Chapitre 6
⇣ Lee Heeseung٭
Séoul était vraiment magnifique de nuit. Je ne me lasserais jamais de cette vue parsemée de point lumineux. C'était une atmosphère tellement apaisante que je pourrais rester là des heures. L'hiver allait bientôt couvrir l'automne, le vent se glaçait un peu plus chaque jour.
Aujourd'hui il avait décidé de venir buter contre mes joues rouges. Mon nez avait également prit cette teinte, malgré les quelques couches qui se superposaient sur mon corps. Peut-être étais-je fou de boire un chocolat chaud dehors par ce temps ? Cette pensée m'arracha un rire discret.
Je payai ma boisson avant de continuer ma petite balade aux alentours de mon appartement. Je longeais la rue principale de mon quartier, Hongdae. Profiter de la vie était l'un de mes points forts, et plus il était tard, plus il faisait bon vivre. Il était approximativement minuit et tout allait au mieux.
Mais une voiture faisant beaucoup trop de bruit et allant beaucoup trop vite à mon goût remonta la route heureusement vide à cette heure-ci. Elle tourna bien plus loin dans une ruelle que je savais désertique même par forte affluence.
J'entendis bien vite une sorte d'énorme choc qui n'annonçait rien de vraiment bon malgré la distance plutôt importante. Sûrement un ivre-mort qui ne contrôlait plus rien...
Je me mis à courir, très rapidement. Peut-être que des vies avaient été mises en danger à cause de ce con. Mon sprint dura bien une petite dizaine de minutes. Je ne pensais pas que ça me prendrait autant de temps que ça.
J'arrivai alors dans la ruelle voulue. Je pris un instant pour observer la scène au bout de celle-ci. La voiture aperçue précédemment était encastrée dans un poteau en ciment, autant dire incassable, et des pièces se baladaient un peu partout sur la route. Je remontais cette trainée de plusieurs mètres avant de tomber sur deux corps allongés sur le sol. Je semblais remarquer quelques mouvements faibles. Je ne perdis pas plus de temps pour arriver jusqu'à eux.
Un jeune homme était en sang par terre, les yeux fermés et très mal en point. Une jeune femme était étendue à ses côtés, elle sanglotait contre lui. Je m'accroupis auprès d'eux, silencieusement paniqué, et je joignis mon index ainsi que mon majeur pour prendre le pouls de cet homme qui devait avoir mon âge. Mon sang se glaça lorsque je ne sentis aucune propulsion de sang dans sa veine.
Je pris immédiatement mon portable pour appeler les urgences en leur expliquant la situation. Ils me donnèrent des consignes que je respectai à la lettre. J'entourai la jeune femme de ma veste pour qu'elle n'attrape pas froid. J'essayai ensuite de réanimer ce garçon et les urgences prirent le relais dès qu'elles arrivèrent.
— Restez auprès de la jeune femme, son pronostic vital n'est pas engagé contrairement aux deux autres. Nous faisons au plus vite.
J'acquiesçais et m'asseyais par terre. Je pris cette inconnue traumatisée dans mes bras et la serrai contre moi pour la rassurer. Je voulais apaiser ses craintes et lui offrir un refuge de fortune, l'éloignant de ce qu'il venait de se passer.
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