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Chapitre 26


2 octobre 2015

Alors que je gis sur le sol, culpabilisant intérieurement de la situation que j’ai créée, il ordonne à Joan de me relever. Charles, quant à lui, pose l’assise en face de moi. Les mains de l’homme que j’aime se posent sur moi et il m’aide à me remettre droit. J’essaie de ne pas croiser son regard, car je ne veux pas l’inquiéter. Mais je vois bien que lui aussi est dans un sale état. Et malheureusement, bien qu’il finit juste de m’aider, Charles lui offre un crochet en pleine mâchoire. Il s’écroule sur les lames du plancher. J’essaie de ne pas craquer, mais je connais le corps de Joan, je sais qu’il ne tiendra pas longtemps.
— Charles, s’il te plaît, prends-moi à sa place…
Sans me regarder, il l’aide à se relever et l’installe sur la chaise. Il le ligote avec des cordes identiques aux miennes. Mon brun à dû mal à se tenir droit, quant à moi, je fais peine à voir avec mes cheveux en bataille, ma robe miteuse et ma lèvre entaillée. Il me contourne et se poste derrière moi. Il commence à effleurer mes épaules dénudées et petit à petit, il se dirige vers mon cou.
— Ta peau est si douce, me susurre-t-il.
Les yeux de Joan se braquent sur moi. J’essaie de garder mon calme, je ne veux pas l’alarmer avec mon angoisse. Charles fait descendre mes bretelles une à une, ma robe puis mon soutien-gorge.
— J’ai hâte de te goûter, ajoute-t-il en approchant sa bouche de mon oreille.
Je serre les dents, cet homme me dégoûte. Il continue son petit jeu et fait désormais remonter ma robe le long de mes cuisses. Il ne faut pas que je craque. Je ne peux pas, je n’ai pas le droit. Je dois tenir, si ce n’est pour moi au moins pour lui. Je ferme les yeux et essaie de m’évader d’ici, mais c’est quasi impossible. Son souffle sur moi m’empêche de pouvoir envisager autre chose. La respiration saccadée de Joan me sort de mes pensées. Ses traits sont tirés par la colère. Il va finir par exploser. Charles me contourne et se poste face à moi. Il se penche et tente de m’embrasser. J’ai à peine le temps de tourner la tête que j’entends Joan hurler.
— Lâche-la ! Dégage de là ! Je vais te tuer ! Je te promets que je vais te buter de mes propres mains !
Notre bourreau se redresse et applaudit. Il exulte. Il lui offre un sourire gigantesque et je crains que ça n’agace encore plus l’homme que j’aime. J’ai peur de la tournure des événements. Je ne sais pas jusqu’où il peut aller, mais je crains le pire. On l’entend rire durant une minute puis il se calme et s’arrête soudainement. Ce type est un vrai psychopathe. D’un coup, il finit par se détourner et sortir de la pièce. Je suis surprise par ce changement de posture, mais savoure ce répit.
Je tourne le visage et croise le regard de Joan. Il semble anéanti.
— Pardonne-moi Joan, c’est de ma faute tout ça. J’aurais du anticiper plus, j’aurais —.
— Non, on a tenté, il fallait le faire. Par contre, je ne me le pardonnerais jamais s’il t’arrivait quelque chose…
Je vois bien qu’il culpabilise pourtant il n’a pas à le faire. Ce n’est pas lui le responsable de tout ça, c’est cette espèce de malade.
Je me focalise sur ses yeux bleus et essaie d’y trouver refuge. Je ne sais pas ce qui nous attend, mais j’ai besoin de m’évader.
Je n’arrive pas à savoir combien de temps s’est écoulé, mais lorsque la porte s’ouvre j’en viens à regretter ce calme.
J’observe celui qui vient de faire irruption et je comprends qu’il s’agit là d’une nouvelle personnalité. Pantalon en tweed, chemise usée, c’est Jean. Il a changé son pansement, mais cela semble lui faire mal.
Il ne dit rien et tourne autour de nous. Sa posture est très différente. Il est voûté, plus lent, plus fermé. Il semble être l’archétype même du vieux père de famille des années cinquante soixante.
Il enlève sa ceinture et assène une première claque sur les cuisses de Joan. Sans me maîtriser, je me mets à crier.
— Ferme-la, merdeuse !
Il est furieux et me lance un regard noir. Il se retourne de nouveau vers l’homme que j’aime et les coups pleuvent. Il lui fouette les jambes et envoie plusieurs coups de poing en plein ventre. Je le vois se tordre de douleur. C’est insoutenable. Je continue de hurler, inlassablement, dans l’espoir qu’il s’arrête. Mais au lieu de ça, il m’offre une gifle monumentale et je tombe une nouvelle fois au sol, perdant connaissance dans la foulée.

Une vive souffrance me réveille. Une larme coule sur ma joue. J’ai mal. Je n’arrive pas à me redresser et je ne suis pas seule dans cette pièce que je ne connais pas.
— Ne pleure pas Constance, je vais te soigner. Mais s’il te plaît, rendors-toi. Tu ne dois pas me voir…
C’est Charles, enfin c’est lui sans être lui. Je crois que c’est une autre facette. Il n’a pas du tout la même tenue, la même coiffure, ni la même posture. C’est encore une personnalité inédite. Je veux savoir, j’ai besoin de réponses. Pourquoi il ne vient jamais nous voir ? Pourquoi il ne nous sauve pas ?
— Je t’en supplie, ne parle pas de moi et oublie moi, sinon on risque d’avoir tous les deux des problèmes.
Il semble vraiment sincère. Je suis presque touchée par sa douceur. J’essaie de lutter, de rester éveillée, mais c’est peine perdue.
Je finis par céder à contrecœur, je ferme les yeux et me rendors sans attendre.
La lumière m’éblouit et j’ouvre les paupières avec beaucoup de difficultés. J’ai l’impression d’avoir la tête prise dans un étau. J’ai horriblement mal.
Joan.
Je tente de me retourner pour le voir, mais je réalise très vite que la place à côté de moi est vide. J’essaie d’assembler le puzzle. Mais la seule chose dont je me souviens c’est de cet autre Charles qui me frappait sans s’arrêter.
Pourquoi n’est-il pas là ? Où est-il ? Que s’est-il passé ? Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Et s’il ne revenait pas ?
Non, c’est impossible, il ne peut pas. Il est forcément ailleurs, en vie. Il ne peut pas avoir abandonné, c’est sûr. Il est là, quelque part dans cette maison. Je me mets de nouveau à compter, comme un vieux tic. Je ne sais pas s’il me rassure ou si au contraire il augmente mon angoisse.
Je reste des heures à enchaîner les nombres. Passé les dix milles, j’ai arrêté et ai fini par sombrer sous le coup de la fatigue.
Un bruit violent retentit et me tire de mon sommeil. J’ai la tête dans un étau et mon corps est complètement ankylosé. Je suis épuisée par tout ce que nous avons vécu. Joan ?
Je tourne le visage et réalise que je suis une nouvelle fois seule. Je me relève délicatement sur le matelas et fais le même constat. Il n’est pas là. Il n’est toujours pas revenu. Ce n’est pas possible, il ne peut pas avoir disparu. S’il m’abandonne, je ne tiendrais jamais. J’ai besoin de lui. Je puise dans mes dernières forces et tente de me mettre debout. Le premier essai est un échec et mes genoux en font les frais. Je teste une seconde fois et finis par réussir. Doucement, je me dirige vers la porte.
— Charles ! Mathis ! S’il te plaît ! Viens m’aider !
Je crie plusieurs fois, mais rien. Il n’y a que le silence comme réponse. Mes mains commencent à tambouriner sur le bois. Je donne tout, il faut qu’il m’entende.
— Joan ! Je t’en supplie ! Ne m’abandonne pas, murmuré-je, désespérée de ne pas le voir.
Je m’écroule le long du battant. À genoux, je laisse les larmes couler. Il ne reviendra pas. Je vais mourir ici. Perdue dans toutes ces émotions, je me mets à fredonner :
— She calls out to the man on the street
“Sir, can you help me?
It’s cold and I’ve nowhere to sleep
Is there somewhere you can tell me?
He walks on, doesn’t look back
He pretends he can’t hear her
Starts to whistle as he crosses the street
Seems embarrassed to be there”
Au bout de quelques minutes, un petit bout de papier vient d’être glissé sous la porte. Je mets du temps à réaliser et à le prendre. C’est étrange.
J’ouvre le minuscule mot et trouve la même écriture que celle pour les boites contenant de la nourriture.
« Il va revenir, je te le promets “
Je ne sais qui c’est, mais j’ai l’impression que parmi les personnalités de Charles, une ne souhaite pas nous faire de mal, enfin pas complètement. Je range ce mot avec le précédent et retourne m’allonger.
— Clara, Clara, chuchote une petite voix que je reconnais sans hésitation.
J’ouvre les yeux et me retrouve face à Mathis. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de faire des efforts, je veux simplement qu’il me fiche la paix et que je puisse me reposer. Je veux Joan. Lui et juste lui.
— Clara, t’as du faire une grosse bêtise pour que papa Jean il t’attache.
Je me relève soudainement et remarque les deux énormes chaînes qui menottent désormais mes chevilles. C’est impossible, ça tue tout espoir de pouvoir recommencer. Je tire franchement, mais le seul résultat c’est le bruit assourdissant du métal qui bouge. J’ai envie de lui hurler dessus.
— Charles, il est très fâché contre Hugo.
Sa phrase stoppe toute pensée violente à l’encontre de Mathis. S’il sait ça, c’est qu’il a peut-être vu Joan et si c’est le cas, je dois avoir des réponses. À force de le côtoyer, j’ai bien compris que j’avais face à moi, un gamin de six ou sept ans et je dois agir en conséquence. Il faut lui porter de l’intérêt. Je réfléchis et essaie de trouver ce qui peut l’amener à me parler.
— Oh, mais Mathis tu t’es fait mal ? demandé-je avec un air aussi inquiet que possible.
— Oui cette nuit, je me suis réveillé et j’avais un bobo. Je crois que je suis somampule.
— Somnambule ?
— Oui, des fois je me souviens plus qu’est-ce que j’ai fait et même que Charles il est en colère, car j’ai fait le bazar.
Il n’a même pas pleinement conscience de son altérité. Je suis presque triste pour l’enfant qu’il a dû être. Il a sûrement dû subir de grands traumatismes plus jeunes. Et comment ses parents ont géré ça ? A-t-il eu des amis ? Je secoue la figure, je dois me concentrer sur Joan.
— Oh mince, je suis désolée. Tu penses que Jo—Hugo a aussi fait le bazar ?
— Je sais pas. Je sais juste qu’il a des bobos sur la tête et aux jambes. Mais il va revenir, c’est Charles qui l’a dit.
Je me sens perdue, je suis rassurée de savoir qu’il est en vie et que je vais bientôt le retrouver, mais j’ai peur de son état. J’angoisse qu’il ne tienne pas le coup et qu’il finisse par baisser les bras.
— Je veux jouer.
Son ton est sans appel. Il n’y a pas de négociation possible donc je me plie à ses exigences et prie pour que ça se passe bien. Quoi qu’il en soit, il vaut mieux qu’il soit ici avec moi plutôt qu’avec Joan en train de lui faire du mal.
Je fixe Mathis et acquiesce. Je m’installe face à lui en essayant de ne pas trop tirer sur mes chaînes. Le bruit qu’elles font est insupportable. Mathis repart en courant et revient au bout de quelques minutes. Accompagné de son éternelle valise, il sort un jeu de dames, pose le plateau et dispatche tous les jetons un à un.
Nous commençons la partie et je le laisse gagner, hors de question d’attirer les foudres de Mathis. Le temps me paraît interminable et j’attends inlassablement qu’il finisse par se lasser. Je suis épuisée et je veux simplement retrouver Joan.
— Dis Clara, un jour tu voudras bien qu’on se marie ?
Je suis très surprise par son interrogation. Je ne l’avais clairement pas vu venir. Plus les jours à ses côtés défilent, plus j’ai saisi son fonctionnement. Je dois être gentille et le plus neutre possible.
— Pourquoi pas, il faut juste qu’on passe plus de temps ensemble pour mieux se connaître.
Il m’adresse un énorme sourire et semble heureux de ma réponse. Si j’avais su que l’éventualité d’un mariage le mettrait dans cet état, je lui aurais promis de le faire dès le début. Nous aurions peut-être eu une supposée libération.
— Je suis trop content ! Je vais dire à Charles que Hugo peut revenir comme ça on va lui dire qu’on va se marier quand on sera grand.
Il se lève et frappe des mains. C’est tellement étrange de voir une version de Charles aussi enfantine et enjouée. Il s’abaisse et dépose un bisou sur ma joue. Il récupère sa valise, me tend un chocolat et repart.
Je ne comprends rien à la situation, mais je prie pour revoir l’homme que j’aime au plus vite…

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