❁ Chapitre 19 ❁
Chan avait passé un très bon moment au stade avec Mina, elle avait de réelles connaissances en football et avait fait des commentaires très pertinents tout au long du match. Chan avait eu l’impression de passer la soirée avec une amie et avait presque oublié qu’il était en compagnie de sa secrétaire. Ils étaient en train de quitter les gradins, la foule était en effervescence, les supporters séoulites célébraient la victoire de leur équipe, l’ambiance était à la fête. Un groupe de jeunes un peu trop excités par la situation sautillait sur place, l’un d’eux percuta Mina qui vacilla et fut rattrapée de justesse par Chan.
— Est-ce que ça va aller ?
— Oui, pardon, j’ai perdu l’équilibre.
— Tout le monde est un peu euphorique on dirait, remarqua-t-il en lui tendant le bras pour qu’elle s’y accroche.
La jeune femme hésita à peine et ils sortirent du stade ainsi afin de ne pas risquer d’être séparés par la foule. Une fois à l’extérieur, Mina lâcha le bras de son supérieur et ils marchèrent en direction du parking dans lequel il avait garé sa voiture avant le match.
Mina s’arrêta avant d’entrer dans le souterrain.
— Je peux rentrer en métro, annonça-t-elle en fixant ses pieds.
— Oh mais je peux vous raccompagner, il est tard et… Ou je pourrais vous emmener manger quelque chose ? Personnellement je commence à avoir faim.
Chan passa une main dans ses cheveux, peut-être que ça faisait beaucoup pour sa secrétaire, et leur sortie commençait à prendre des airs de rendez-vous amoureux, ce qui était un peu perturbant. Face au silence de la jeune femme, il ajouta :
— À moins que vos parents ne vous attendent pour dîner ? Je ne voudrais pas qu-
— D’accord mais par pitié quelque chose de simple.
— Pardon ?
Mina fit mine de regarder autour d’elle.
— Je n’ai pas très envie d’aller dans un restaurant… Alors un fast-food ou un petit stand de rue m’ira très bien.
Chan eut du mal à retenir un petit rire puis il leva les mains en signe de paix.
— Ça me va très bien aussi.
Ils décidèrent de marcher dans les rues près du stade. Elles étaient animées et ils y trouvèrent de nombreux stands pour se sustenter tout en profitant des températures clémentes de la soirée. Chan offrit une barquette de takoyaki à sa secrétaire qui fut ravie de manger quelque chose qui lui rappelait son pays d’origine. Son supérieur s’en acheta également et ils dégustèrent en silence les boulettes au poulpe tout en déambulant tranquillement entre les étales.
— Ça fait un moment que vous n’avez pas fait appel à mes services.
Chan manqua de s’étouffer avec sa nourriture, cette remarque sortait vraiment de nulle part.
— Pourquoi est-ce que vous dites ça ?
Mina haussa les épaules.
— Pour rien, je me faisais juste la réflexion. Est-ce que c’est à cause de ce qui est arrivé dans votre bureau l’autre jour ?
Son supérieur était surpris qu’elle aborde d’elle-même le sujet, mais c’était peut-être l’occasion d’enfin débloquer la situation.
— Je me suis simplement dit que vous n’aviez peut-être pas envie de me revoir en privé après… ça.
— Non, ça n’a rien à voir.
— Dans ce cas, je ne manquerai pas de vous recontacter pour prendre rendez-vous, gloussa Chan en jetant sa barquette désormais vide dans une poubelle.
Mina l’imita et ils rebroussèrent lentement chemin jusqu’au parking.
— Si jamais, commença-t-elle d’une voix basse, je suis libre ce soir.
Chan s’arrêta de marcher, ses yeux s’étaient écarquillés sous la surprise et il bégaya avant de finalement réussir à articuler correctement quelque chose.
— Vous êtes sérieuse ou vous essayez de vous moquer de moi ?
— Non, je suis sérieuse mais… Enfin c’est comme vous voulez.
Ils arrivèrent à la voiture et Chan plissa les yeux avant de déverrouiller les portières.
— Est-ce que c'est pour me punir de quelque chose ?
Mina se mit à rire.
— Non ? Enfin… si mais parce que c'est le principe, pas parce que vous avez fait quelque chose de mal.
Face à son visage amusé, son supérieur ne put s'empêcher de sourire. Il ouvrit la porte et s'installa derrière le volant.
— Dans ce cas c'est d'accord.
***
Allongé sur le dos au milieu du lit, les yeux bandés et Mina au-dessus de lui, Chan essayait de reprendre son souffle après un orgasme qu'il aurait qualifié de spectaculaire.
La jeune femme l'observait, un petit sourire satisfait sur les lèvres. Elle appréciait étrangement de voir son supérieur prendre son pied grâce à ses mains expertes. Perdue dans ses pensées, elle laissa ses doigts vagabonder sur son torse musclé, traçant le contour de ses abdominaux saillants avec précision. Il était vraiment bel homme et avait aussi beaucoup de charisme qui le rendait sans doute encore plus séduisant qu'il ne l'était.
L'index de Mina remonta entre ses pectoraux, et son regard se porta ensuite sur les lèvres de Chan. Elles étaient pleines, rosées et tentantes. En repensant aux baisers qu'ils avaient déjà échangés, Mina les trouva encore plus attirantes. Elle se pencha en avant et alla y presser les siennes, caressant doucement celles de son partenaire qui se tendit un peu sous la surprise. Il se laissa néanmoins faire, appréciant l'attention. À l’aveugle, ses mains trouvèrent les hanches de la jeune femme qui, étrangement, ne les lui fit pas retirer.
Une fois arrivés à l’appartement, ils avaient pris chacun leur tour une douche et, alors que Chan avait simplement pris la peine d’enfiler un peignoir, Mina avait gardé la jupe et le chemisier qu’elle portait auparavant.
Alors que leurs lèvres ne se quittaient plus, la secrétaire vint se coller un peu plus à son supérieur, ses mains toujours sur son torse. Chan sentait qu’elles tremblaient, probablement d’excitation et il se demanda si, tout comme lui, la jeune femme commençait à éprouver du désir à son égard.
D’ailleurs, il s’était souvent posé la question de savoir si elle ressentait une quelconque frustration à procurer du plaisir sans jamais que l’inverse ne se fasse. Alors peut-être que pour une fois, il pouvait lui rendre la pareille. Tandis que leurs langues s’étaient mises à se caresser, Chan attrapa la taille de sa vis-à-vis et la fit souplement basculer sur le matelas. Mina rompit leur baiser le temps de laisser filer un petit cri de surprise et elle se cramponna aux épaules de son supérieur. Ce dernier l’embrassa à nouveau pendant quelques secondes tout en laissant l’une de ses mains descendre jusqu’aux cuisses de la jeune femme. Il remonta sa jupe et abandonna ses lèvres pour se placer entre ses jambes.
Le souffle court, Mina le laissa faire, elle pinça les lèvres lorsqu’elle sentit les doigts de son supérieur écarter sa culotte sur le côté pour avoir le champ libre. Chan passa un premier coup de langue sur son sexe avant de se redresser pour retirer le bandeau qu’il avait toujours sur les yeux.
— Qu’est-ce que vous faites ? s’exclama soudain Mina, rouge de gêne.
Son partenaire se stoppa net.
— Oh, vous voulez que j’arrête ?
Sa secrétaire le fixa longuement, hésitante. Elle se mordit la lèvre, son bon sens lui conseillait de refuser tandis que son corps lui criait de le laisser continuer. Mais qu’avait-elle à perdre dans cette situation de toute manière ? Rien du tout. Elle avait même très envie que Chan lui fasse du bien. Vraiment très envie. Elle prit une profonde inspiration.
— Qui vous a dit que vous aviez le droit de retirer ce bandeau ? lâcha-t-elle sur son ton le plus sérieux.
— Oh, pardon maitresse, s’en amusa Chan en laissant le morceau de satin en place.
Il se réinstalla correctement entre ses cuisses et lécha sa vulve une seconde fois, puis une troisième. Mina plia les genoux, essayant de lui laisser le meilleur accès possible, elle serrait les dents pour contenir ses gémissements, elle sentait le plaisir monter progressivement en elle et c’était tout nouveau.
— Si ça ne vous plait pas, souffla Chan après avoir déposé un baiser sonore sur son clitoris, vous pouvez toujours me dire stop…
Un léger rictus avait pris place sur ses lèvres, il avait beau être dans l’incapacité de la voir, il pouvait entendre sa respiration rapide, sentir sa peau frissonner sous ses doigts, son sexe s’humidifier et pas seulement à cause de sa langue.
Mina se ressaisit quelques instants, elle réalisa qu’il était en train de lui demander son accord, il voulait savoir si elle en avait envie, s’il n’allait pas trop loin. Bien que très excitée, cela la toucha de savoir que pour une fois, c’était son plaisir à elle qui comptait, et pas parce qu’elle l’avait ordonné, non, juste parce que Chan semblait vouloir lui faire du bien, parce que ça avait l’air de lui importer.
— Je croyais que c’était moi qui donnait les ordres, articula-t-elle entre deux soupirs.
— Bien, alors je ne m’arrêterai que quand vous me l’ordonnerez…
Il reprit son cunnilingus, s’appliquant à la tâche, espérant réussir à combler la jeune femme qui avait pourtant dû en avoir vu passer d’autres. Il laissa son index caresser avec délicatesse ses lèvres puis l’entrée de son vagin, sans la pénétrer, simplement pour la stimuler davantage. Mina se cambra, elle tentait en vain de retenir ses soupirs et gémissements. Sa main gauche agrippait les draps tandis que l'autre allait plonger dans la chevelure de Chan, tirant sur quelques mèches quand celui-ci se mit à suçoter son clitoris.
Chan sentait sa partenaire se tendre puis fondre au contact de sa bouche et de ses doigts. Il appréciait de la voir capable de lâcher prise avec lui, de se laisser aller. Et peut-être que leur relation était en train de prendre un tournant légèrement différent de ce qui était prévu au départ.
Il la sentit mouiller un peu plus et sa respiration s'était faite plus rapide. Mina ne retenait désormais plus ses gémissements, elle laissait peu à peu éclater son plaisir. Elle sentait la chaleur se répandre dans son bas ventre et l'orgasme la guetter.
— Hummm… Chan… geignit-elle avant que la vague de sensations ne fasse trembler tout son être.
Son supérieur continua son travail jusqu'à ce qu'elle en eut assez. Il l'avait sentie se cambrer et frémir en atteignant le septième ciel et il était plutôt fier de lui. Il lécha une dernière fois sa vulve et déposa un baiser sur son clitoris avant de se redresser. Mina fut ravie de voir qu'il avait toujours le bandeau sur les yeux. Elle recula et s'assit sur le lit, le visage rouge et le souffle court. Ça avait été incroyable.
Elle descendit précipitamment du lit et se dirigea vers la salle de bain.
— Vous ne retirez pas ce bandeau de vos yeux avant que je ne vous y autorise, c'est bien clair ?
Chan ne put s'empêcher de sourire mais il accepta. Il ajusta son peignoir et s'allongea sur le lit, tout cela l'avait excité et il avait besoin de faire redescendre la pression. Il était certain que si Mina remarquait son érection elle allait se mettre en colère et il n'en avait pas envie après ce qui venait de se passer. Il écouta le bruit de la douche, c'était relaxant et il finit par somnoler en attendant le retour de sa secrétaire.
— Réveillez-vous…
Chan ouvrit les yeux mais battit rapidement des cils le temps de s'habituer à la faible luminosité de la pièce. Mina lui avait retiré le bandeau qu'il avait sur les yeux mais elle faisait tout pour éviter de croiser son regard. Il s'assit sur le lit, remarquant au passage qu'elle s'était changée.
— Vous vous êtes endormi, marmonna-t-elle, vous pouvez utiliser la salle de bain avant de partir.
Chan obtempéra et disparut dans la petite pièce. Il se débarrassa du peignoir et se glissa sous l'eau tiède.
— Ce qui s'est passé ce soir, dit Mina depuis l'autre côté de la porte, c'était un instant de faiblesse.
— Ça ne vous a pas plu ?
La jeune femme fut soulagée qu'il ne puisse pas la voir rougir et elle reprit :
— Là n'est pas la question. Considérez simplement que c'était la seule et unique fois où vous me voyiez lâcher prise, c'est bien clair ?
Chan n'en eut pas pour très longtemps à se doucher, il ne pouvait s'empêcher de rire à ce que lui disait sa secrétaire. C'était bien la preuve qu'elle avait adoré, il l'entendait au ton de sa voix. Il ouvrit la porte, tombant nez à nez avec elle.
— Ne faites pas la tête, je vous offre la séance, plaisanta-t-il sans réussir à dissimuler son sourire.
D'abord bouche bée, Mina finit par détourner le regard avant de lui tourner le dos, il eut néanmoins le temps de voir le léger rictus qui avait étiré ses lèvres. Elle s'éloigna pour sortir de la chambre.
— N'allez pas prendre la grosse tête non plus…
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