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Chapitre 1

Dans un monde autre que le nôtre, la Grande Forêt des Elfes sylvains qui s'étendait d'un bout à l'autre du pays de l'Est était chatouillée par le soleil timide du début de journée, tandis que s'élevaient petit à petit les bruits habituels de la sylve. Dans la principale cité de la forêt, les passerelles qui joignaient les différents bâtiments-arbres grouillaient déjà de monde. Le quartier général des Chevaucheurs, situé au creux d'un immense chêne voyait ses membres attablés autour d'un rapide petit-déjeûner.

"Enfin, Emerhyion, tu ne peux donc pas te passer d'avoir triste mine ! Détends-toi un peu, et cherche à t'amuser !

- Je ne cherche plus à m'amuser, et tu le sais très bien, Anher.

- Mais enfin c'est notre jour de repos !

- Justement. Je vais en profiter pour aller à la Chose."

Le dénommé Anher soupira et croisa les bras.

"Tu le sais mieux que moi, ces maudits sortilèges nous empêchent d'y accéder. 

 - Qui donc te dit qu'aujourd'hui encore ils me résisteront ? Dois-je te rappeler que, jour après jour, nous gagnons du terrain ? Mais je ne t'oblige pas à venir.

- Penses-tu ? Je ne voudrais tout de même pas qu'il t'arrive malheur. Ce serait idiot, après toutes ces années d'entêtement, lui répondit son ami en riant."

Emerhyion était grand et de forte stature. Sa longue chevelure ramenée sur son crâne par une tresse était presque aussi blanche que sa peau d'ivoire. Son visage, comme celui de la plupart des Elfes sylvains, était fin. Pourtant, il était émacié ; ses joues étaient creusées et ses yeux verts vif semblaient profondément enfoncés dans leurs orbites. 

Il se leva après avoir jeté un regard noir à son voisin qui leva les yeux aux branches. Effectivement, le ciel était caché par un plafond de branches creuses qui s'élevaient haut et dont, invisibles de l'intérieur de l'arbre, les extrémités se ramifiaient en une multitude de de ramilles hérissées de feuilles. Si l'oeil des lecteurs descend de ce "toit", il verra que la magie des Elfes avait creusé maintes salles, chambres, pièces d'entraînement ; au tir à l'arc ou autre... Toutes étaient desservies par un grand escalier en colimaçon et correspondaient les unes avec les autres par des couloirs bordés de balustrades sculptées. Enfin, si l'oeil descend encore jusqu'au rez de chaussé, se découvre le réfectoire des Chevaucheurs. Tous les membres de ce corps, exceptés ceux dont la mission les retenait au loin, se rendaient en ce lieu trois fois par jour. Il n'y avait aucune distinction entre les jeunes recrues et les plus gradés des capitaines, si bien qu'en mangeant ensemble, ceux-ci transmettaient leur savoir et leur expérience à leurs cadets.  Les Elfes - féminins ou masculins - qui voulaient exercer ce métier devaient se présenter dans l'année de leurs 22 ans (nous rappelons à ceux qui l'auraient oublié que la longévité des Elfes est supérieure à la nôtre, 22 ans étant donc très jeune de leur point de vue) . L'enseignement y était ardu ; le but des Chevaucheurs étant d'empêcher à tout prix les Elfes Sombres (communément appelés Elfes noirs en raison de leur peau bleue tirant sur... le noir) d'envahir la Forêt et de semer le désordre. Leurs qualités physiques se devaient d'être exceptionnelles, à la taille de leur adversaire. Dès le plus jeune âge donc, cette élite s'assouplissait, se musclait, se faisait cavaliers, archers et acrobates afin de pouvoir, en temps voulu, défendre son territoire.

Emerhyion sortit du réfectoire, suivit de près par l'ombre d' Anher.  Tout autour d'eux, la Forêt s'éveillait. Les larges chênes dans lesquels vivait leur peuple formaient une étrange cité qui était en fait la capitale du pays. Le plus grand de ces arbres, dont le tronc ne pouvait être entouré par dix Elfes se tenant par la main, se tenait près du quartier général des Chevaucheurs. Il abritait le Grand Njël, synonyme pour nous autres humains de gourou. Mais le Grand Njël n'était pas choisit par ses congénères. Il possédait les grandes qualités de magicien, combattant aguerrit et surtout il devait avoir dès la naissance, sur le front, "le signe". Le signe était composé de deux arabesques brisées qui s'entrecroisaient. Il apparaissait une fois tous les millénaires sur le front d'un seul Elfe sylvain, lui garantissant cette longévité.

Une bourrasque de vent frais fouetta les longues capes des deux Elfes. Ils chevauchaient à vive allure, montés sur deux coursiers blancs aux crinières soyeuses. Les chevaux zigzaguaient entre les arbres, sûrs de leur chemin. Bientôt, le soleil laissa la place à l'ombre et l'humidité et des rochers de plus en plus imposants commencèrent à apparaître. Les chevaux ralentirent et avancèrent à pas prudents. La forêt était à présent sombre, les arbres tordus et plantés sur les pierres moussues. Les chevaux pilèrent alors que les arbres, s'écartant, avaient laissé un large passage.

"Décidément, ces sortilèges leur font toujours aussi peur, soupira Anher tout en se laissant glisser à terre. "

Emerhyion l'imita et tout deux s'avancèrent vers quelque chose qui miroitait. Alors, ne pouvant s'en approcher à moins de dix mètres à cause des sortilèges évoqués plus haut, Emerhyion s'assit en tailleurs et son compagnon s'allongea sur un rocher afin de sculpter un bout de bois, tout en observant son ami. Celui-ci, les yeux fermés, psalmodiant d'incompréhensibles stances, écarta d'une lenteur infinie ses bras devant lui. Puis, lorsqu'ils furent complètement tendus, il tourna les paumes vers le ciel et, toujours aussi lentement, les rassembla en coupe. Une vague lumière dorée s'en échappa. Là, les traits de son visage se crispèrent et ses longs doigts fins se mirent à trembler, tandis que l'air autour de ses mains se mettait à crépiter. Enfin, après un temps qui sembla ne jamais vouloir cesser à Anher, l'air sembla se distendre en face d'Emerhyion et se fissurer. Alors, l'Elfe laissa retomber ses bras et reprit son souffle, éreinté. Puis il se tourna vers Anher et lui dit :

"Je ne peux continuer seul. Il ne reste qu'un sort en place, mais c'est le plus puissant. Je... écoute, je sais que tu n'aimes pas user de la magie, mais je t'en conjure, aide-moi ! A deux nous irions plus vite et..."

Emerhyion égrenait tous les arguments qui lui traversaient l'esprit, tandis qu'Anher se levait et s'asseyait tranquillement à côté de lui, le laissant bouche-bée. Et devant le regard surpris de son ami, il dit, en guise d'explication :

"Tu sais ce que je pense : la magie face aux ennemis, c'est lâche. Mais ce sortilège n'est pas vivant, à ce que je sache ! Et puis, il y a trop longtemps que je ne l'ai pas pratiquée. Ce sera une occasion de me dérouiller ! ajouta-t-il en faisant craquer ses articulations, tout sourire."

Emerhyion lui rendit son sourire et nos deux Elfes se tinrent en position, refaisant les mêmes gestes, les mêmes mots. L'air crépita, se distendit mais ne se fissura pas. Les traits crispés, haletants, Anher et Emerhyion tentaient de repousser le sortilège de toutes leurs forces, quand la pression entre les deux magies se fit trop intense. Il y eut le souffle d'une explosion, et les deux Elfes se retrouvèrent projetés contre des arbres. Un humain aurait probablement succombé, mais la carcasse de ces êtres-là est solide. Ils retombèrent donc sur le sol terreux à présent dénudé de toute feuille ; tout de même un peu étourdis. Soudain, Anher tira le bras d'Emerhyion.

" Regarde ! Autour de la Chose ! "

En effet, dans une circonférence d'environ dix mètres autour du miroitement, tout était resté comme quelques secondes auparavant : le sol était jonché de feuilles mortes et vives. Les deux Elfes se levèrent d'un bond et s'élancèrent contre l'écran invisible qui enveloppait le miroitement. Ils ne purent avancer d'avantage.

"ça n'aura servit à rien, nous ne sommes décidément pas assez versés dans l'art de la magie, soupira Emerhyion en faisant le tour de cette chose ovale et si mystérieuse qui chatoyait des couleurs de l'arc-en-ciel .

- C'est quand même étrange, avança Anher. On dirait que le sortilège garde en état tout ce qu'il englobe.

- Finement observé.

- Et si ces feuilles dataient du jour où Nähil a disparu ?

- Voyons, n'importe quoi ! répondit Emerhyion d'un air énervé."

Anher haussa les épaules et se tut. Emerhyion s'étira en soupirant.

" Je me demande comment il sera possible de défaire ce maléfice.

- J'ai peut-être une idée... il me semble qu'un certaine magicienne que nous connaissons n'hésitera pas à nous aider."

L'autre se retourna, ébahit d'une proposition aussi intelligente de la part d'Anher. Celui-ci, pas peu fier de ses dires, le regarda. Ses cheveux bruns, qui lui arrivaient aux épaules, étaient soulevés par une brise légère. Vêtu pareillement qu'Emerhyion d'un vert sombre, il était cependant plus petit que son ami, et moins réfléchi. Le fourreau à sa ceinture abritait une antique épée qu'il avait reçu de son père, que lui-même avait reçu de son père et ainsi jusqu'à ce nous ne puissions plus compter. Sa garde était enroulée de cuir neuf. Quant à la lame, elle était d'une exceptionnelle blancheur malgré son ancienneté, et gravée de runes Elfiques dont la signification, autrefois connue par son forgeron, avait été oubliée.

Les deux Elfes s'en retournèrent et chevauchèrent non pas en direction de leur quartier général mais  vers une clairière encerclée de huit arbres qui servaient de salles de classe à l'école de magie, dans lesquels seuls les apprentis avaient le droit de pénétrer. La clairière était vaste et tenait lieu  de terrain d'entraînement. La lumière blanche de sortilèges divers et variés jaillissait près d'un grand cerisier, tandis qu'à l'opposé la lumière verte d'enchantements illuminait un groupe d'apprentis occupé à soigner un arbre. Ici et là, jeunes comme moins jeunes s'exerçaient. Anher et Emerhyion, descendus de selle, aperçurent enfin la personne qu'ils cherchaient. Belle, petite, à moitié courbée en deux, sa chevelure autrefois abondante dégoulinait, d'un roux bouclé parsemé d'une multitude de fils blancs, jusque dans le creux du dos. son corps était vêtu d'une longue robe ample et mauve, sur laquelle s'ajustait une cape vert émeraude qui lui descendait aux chevilles. Sur ses avant-bras s'enroulaient de curieux bijoux d'or en forme de liane tressée. La magicienne s'occupait et prodiguait ses conseils à un groupe de jeunes Elfes. Quand un cor sonna, laissant résonner trois notes de cuivre. Après avoir salué leurs maîtres, les étudiants partirent : c'était la fin de la journée. Anher et Emerhyion s'approchèrent de la magicienne, tandis que les autres professeurs s'éloignaient à leur tour.

" Mais qui voilà donc ! Les meilleurs Chevaucheurs que la Forêt ait jamais porté !

- Bonsoir, Leirinè, répondit Anher.

- Alors, chenapans ! Cela faisait bien des jours que nous ne nous étions pas vus ! reprit celle-ci de sa petite voix éraillée et chevrotante.

- A peine deux semaines, n'exagérez rien ! rétorqua Emerhyion en souriant. "

L'Elfe éclata de rire et les prit dans ses bras. Puis elle les regarda avec attention. Son visage était ridé par le poids des siècles, mais empreint d'une vivacité qui la faisait paraître plus jeune qu'elle ne l'était. Une belle intelligence semblait couler dans son regard scrutateur. 

Elle se détourna, obligeant les deux sylvains à suivre sa démarche bancale. Tout en marchant à travers la forêt, la vieille Elfe racontait tout ce qui lui passait par la tête, des différends noms de telle plante aux bêtises de ses élèves. Quiconque l'eut entendue ainsi sans la connaître l'aurait prise pour une folle ou une enfant dans le corps d'un adulte.  "Ouh, il me revient en tête une anecdote, tenez-vous bien." Commençait-elle en ponctuant sa phrase d'un rire incontrôlé à l'idée de ce qui allait suivre. Ou bien :  " Devinez-donc ce que j'ai fait hier !" Ou encore : " Et qui a gagné la course, d'après vous ?" d'un air éloquent en se montrant discrètement du doigt, sourcils levés et sourire en coin. De nature très impulsive, Leirinè n'avait jamais aimé les lois quand elles ne lui permettaient pas de faire ce qu'elle avait en tête, et n'avait jamais reculé devant rien pour les contourner. Même à l'âge avancé où elle était rendue. Cependant, la magie l'avait toujours fasciné au point qu'elle avait accepté certaines règles pour pouvoir l'enseigner. Ne vous méprenez pas, j'ai bien dit "certaines". Elle était donc l'une des maîtres les plus réputés et des plus appréciés de l'école de magie de la capitale, malgré sont côté excentrique. 

 Après avoir marché quelque temps, les trois personnages que nous connaissons bien arrivèrent en face d'une gigantesque cascade. A son pied était une mare profonde qui s'écoulait en un cours d'eau cristallin. Les roches qui se trouvaient là prenaient des formes étranges et les arbres parés de rouge et de jaune penchaient leurs branches en une révérence jusqu'au sol. Le soleil de la fin de journée illuminait de sa lueur orangée les lieux, et transformait en fées minuscules les scintillements de l'eau. Leirinè s'assit près d'un rocher et invita ses partenaires à l'imiter.

"Bien. Maintenant que nous sommes seuls, dites-moi donc en quoi je pourrais vous être utile.

- Vous vous souvenez de cette chose dont nous vous avons parlé. Entourée de sortilèges. Je les ai tous supprimés. Sauf un. Le dernier. Nous avons essayé de le détruire en unissant nos forces avec Anher, mais sans résultats, répondit Emerhyion.

- Vous venez donc me demander de l'aide, je suppose, dit la magicienne. Avez vous constaté quelque chose d'anormal ?"

Les deux amis racontèrent alors à la vieille Elfe ce qu'ils avaient fait, ce qu'ils avaient découvert. A la mention des feuilles qui n'avaient pas été balayées par le souffle de l'explosion, les sourcils de Leirinè se froncèrent et, elle d'ordinaire si gaie ordonna d'un ton grave :

"Emmenez moi sur les lieux immédiatement."

Interloqués, Anher et Emerhyion obéirent. Ils grimpèrent sur leurs montures, et refirent en sens inverse le chemin qu'ils avaient déjà parcourus. 


Bonjour bonjour ! Petite revendication : pourriez-vous me dire si ce chapitre vous donne envie de lire la suite, et si vous avez pris du plaisir à le lire ? Bien évidemment, si vous répondez NON ! à ces questions, vos commentaires seront les bienvenus aussi !

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