❁ Chapitre 22 ❁
La soirée s’était éternisée et Chan n’avait eu aucune excuse pour s'éclipser. Il s’était amusé, certes, mais l’image de sa secrétaire n’avait cessé de le hanter. Sana n’avait pas aidé, elle avait passé une bonne partie de son temps à venir parler de sa collègue à son supérieur et visiblement non sans arrière pensées.
Tout cela avait fini par beaucoup faire cogiter Chan et, les quelques bières aidant, il avait fini par sérieusement envisager de rendre visite à Mina alors qu’il était déjà tard. Pourtant, s’il ne se lançait pas tout de suite, il avait peur de ne jamais oser le faire.
***
Mina était installée dans un taxi en compagnie de Shige, ce dernier avait insisté pour la raccompagner jusqu’à son appartement, au moins pour s’assurer qu’elle rentrait bien chez elle.
— Est-ce que je dois te déposer devant ta porte ? plaisanta-t-il une fois le véhicule garé devant l’immeuble.
— C’est gentil mais ça va aller. Merci beaucoup pour la soirée.
— C’est moi qui te remercie, et tiens moi au courant de l’évolution de la situation.
Ils échangèrent un sourire et Mina disparut à l’intérieur du bâtiment. Après ce qui s’était dit durant la soirée, elle se sentait assez courageuse pour contacter son supérieur, au moins pour lui proposer de se voir un de ces jours pour discuter tranquillement. Elle se disait qu’elle devait justement profiter de ce courage pour le faire tout de suite bien qu’elle craignait de regretter sa décision dès le lendemain matin. Elle sortit son portable de son petit sac à main et, au moment où elle allait contacter Chan, son nom apparut justement à l’écran. Mina sentit son coeur s’emballer, que pouvait-il bien lui vouloir à plus de deux heures du matin ?
— Monsieur Bang ?
— Bonsoir Mina… je sais qu’il est tard… ou tôt. Je suis désolé de vous ennuyer. J’espère que votre soirée s’est bien passée ?
Un peu prise de court, la jeune femme mit quelques secondes à réagir.
— Oui, très bien, je viens à peine de rentrer.
— Chez vos parents ?
— Non, à l’appartement.
Un silence, puis Chan soupira à l’autre bout de l’appareil.
— Est-ce que vous pensez que je pourrais passer ? Je ne suis pas très loin et j’aurais besoin de vous parler de quelque chose avant que je ne change d’avis.
Mina s’arrêta alors qu’elle montait les escaliers. Est-ce qu’il avait eu la même révélation qu'elle ? Voulait-il lui parler du même sujet ?
— Si vous ne voulez pas je comprendrais, il est tard et-
— Vous pouvez passer, le coupa-t-elle, je vous attends.
— Oh euh, parfait ! Je serai là d’ici une vingtaine de minutes.
La jeune femme raccrocha et prit une profonde inspiration avant de reprendre son ascension des marches. Une fois devant son appartement, elle déverrouilla la porte et entra, elle se débarrassa de ses escarpins qui avaient commencé à lui faire mal aux pieds presque deux heures auparavant, et accrocha sa veste au porte-manteau avant d’avancer dans la pièce. Le lieu n’avait pas accueilli de clients depuis la dernière fois que son supérieur lui avait rendu visite. Mina alla se rafraîchir dans la salle de bain et patienta jusqu’à l’arrivée de Chan.
Quelques coups furent frappés à la porte et la jeune femme s’empressa d’aller ouvrir, la boule au ventre.
— Je suis désolé, s’excusa aussitôt Chan, il est vraiment très tard et vous devez avoir hâte d’aller vous coucher.
Elle secoua la tête et le laissa entrer. Il se déchaussa dans le couloir et la suivit dans l’appartement. Une fois face à face, Chan l’observa avec attention, il inspira profondément comme pour rassembler son courage.
— Vous êtes magnifique…
Un sourire gêné se dessina sur les lèvres de Mina.
— Et vous aviez absolument besoin de venir maintenant pour me dire ça ? gloussa-t-elle.
— Non ! Enfin oui mais non c’est une constatation… J’espère que votre soirée avec monsieur Kato s’est bien passée…
— Nous avons bien discuté. Et la votre ?
— Disons que Changbin sait mettre l’ambiance, répondit-il avec un petit rire.
Mina pinça les lèvres, sa découverte au bureau lui était revenue en tête et il ne faudrait pas qu’elle oublie d’en faire part à son supérieur dans d’autres circonstances. Ils se dévisagèrent en silence quelques instants avant que Chan ne fasse finalement un pas vers elle.
— J’ai pas mal réfléchi depuis la dernière fois, soupira-t-il.
— À quel propos ?
— Ce qui se passe entre nous ces derniers temps.
— Oh.
— Je sais bien que jusqu’à pas très longtemps nous entretenions une relation professionnelle, autant au bureau que dans le cadre de votre activité d’escort, expliqua Chan dans le plus grand des calmes, mais je ne peux m’empêcher de penser que quelque chose a changé, du moins de mon côté et je pense que c’est assez important pour que je vous en parle… Et puis vous êtes concernée alors…
Mina battait lentement des cils en l’écoutant parler. Il était tard, la fatigue commençait à se faire sentir et les quelques cocktails qu’elle avait bus au fil de la soirée commençaient à la faire douter. Son supérieur était-il bien en train de lui dire ce qu’elle pensait ? Elle fit à son tour un pas vers lui, des gestes valaient probablement mieux que des mots. Elle tendit timidement la main vers le visage de son vis-à-vis et lui caressa la joue du bout des doigts.
— Est-ce que vous avez bu ?
Il sembla surpris.
— Un peu ?
— Moi aussi…
Mina se hissa sur la pointe des pieds et alla presser ses lèvres aux siennes. Sans chercher plus loin, Chan enlaça sa taille, l’invitant à se coller à lui. Elle cadenassa les bras autour de ses larges épaules. C’était fou comme elle se sentait bien avec lui, comme il arrivait à la faire se sentir en sécurité et respectée. Il avait peut-être même réussi à faire tomber une ou deux barrières qu’elle avait mises en place depuis sa précédente rupture… Il avait réalisé l’exploit de lui faire au moins un peu changer d’avis sur les relations amoureuses.
Leurs lèvres se caressaient dans de doux mouvements empreints de hâte, d’envie de se goûter, de se retrouver. Mina insista pour que leurs langues se trouvent, elles se rencontrèrent d’abord timidement avant de se reconnaître. Ils passèrent de longues minutes à s’embrasser, debout dans la pièce. Sentant que la température montait peu à peu entre eux, Chan souleva sa secrétaire et la porta jusqu’à la chambre. Là, il la déposa délicatement sur le lit sans quitter ses lèvres. Les mains se firent plus aventureuses, elles caressaient, touchaient les corps au travers des vêtements, les souffles et soupirs se mêlaient, entrecoupés de gémissements.
Chan abandonna les lèvres de sa vis-à-vis pour se redresser quelques instants et retirer sa veste qu’il avait encore sur le dos. Il eut un léger sursaut lorsque Mina suivit son mouvement, s’asseyant pour lui déboutonner sa chemise. Elle embrassait sa bouche de temps à autre tandis que son supérieur se laissait docilement faire. Une fois torse nu, sa secrétaire promena ses mains sur sa peau laiteuse, elle traçait le contour de ses muscles saillants. Elle leva timidement les yeux vers son visage ; il était beau. Chan prenait de profondes inspirations, la fatigue et l’excitation ne l’aidaient pas à garder les idées claires, il voulait se montrer patient et ne pas se jeter sur sa partenaire comme une bête sauvage.
Il la laissa faire un moment avant d’oser caresser son corps à son tour. À l’aveugle, il guida ses mains dans le dos de la jeune femme et fit lentement glisser la fermeture éclair de sa robe. Ils manoeuvrèrent pour qu’il puisse la lui retirer complètement. Mina se laissa faire, non sans une pointe de gêne lorsqu’elle se retrouva en lingerie sous les yeux de son supérieur. Elle pouvait lire l’excitation dans son regard et en même temps de la douceur et peut-être même… de l’affection.
Chan l’invita à s’allonger sur le matelas, il la trouvait si belle. Il lui caressa délicatement la joue puis traça un chemin de baisers de ses lèvres jusqu’à sa poitrine en passant par son cou. Mina se cambra à la délicieuse sensation de la bouche de son supérieur sur sa peau, les soupirs qui s’échouaient sur son épiderme lui donnaient la chair de poule. Les doigts de la jeune femme se perdirent dans les mèches brunes de son vis-à-vis, elle pouvait sentir qu’il commençait à être à l’étroit dans son pantalon, elle avait senti une bosse frotter contre sa cuisse.
Chan promena ses lèvres sur sa poitrine, puis sur son ventre pour arriver jusqu’à son entrejambe. Sa secrétaire avait le souffle court, elle s’était légèrement crispée et son supérieur la sentit un peu moins à l’aise que la dernière fois. Il déposa un baiser sur son sexe puis s’arrêta briévement, il avait beau avoir très envie d’elle, il ne voulait pas la brusquer.
— Ça va trop vite pour vous ?
Mina secoua la tête, n’osant pas croiser son regard.
— C’est pas ça…
Chan gloussa, il déposa un autre baiser sur son sexe, toujours au travers de sa culotte en dentelle avant de remonter pour s’allonger à ses côtés. Il caressa sa joue, et pressa ses lèvres à sa tempe.
— Quel est le problème ? chuchota-t-il à son oreille.
Mina frissonna sans pour autant oser le regarder. Un gémissement lui échappa quand son supérieur se mit à embrasser le lobe de son oreille tandis que sa main allait caresser sa vulve déjà sensible. Un doigt se fraya un chemin sous la dentelle et s’engouffra langoureusement en elle. Mina fut prise d’un sursaut et plaqua ses paumes contre le torse de Chan pour l'arrêter.
— Stop ! s’écria-t-elle rouge de honte. Je suis encore vierge.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro