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Chapitre 18 - Honor

@hnr.wrd : Vraiment, aucune de vous deux n'est motivée ? Ça a l'air super cool !

@ggie43 : Non, désolée, mais c'est pour ton bien. Tu n'as aucune envie de me voir essayer de danser la salsa. Je suis aussi raide qu'un poteau, c'est génétique.

@hnr.wrd : Oh, allez, Georgie ! On s'en fiche, c'est juste pour s'amuser !

@ameliarichmont : Moi, ça m'aurait bien tentée, mais faire l'aller-retour à Stamford samedi, ça va être trop juste, j'ai promis à mes parents que je dînerai chez eux le soir. J'ai déjà décommandé la semaine dernière, j'ai cramé mon joker... Demande aux filles du cheerleading, peut-être ? Clarissa n'est pas si loin, et peut-être qu'il y en a une qui rentre à Danbury pour le week-end.

@hnr.wrd : Tu as raison, je vais faire ça.

Je suis en train de changer de fenêtre WhatsApp pour basculer sur celle qui réunit mes anciennes coéquipières pour leur copier le lien vers le meetup géant de salsa que j'ai repéré lorsque quelqu'un se plante soudain sur mon chemin.

— Hé, toi ! Honor.

Je relève la tête, étonnée que l'on m'appelle par mon prénom, et détaille la fille qui vient de m'arrêter : un pull vert vif, de longs cheveux châtains ondulés, un nez et des pommettes constellés de taches de rousseur... Elle ne me dit rien, mais elle me dévisage avec un air colérique qui me prouve que de son côté, non seulement elle m'identifie, mais elle semble avoir une sérieuse dent contre moi.

— On se connaît ? Tu es qui, exactement ?

— Celeste Saville.

Non, ça ne m'oriente toujours pas...

Elle croise les bras, campée au milieu du couloir, ne se souciant pas que nous perturbions la circulation des autres étudiants en route vers leur prochain cours. Ses lèvres se retroussent en une moue dédaigneuse, et elle crache :

— Tu te crois maligne, à t'exhiber sur Internet pour attirer l'attention de Theo ? Peut-être qu'il va te baiser, mais c'est tout. Au bout du compte, ils veulent se poser avec une petite amie qu'ils peuvent respecter, pas une pute.

Ah. Je vois mieux.

Ce n'est pas la première fois que j'ai à gérer une fille jalouse. Parfois, je suis sensible à la douleur qu'elles ressentent et je peux montrer de la compassion. Mais là... cette Celeste a dégainé en premier en m'attendant à la sortie de mon premier cours de ce lundi matin pour m'insulter. Manque de chance pour elle, je ne me recroquevillerai pas de honte comme elle l'espère sans doute.

Quand on me cherche, on me trouve. Tant pis pour elle.

— Déjà, je vais t'ôter un doute : ce n'est pas un « peut-être ». Oui, je couche avec Theo. Contrairement à toi, manifestement.

Je n'étais pas obligée de lui dire ça : ça ne la regarde pas. Mais je veux lui faire mal. Elle le mérite.

— Ensuite, c'est exactement ce que je veux. Juste baiser.

Ses yeux s'écarquillent lorsque je prononce ce mot cru, qu'elle a pourtant utilisé elle-même à peine quelques secondes plus tôt.

Eh oui, on peut être deux à parler franchement...

— Je passe sur le fait que les prostituées sont elles aussi des personnes qui ont droit au respect, je ne suis pas sûre que tu sois à même de le comprendre. Réfléchis plutôt à ça : si Theo doit un jour se poser... tu penses vraiment que ce sera avec quelqu'un qui a l'air de mépriser totalement celui qu'il est aujourd'hui ? Ce que tu veux, c'est qu'il change pour toi. Trouve-toi plutôt un autre mec, qui a les mêmes attentes que toi à la base. Ah, et fais des exercices de respiration pour te détendre. Promis, ça ira bien mieux après ça.

Sur ce, je la contourne pour la dépasser, profitant de l'avoir suffisamment abasourdie pour qu'elle ne réagisse pas immédiatement à mon petit discours. Je m'éloigne à grands pas, visant de disparaître au plus vite à l'angle du couloir... que je n'atteins pas à temps pour éviter que Celeste ne me crie, sa voix retrouvée :

— Salope !

Je ne daigne pas me retourner. À la place, je me contente de lui présenter mon majeur dressé par-dessus mon épaule, et de m'affairer pour mettre un maximum de distance entre nous. Je prends la première sortie du bâtiment que je trouve, et je file en direction de celui juste en face – celui qui abrite les départements d'art, me semble-t-il.

Non que j'aie besoin de me cacher pour pleurer ou quelque chose du genre. L'avis de toutes les Celeste du monde, je m'en fous. Mais même si présenter une façade d'épines m'est plus facile qu'à d'autres, j'ai besoin d'un peu d'espace pour redescendre : je fulmine.

Mon pas ralentit alors que je m'enfonce dans les entrailles du centre artistique. Il n'y a pas grand monde, par ici – moins que dans le bâtiment de cours que je viens de quitter. Je croise de moins en moins d'étudiants, jusqu'à dénicher un couloir vide. Il y a un recoin entre deux portes, un renfoncement dans le mur dont je ne m'explique la présence que par une fantaisie de l'architecte qui a dessiné les plans de ce lieu. Je m'y coule et me laisse glisser jusqu'au sol, sac contre mon ventre.

Mon portable vibre. Amelia ou Georgie, je suppose. Je l'extrais de ma poche... mais ce que je lis suffit à ce qu'une bile acide remonte dans ma gorge.

Elijah a porté à mon attention les photos suggestives que tu as postées publiquement la semaine dernière. Même à distance, tu continues à nous faire honte. Éviter de te donner en spectacle, est-ce trop te demander ? Tiens-toi prévenue, Honor : au prochain écart de ce genre, je pourrais reconsidérer notre arrangement.

Bonjour à toi aussi, papa...

Je n'attendais rien d'autre de sa part. En fait, dans un sens, ce message est une bonne nouvelle : il me prouve que celui, anonyme, que j'ai reçu sur Instagram de la part d'eagleshark08 n'est pas de lui. Non, Robert Ward préfère attaquer frontalement, armé de son bon droit qu'il estime d'acier et de ses principes immuables, sauf quand ils ne l'arrangent pas.

Je supprime son texto sans y répondre, comme tous les précédents. La menace qu'il cherche à faire peser au-dessus de ma tête ne m'effraie pas : nous savons tous les deux qu'il serait bien trop embarrassé si je devais revenir au Texas. Il avalera la couleuvre de ces photos et supportera que ma vie dissolue fasse les gorges chaudes de tout Clarksville.

Bon. Par mesure de sécurité, peut-être que je ferai attention à ce que je poste dans les prochaines semaines, tout de même. Parce que j'ai beau être presque certaine qu'il ne viendra pas jusqu'ici pour me ramener de force au bercail... les conséquences si je me trompe seraient beaucoup trop lourdes pour que je ne cherche pas à m'en préserver.

Là où les insultes de Celeste n'avaient réussi qu'à égratigner mon humeur, désormais, c'est comme si un poids écrasait mes épaules, me collant au sol, oppressant ma poitrine. C'est toujours comme ça quand je reçois un message de mon père : ça remue un couteau dans bien trop de plaies...

Je pourrais le bloquer. Me débarrasser définitivement de son spectre. Mais à chaque fois, une pensée me retient : s'il arrivait quelque chose à Grace, je veux pouvoir être prévenue. Même si c'est par lui.

Je respire profondément. Malgré tout, je dois me relever. Je suis déjà en retard pour mon prochain cours ; je suis confiante en mes capacités à me glisser au dernier rang discrètement, mais je préfèrerais éviter d'en rater une trop grande partie...

Sauf qu'alors que je m'apprête à pousser sur mes jambes, le silence du couloir est soudain brisé par des notes de musique qui s'échappent d'une pièce voisine.

Pas n'importe quel instrument : un piano.

Pas n'importe quelle mélodie : en quelques mesures seulement, je reconnais la Sonate au Clair de Lune de Beethoven.

Le morceau préféré de Prudence. Celui qu'elle jouait si souvent avec un sourire mélancolique, absorbée par ses doigts qui couraient sur le clavier alors qu'avec les années, ils semblaient trouver leur position presque sans effort. Celui que, pour l'embêter, je faisais exprès d'appeler ennuyeux, en lui demandant quand elle allait enfin sortir le nez de ses partitions vieillottes.

« Il y a certaines beautés qui sont éternelles, Honor. Nous qui sommes éphémères, c'est notre privilège de partager un peu de notre vie avec elles pour que la nôtre devienne aussi la leur. »

Voilà ce qu'elle m'avait dit, une fois. L'une des dernières avant que nous ne soyons arrachées l'une à l'autre. Elle était comme ça, Prudence. Toujours rêveuse, poétique. L'image même que l'on se serait fait d'un ange.

La dernière fois que j'ai entendu la Sonate, c'est le jour où je lui ai dit au revoir.

Elle me manque, soudain. Violemment.

Collée au sol, je ressors mon portable et ouvre la conversation que nous partageons. À travers mes yeux qui s'humidifient, je lui écris :

Papa me cherche encore des problèmes, Prue... Il n'a vraiment rien appris. Toi, tu comprends, n'est-ce pas ?

Je renifle alors que le message s'envoie, fixant le bas de l'écran. À cet instant, je me fais l'effet de redevenir une petite fille, peu subtile. Ce que je veux, c'est que ma grande sœur me réconforte, me dise que bien sûr que oui, elle est de mon côté, qu'elle m'aime et que rien ne changera jamais ça. Je lui tends la perche pour obtenir ces mots en retour, parce que même si je suis assez forte pour les élaborer moi-même, ils ont une saveur décuplée quand ils sont offerts d'un cœur à l'autre.

Je me sens si seule, d'un coup. Exilée à Danbury. Évoluant dans la foule, mais coupée de tous ceux dont l'empreinte est gravée au plus profond de moi – à l'exception de Val.

Je suis venue ici pour vivre. Et c'est ce que je fais, plus intensément que Clarksville ne m'y aurait jamais autorisée. Il n'empêche qu'une part de moi est restée là-bas, alors même que j'aurais voulu me déraciner complètement de son sol délétère.

Je veux vivre. Ne rien me refuser, écouter toutes mes envies, faire du monde un terrain de jeu à conquérir. Rire, gonfler mes poumons, danser au rythme de toutes les musiques.

Je sais à qui j'ai immédiatement pensé en tombant sur cette publication promouvant le meetup géant de salsa de ce samedi. Pas à Amelia, ni à Georgie. Non : j'ai rêvé aux mains de Theo contre ma taille. À la manière si instinctive dont nos corps s'accordent.

Aux étincelles qui jaillissent si facilement lorsque nous sommes ensemble, ses doigts comme des silex sur ma peau.

Je veux ça. Je veux vivre. À cet instant, j'en ai beaucoup trop besoin pour chasser les ombres obscures.

Je change d'application pour passer sur Instagram. Je lui écris avant d'avoir le temps de changer d'avis, lui envoyant le lien à lui aussi :

@hnr.wrd : La danse... on est bien d'accord pour dire que c'est le meilleur des préliminaires, non ? Tu serais partant ? Et plus si affinités, évidemment.

Je ne veux pas qu'il se fasse d'idées, alors je préfère ramener ma proposition à ce que nous avons convenu de partager : le sexe. Alors que je tape ces mots, je peux presque m'en convaincre, moi aussi.

C'est plus facile ainsi.

@the.theo.dwight : On est bien d'accord. J'espère que tu aimes ta salsa caliente...

Il a assorti son message de l'emoji piment – sans surprise.

Je retrouve une pointe de sourire. Ce ne sont que deux phrases, mais je me sens déjà un peu réchauffée.

@hnr.wrd : Parce qu'il en existe d'autres sortes ?

Un piment chez moi aussi. Pour lui montrer que nous sommes sur la même longueur d'ondes.

Enfin, je parviens à me relever et à me remettre en marche, plus légère. Au loin, la Sonate s'est tue.

Et mon cœur, lui, joue du tambour plutôt qu'un requiem.


***

Salut à tous, et très bonne année 🥳

Je suis contente de la commencer assez rapidement avec un nouveau chapitre de My Sweet Sparkle, j'aime tellement écrire cette histoire 🥰

Avec les fêtes de fin d'année, je me suis accordé une petite pause dans la réécriture du tome 3 de Réseau Royal pour revenir sur les Dolphins, raison pour laquelle j'ai posté 3 chapitres à intervalles assez rapprochés. Mais je dois retourner sur mon retravail maintenant 😔

J'espère qu'Honor aura su se montrer suffisamment percutante dans ce chapitre pour rester dans vos mémoires jusqu'au prochain update de l'histoire 💪

Et sinon, si vous voulez lire beaucoup de moi d'un coup, rendez-vous dans 10 jours : c'est le 13 janvier que le tome 2 de Réseau Royal sort en librairies !

Comme toujours, merci beaucoup à vous de me suivre et de me lire 💙

À bientôt,

Camille Versi

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