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Chapitre 5 - Honor

Mes talons claquent sur le béton du trottoir. Pour rentrer chez moi, ce ne sont pas les meilleures chaussures, mais évidemment, je n'en ai pas d'autres avec moi. Cela dit, ce n'est pas la première fois que je les ai aux pieds pour traverser Danbury au petit matin, et même si leur hauteur reste un facteur à gérer, leurs brides me tiennent plutôt bien la cheville, raison pour laquelle je les préfère à d'autres lorsqu'il y a une chance que je reparte de la soirée dans le lit d'un mec – ce que j'espérais bien en me rendant à la fête des Zeta Beta Tau.

En plus, je n'ai pas une grande distance à parcourir : quand Theo et moi sommes arrivés à son appartement hier, j'ai réalisé qu'il n'habitait qu'à trois rues de chez ma tante. Quelques centaines de mètres, c'est tout ce qui m'attend. C'est largement gérable.

À cette heure, la ville est encore calme, surtout dans ce quartier résidentiel. Je profite de la brise, qui me réveille – dès que j'ai ouvert les yeux, je me suis arrachée pour me mettre en route au plus vite, mais je n'ai clairement pas eu mon quota de sommeil pour cette nuit. Tant pis : je ferai la sieste en rentrant chez ma tante. Et puis, malgré la fatigue, je ne regrette rien. J'attendais beaucoup de cette première fête étudiante, de mon entrée dans l'arène du campus dont j'espérais qu'elle serait dix fois plus exaltante que celle du lycée. Elle a été à la hauteur. Le chalet loué par la fraternité au bord du lac était dingue, et j'ai passé un long moment à profiter de la piste de danse. Surtout, c'était ma première occasion de gérer des mecs plus âgés, avec plus d'expérience : je me suis éclatée avec ceux qui étaient avec moi en terminale, mais tout de même, je sentais que la plupart du temps, ils n'étaient pas trop sûrs de ce qu'ils étaient en train de faire. Là, avec Theo, c'était tellement plus explosif...

Si toute ma vie sexuelle à la WestConn doit ressembler à ça, je vais adorer mes quatre années d'études.

Je passe une main dans mes cheveux emmêlés en poussant un grognement satisfait. Au même moment, je croise une petite mamie promenant son carlin, qui me jette un regard en coin où se lit clairement un océan de jugement. Vu ma tenue et mon maquillage qui a coulé, il n'est pas difficile de deviner à quoi a ressemblé ma nuit, et elle désapprouve. Je m'en fous. Si elle n'a pas su profiter de la vie, c'est son problème. Moi, je ne laisserai plus jamais quiconque m'imposer la moindre règle.

Mon portable vibre dans ma poche, contre ma fesse gauche – franchement, dans un si petit short, réussir à faire rentrer l'appareil tient du miracle : je mériterais une médaille pour ça. C'est une notification Instagram : Georgie est réveillée, parce qu'elle vient de poster en story le selfie qu'on a fait toutes les trois, Amelia, elle et moi, au bord du lac Candlewood hier soir, et elle m'a identifiée. Je le repartage avec un cœur, et lui envoie :


Fraîche ce matin ?


Son absence de réponse immédiate en est une en soi. Je souris, amusée, avant de ranger mon téléphone.

Amelia et moi étions ensemble en dernière année de lycée, lorsque j'ai débarqué à Danbury depuis le Texas. Nous faisions toutes les deux partie de l'équipe de cheerleading, et nous nous sommes vite rendu compte que nous avions en commun une même vision de la vie : une envie de la croquer à pleines dents, de nous amuser, de consumer tout ce qu'elle a à nous offrir. Nous étions les premières partantes pour toutes les fêtes, lancées sur le dancefloor. J'étais ravie que nous partions à la même fac, même si nous avons opté pour des cursus différents : j'étudie la bio et la chimie dans le but de m'orienter ensuite vers un master en médecine, elle est entrée dans une filière en économie. Le premier jour de cours, lorsque je suis arrivée à mon module d'anglais partagé entre plusieurs licences, je me suis trouvée assise à côté de Georgie : elle et moi, nous avons tout de suite sympathisé. Elle aussi, elle est sur cette même longueur d'ondes. Nous sommes allées manger ensemble à la cafétaria, avons échangé nos numéros, et voilà : juste comme ça, je m'étais fait une amie de plus.

C'est elle qui a parlé de la fête des Zeta Beta Tau à Amelia et moi. Nous avions pris un sandwich pour pique-niquer dans les espaces extérieurs du campus tant que la météo le permet encore : elle a débarqué en nous annonçant que si nous avions déjà des plans pour samedi soir, il fallait absolument que nous les annulions.

— La fraternité veut en mettre plein la vue aux nouveaux étudiants pour la rentrée : apparemment, ce qu'ils organisent est dingue, nous a-t-elle expliqué, des étoiles dans les yeux. On ne peut pas manquer ça, les filles !

— Tu es sûre qu'on sera les bienvenues là-bas ? s'est inquiétée Amelia. On ne connaît personne : si ça se trouve, ils vont nous jeter.

— T'inquiète, meuf : des bonasses comme nous, ils les laisseront rester, j'ai répliqué.

— Et puis c'est justement le but de la fête pour les Zeta Beta Tau : attirer les recrues potentielles, a renchéri Georgie. Mon frère m'a assuré qu'il n'y aurait aucun problème.

Elle est la plus jeune d'une fratrie de quatre : son frère en question est lui aussi à la WestConn, en troisième année. Apparemment, lui n'est pas trop branché soirées ; il n'empêche que Georgie a su le faire parler pour récolter plein d'informations utiles.

— Il sera là, lui ? j'ai demandé.

— Non, il compte rester chez lui avec sa copine pour faire des mots croisés.

— Des « mots croisés », hein ? j'ai pouffé, en mimant les guillemets avec les doigts.

J'étais certaine qu'il s'agissait d'un nom de code pour des activités bien moins catholiques, mais Georgie est restée parfaitement sérieuse. Ce n'était pas une blague : son frère et sa copine sont réellement passionnés par les jeux de lettres, et s'entraînent à fond en vue des championnats du Connecticut qui auront lieu dans quelques semaines. L'an dernier, il a manqué la deuxième place de 5 points seulement, ce qui l'a rendu encore plus déterminé à faire mieux cette fois-ci.

Chacun son délire, après tout.

Il n'empêche qu'il a donné à Georgie toutes les infos utiles, si bien qu'hier soir, nous nous sommes retrouvées toutes les trois près du point de départ des navettes assurant la liaison entre le campus et le lieu de la fête, apprêtées et déjà surexcitée par l'expérience qui nous attendait. Rien que les mini-vans ont suffi à nous ébahir ; le chalet loué par la fraternité a terminé de nous impressionner. En arrivant, après un tour enthousiaste des lieux, nous sommes passées au bar récupérer de quoi boire, puis nous nous sommes installées dehors toutes les trois, aux anges. Moi, j'avoue que j'ai entrepris de descendre mon cocktail un peu vite : j'avais senti l'appel de la piste de danse dès le moment où j'ai posé les yeux dessus. En attendant, Amelia et moi avons continué à tirer les vers du nez de Georgie.

— Ton frère en a d'autres, des bons tuyaux comme ça ? l'a interrogée mon amie de lycée.

— Pas trop, malheureusement. On est vraiment différents, lui et moi. Je peux lui soutirer le planning des compétitions de natation, mais ça n'ira pas beaucoup plus loin.

J'ai haussé les épaules. Ça non plus, ce n'est pas vraiment ma came.

— Et sinon... j'ai bien compris que lui a une meuf, mais il n'a pas des potes célibataires ?

Ma question a fait rire Georgie.

— On voit ce qui t'intéresse, toi ! Écoute, la plupart sont casés, désolée de te l'apprendre. Enfin, presque tous. Pas celui-là, justement.

J'ai suivi son regard : elle nous désignait un grand blond qui venait de sortir du chalet, prenant la direction du ponton au bord du lac. Je l'ai détaillé avec attention en sirotant ce qu'il restait de ma boisson, appréciant ce que je voyais. Des épaules larges, des bras musclés, une démarche assurée... Il exsudait quelque chose de solaire ; si bien que sa vision seule a suffi à ce que je me sente traversée par une vague de chaleur.

— Lui, il ne cherche pas à se poser, a poursuivi Georgie. C'est tout l'inverse, en fait. Il veut juste s'éclater, c'est tout.

Si Amelia a paru déçue, moi, cela n'a fait qu'aviver mon intérêt.

— Donc potentiellement, si je voulais trouver quelqu'un ce soir pour fêter mon entrée dans la vie étudiante jusqu'au bout de la nuit, ce serait un bon choix ?

— Pour ça, oui, carrément. Un choix idéal, même. Vu le nombre de filles qu'il s'est tapées ces deux dernières années, je pense que tu ne seras pas déçue.

— Et il a un nom, ce mec ?

— Theo. Dwight, je crois.

Mes lèvres se sont étirées, mes yeux toujours braqués sur le dos de l'intéressé alors qu'il disparaissait peu à peu dans la pénombre en s'éloignant du chalet. Je devinais les omoplates roulant sous sa chemise, et je m'imaginais déjà les sentant jouer sous mes doigts...

C'était décidé : si j'avais l'occasion de tenter ma chance auprès de lui, je n'allais pas la laisser passer.

Finalement, elle s'est présentée plus vite que je ne l'aurais cru. Tandis qu'Amelia et Georgie s'attardaient dehors pour continuer à discuter un peu, je suis rentrée, mon verre vide, aiguillonnée par l'envie d'enfin danser un peu. Être seule ne me dérangeait pas : j'ai toujours adoré me laisser porter par la musique pour libérer mon corps, pas seulement en tant qu'activité sociale lors des fêtes mais pour décoller ailleurs. Dans un monde plus lumineux, plus intense, où chaque geste est une prolongation de la manière dont la mélodie m'emplit d'émotions. J'aime me sentir traversée par les basses, modelée par l'harmonie. Onduler en rythme, trouver les mouvements que m'inspirent les notes.

Me sentir vivante, à vif. Exister tant que la nuit ne m'a pas encore rattrapée.

Je me suis lancée, les bras en l'air sur Dopamine de Purple Disco Machine, mes hanches allant et venant en petits cercles, mes cheveux volant au gré des ballottements de ma tête. Il ne m'a fallu que quelques secondes pour oublier tout le reste, gagner l'état d'apesanteur que j'étais venue chercher... jusqu'à ce que je sente un picotement dans ma poitrine.

Par instinct sans doute, j'ai rouvert les yeux. Et c'est là que j'ai vu Theo qui m'observait. Nos regards se sont croisés, une fraction de seconde.

Viens. Rejoins-moi.

C'est ce que j'ai pensé, comme une déflagration, avant de me replonger dans ma danse. Ça a suffi. Paraissant asservi à mon ordre muet, il a avalé l'espace entre nous pour se poster à mes côtés. Lui aussi s'est laissé gagner par la musique, et si j'avais déjà été séduite par ce que j'avais observé de lui quelques minutes plus tôt, à l'extérieur, sa manière de se mouvoir m'a définitivement confirmé ce que je pressentais : ce mec savait quoi faire de son corps. Il transpirait d'une sensualité débordante : exactement ce sur quoi je cherchais à jeter mon dévolu pour le reste de la soirée.

Le reste n'a été qu'un jeu de contacts pour que nos désirs s'accordent. Je le voulais, il me voulait : nous devions juste le rendre de plus en plus manifeste. Jusqu'à ce que nous quittions la fête et que j'obtienne dans la moiteur de son appartement, peau contre peau, la satisfaction de toutes les promesses de plaisir que j'avais cru lire en lui.

Je fais craquer mon cou, assaillie par une agréable courbature. Oui, décidément, j'ai lancé mes années à la fac sur de bons rails avec cette première conquête. Et dire que des centaines d'autres possibilités n'attendent que de s'offrir à moi... J'ai hâte de les saisir. Tout tester, tout expérimenter, ne pas gaspiller une once de l'étendue des choix dont je dispose. Parce que j'adore ça, les explosions charnelles que procure le sexe ; mais aussi le sentiment de puissance qu'il me donne. Celui de contrôler ma vie, de ne jouer que selon mes règles, en brisant les carcans dans lesquels la société s'efforce si souvent d'enfermer les femmes. Ce n'est pas juste une manière plaisante de terminer mes nuits ; quelque part, c'est aussi une revendication.

Qu'on ne me demande plus de baisser le regard. Cette Honor-là a disparu le jour où j'ai compris que je mourais de me laisser enterrer à petit feu.

Je glisse ma main dans ma poche arrière droite pour en tirer ma clé – je viens d'arriver devant l'immeuble de ma tante. Je déverrouille la porte d'entrée, fournit le dernier effort requis de moi pour monter l'escalier jusqu'au troisième étage. Là, je rentre dans l'appartement, que je trouve vide – à cette heure-ci, je suppose qu'elle est partie faire son jogging du dimanche. Tant mieux : je vais pouvoir me rendormir en paix pour grapiller un peu de sommeil supplémentaire... Je me coule derrière le paravent que nous avons installé pour m'aménager mon propre espace dans le salon, à défaut de disposer d'une deuxième chambre, me débarrasse de mes talons puis me laisse tomber sur le clic-clac sans prendre la peine de le déplier – vu mon état, je m'autorise un peu de flemme là tout de suite. Sur ce, je ferme les yeux et retrouve les bras de Morphée en environ trois minutes vingt-cinq.

Ils ne valent pas ceux de Theo, certes. Mais eux ce sont les seuls que j'autorise à me serrer pour plus d'une étreinte : eux au moins ne risquent pas de m'emprisonner.

Et je tiens bien trop à ma liberté pour autoriser quiconque à la mettre en péril.


***

Salut à tous ! Là voilà : Honor, l'héroïne de ce tome ! J'espère que vous avez apprécié cette première plongée dans sa tête... Qu'en avez-vous pensé ? Est-ce qu'elle vous a surpris, ou est-ce que vous aviez plus ou moins imaginé quelque chose comme ça à partir des premiers chapitres du point de vue de Theo ?

Petite surprise aussi : Georgie, la sœur de Neal, sera dans les parages dans ce tome ! Je suis contente de la retrouver, j'espère que vous aussi 🥳

Comme toujours, j'attends avec impatience vos commentaires et vos retours !

À bientôt pour la suite 💙

Camille Versi

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