⇣ Lee Heeseung٭

Ses yeux était écartés avec une lueur horrifiée. Elle tremblait, sa main sur sa bouche. Elle s'approcha lentement, ses larmes avaient recommencé à couler le long de ses joues. Une grimace de profonde douleur lui arrachait le visage.

Sa main vint se poser sur la joue de son bien aimé. Des pincements sur mon torse vinrent m'affaiblir. J'avançai de quelques pas également, pour voir ses doigts se rétracter tristement à l'intérieur de sa paume. Ses tremblements avaient redoublés d'intensité. Je voulais la prendre dans mes bras pour qu'elle ne se sente pas seule, mais elle m'avait déjà rejeté tout à l'heure. Je savais très bien que nous ne nous connaissions pas, mais je lui offrais un soutien dont elle aurait besoin.

Je vis ses jambes céder sous son faible poids. Et, comme une pulsion incontrôlée, je la retins dans mes bras pour qu'elle ne s'effondre pas. Je la serrais contre moi en la tenant doucement dans le creux de mes bras.

Cette fois, elle me laissa la toucher et lui offrir cet appui que je lui donnais volontairement. L'infirmière remit le drap sur le corps de Jungwon et nous observa d'un œil désolé qui avait pourtant été bien clair il y a de cela quelques minutes.

— Les médecins ont décrété qu'elle pouvait repartir chez elle, nous avons besoin de place pour les patients ayant des pathologies plus graves. Nous vous donnerons les médicaments qu'il lui faudra pour que sa blessure cicatrise au mieux.

J'acquiesçai avant de porter Byeol-Eun jusque dans sa chambre. Je la posai sur le lit, mais je fus surpris qu'elle ne veuille pas me lâcher. Ses larmes humidifiaient mon t-shirt et coulaient sur mon bras. Mais je n'en avais que faire, il lui fallait quelqu'un pour elle, simplement une présence, qu'elle sache qu'elle n'était pas seule dans ce rude moment.

Après avoir reçu les médicaments recommandés par les médecins et signé tout un tas de papiers inutiles, nous pouvions enfin sortir de l'hôpital. Je lui enfilai mon sweat et ma veste par-dessus sa robe immaculée de sang. J'approchai ensuite ma tête de la sienne, pas trop près pour ne pas la brusquer.

— Tu pourrais m'indiquer ton adresse s'il te plaît ?

Elle acquiesça tout en pleurant et je lui tendis mon téléphone. Elle prit plusieurs minutes pour noter son adresse, mais je l'obtins tout de même. Je mis le GPS et fis monter la jeune femme sur mon dos.

Je sortis de l'hôpital et me dirigea à travers les rues vides et sombres du petit matin. Le chemin fût long mais j'y arrivai tout de même. Byeol-Eun descendit de mon dos pour taper le code de la porte avant de rentrer à l'intérieur. Je la vis s'arrêter d'un coup. Elle ne pouvait plus avancer, comme bloquée par un mur invisible.

Ce devait être de trop nombreux souvenirs de revenir dans cet appartement qui avait vécu un bon nombre de choses magiques. Je pris mon temps avec elle, je la laissai se réhabituer à tout ça. Elle s'effondra de nouveau.

Je la soutins encore et nous nous dirigeons dans ce que je pensais leur chambre. Je la déposai sur son lit et m'assis à côté d'elle. Je pris une voix douce pour elle.

— Tu veux passer la nuit ici ?

Elle haussa ses épaules, totalement perdue. Je pouvais la comprendre après tout ça. Ce devait être tellement dur... En fait, je ne pouvais pas vraiment la comprendre, et je ne le pourrais jamais. Mais je m'efforcerai de me mettre à sa place.

— Tu veux venir chez moi ? Il y a une chambre d'ami ne t'inquiètes pas pour ça. Ça pourra t'aider à penser un peu à autre chose.

Cette fois, elle hocha très légèrement la tête pour accepter ma proposition en laissant de l'eau salée dépasser la barrière de ses yeux.