faisait le tour, laissant voir les épaisses branches qui masquaient le soleil. Au centre de cette salle trônait le télescope, orné d'or et de cuivre. Il était l'un des rares objets à être entièrement constitué de métal. A son pied et dans toute la pièce s'entassaient ça et là des piles de livres, impressionnants volumes presque aussi lourds que mon poids d'enfant, attendant d'être rangés dans les multiples étagères ou tout du moins d'être dépoussiérés. Ces étagères, je les considérais comme étant les plus belles du monde, avec leur bois vernis qui avait au moins mille ans. A tout cela s'ajoutait un tableau sur lequel on pouvait suspendre de grandes cartes jaunies ; quelques chaises et une table à écrire que je me plaisais à appeler "table travailleuse", et que le Grand Njël nommait "bonheur du jour". Mais elle ne nous servait que rarement. Nous préférions nous asseoir à même le sol, une carte ou un livre étalé devant nous, un écritoire sur les genoux. Ces cours particuliers m'étaient promulgués en plus de ceux que je suivais avec les autres enfants de mon âge. Je les attendais avec impatience, vénérant mon mentor qui était bien plus drôle que mes instituteurs et institutrices. Durant les leçons d'Histoire, nous incarnions tous deux les grands personnages en des jeux de rôles exubérants, imitant batailles et grands discours. La nuit, lorsque le ciel était découvert et que les étoiles scintillaient sans retenue, le Grand Njël soulevait la toile qui protégeait le télescope, dévoilant l'objet qui rutilait dans la lueur blanche des astres. Alors, le mécanisme se mettait en place et le tube métallique se déployait vers la voûte céleste. Nous pouvions passer des heures à reconstituer les constellations, établir des cartes, ou simplement rêver face à l'immensité de l'espace. Tous deux avions le même comportement face aux fleurs ou autres plantes, et souvent les jours de printemps nous voyaient tous deux accroupis dans l'herbe, occupés à croquer lys, tilaïrisha ou ophtalornis dans nos cahiers. Rien ne me faisait plus plaisir que ceci. Ces carnets remplis de dessins et d'esquisses annotés de toutes mes observations botaniques s'empilaient dans ma chambre. Chambre qui jouxtait celle du Grand Njël. Nous étions les deux seuls habitants permanents de l'Arbre.

Puis, grandissant, s'ajoutèrent à la botanique et à l'astrologie les cours de magie et enfin la formation de Chevaucheur. Afin d'entrer dans cette prestigieuse compagnie, tous les candidats devaient se présenter à un concours qui définissait leur agileté, ruse et courage. Bien entendu, seuls les meilleurs d'entre eux étaient sélectionnés, et le futur Grand Njël n'échapperait pas à la règle.

Mon mentor, au moment venu, me fit inscrire au concours sous mon nom et titre. Les examinateurs n'en seraient que plus durs.

La vague de candidats de la journée était composée de cinq Elfes. Nous avions tous à peu de choses près le même âge.

Le Grand Njël, qui présidait le concours, nous donna les instructions ; puis nous commençâmes l'épreuve.

Il fallait suivre le sentier tracé entre les arbres de la Grande Forêt jusqu'à revenir à la clairière de départ. D'instinct nous nous étions placés dans un ordre précis de manière à ne pas se laisser surprendre par un éventuel danger. L'un d'entre nous nous fit soudain signe de s'arrêter.

"Je pressens quelque chose...dit-il"

Aussitôt, nous nous fîmes plus attentifs encore, tous sens en éveil. L'une des trois filles de notre groupe, couverte de bijoux, nous intima à tous de nous baisser. Elle avait entendu le furieux essaim d'abeilles qui volait droit sur nous. Dans un mouvement de panique, la deuxième Elfe, qui avait des yeux dorés, lança sa main en avant, d'où jaillit une onde verte. L'onde se propagea autour de nous, formant ainsi un bouclier. Avant qu'il ne s'efface, nous nous relevâmes et prîmes au pas de course le virage qui s'offrait à nous.

Quelques minutes plus tard, après d'autres incidents de ce genre, nous étions face au plus bel oiseau que je n'aie jamais vu. Ses plumes étaient pourpres, son bec doré, des yeux de flammes, et des antennes en spirale autour de la tête. Il trônait pompeusement sur un nid de cendres, perché en haut d'un rocher. Le phénix nous toisa quelques instants, puis se détourna. La dernière Elfe, dont les cheveux étaient attachés par une pince métallique, tenta de s'approcher de quelques pas. Le phénix ne tourna pas la tête. Notre comparse se retourna alors vers nous pour nous faire signe d'avancer. En un éclair l'oiseau s'était projeté vers elle, serres tendues vers la pince de métal. Mais celui dont l'intuition semblait être fortement développée avait été plus rapide encore. Il prit sa camarade par les épaules et la poussa hors de portée du phénix. Les yeux de l'oiseau étincelèrent. Je l'avais lu dans un livre : ce n'était pas bon signe.

Phénix qui gromelle, prend garde aux étincelles !

Je le hurlai à toute la troupe. Ainsi commença la danse : l'oiseau nous lançait des flammes, nous les évitions en cabriolant, virevoltant, prenant appuis les uns sur les autres. Ce fut l'une des plus belles leçons d'anticipation auxquelles j'eus droit. Nous étions en symbiose parfaite lorsque l'autre garçon du groupe nous désigna, en dessous du nid du phénix, une pierre plate recouverte de runes d'où s'échappait une fumerole bleutée... l'objet semblait l'intriguer. Mais l'Elfe aux yeux dorés savait ce que c'était. Elle cria pour attirer notre attention, puis nous expliqua son plan par gestes. Nous nous regroupâmes tous autour du garçon, et lorsque le phénix attaqua d'une énorme flamme en direction du groupe, nous nous disloquâmes, attirant la bête à l'opposé de la pierre, laissant le temps à notre comparse de se ruer dessus et d'anihiler son pouvoir. Aussitôt que la fumée eut disparue, le phénix fit de même. Exténués, nous rejoignîmes notre Elfe. La rune d'illusion avait disparu de la pierre.

Nous reprîmes notre route à travers les arbres.

Bientôt, la Grande Forêt s'assombrit, les arbres se firent plus denses et tordus, des rochers apparurent ça et là. L'air avait changé de composition, d'une manière à peine perceptible.

La faim commençait à tarauder notre groupe. Dix minutes plus tard, nous n'étions toujours pas sortis des ombres, et nos estomacs protestaient de plus en plus violemment. L'Elfe aux bijoux  nous arrêta. Elle passa sa main dans l'air et se mit à rire.

"Mettons-nous en cercle, dit-elle."

Puis elle tendit les mains vers ses deux voisines, et nous fîmes de même. Elle généra un lien télépathique durant lequel elle nous envoya les pensées de ce que nous devions faire.

Ainsi fonctionne le lien télépathique entre Elfes : nous ne communiquons plus par mots mais par pensées. Ce qui est beaucoup plus précis.

Pour en revenir à notre histoire, chacun d'entre nous allait concentrer son flux magique vers notre camarade afin qu'elle rompe le sortilège qui nous donnait tant faim, lorsqu'un craquement, suivit d'un autre, nous interrompit. En un éclair nous étions embusqués, qui dans les arbres, qui dans les fourrés. Des bruits de pas furtifs, puis une forme indistincte. Nous ne bougions pas ne respirions pas. La forme s'éclaira d'une flamèche bleue jaillie de sa paume bleue nuit. Arnaché de cuir, il se fondait dans les ombres environnantes. La panique telle une plante grimpante m'envahit jusqu'au cerveau. L' être qui se trouvait devant nous n'était autre qu'un Sombre, un Elfe Noir. J'étais pétrifié. Puis quelque chose de flagrant m'apparut : nous étions en train de concourir, à l'évidence ce n'était qu'un déguisement, une supercherie du jury, quelque Elfe sylvain qu'il nous fallait maîtriser, ce n'était qu'un déguisement. Je réfléchi à un moyen de le neutraliser. J'avisai alors, à quelques pas de moi, une délicate fleur aux pétales ourlés rassemblés en trompette. Cette fleur était d'un bleu laiteux, et aucune feuille ne poussait sur la tige. C'était une Upnodotes dont le parfum une fois dégagé, agissait tel un somniphère. Je m'approchai d'elle le plus silencieusement possible, et au moment où j'allais incanter...  mon ventre émit un gargouillement sonore. Le faux Elfe noir tourna la tête vers moi d'une lenteur insupportable, un sourire carnassier aux lèvres. Mes quatre camarades jaillirent de leur cachette, fumeroles magiques au bout des doigts. Leur diversion aurait marché, si six Chevaucheurs n'avaient pas surgit des arbres, arcs bandés, flèches encochées.

Des Chevaucheurs ? Ce n'était pas bon signe. L'Elfe Noir (car il nous apparut à présent que c'en était un vrai) brisa tous les projectiles d'un geste de la main. Mais ses adversaires étaient rapides : à peine avaient-ils décoché qu'ils lançaient des jets de magie, encore et encore, dans une frénésie incroyable par rapport au calme du Sombre, qui ne se laissait pas atteindre. Estimant qu'un peu d'aide ne serait pas à négliger, pendant que mes compagnons anihilaient le sortilège ambiant, j'incantai cette fois-ci au-dessus de la fleur, extrayant son parfum sous forme de fumée. Puis je m'approchai de l'Elfe noir, esquivant flèches et traits de magie, et une fois que je fus assez près lui jetai le parfum à la figure. Un rictus moqueur lui traversa le visage, qui se changea en étonnement. Le sommeil l'attrapa, et il tomba à terre, endormi. Les Chevaucheurs le ligotèrent et l'enrobèrent d'un bouclier magique. Puis ils se tournèrent vers nos cinq petites silhouettes apeurées, et, il faut le dire, mortes de fatigue. En s'inclinant, cinq d'entre eux nous prirent sur leur dos et coururent aussi vite qu'ils le pouvaient vers la ville où nous attendaient le Grand Njël et les parents des candidats. Le trajet que nous avions mit la journée à parcourir fut rebroussé en un quart d'heure, et nous nous retrouvâmes face à mon mentor. Lequel devina tout de suite à nos têtes que quelque chose d'imprévu était arrivé.  Il en eut la confirmation lorsque le sixième Chevaucheur arriva, traînant derrière lui le Sombre toujours inconscient. Les adultes se rassemblèrent autour de lui, tandis que mes camarades rejoignaient leurs parents. Je restai un peu à l'écart de tout ce petit monde et concentrai mon attention vers le groupe du gourou. Au contraire de la longue tunique du Grand Njël qui le recouvrait entièrement, les habits verts des Chevaucheurs laissaient deviner les corps de leurs porteurs, incroyablement sveltes et musclés finement. Les six s'agitaient, expliquant au gourou ce qu'il s'était passé.

Après quelques minutes de discussion, les Chevaucheurs partirent vers leur quartier général avec le Sombre, et le Grand Njël nous appela.

"Les membres du jury ont affirmé que, au vu de vos capacités intellectuelles et de votre courage, vous méritez tous les cinq votre entrée chez les Chevaucheurs. Cependant, avant que vous ne repartiez, je vous demanderais de me décrire toute la scène, de l'apparition de l'Elfe Noir à sa capture."

Ainsi nous fîmes, et le lendemain, nous nous retrouvions face à nos nouveaux maîtres.

En une année, j'appris beaucoup grâce aux différents enseignements que je reçus. A l'école de magie, avec le Grand Njël mais plus encore chez les Chevaucheurs. Contrairement aux autres apprentis qui n'avaient qu'une seule spécialité, bien que l'art de se défendre par les armes, le corps ou la magie se retrouva aussi bien chez les Chevaucheurs que les mages, mon triple cursus m'apportait des connaissances que je pouvais appliquer de partout... pourtant suivre tous ces cours était éreintant, d'autant plus que je me devais d'exceller en tout. Je passais la majorité de mon temps chez les Chevaucheurs, où je m'étais trouvé un ami qui s'intéressait à tout et qui était bien meilleur que moi dans sa discipline. Aussi nous nous apprenions mutuellement ce que l'autre ne savait pas. Cet ami aux cheveux presque blancs l'avait été dès le concours : c'était Emerhyion. Toujours à étudier, s'entraîner, m'aider, ou rester assis dans la forêt à écouter mes explications à propos de telle ou telle plante. Passer du temps tous les deux faisait partie de mes activités préférées. L'année suivante, à l'exception des apprentis Chevaucheurs qui avaient un peu plus d'heures d'étude de la magie, mon emploi du temps resta le même.

Un jour, sortant d'une leçon de tir à l'arc, nous avions décidé, mon ami et moi, d'aller dans notre clairière pour nous entraîner, quand une flèche faillit clouer Emerhyion à un arbre. Nous entendîmes alors un froissement de feuilles, et un jeune Elfe sauta d'un arbre.

"Excusez-moi, je suis vraiment désolé, je ne vous visais pas, j'essayais jute de m'améliorer".

Après l'avoir assuré qu'il n'y avait aucun mal (ce qui prit un temps assez long), nous nous présentâmes. Il faisait partie d'une autre division que la nôtre. Je l'avais déjà croisé dans les couloirs du quartier général, il s'appelait Anher.

Anher était... comment dire... moins avide de connaissances que nous, plus intéressé par une
 course dans les arbres qu'à autre chose... et il détestait particulièrement lire. En un mot, son seul véritable atout était sa rapidité en toutes choses. Ainsi, la littérature concernant les Elfes Sombres que nous devions étudier et retenir (j'appris d'ailleurs avec étonnement que les Sombres étaient nés du souffre, et que leur véritable peau, à l'instar de leurs cheveux, était blafarde. Leur couleur bleue presque noire était dûe à une sorte de peinture de leur composition qu'ils pouvaient enlever à leur guise) ne lui passait en aucune façon sous les yeux, et il devait ses connaissances aux résumés que nous lui fournissions. Emerhyion et moi avions également accepté de l'aider à s'entraîner, en échange de quoi il nous aidait à son tour à trouver certains matériaux dont nous avions besoin. Ces matériaux étaient essentiellement constitués de cristaux rocheux issus des souterrains de Njëlet'tharan. Le reste, nous nous le procurions seuls.

C'est ainsi qu'au bout de quelques mois, nos expériences aboutirent à deux objets : deux pendantifs de cristal dont la lumière s'éteindrait lorsque l'un de nous deux mourrait. Nous avions bien proposé à Anher, qui était devenu notre ami entre temps, s'il souhaitait en avoir un aussi ; mais l'idée d'user de magie afin de faire fonctionner l'artefact ne l'enchanta guère. Nous pourrions même dire pas du tout. Certes, il voulait bien mourir au combat. Mais pas pour une expérience futile. Nous nous retrouvâmes donc, Emerhyion et moi, un soir dans notre clairière. Nous enroulâmes les pendantifs autour de nos poignets. Puis, chacun entailla la paume de l'autre avec un poignard préalablement gravé de runes spécifiques. Alors, dans un ensemble parfait, nous chantâmes l'incantation. De la vapeur rouge s'échappa de nos blessures, pour plonger après s'être entremêlée dans les bouts de cristaux. Les pendantifs s'illuminèrent d'un faible éclat blanc, tandis que la conscience l'un de l'autre nous envahissait tous les deux. Le lendemain Anher fut ravi de nous revoir vivants.


La vie était comme à l'ordinaire, il n'y avait aucun remous, aucun évenement particulier. Le soleil était parfois coupé de pluie comme à l'accoutumée.

Un matin comme un autre nous voulions chasser, histoire de ramener un peu de viande au quartier général. Une fois suffisemment loin des habitations, nous avisâmes une proie de belle taille. Nous nous mîmes en chasse. L'un faisait rabatteur, l'autre abattrait l'oiseau. Emerhyion se rua sur la bête qui, effrayée, s'envola dans ma direction. Je bondis, tirai ma meilleure flèche. L'oiseau fit un brusque mouvement d'aile. Je manquai ma cible. Emerhyion, en digne ami, se moqua de moi, bien évidemment.

"Aide-moi plutôt à retrouver ma flèche, dis-je".

Nous nous enfonçâmes dans les profondeurs de la Grande Forêt. Bientôt le chant des oiseaux résonna d'un autre écho, et l'odeur d'humidité se fit plus forte. Les arbres devinrent tordus, les rochers moussus... Nous échangeâmes un coup d'oeil. Décidément, cet endroit était toujours oppressant. J'eus l'impression qu'il l'était plus encore que lors du concours. Nous avançâmes prudemment. Soudain Emerhyion m'arrêta et me montra d'un signe l'oiseau que nous pourchassions. Il se faufila derrière les buissons dans lesquels l'animal était caché. J'allais me placer à mon tour lorsque quelque chose attira mon attention. Une lumière mouvante émanait de derrière un rocher, alors que les rayons du soleil ne pénétraient pas dans cette partie de la Forêt. Le curieux que j'étais ne résista pas au mystère. Je m'approchai prudemment, dépassai le rocher et écarquillai les yeux. Une grande chose flottait au dessus du sol, constitué d'une multitude de couleurs pâles d'où provenait la lumière. Fasciné, j'en fis le tour. Jamais je n'avais vu de pareille chose. Dans aucun livre, dans aucune parole du Grand Njël elle n'était apparue. Il faudrait que je demande à mon mentor s'il en avait déjà entendu parler. Cette chose avait-elle une consistance ? J'approchai le bout de mes doigts.

Emerhyion m'interpela. Emerhyion et son intuition qui jamais ne lui faisait défaut. J'hésitais à éloigner ma main de cette chose. C'était si étrange ! Emerhyion réitéra son appel. J'allais me retourner vers lui, mais...



Voili voilou chapitre 4 terminé ! N'hésitez pas à commenter, à voter si ça vous à plu, et à me signaler toute faute d'orthographe frauduleuse qui se promènerait sans autorisation dans le texte !

Le dessin est de moi


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