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˗ ˏ ˋ Chapitre 12 ˎ ˊ ˗

- Ce garçon n'est pas mon fils Kyungsoo !! Mon fils ne serait pas ami avec une atrocité comme lui ! La noiraude soupira, désespérée. Je suis sûre qu'ils lui ont fait un lavage de cerveau, leur fils monstrueux a contaminé le mien !!

Je retiens mes larmes comme je le peux.

Je suis debout dans le salon, derrière le canapé, debout comme un piquet à regarder piteusement mes parents en train de s'engueuler, enfin, surtout ma mère qui hurle à plein poumons.

Elle qui crie comme si ses mots ne m'atteingnaient pas.

- Miyoung, tu ne trouves pas que tu exagères ? Soupire mon père. Ils sont juste amis, il n'y a pas mort d'homme.

- Amis, tu parles ! Au début c'est amis et après on sait comment ça se termine hein, Yeosang deviendra contre-nature lui aussi, c'est ça que tu veux ?! Réfute-t-elle en haussant le ton sur son mari qui essaye de répondre mais elle le coupe. Je m'en fous de ton avis !! Ferme la !

Soudainement, elle se tourne vers moi, les yeux pleins de colère.

Je recule d'un pas et n'ose pas bouger par peur de la contrarier davantage.

Elle sourit nerveusement en s'approchant de moi, sa voix craque et elle semble désemparée.

À chaque pas qu'elle fait, mon angoisse s'accentue.

Je ne sais pas à quoi m'attendre de sa part.

- Yeosang, tu me détestes, n'est-ce pas ? Le courroux reprend le dessus, mon mutisme et le fait que j'évite son regard la rend plus que frustrée. Elle me prend violemment les épaules et me secoue afin que je dise enfin quelque chose. Dis-le moi que tu me détestes, je le sais !!

- Miyoung arrête !

Mon père vient la détacher de moi, je n'ose rien faire et mon corps n'arrête pas de trembler.

Les larmes roulent sur mes joues, j'ai la nausée tant ma gorge est bloquée d'angoisse.

Peu importe ce que je dirais, ça donnerait le même résultat.

Le mieux est de se taire.

Mon père la tire en arrière en la tenant par la taille.

L'humeur de ma mère change à nouveau, elle me fixe et ses traits renfrognés se dissipent pour laisser place à une expression démoralisée.

- Il me déteste, mon fils me déteste... Murmure-t-elle d'une voix brisée tout en plongeant son visage dans ses mains.

- Miyoung, calme toi... Yeosang t'aime, s'il-

- S'il m'aimait vraiment, il n'irait pas voir ce garçon !! Contre-t-elle en se tournant vers mon père, ses émotions balançant à nouveau. Il n'a pas à voir ou toucher Yeosang, il pourrait le transformer comme lui !!

Mon père souffle de désespoir pendant que je m'effondre silencieusement.

J'ai envie de me barrer...

Qu'est-ce qu'elle dirait si elle apprenait que son fils est véritablement une abomination de la nature et que Jongho ne l'a pas "contaminé" ?

Elle me tuerait, sans doute.

- Être homosexuel n'est pas une maladie, Miyoung.

Il n'y a que mon père qui le comprend...

En entendant cela, ma mère perd totalement le contrôle.

Elle regarde longuement mon père dans les yeux, cachant sa rage derrière une sourire se voulant innocent.

- Tu me détestes toi aussi Kyungsoo ? Demande-t-elle calmement.

- Quoi ? Mais bien-sûr que non enfin !

Ma mère prend la première chose qu'elle a à sa disposition ; un vase qu'elle éclate au sol en aboyant soudainement sur mon père qui sursaute, tout comme moi.

Le bruit du verre qui se casse me fait lâcher un cri de peur.

- T'es du côté de ce machin ?! Bah vas baiser Yumi alors, je te dirais rien !! Je sais que tu m'as trompé avec elle, n'essaie pas de le nier, je le sais !!

- Mais jamais de la vie !! Tu te fais des films, t'es complètement allumée ma pauvre !

Ce n'est pas la première fois que je les vois s'engueuler aussi violemment, mais ça me fait toujours aussi mal...

Qu'est-ce que je devrais faire..?

La première et dernière fois que j'ai essayé de m'interposer entre eux, j'ai fini avec dix points de sutures.

J'ai peur qu'ils s'entretuent, j'ai peur que ça n'aille trop loin.

Et moi je reste tétanisé de peur, à rester planté derrière le canapé comme un lâche.

Ils se crient dessus presque chaque jour, toujours à propos de la même chose.

À cause de moi.

- Tu imagines si ça se saurait ?! Continue ma mère d'une voix indignée. Que je suis cocue et qu'en plus j'ai une pédale en tant que progéniture !? Elle frappe mon père à l'épaule, voulant lui rentrer ses mots dans le crâne. Tu serais la risée du cercle médical et moi je n'aurais plus qu'à plier boutique juste à cause de la stupide existence d'une erreur de la nature de la famille Choi !! Elle se retourne en rigolant convulsivement. Non, non, non !! Tu imagines une seconde Kyungsoo ?! On perdrait nos privilèges, je ne trouverais plus de travail dans le cadre financier et on aurait plus qu'à vivre au fin fond de la campagne ! Qu'est-ce que les gens en penseraient, hein ?!

Et tout ça, ça serait de ma faute, juste parce que j'aime un homme.

- Mais tu penses qu'à ça, putain !! Réponds immédiatement mon père. Les gens, encore les gens, toujours les gens ! Eux et leurs putain d'avis alors qu'on s'en fout !!

- Nan nan nan Kyungsoo, non on s'en fout pas !! Le coupe à nouveau ma mère d'une voix sèche qui le fait taire.

Elle se retourne vers moi, les yeux noirs de colère.

Je baisse la tête, je ne peux pas la regarder.

Un blanc s'installe avant qu'elle ne sorte, avec le ton le plus dégouté possible.

- Tout ça c'est de ta faute.

Je serre mes poings à m'en faire mal, je mords ma lèvre inférieure, j'essaye de contenir mes sanglots.

J'entends ses pas s'approcher de moi et vois que le cadre dans lequel se trouve une de nos photos de famille s'écrase au sol, à mes pieds.

Je relève la tête vers ma mère qui est enragée.

Elle parle calmement, mais cela s'entend dans son timbre de voix qu'elle est furieuse, qu'elle se retient d'exploser.

Le regard qu'elle me porte me déchire le cœur.

- Tu fous ta famille en l'air Yeosang. J'espère que tu es content de toi.

- Maman... Arrivé-je à balbutier entre mes sanglots. Je-.. Je suis désolé... Pardon...

- Miyoung-

Elle agrippe violemment mon t-shirt et me secoue tout en me criant dessus.

- Pourquoi tu nous fais ça ?! On t'a fait quoi pour que tu nous traites comme ça, hein ?! Qu'est-ce que je t'ai fait ?!

- Miyoung, ça suffit maintenant !!

Une fois encore, mon père détache ma mère de mon corps.

Qu'est-ce qu'elle a fait ?

Il y aurait tellement de choses à dire que je ne pourrais toutes les citer.

Si je lui cause tant de soucis, pourquoi elle ne m'a pas envoyé en foyer comme elle avait promis de le faire ?

Je n'ai jamais eu l'impression d'avoir une véritable mère, une mère qui m'aime.

Tout à coup, elle s'apaise et arrête de se débattre dans les bras de mon père.

Elle me sourit et ses yeux ne sont que bonté.

- Yeosangie, mon chéri.. Viens voir maman s'il te plaît.

Mon cœur s'arrête.

Contre mon gré, je m'approche doucement, confus à propos de sa soudaine tendresse.

Je n'ai pas envie mais je suis obligé, qui sait ce qu'il se passerait si je n'obéis pas...

Une fois devant elle, elle se défait des bras de mon père pour poser ses mains sur mes joues couvertes de larmes.

Je peux déceler dans ses yeux une part de dégoût.

- Ne t'en fais pas mon chéri, maman va te protéger... Elle me prend tendrement dans ses bras, me serre contre elle alors que je ne lui rends pas son étreinte. Mon fils adoré, qu'est-ce que je t'aime... Elle soupire de bonheur tout en me berçant doucement.

Mes larmes coulent à nouveau, je la prends dans mes bras, trop embrumé par sa fausse gentillesse.

Elle sait bien comment m'amadouer et me faire replonger dans ses filets.

Comment je peux croire à un piège de cette envergure ?

Comment je peux encore arriver à croire qu'elle m'aime ?

- Mon cœur, si tu finis par être contaminé, ne t'en fais pas, j'abrégerai tes souffrances. Chuchote-t-elle à mon oreille tout en caressant mes cheveux. Je prendrais des mesures drastiques.

Ses mots me font froid dans le dos, me donnent envie de vomir et d'hurler de chagrin.

Je me sépare de ses bras et détourne les yeux, n'étant pas prêt à affronter son regard désobligeant.

Sa douceur fond pour la remplacer par une cruauté que je ne connais que chez elle.

- Yeosang. M'appelle-t-elle fermement.

Je lève timidement les yeux vers elle, elle n'a pas plus d'émotions sur son visage.

- Si tu es contaminé, je m'assurerai que ta maladie soit soignée. Son ton devient plus glacial, plus meurtrier. Que ce soit la sienne ou la tienne. J'espère que c'est clair.

Puis, elle récupère son sac à main sur la table de la salle à manger et finit par sortir de la maison en claquant la porte.

Une fois que j'entends la voiture partir, j'éclate en sanglots, je crie tant mon cœur me fait mal.

Mon père me prend dans ses bras, je pose ma tête sur son épaule et libère tout ce que je contiens depuis des semaines.

- Je suis désolé Yeosang... S'excuse-t-il en caressant mon dos.

Elle me déteste, ma propre mère me déteste.

Elle veut ma mort, elle me croit malade...

Mais qu'est-ce que j'ai fait pour en arriver là ?

Pourquoi ma propre existence a si peu d'importance pour celle qui m'a mis au monde ?

Juste parce que j'aime un garçon, juste pour ça.

Je pense qu'elle préférait me savoir mort qu'amoureux d'un homme.

Heureusement qu'il y a mon père, lui qui est le seul à comprendre ma douleur et ma condition.

- Tu as le droit de le voir et de l'aimer. Me rassure-t-il. Je t'aimerai toujours, tu resteras mon fils. Que tu aimes un homme ou pas, cela a peu d'importance pour moi. Ça ne changera en rien l'amour que je te porte.

Mes larmes redoublent.

Je suis à la fois émue et totalement brisé.

Maman, c'est si dur que ça ? C'est si dur que ça d'accepter son fils malgré sa différence ?

Je resserre mon étreinte autour du cou de mon père, je n'arrive pas à me calmer.

Je n'arrive plus à respirer normalement, mes sanglots prennent le dessus sur moi.

Même mon père, lui qui a toujours eu du mal avec l'homosexualité, qui a du mal à se comporter quand il est en présence de personnes homosexuelles, il s'est éduqué et renseigné afin d'accepter ma différence même si ses parents lui avaient toujours dit que c'était contre-nature.

Il a fait ce que tous bons parents devraient faire.

Même s'il a eu du mal au début, il a compris que ce n'était pas une maladie et désormais, il n'a plus du tout du mal à me considérer comme quelqu'un de normal.

Alors qu'au contraire, ma mère, après mon coming-out, elle s'est renfermée et n'a jamais cru une seconde que j'étais gay.

Elle le nie et le nie encore et encore, croyant que je fais ça juste pour la foutre à bout.

Jamais j'aurais dû lui dire.

- Yeosang ?

- Mh ?

- Je suis désolé, mais je vais devoir aller à l'hôpital...

C'est vrai qu'en tant que maïeuticien, il a beaucoup de boulot et il doit souvent aller au travail sur demande.

C'est surtout à cause de cela qu'il n'est pas beaucoup présent à la maison, mais je ne lui en veux pas.

- D'accord... J'essuie rapidement mes larmes et me sépare de lui puis lui sourit afin de le rassurer. Merci d'avoir pris le temps de me réconforter.

- C'est normal Yeosangie, tu es mon fils. Sourit-il.

Oui mais à ta place, maman n'aurait même pas pensé à s'excuser ou à me réconforter, encore moins à me câliner...

Il marche jusqu'à la porte d'entrée, je le suis et le vois enfiler son manteau et ses chaussures.

Une fois prêt, il me regarde et pose sa main sur ma tête afin d'y faire quelques caresses rassurantes.

- Je rentrerai tard ce soir et je pense que ta mère aussi. Ne nous attend pas, d'accord ? Je hoche la tête, n'étant pas vraiment surpris de cette information. Prends ma carte bleue et commande toi quelque chose à manger pour ce soir, prends ce que tu veux.

- D'accord... Merci papa.

Mon père me sourit et rabat mes mèches vers l'arrière pour embrasser mon front, ce qui me gène légèrement.

Malgré qu'il soit très tactile et câlin avec moi, depuis petit, je suis habitué à ce que ma mère ne me donne aucune attention physique et donc, cela me gène quand mes parents m'enlacent ou me montre de l'affection.

- Je t'aime Yeosang.

Ça aussi, je ne suis pas habitué.

Embarrassé, je réponds en bégayant.

- M-moi aussi je t'aime !

Il me sourit et finit par sortir de la maison, me laissant seul sur le palier de la porte.

La maison est vide de son, elle plongée dans un silence lugubre et démoralisant.

Je reste sur le palier à fixer le sol, repensant à la scène qui vient de se passer.

Les mots tranchants de ma mère ne veulent pas quitter mon esprit.

Je devrais être habitué depuis le temps mais je n'ai jamais vraiment pu me dire que mes parents me détestent.

Enfin, un seul de mes parents.

Je retourne sur mes pas et redécouvre le carnage que ma mère a créé.

Je ne veux pas repenser à tout ça, je veux juste oublier.

Je veux parler à Jongho...

Je soupire et m'empresse de prendre un balais et une pelle afin de ramasser les bouts de céramique et de verre qui jonchent le sol.

En balayant les morceaux de verre derrière le canapé, je m'arrête en voyant la photo encadrée.

Une photo de moi quand j'avais une dizaine d'années, mon père et ma mère.

Je la ramasse, les morceaux brisés étant restés sur le cadre tombent au sol tandis que je replonge dans une tristesse morne.

Peut-être que si je n'étais jamais venu au monde, ils auraient eu une vie plus heureuse.

J'ai vraiment détruit ma famille...

En sentant que les souvenirs et les larmes montent, je balance le cadre dans le canapé et fini de nettoyer.

Je mets les morceaux ramassés à la poubelle et fonce directement à l'étage afin d'aller m'enfermer dans ma chambre.

Je claque la porte de frustration et je me laisse tomber sur mon lit.

J'ai envie de mourir.

J'ai envie de m'endormir et de ne plus jamais me relever.

Pourquoi je dois être amoureux d'un garçon qui vient d'une famille que ma famille déteste ?

Pourquoi je dois aimer les hommes ?

Si j'étais normal, on en serait pas là...

Mes parents ne seraient pas au bord du divorce.

Mon père ne passerait pas de plus en plus de temps au travail pour éviter de se faire incendier par ma mère qui l'accuse d'infidélité depuis des années alors que c'est faux.

Et ma mère ne serait pas devenue si.. cruelle et toxique.

Depuis petit, j'ai toujours su qu'elle me détestait.

Mais à la fois, je savais qu'elle m'aimait.

Un coup elle me détestait et voulait que je disparaisse et un autre j'étais la plus belle chose à ses yeux.

Depuis qu'on a déménagé à Séoul, elle a changé.

Jongho et moi étions déjà amis avant que j'emménage ici et mes parents l'avaient déjà rencontré plusieurs fois, ils le trouvaient gentil et ils l'aimaient bien.

Mais quand ma mère a découvert de quelle famille il venait, elle a insisté pour que je ne le revois plus jamais.

C'est ma mère qui a causé toute cette histoire.

Yumi, la mère de Jongho, est sa pire ennemie depuis toujours.

Mon père s'en fout totalement, il n'a rien contre la famille de Jongho, c'est juste que ma mère et celle de Jongho se détestent.

Quand elle a appris que Jongho était gay, elle m'a tout de suite catégoriquement interdit de le voir et de le fréquenter car sa "maladie" était contagieuse.

Un ramassis de conneries...

Le problème, c'est que moi et Jongho sortions déjà ensemble à ce moment-là.

Nous l'avions toujours caché mais là, il fallait redoubler de prudence et c'était compliqué d'entretenir notre relation en secret alors que nos parents épiaient chacune de nos interactions.

Comme mes parents étaient souvent absents à cause du travail, j'avais le temps pour me retrouver seul avec Jongho qui venait souvent à la maison.

Ses parents étant très occupés eux aussi alors ce n'était pas compliqué la semaine de passer du temps ensemble.

Une fois, mon père nous a surpris en train de nous embrasser, c'est comme ça qu'il a appris.

J'ai dû m'expliquer mais il l'a bien pris et il a fait des efforts pour essayer de comprendre ma condition.

Des mois de recherches plus tard, il a invité Jongho à la maison à dîner quand ma mère était absente pour nous parler.

Ça a été un des plus beaux moments de ma vie.

Il a accepté que Jongho sorte avec moi, il n'avait rien contre les homosexuels.

À ce jour, il n'y a que lui qui est au courant pour moi et Jongho.

Je suis à bout de nerfs.

Rien ne va en ce moment.

Ça fait un mois que ma mère ne change pas de discours, qu'elle me fait la morale chaque soir après mes cours.

Toujours à propos de la soirée chez Hyunjin et quand j'ai dû dormir chez Jongho car j'étais plus que torché.

Depuis, je me fais engueuler et je n'ai pas le droit de m'opposer ou de me justifier.

Je dois juste écouter et fermer ma gueule.

Mais de toute façon, je finis toujours en larmes à la fin.

Je n'ai jamais eu d'abus physiques, du moins pas de coups.

Et je me suis toujours senti coupable quand j'avais l'impression de la blesser avec mes mots quand on se disputait alors que je sais qu'elle ne culpabilise même pas une seule seconde quand elle me blesse.

Ma mère se contente de hurler, d'imposer ses idées et de casser des trucs quand elle est énervée.

Après tout ça, après qu'elle a bien piqué sa crise et m'a fait comprendre qu'elle me hait plus qu'autre chose, elle vient me voir en pleurs et me supplie de la pardonner.

Et si je ne le fais pas, elle me fait une morale compte quoi je la déteste ou bien que c'est de ma faute si elle se comporte comme ça.

C'est bizarre ça tiens donc, ce comportement me rappelle quelqu'un, vous trouvez pas ?

Eh ben voyons.

Je dis ça mais je ne suis pas mieux.

Je suis vraiment le fils de ma mère.

J'ai ses yeux, certains de ses traits...

Mais surtout, je me soucie trop de ce que les gens pensent.

Et je critique autant que je déteste.

Tout comme elle.

J'ai peur de devenir comme elle, alors j'essaie de ne pas recopier son attitude.

Ça me tue de me dire que je suis son fils car je ne peux pas le nier.

J'ai les mêmes défauts que ma mère qui me déteste.

J'ai peur que la victime devienne le coupable, que le détruit devienne le destructeur.

Chaque jour j'essaie d'être meilleur mais j'échoue encore et encore et j'ai l'impression que je me rapproche petit à petit de ce qu'elle est, que mes échecs nourrissent la toxicité de mon esprit.

Ça me bouffe et je ne sais pas quoi faire.

Mais je ne devrais pas me plaindre, Jongho subit bien pire que moi chez lui.

Mon pauvre Jongho, j'aimerais tellement le sortir de sa famille totalement tarée.

Il fait style de rien, il reste impassible mais je sais bien qu'il souffre au fond de lui.

Quand il met du maquillage pour cacher ses bleus, je suis obligé de repasser derrière lui pour fignoler tout ça étant donné qu'il ne sait pas vraiment se maquiller.

Ça me brise le cœur de devoir cacher la vérité mais encore plus lorsqu'il me raconte ce que lui fait son père et sa mère qui ne fait rien, qui ne regarde même pas.

Si elle ressent un peu de pitié envers son fils, si ça lui fait mal de voir ça, alors pourquoi elle ne fait rien ?!

J'aimerais tant faire quelque chose pour qu'il arrête de souffrir par ma faute...

Peut-être qu'il a raison finalement.

Peut-être qu'il faudrait qu'on se sépare, qu'on arrête définitivement de se voir...

Mais il est ma seule raison de vivre, mon unique motivation, je ne me sens vraiment bien que quand il est là.

Je peux pas vivre sans Jongho, rien que d'être loin de lui me fait mal alors ne plus avoir le droit de lui parler, de l'entendre rire, de l'écouter chanter.. c'est impensable pour moi.

C'est la seule chose qui me fait tenir.

Néanmoins, c'est la seule solution que nous avons.

C'est soit sortir ensemble en secret et souffrir ou ne pas sortir ensemble et s'éviter le plus possible afin de ne pas mettre l'autre en danger.

Je suis un égoïste, je pense qu'à ma gueule mais là, je peux pas...

Je peux pas laisser Jongho se faire tabasser.

Je peux pas l'abandonner comme ça.

Je préfère souffrir en silence si c'est pour qu'il arrête de se faire frapper comme ça.

C'est moi l'aîné, pourquoi je ne peux même pas le protéger ?

C'est mon rôle bordel, pourquoi je pense à ma gueule dans ce genre de moments ?

Je ne suis pas un bon copain.

Je sais pas quoi faire...

Je ne suis pas sûr de tenir sans Jongho.

Non, je..

Je ne veux plus qu'il souffre par ma faute.

Alors que je regardais le plafond de ma chambre, enfoui dans mes réflexions profondes, mon téléphone sonne.

Je grogne de frustration et attrape mon téléphone depuis ma table de nuit afin de voir qui c'est.

C'est Jongho.

C'est Jongho !!

Directement, une vague de bonheur m'envahit et une douce chaleur trouble mon cœur.

Je me redresse, remets une mèche derrière mon oreille et réponds à l'appel.

- Allô ?

Je n'ai même pas à faire semblant de sourire, je souris déjà rien qu'en sachant que je vais l'entendre.

Ces moments sont devenus si rares depuis la fête...

Ses parents lui ont confisqué son téléphone pour qu'il se concentre sur ses stupides études.

- Allô Hyung ?

Oh ciel, qu'est-ce que j'aime quand il m'appelle Hyung.

Je deviens niais quand Jongho est là.

Je roule sur mon lit pour me retrouver sur le ventre, un grand sourire au visage.

- T'es parents t'ont finalement rendu ton tel ?

- Ouais, enfin quoi ! Il soupire. Ça m'a manqué de t'entendre...

Mes joues rougissent et j'enfouis ma tête dans mon oreiller.

J'ai des papillons dans le ventre.

- T'es timide ? Ricane-t-il. C'est drôle ça, t'es plus gêné et timide quand je te dis des trucs romantiques que quand on couche ensemble !

Mais ça va pas la tête ?!

- J-Jongho !!

- Quoi ? C'est vrai ! Il rigole encore, sachant pertinemment qu'il a raison, comme d'hab quoi.

Je vous jure, parfois je veux le taper.

- Je t'emmerde.

- Oh ça vaaaa ! Boude pas mon Hyung d'amour !

- Va te faire foutre !!

Mon visage est rouge de gêne.

Quel enfoiré, il s'amuse toujours à me gêner ce gros con !!

Tandis qu'il se tape la meilleure barre de sa vie et que j'ai envie de m'enterrer six pieds sous terre, son rire s'apaise tendrement.

- Tu sais que je t'aime ?

- Moi aussi je t'aime... Répondis-je, encore embarrassé par tant de délicatesse de sa part.

- Et tu sais que t'es trop mignon quand t'es gêné ?

- Ferme la, j-je suis ton aîné je te rappelle !

- T'es peut-être mon aîné mais je te soulève quand je veux-

- Jongho bordel !!

Je sors avec un obsédé, c'est pas possible.

Je suis sûr San qui a influencé mon Jongho avec son faux air innocent là.

Jvais le tacler d'avoir ensorcelé mon ours.

Oui, mon ours, jugez pas sinon jvous tacle vous aussi.

Si Seonghwa-Hyung serait là, il ferait une syncope, vu qu'il est prude comme j'ai jamais vu.

Faut qu'il pète un coup de temps en temps, c'est pas comme ça qu'il va sortir avec Hongjoong hein.

Les pauvres, ils sont même pas au courant qu'on est six à les shipper ensemble.

- Au fait.. T'as réfléchi à ma proposition ?

- Ouais... Je soupire en passant une main dans mes cheveux. C'est une idée mais je veux pas être loin de toi...

J'ai vraiment pas envie de faire ça, mais c'est nécessaire...

- Tu sais bien que ça ne m'enchante pas de faire ça Hyung, au contraire, mais je ne veux plus qu'il t'arrive du mal.

Moi non plus Jongho, je ne veux plus que ton père te fasse du mal comme ça.

- Moi non plus je veux pas qu'on te fasse du mal Jongho...

- Alors c'est décidé ?

J'avale anxieusement ma salive, je ne suis pas prêt à l'accepter...

J'ai envie de refuser mais je peux pas, j'ai pas le droit.

- Oui...

Jongho soupire, sa voix est attriste mais déterminée.

Mon cœur se serre, des larmes se forment aux coins de mes yeux.

- Très bien... Il prend une grande inspiration avant d'annoncer d'une voix triste. Alors à partir d'aujourd'hui on n'est plus rien l'un pour l'autre.

L'entendre dire ça me fait si mal, j'ai l'impression que mon cœur va exploser.

J'ai un pique dans la poitrine qui ne veut pas partir, j'essaye de contenir mes larmes comme je le peux.

Je renifle, je tremble et je n'arrive pas à me calmer.

J'entends Jongho résister de son côté, il est bien plus doué que moi pour réprimer ses émotions.

- Hyung.. Émane-t-il d'un timbre désemparée. Je t'en prie, pleure pas... J'aime pas t'entendre pleurer...

- Pardon...

Comment il veut que je ne pleure pas ?

Comment je suis censé réagir lorsque je viens de prendre une décision qui me crève le cœur ?

Je ne vais plus le revoir, ni lui parler avant je ne sais quand...

J'ai peur de le perdre.

- Ça va aller Hyung, ne t'inquiètes pas, je serai toujours là pour toi !...

Mes larmes ne cessent pas de couler sur mes joues, j'ai juste envie de le prendre dans mes bras...

Je veux pas qu'il parte.

Je veux pas être sans lui.

- Jongho...

- Je t'aime Hyung, ne l'oublie pas s'il te plaît...

Je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'il raccroche.

Je laisse ma main tomber d'elle même, mon téléphone glisse de mes doigts pour finir au sol.

Je suis pas prêt à vivre sans Jongho. Je ne le serais sûrement jamais.

Toute la douleur qui comprime mon cœur sort par mes cordes vocales et je pleure bruyamment.

La tristesse se transforme rapidement en frustration et cette dernière se transforme en rage.

Je prends le premier truc que j'ai sous la main, un verre posé sur ma table de nuit avant de le balancer brutalement contre le mur en face de moi.

Il éclate contre les photos accrochées sur le mur d'en face.

Le bruit du verre et la sensation qui se libère de l'impact a un effet cathartique sur moi.

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, pour souffrir de cette manière ?

Je les déteste. Je les déteste tous.

Jongho, s'il te plaît reviens, j'ai besoin de toi.

Je me laisse tomber en arrière et cache mes yeux avec mes mains.

Au moins, il est en sécurité maintenant.

Même si ça me tue de savoir que je ne pourrais même pas lui parler, peut-être que je n'arriverai même plus à le regarder sans vouloir courir dans ses bras.

Et quand je pense que rien ne peut être pire, bizarrement, la vie me prouve le contraire.

Sincèrement, je vois pas ce qui pourrait être pire, là tout de suite.






Nous sommes trois jours plus tard, lundi trente mai.

Il est cinq heures et demie, je n'ai même pas eu besoin de mon réveil pour me réveiller.

J'ai passé l'un des pires week-ends de ma vie.

J'ai pleuré, pleuré et encore pleuré.

Je suis resté dans ma chambre, j'ai à peine mangé depuis vendredi.

Mon père s'est inquiété quand il a vu que je n'avais rien commandé pour moi du week-end, mais je lui ai dit de ne pas s'en faire.

Il ne peut rien y faire de toute manière.

Wooyoung m'avait invité à sortir avec lui San, Mingi, et Yunho mais j'ai refusé.

Je ne me sentais pas assez bien pour bouger de mon lit.

Et ça n'a pas changé.

Je me suis réveillé à quatre heures et depuis mon réveil, j'essaie de trouver une motivation afin de sortir de mon lit.

J'ai envie de ne rien faire, de juste dormir encore jusqu'à ce que Jongho revienne.

Contre toute attente, j'arrive à me forcer à me lever de mon lit et à traîner des pieds pour atteindre la salle de bain de l'étage.

J'ai une mine plus que détériorée.

J'ai des cernes, j'ai le teint terne, j'ai perdu cette étincelle qui fait briller mon être, je tire une gueule d'enfer.

On dirait que je suis en gueule de bois alors que je suis juste au bord du gouffre.

Je soupire lourdement, n'ayant aucune motivation pour me préparer.

D'ordinaire, je me levais chaque matin à quatre heures du matin pour me préparer.

Je passais des heures entières à choisir ma tenue, à faire attention aux moindres détails, même les plus petits, je prenais des heures à peaufiner chaque imperfection.

Je ne pensais qu'à une seule chose ; la réaction de Jongho dès qu'il me voyait le matin et l'euphorie que ça me procurait de l'entendre me complimenter, de l'entendre dire que j'étais magnifique.

J'ai toujours su que j'étais beau et attirant, j'ai toujours eu conscience que je l'étais mais l'entendre de sa bouche était totalement différent.

Mais désormais, je n'ai plus aucune raison de le faire.

Ma vie est basée sur un seul principe depuis ma tendre enfance ; "si je suis beau, ils m'aimeront."

Et on ne peut pas le nier, les gens beaux ont la vie beaucoup plus facile.

Le privilège de la beauté existe et ceux qui ne s'en rendent pas compte ou qui n'y croient pas sont ceux qui sont naturellement choisis et aimés par les autres sans avoir à le chercher tandis qu'au contraire, ceux qui essayent et font tout pour être aimé sont ceux qui souffrent le plus.

Mais je pense que les pires, ce sont les gens comme moi.

Ceux qui savent qu'ils sont attirants et qui plaisent aisément, qui ont conscience que ce privilège existe et qui s'en servent afin d'obtenir ce qu'ils désirent car ils savent que dans un sens, ils sont supérieurs et ont un avantage.

Jongho ne correspond pas aux critères de beauté imposés par la société, tandis que moi oui.

De ce fait, il se considère chanceux que quelqu'un d'aussi beau que moi puisse aimer de tout son cœur quelqu'un comme lui.

Ça me brise le cœur à chaque fois qu'il dit ça parce que je le trouve sublime, je le trouve parfait et parce que d'entre nous deux, c'est moi qui suis chanceux d'avoir quelqu'un comme lui dans ma vie.

C'est quelqu'un qui fait tout pour que je sois heureux, quitte à mettre ses parents tyranniques à dos...

Ce qui me déprime aussi, ce qu'on ne peut pas ignorer, c'est de voir à quel point la beauté dirige notre société actuelle et combien elle est importante pour tout le monde.

Quelle serait ma vie si je n'avais pas ce visage ?

Je ne préfère pas imaginer.

J'ai même pas la force mentale pour de toute façon.

Je sors de la salle de bain et enfile les premiers vêtements que je vois dans mon armoire, c'est-à-dire un jogging gris et un hoodie noir.

J'ai pas envie de me prendre la tête.

Moi qui avait l'habitude de toujours être soigné et impeccablement habillé, ça va leur faire tout drôle.

Je descends dans la cuisine et cherche quelque chose qui pourrait combler le vide que je ressens dans ma poitrine et peut-être recouvrir la douleur brûlante que j'ai dans la gorge.

Mais rien ne me donne envie, alors ça sera pour une autre fois.

Bordel j'aurais dû aller boire un coup hier, un bon coup pour oublier.

Au moins j'aurais eu une excuse pour ne pas aller en cours...

Je me dépêche de remonter dans ma chambre, flemme de me faire engueuler par ma mère ou de l'entendre se plaindre de ses collègues ou autre.

Moi aussi je pourrais me plaindre si je le voulais.

Ainsi, je reste allongé dans mon lit pendant une quinzaine de minutes avant de partir de chez-moi pour rejoindre le métro.

Je passe une demi-heure à bailler, à me souvenir de la sensation désagréable, chaude et brûlante de mes yeux et de mes bras.

J'ai envie de dormir. J'ai à peine dormi six heures en trois jours...

Une fois que le métro s'arrête à mon arrêt, je sors et rejoint le parc où Jongho et moi avions l'habitude de nous rejoindre le matin.

Et il n'est pas là, comme je l'imaginais...

Alors, je continue ma route, cette fois, seul.

Ça fait bizarre, c'est comme si une partie de moi était vide.

Je me sens.. incomplet.

D'ordinaire je parle avec Jongho, là, rien.

Je n'ai même pas pu lui faire un dernier baiser avant que tout ne change...

Je suis terrifié par cette situation.

Que vont dire les autres en me voyant comme ça ? Que va penser Jongho ?

J'aurais dû faire un effort...

J'ai peur que Jongho m'oublie, qu'il perde l'intérêt qu'il a envers moi, que notre étincelle ne se dissipe, qu'il trouve simplement quelqu'un de mieux qui ne lui causera pas d'ennuis.

Quelqu'un comme Kimoon, une fille de sa classe qui l'aime bien, dont je suis affolement jaloux et qui est tout l'inverse de moi.

Elle qui est si parfaite et honnête, avec une bonne santé mentale, avec une famille harmonieuse et unie... Qui n'est pas détestée des parents de Jongho.

Qui est une femme.

J'ai peur qu'on se dissipe et disparaisse lentement du monde de l'autre sans même s'en rendre compte.

De nos jours, c'est d'une facilité déconcertante d'oublier quelqu'un pour toujours, mais pas pour moi.

Si jamais Jongho tourne la page, qu'il cesse de m'aimer, peu importe la raison et ce qu'il fera, mon monde sera toujours centré sur lui et uniquement lui, parce qu'il est tout ce que je veux et il est celui que j'aime.

Après une dizaine de minutes de marche, j'arrive à la fac et rejoins notre groupe à notre place habituelle.

Je me prépare à recevoir des regards confus et surtout à ce que je vais sortir comme excuse.

Bordel je crève de chaud avec ce hoodie à la con.

J'aurais dû y penser, c'est vrai que cette semaine les températures vont relativement augmenter avec plus de vingt-cinq degrés dehors.

Je suis foutu.

Juste, je peux savoir pourquoi ils tirent tous la tronche comme ça ?

- Salut... Soupiré-je en arrivant.

- Bonjour Yeosangie ! Me sourit Seonghwa-Hyung, qui tient la main de Hongjoong-Hyung...

Me dites pas qu'ils sortent ensemble ?! J'aurais raté le scoop de l'année !

Dites moi que Seonghwa a largué Soobin je vous en prie, ça ferait une bonne nouvelle.

San vient me câliner en guise de bonjour, comme à son habitude.

Il nous accueille tous avec un câlin le matin, sauf Hongjoong.

- Coucou Sangie ! Me dit le brun avec un grand sourire.

- Salut Sannie.. je me force à sourire pour faire genre de rien.

- Jongho n'est pas avec toi ? S'étonne Mingi en regardant aux alentours, au cas où notre maknae aurait envie de se montrer.

- N-non, je sais pas où il est...

- C'est bizarre, d'habitude il arrive avec toi ! Constate Yunho qui tient Mingi dans ses bras.

- T'es sûr que ça va ?

Je tourne les yeux vers Hongjoong-Hyung qui vient de me poser la question, il a l'air inquiet à mon sujet.

Je peux pas leur dire, j'ai pas le droit.

Pardon, hyung..

- Oui, t'en fais pas.

- T'es sûr Sangie ? Se lève Seonghwa en s'approchant de moi. Il prend ma main droite et la caresse doucement. On s'inquiétait pour toi tu sais...

- P-Pourquoi ? Pas que ça me dérange hein mais il ne faut pas, il n'y a rien !

- T'es resté chez toi tout le weekend... Boude Sannie en se retirant de notre câlin. En plus c'était une super fête ! T'aurais dû venir avec nous, c'était super drôle !

- T'as manqué pas mal de trucs, surtout le moment où on est parti complètement pétés à trois heures du mat ! Raconte Yunho en rigolant. Woo a eu la merveilleuse idée de perdre nos chaussures et donc on est rentrés bourrés et pieds nus !

Oh bordel, j'aurai payé pour voir ça !

J'aurais dû venir, ça m'aurait fait une distraction...

Je suis vraiment qu'un con.

Mais jamais de la vie je retire mes chaussures à une soirée déjà, Woo est assez déjanté pour démarrer une connerie de type interplanétaire avec.

- Et San s'est fait draguer plus d'une fois ! Rigole Mingi.

- Ouais fin surtout par Woo hein... Réplique son meilleur avec un sourire moqueur à l'égard de San qui rougit à vue d'œil.

- O-Oui bon ça va hein, il était bourré et moi aussi !

- Mouais... Doutent Mingi et Yunho qui se regardent avec un sourire espiègle.

Il va jamais avouer qu'il aime bien Wooyoung, hein ?

Être plus têtu que mon meilleur ami, c'est une sacrée tâche, j'ai jamais trouvé plus têtu que lui mais on a un bon concurrent apparemment.

S'ils sortent un jour ensemble, je pense que je finirais par mourir tant ils sont obstinés.

- Sinon, je peux savoir pourquoi vous faisiez une tête d'enterrement quand je suis arrivé ?

Ils me regardent tous, incrédules.

J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

- T'as pas vu nos messages ?

- On a parlé que de ça du week-end ! Commente San après la question de Seonghwa-hyung.

Merde, c'est vrai que j'aurais dû regarder le groupe que nous avons en commun avant de revenir en cours...

J'ai mis le groupe en silencieux ce weekend, je n'avais envie de parler à personne.

Comment je vais pouvoir me justifier ? J'ai aucune excuse !

- D-Désolé, j'avais pas mon tel ce weekend...

Pire excuse mais bon, j'ai que ça en stock.

Les garçons se regardent tous, problament douteux de mon excuse et ne sachant pas comment annoncer la nouvelle.

C'est si grave que ça ?

Hongjoong-hyung soupire et dit d'une voix coupable et tendue.

- Mingi s'est fait agressé.

- Quoi ?!

Oh merde...

Je suis vraiment abruti, putain je suis le pire !

Je me précipite vers Mingi et pose ma main sur son avant-bras afin de lui témoigner mon soutien.

- Je suis désolé Mingi, j-je savais pas ! Je m'empresse de me justifier, je n'ai aucune excuse putain... Ça va ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est qui que j'aille lui régler son compte ?!

- Ne t'excuse pas Sangie, c'est pas de ta faute. Me sourit-il faiblement. Il baisse les yeux, pensif à propos de son agression.

- C'est Chinbae, son ex-copain. Me répond Yunho d'une voix colérique, même s'il se contient.

Je n'ai jamais vu Yunho énervé, et bizarrement j'ai pas envie de l'énerver perso.

Lui qui est toujours souriant et bienveillant, j'ai l'impression qu'il va me démarrer si j'ose faire une bourde.

- Tu veux dire celui qui le harcèle ? Demandé-je en faisant le lien. Yunho hoche la tête et serre Mingi contre lui, celui-ci repense aux événements et se cache dans l'épaule de Yunho. Qu'est-ce qu'il lui a fait ?! Je vous jure, si un jour je vois cet enfoiré je lui fout un poing dans la gueule.

Nan mais d'où on ose toucher à Mingi comme ça ?

Personne ne fait du mal à mes amis. Et puis Mingi est si adorable, comment on peut lui faire quelque chose comme ça ?

Je me sens vraiment coupable de ne pas avoir vérifié le groupe, j'aurais pu lui témoigner mon soutien...

Le noiraud aux mèches bleues se détache de son meilleur ami pour me regarder, tout tremblant.

- Tu sais que j'ose plus trop sortir maintenant, alors je fais toujours attention mais je ne suis sorti qu'une fois hier. C'était pour sortir mes poubelles mais Chinbae était là, il m'attendait et il m'a demandé de ressortir avec lui. J'ai refusé mais il a commencé à devenir violent et il a dit que c'était de ma faute, que s'il faisait ça c'était parce que je lui appartenait et que je n'avais pas le droit d'être avec quelqu'un d'autre...

Quoi ?! Mais il est malade !

Bordel, je savais pas que c'était si grave...

- C'est une blague j'espère ? Je ricane nerveusement, je ne sais pas comment contenir ma colère. Je vous préviens tout de suite, j'en ai rien à foutre de finir en garde à vue, si je vois cet enfoiré je lui explose les dents ! Comment il a pu te faire ça ?! Je prends Mingi dans mes bras, sentant qu'il doit se sentir coupable et angoissé. Rien n'est de ta faute, c'est juste un connard de première... Je suis désolé...

- T'inquiète pas, on viendra tous t'aider si on le coince. Me dit Seonghwa-Hyung avec ce regard noir que je ne connais que chez lui.

- Mais, attend... Je me sépare de l'épaule de Mingi, étant donné qu'une pensée vient de traverser mon esprit. Pitié, dites moi que non. S'il t'attendait, ça veut dire qu'il sait où tu habites ?

Mingi hoche tristement la tête.

Ok c'est bien plus grave que ce que je pensais.

J'ai envie de le détruire ce Chinbae, il faut le faire interner.

C'est pas possible de fliquer les gens comme ça, d'être une merde à ce point.

- Il sait pas quel appartement c'est mais il sait que c'est cet immeuble-ci... Soupire Sannie. C'est déjà trop.

- Du coup on est allé voir les flics mais ils peuvent rien faire, Mingi a déposé plainte mais rien de plus. Hongjoong roule des yeux, sa voix s'énerve. Mingi est victime de ce connard depuis plus d'un mois, il a bien fait comprendre à Chinbae qu'il voulait que ça s'arrête et malgré ça, ils peuvent rien faire ? Le pire c'est que Chinbae l'a menacé plusieurs fois et ils "peuvent rien faire" ? Je vous jure j'ai envie de rendre justice moi-même.

- Du coup, on fait en sorte de rester le plus possible avec Mingi pour que Chinbae arrête mais on a pas d'autre solution... Suit Seonghwa-Hyung.

Je vous jure, de nos jours, la police sert à que dalle.

Il faut attendre quoi pour que ça s'arrête ?

Il faut qu'on retrouve Mingi en morceaux pour que ça bouge ou quoi ?

Ça va trop loin là, il faut que ça s'arrête.

Je vais lui refaire la tête à ce connard.

Nous changeons de sujet, voulant ne pas plomber l'ambiance et aider Mingi à se changer les idées.

Le pauvre, il doit se sentir si mal...

Je ne sais même pas comment il a la force de venir en cours, à sa place, je ne sortirais même plus de chez moi.

Malheureusement, Jongho ne nous a pas rejoint, jusqu'à ce que la cloche sonne.

Il doit sûrement m'éviter...

J'ai deux heures de sciences politiques en amphi et après j'ai mon cours de violon hebdomadaire.

Nous nous séparons pour aller chacun dans nos cours respectifs.

J'entre dans la salle sans même regarder le prof et je me mets au fond.

Je suis crevé, est-ce que je devrais dormir pendant ces deux heures ?

Je suis plutôt doué en sciences politiques, ça ne serait pas une grande perte de rater un cours.

Néanmoins, j'ai peur de ce que ça pourrait avoir comme répercussions alors je m'efforce de suivre et de noter le cours sur mon ordi même si mes yeux peinent à combattre la fatigue.

Deux heures plus tard, je sors du cours le plus vite possible.

J'ai détesté ces deux heures du début à la fin.

J'ai failli m'endormir je ne sais combien de fois et j'avais juste envie de chialer tout du long.

Heureusement que j'ai des facilités dans certaines matières, je serais tellement mal sinon et je décevrais sûrement mes parents...

Je descends pour arriver à mon casier, Wooyoung m'attend déjà.

Chaque lundi, après mes deux heures de sciences politiques, Wooyoung m'attend et m'accompagne dans mon cours de violon parce qu'il a une pause jusqu'à treize heures.

Je l'envie, je crève de chaud et lui il porte un haut sans manche noir.

En m'entendant arriver, il lève les yeux vers moi en souriant mais son sourire s'efface dès qu'il remarque ma tenue disons.. inhabituelle.

J'essaye de faire style de rien et j'ouvre mon casier pour récupérer mon violon et tout ce dont j'ai besoin.

- Euh Yeo, t'as pas chaud avec ça sur le dos avec des températures pareilles ? Me demande-t-il, dubitatif.

- Non, ça va.

- Mh. Il hausse les sourcils, il ne croit pas un mot de ce que je dis. Et je peux savoir ce que tu fous fringué comme ça ?

Merde.

- Bah.. réfléchit Yeosang, réfléchit bordel ! J'avais plus que ça. Et puis c'est très bien aussi...

- T'es sûr que ça va ?

- Oui oui ça va ! M'emporté-je. Pourquoi tout le monde me pose la question ?!

- Parce qu'on dirait que ça va pas. Me répond mon meilleur ami. D'habitude, jamais tu te serais pointé comme ça. On dirait que t'as fait la bringue tout le weekend.

- Pourtant ça va.

Je me braque, ne voulant pas dévoiler ce qu'il ne va pas à Wooyoung.

Je devrais lui en parler, j'ai besoin d'en parler à quelqu'un.

Mais je n'ai pas envie de l'inquiéter ni de l'emmerder avec mes histoires, Woo a déjà assez de problème comme ça.

En prenant mon archet, quelque chose tombe de mon casier mais je n'y prête même pas attention contrairement à Wooyoung qui le ramasse.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

Je détourne rapidement les yeux sur le bout de papier que Wooyoung a en main.

- Sûrement un type qui se croit original en m'envoyant des lettres. Deviné-je en haussant les épaules.

Tandis que je range mes affaires de cours, Woo déplie le bout de papier, s'adosse contre les casiers et commence à le lire.

Une dizaine de secondes plus tard, il a un grand sourire au visage.

- C'est t'y pas mignon ça ? ricane-t-il.

- C'est quoi ?

Wooyoung commence à me lire à voix haute les mots inscrits sur ce mot avec un grand sourire espiègle.

- "Hyung, tu étais magnifique aujourd'hui et tu le seras tout autant les autres jours, peu importe ce que tu porteras. Je serais toujours là pour toi Hyung, jamais je ne te quitterai. Ne doute pas de mon amour pour toi. Je t'aime." C'est trop chou !

Je rougis à vue d'œil et mon cœur s'emballe dès que je me rends compte de qui a écrit ce mot.

Wooyoung passe un bras autour de mon épaule et me montre les mots inscrits sur le papier.

- Ça serait pas l'écriture de Jongho par hasard ? Rigole Wooyoung alors que je suis en train de me décomposer de honte.

- P-pas du tout ! Beaucoup de gens ont cette écriture !

Wooyoung me lance un regard du style "te fous pas de moi" avec un sourire moqueur.

Je n'ai pas d'excuse, je ne connais personne qui a la même écriture soignée et calligraphique que Jongho.

Je pourrais la reconnaître entre mille, mais Woo aussi.

Je suppose que je ne peux rien faire d'autre que de nier.

Les joues rouges, je lui prends le papier des mains et le glisse très rapidement dans mon sac avant de fermer mon casier.

Je commence à prendre le chemin direction le gymnase à côté du deuxième bâtiment de la fac, Wooyoung me suivant derrière en voulant me faire avouer et m'expliquer pourquoi Jongho m'envoie ce genre de mot.

Ce dernier m'a fait sourire, il a pensé à mon état d'esprit et à comment je pourrais me sentir..

C'est le petit-ami parfait. Enfin, ancien petit-ami maintenant...

Une fois à l'intérieur du gymnase, je remarque que Madame Bakary est déjà présente à m'attendre.

Madame Bakary est ma professeur personnelle de violon depuis maintenant six ans.

On est très proches elle et moi, je l'aime beaucoup et je lui voue une confiance absolue.

Elle est très douée pour le violon, j'espère qu'un jour je saurai aussi bien jouer qu'elle.

Elle est bienveillante et attentive, elle fait beaucoup de concessions mais elle attend de ses élèves de faire de leur mieux en retour.

Au départ, j'étais dans une de ses classes mais j'ai toujours eu du mal à jouer en public alors mes parents lui ont demandé si elle pouvait faire des cours particuliers pour moi, en présence de personne d'autre.

Elle a accepté, elle comprenait mon problème alors elle n'a même pas hésité et cela fait cinq ans que j'ai des cours avec elle dans lequel nous sommes seulement elle et moi.

Et elle a même accepté que Wooyoung vienne m'accompagner tous les lundis matins de cette année puisque Wooyoung est quelqu'un qu'elle apprécie.

Wooyoung et moi la saluons et une petite discussion se présente avant que nous commencions le cours d'aujourd'hui.

Madame Bakary vient d'Égypte, comme elle est étrangère, elle a du mal à s'adapter au mode de vie coréen mais je trouve qu'elle s'en sort pas trop mal.

Qu'elle soit étrangère ou pas importe peu pour moi, je l'admire et je l'aime vraiment beaucoup, c'est une personne très douce et patiente.

Nous commençons le cours par revoir rapidement ce qu'on a vu la semaine dernière puis, nous enchaînons sur autre chose.

Je fais de mon mieux pour ne pas la décevoir, c'est la dernière personne que je voudrais décevoir, je veux vraiment la rendre fière et lui montrer que son enseignement a été plus que bénéfique.

Pourtant, j'ai toujours eu peur de la décevoir...

C'est dommage que mon cours soit si court, il dure à peine une petite heure et demie.

Alors que j'étais en train d'écouter ce que Madame Bakary était en train d'expliquer, en l'occurrence, sur quoi on allait enchaîner, je remarque que quelqu'un se trouve en haut de la mezzanine présente dans le gymnase, accompagné d'un autre garçon aux cheveux blonds attachés.

Quelqu'un peut me dire ce qu'il fout là ?

J'essaye de lui faire discrètement signe de se barrer s'il ne veut pas que je l'étripe.

Qu'est-ce que Jongho fait ici ? Il ne vient jamais d'ordinaire, il devrait être en cours de biologie cellulaire en ce moment !

Il n'a pas le droit d'être ici, il risque de se faire voir et de se faire balancer !!

Je veux pas qu'il se fasse frapper par ma faute !

Cependant, plus je lui fais signe de s'en aller, plus il me sourit.

En plus, je suis en plein cours moi aussi, j'ai pas le droit d'aller le voir !

J'essaie de retrouver ma concentration et de suivre le cours de Madame Bakary du mieux que je le peux.

Pourquoi il est ici ? Avec Hyunjin en plus !

Il sait très bien qu'on s'aime pas lui et moi, il veut me narguer ou quoi ?

Pourquoi il fait ça ? Il s'en fout de souffrir..?

L'heure passe rapidement et le cours touche à sa fin, à mon plus grand regret.

J'ai réussi à résister à mon envie de regarder Jongho, qui a fini par partir cinq minutes avant la fin de mon cours.

Wooyoung se lève de la pile de tapis en mousse sur laquelle il était assis pour me rejoindre.

- Tu as fait beaucoup de progrès Yeosang, je suis fière de toi. Tu as durement travaillé et je suis pleinement satisfaite de ton travail, tu peux te féliciter !

- C-c'est vrai ?

- Évidemment, tu as fait un excellent travail, ça se voit que tu t'es beaucoup entraîné ! Je suis heureuse de voir que tu prends tes cours à cœur, tu es l'un de mes meilleurs élèves !

- Merci beaucoup Madame.

Si vous saviez combien ça me fait plaisir d'entendre ça.

J'ai l'impression d'enfin faire quelque chose de bien, de finalement être doué pour autre chose que de duper mon petit monde.

Ça fait tellement du bien de savoir qu'on n'est pas qu'un boulet sur pattes.

- Yeo ? M'appelle soudainement Wooyoung qui me regarde assez sérieusement.

- Oui ?

- Annule tes cours de la journée avec moi.

- Quoi ? Pourquoi faire ?

- Yeo, me prend pas pour un abruti, tu vas pas bien. Alors aujourd'hui, pas de cours de la journée et tu viens avec moi t'amuser un peu.

- Mais.. je peux pas Woo j'ai des choses à faire, j'ai encore pleins de cours et-

- Ce n'est pas négociable.

Je regarde Bakary, ayant l'espoir qu'elle me donne raison.

Elle me sourit tristement et s'approche de moi pour poser sa main sur mon épaule.

- Vas avec ton ami Yeosang, tu mérites de te reposer et de prendre du temps pour toi. Si tu sens que tu en as besoin pour ta santé, alors n'hésite pas. Par ailleurs, si tu veux louper certains cours dans les semaines qui suivent à cause de ta santé mentale ou physique, prévient moi et je t'autoriserai à rester chez toi.

- Mais Madame..

- Tu vois ? Même ta prof est d'accord avec moi !

- Il a raison. Tu es mon élève Yeosang et rien n'a plus d'importance pour moi que ta santé. Tu ne pourras pas bien travailler et être bien mentalement si tu es en mauvaise santé. Et si tu as besoin de parler, si tu veux m'en parler, c'est avec plaisir que je t'accorderai du temps d'accord ?

C'était si compliqué de faire ça maman ?

J'hoche simplement la tête, acceptant malgré moi de sécher toute la journée en compagnie de Wooyoung.

Après avoir dit au revoir à ma professeur personnelle, moi et Wooyoung sortons du gymnase.

Je suis curieux de ce qu'il a prévu de faire pendant toute une journée en ma compagnie.

Il exagère tout de même, j'aurais bien pu faire ma journée comme d'habitude...

Une fois dehors, la culpabilité me prend.

J'ai pas envie d'embêter Wooyoung avec mes histoires et de lui faire sécher des cours à cause de moi.

- Wooyoung, on peut pas faire ça...

Il se retourne vers moi et ricane doucement.

- Pourquoi pas ?

- Je vais bien, je t'assure... Je soupire et tente de trouver une excuse plus crédible. Et puis cet aprem t'as rendez-vous avec-

- Je m'en branle de ce rendez-vous. Me coupe-t-il soudainement sans pour autant élever la voix. Tu es mon meilleur ami Yeo et je balancerai tout ce que j'ai pour être là pour toi quand tu en auras besoin. Et là, t'en as plus que besoin. Alors on va sécher toute la journée et je ne te demande pas ton avis.

Ses mots me font sourire, je le reconnais bien là, il est toujours aussi borné.

Et il sait toujours tout ce qu'il y a de mieux pour moi et pour ses amis.

Pour les autres oui, mais pas pour lui.




Jongho, je ne veux plus que tu viennes à mon cours de violon
Je veux que ton bien
Et tu n'es pas en sécurité avec moi, alors arrête

C'est avec toi que je me sens le plus en sécurité
Et puis tu joues si bien, je ne pouvais pas m'empêcher de venir

Tu connais les conséquences qu'il va y avoir si ça se sait
Tu t'en fous de souffrir ou quoi ?!

Si je dois prendre des coups pour rester avec toi, alors oui, je m'en fous royalement

Il est fou allié, c'est pas possible !

Et si tu finis par ne plus te relever ?!
Qu'est-ce que je vais faire sans toi hein ?!
Et notre groupe, qu'est-ce que tu en fais ? Qu'est-ce qu'ils feraient sans toi ?
Moi je m'en fous pas de te voir souffrir
S'il te plaît, laisse moi m'occuper de ça
C'est à moi de te protéger

M'en fous

Je t'en prie Jongho, fais-le pour moi
Je ne veux plus voir des bleus cachés par du maquillage...
Je t'en prie

Bon d'accord
Mais à une seule condition

Tout ce que tu veux

Viens avec moi au festival d'été


Je n'avais pas prévu d'y aller...

En fait, je voulais même pas y aller, à quoi bon ?

Je soupire et finis par lui répondre que c'est d'accord afin qu'il ne se mette plus en danger.

Je vous jure, il va finir par me rendre totalement cinglé.

Il est dix-huit heures passées, je suis toujours en compagnie de Wooyoung.

On a passé la journée ensemble et ça m'a été plus bénéfique que ce que je pensais.

Il m'a emmené dans mon resto préféré, dans mon bar préféré, on a été dans des endroits dans lesquels je me sens bien et il a tout payé pour moi, alors que je pouvais payer mais il a insisté pour le faire.

Je n'ai pas pu me retenir très longtemps...

Je voyais bien qu'il s'inquiétait énormément, il essayait juste de savoir pourquoi je me comportais si bizarrement...

Et il me connaît trop bien, il sait quand je mens, je n'aurais pas pu inventer quelque chose.

Alors, j'ai tout déballé.

Je lui ai tout raconté du début à la fin.

Je lui ai dit pour moi et Jongho, pour notre situation, la sienne comme la mienne, le fait qu'il était en danger si on sortait ensemble même en cachette...

Enfin, j'ai presque tout raconté.

Étonnement, il n'était pas très surpris pour moi et Jongho.

Il était déjà au courant pour ma mère et mon père, étant donné qu'il a déjà assisté à une crise de nerfs de ma mère quand il était à la maison.

Comme à son habitude, il était très attentif et compréhensif, il s'est même excusé de ne rien pouvoir faire pour moi alors que ce n'est pas de sa faute.

- Eh, Yeo, regarde ! Me sort-il en prenant mon bras pour attirer mon attention.

Je regarde dans la direction qu'il pointe du doigt.

C'est Hongjoong et Seonghwa, ils sont ensemble et ils se tiennent la main.

- Ils nous l'ont même pas dit ces petits coquins !

Je souris, ça fait du bien de les voir aussi bien s'entendre et de les voir à nouveau ensemble.

Malheureusement, Hwa n'a pas largué Soobin pour Hongjoong, à mon plus grand regret.

Hongjoong serait quelqu'un de bien pour lui.

Il se sent plus épanoui que jamais quand il est avec lui, et il faut voir combien il le complimente quand il n'est pas là, il ne parle quasiment que de lui !

Et puis ça se voit qu'ils s'aiment beaucoup, bien plus que comme simples amis.

Je veux dire, moi et Wooyoung sommes meilleurs amis depuis longtemps, tout le monde pense qu'on sort ensemble et pourtant on se bouffe pas autant du regard.

Nous continuons notre chemin tout en déblatérant à propos de nos deux aînés, tout en rejoignant l'endroit où nous avions prévu de nous rendre.

C'est une petite colline derrière des immeubles où il y a un superbe lac et c'est là où l'on peut voir de sublimes couchers de soleil.

Woo et moi nous nous installons sur l'herbe verte, je me laisse directement tomber en arrière pour m'allonger alors qu'il s'assoit en ramenant ses genoux à son torse, tout en se maintenant avec ses mains vers l'arrière.

Je suis épuisé et je crève de chaud.

Ça m'a fait tant de bien de parler à Woo et de passer du temps avec lui.

Je n'ai pas l'habitude de parler de mes problèmes, j'ai toujours eu le réflexe de les garder pour moi en espérant que le temps en résoudrait quelques-uns.

Je repense à Jongho.

C'est ma toute première journée sans lui et j'ai eu envie de revenir sur ma décision pour que tout redevienne comme avant.

Mais je peux pas...

Je ne saurais si je serais capable de rester loin de lui, de ne pas céder à mon égoïsme afin de le revoir.

Je n'ai plus de raison de me lever le matin, je reste jusqu'à pas d'heure sur mon tel juste pour dormir le moins possible, afin de ne pas ressentir à nouveau cette sensation horrible qui me prend le cœur dès que je me réveille et que je me rends compte que je vais devoir survivre un jour de plus.

Désormais, il ne s'agit même plus de survivre, il s'agit de survivre un jour de plus sans même lui adresser la parole, un jour de plus dans lequel je vais simplement le regarder de loin et rêver de lui à chaque minute qui défile.

Jongho est mon tout premier amour.

Il n'est pas ma première relation, pas mon premier baiser, mais c'est le premier pour lequel j'ai eu de véritables sentiments.

Celui pour qui je serais prêt à tout, à qui je donnerai tout ce que j'ai, celui que j'ai peur de perdre.

Je pense qu'il ne saura jamais combien il a émerveillé et coloré mon monde rien qu'en y entrant.

Avant, mon monde était morose et fade, chaque jour se répétait.

Je pense que je viens d'y retourner.

Je tourne la tête vers Wooyoung et je le regarde.

Le soleil effleure tendrement la peau de son visage, réchauffe la tendresse de ses traits.

Ses cheveux bruns sont coiffés vers l'arrière, seules deux mèches viennent tomber sur son visage.

Il fixe patiemment l'horizon, mélancolique.

J'aime tant Wooyoung. Je l'admire et je suis vraiment heureux de l'avoir dans ma vie.

Depuis que je le connais, il est resté le même, il n'a pas changé d'un trait à part devenir de plus en plus beau.

Une légère brise vient balayer ses mèches mais il s'en fiche, il continue de fixer les nuages.

Je le rejoins et contemple moi aussi la beauté du ciel.

Contrairement à lui, je ne fais que très peu cette activité.

Il a toujours aimé la beauté du ciel alors que moi, je n'ai jamais vraiment eu cet état d'esprit concernant cette mer de bleue qui se mélange aux tons orangés de l'astre du jour.

Tout à coup, il sort de sa fixette pour me regarder.

Il sourit.

Je ne le mérite pas et je pense que personne ne mérite Wooyoung.

- Yeosang.

- Mh ?

- T'es bien plus que ta beauté.

Hein ?

Pourquoi il dit ça tout d'un coup ?

- Quoi ? Réponds-je par réflexe, ne comprenant pas pourquoi ces mots sortent de sa bouche.

- Tu crois que ta beauté est celle qui t'a tout donné, que c'est elle qui fait tout chez toi mais au fond, t'es bien plus qu'une belle personne. Il apporte sa main gauche à ma joue droite et la caresse doucement. T'es quelqu'un de bien.

Je rougis légèrement, ces mots font fleurir une sensation agréable dans ma poitrine.

Je me sens libéré d'un poids.

Je pose ma tête sur son épaule, me perdant dans les vagues flavescentes et rosées des nuages qui parsèment le ciel.

- Toi aussi Woo, t'es quelqu'un de bien...

Il émet un petit rire silencieux avant de caresser mes cheveux.

Wooyoung est le frère que je n'ai jamais eu, le frère que j'ai toujours voulu avoir.

La première fois que nous avons parlé avec Seonghwa-Hyung, il croyait que nous étions de faux jumeaux tant on se ressemble.

On peut tout dire de Wooyoung.

Qu'on le connaisse ou pas, les gens diront qu'il est égoïste, avare, égocentrique, égoïste, narcissique, un gosse de riche, arrogant, imbus de lui-même, bruyant, énervant, peu importe, mais on ne pourra jamais dire de lui que c'est un mauvais ami.

J'avais l'habitude d'être très collant et tactile.

Cependant, depuis qu'on me l'a reproché il y a quelques années, j'ai de moins en moins de contact physique avec les gens que j'aime.

Je ne m'accroche plus à eux, jusqu'à parfois les ignorer.

Je ne leur montre plus que je tiens à eux parce que je ne veux plus être considéré comme quelqu'un qui envahit l'espace d'un autre, malgré que je bouillonne d'envie de le faire.

Néanmoins, ça a le malheur d'affecter les personnes que j'aime le plus dans ma vie et par conséquent de m'en éloigner...

Ça doit faire des mois que je n'ai pas demandé comment allait Wooyoung ou comment allait Hwa-Hyung...

Je suis vraiment un ami en carton.

Déjà que l'on me collait l'étiquette de quelqu'un de nonchalant, qui s'en fout de tout, de jemenfoutiste, de quelqu'un qui ne pense qu'à sa petite vie, maintenant je ne sais même plus comment prendre soin des gens et de leur montrer que je les aime sans avoir peur de "trop" le faire.

Et surtout d'oublier comment prendre soin de moi et de m'aimer au profit des autres, ce que j'ai fait une grande partie de ma vie.

L'ironie, c'est que je ne sais pas prendre soin de moi, que je ne sais pas ce qui est bon ou pas pour moi et que je n'aime même pas qui je suis.

Wooyoung et moi sommes les mêmes, mais à la fois nous sommes totalement différents.

On a peur d'être de trop ou d'être au contraire pas assez, on a peur d'aimer, de souffrir, d'attendre quelqu'un qui ne viendra jamais.

On croit être les pires alors on se comporte comme si on était au-dessus de tout le monde.

On ne demande de l'aide à personne et on se sent désolé d'exister, parfois, on arrive même pas à se sentir coupable pour les personnes qui nous font du mal.

Et Wooyoung supporte tout, chaque jour, sans se plaindre ni exprimer une émotion négative à ce propos.

Je me sens si inutile dans sa vie.

Je ne peux même pas l'aider comme lui il le fait.

Wooyoung et moi partageons un regard, il se détache de moi avec une expression incertaine sur le visage.

Ce qui est bien, c'est qu'on a même pas besoin de se parler pour savoir ce qu'il ne va pas.

- Yeo. Dit-il à voix basse, avant que son ton ne devienne plus inquiet mais certain. T'as rechuté ?

Je souris amèrement, un peu déçu qu'il ait pu deviner si facilement.

- Bingo. Ricané-je. Mon sourire se passe, me rappelant pourquoi j'ai fait ça. Woo, garde ça pour toi.

- Ok.

Je sais qu'il le dit mais il ne le fera pas.

Je ne lui en veux pas, il veut mon bien et il s'inquiète, il veut pas que je fasse de bêtise.

Qui n'aurait pas envie de le dire à sa place ?

- Quand je dis ça, je veux dire pas à Seonghwa-Hyung, pas aux autres, pas à Jongho, pas à mon père, à personne.

- D'accord... Termine-t-il en se mordant la lèvre, sa voix étant plus fragile.

- Wooyoung...

Je soupire puis prends sa main, le bout de ses doigts est froid.

Il ne me regarde pas, il a détourné la tête pour que je ne puisse pas le regarder.

Il y a quelque chose qui ne va pas, j'en suis certain...

Il fait toujours tout pour moi, mais moi, je ne fais rien pour lui.

Peut-être qu'il est temps de finalement remédier à ça.

- Cessons de parler de moi. Wooyoung, t'es sûr que tu vas bien ?

Il prend quelques secondes à tourner la tête vers moi, il semble confus, il n'était sûrement pas prêt à ce que je lui pose la question.

- Moi ? Il me regarde, la confusion empiète sur ses traits. Il fronce les sourcils avant de sourire niaisement. Bah je vais bien, je vais toujours bien ! Qu'est-ce qui pourrait mal aller ? Qu'est-ce que je pourrais avoir comme problème ?

Quand je vous dis qu'on est pareil.

- D'accord, maintenant répète-moi cette phrase sans me mentir.

Ses traits se chagrinent, il se tait et regarde ses pieds, n'osant pas me regarder.

C'est bien ce que je me disais.

Affecter les autres c'est la dernière chose qu'il ferait...

Wooyoung ne changera donc jamais.

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Désolé si je prends du temps à répondre et à poster les chapitres, niveau moral c'est pas ouf en ce moment 🥹
Mais je lis vos commentaires donc vous en faites pas ❤️
Et merci pour tout le soutien ça fait chaud au cœur 💕

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