D I X
Les vacances d'hiver sont arrivées, mais elles signifient que dès janvier, je suis partie pour deux semaines d'examens. Mais je compte aussi profiter des fêtes. Noël sera avec mon frère et ma mère et je voudrais aller voir mon père. Puis, le nouvel an avec mes amis.
J'ai un pincement au cœur en pensent que cela serait mon premier Noël sans lui. Il me manque terriblement, surtout à l'approche des fêtes de fin d'année, qui était sa période préférée de l'année. Je prends une profonde inspiration en me disant que j'allais célébrer sa mémoire avec mon frère et ma mère.
Mais en ce 23 décembre, ma journée est consacrée à Soraya. Elle ne m'a encore rien dit, juste d'être libre aujourd'hui. Il est 9h et j'attends patiemment dans ma cuisine qu'elle arrive.
Cela fait presque un mois que nous sommes ensemble et je suis sur mon petit nuage. Avec nos révisions, nous ne nous sommes pas vues souvent, mais nous avons fait au mieux pour avoir du temps ensemble. Pour le moment, seuls Asia et Hayden sont au courant. Je n'ai pas encore revu ma mère et je ne fais que croiser mon frère. Mais je leurs dirais peut-être à Noël.
Je m'étire quand la sonnette retentit. Je souris, me lève et attrape mes affaires. Je salue Nuit avant d'ouvrir la porte. Mes lèvres s'étirent en voyant ma petite amie face à moi. Enfin, un énorme bouquet de roses rouges tenu par ma copine. Je ris quand elle me donne ce bouquet. Je la fais entrer en la remerciant.
- Je les ai vues et j'ai pensé à toi !
Je les mets dans un vase et vais pour l'embrasser. Ses lèvres ont le goût du chocolat chaud, sa boisson hivernale par excellence.
- Bonjour toi, je dis.
Elle rit et se penche pour caresser Nuit qui ronronne en retour. Quand elle se redresse, elle prend ma main et nous partons. Malgré mes questions, elle refuse de me répondre.
- Tu verras !
Dans le bus, nous discutons de tout et de rien, en évitant de parler des examens qui approchent. Soraya me parle de son livre qu'elle est en train de réécrire ; mais elle ne me laisse pas encore jeter un œil dessus. Elle préfère attendre d'avoir fini avant de laisser quelqu'un d'autre y toucher. La patience n'est pas mon fort, mais j'attendrais.
Je suis Soraya à travers le centre-ville ; plus nous marchons, plus elle semble excitée et stressée en même temps. Je pourrais lui dire que je me fiche pas mal de l'endroit où elle m'emmène, tant que je suis avec elle, je suis heureuse. Soraya s'arrête devant un bâtiment que je reconnais immédiatement : c'est un musée d'art que je voulais visiter. Il est assez neuf, il a ouvert ce printemps et Asia y est quasiment une fois par semaine et ressort toujours avec des étoiles dans les yeux. Mais je ne l'ai jamais accompagnée, car ce sont des moments d'inspiration pour elle et que je n'ai jamais pris le temps d'y aller par moi-même. Je prends ma copine dans mes bras en la remerciant.
- Ça te plaît ? chuchote-t-elle
- Évidemment !
Je passe mes bras autour de sa taille pour l'approcher de moi et l'embrasse. J'adore sentir son sourire contre le mien, ça me procure un grand sentiment de joie. Soraya rit et m'entraîne à l'intérieur. Nous achetons nos billets et entrons. Et à l'intérieur, je suis envahie d'un sentiment de paix ; j'ai toujours adoré les musées, l'art en général. Ma main trouve celle de Soraya et nous nous baladons tranquillement. Je prends des photos des œuvres d'art et de ma merveilleuse petite amie. Elle râle mais demande que nous ayons des photos de nous deux. Je sais déjà que je regarderais encore ces photos et je serais aussi heureuse que je le suis à ce moment précis.
Soraya me tire doucement et nous continuons notre parcours à travers le musée. Main dans la main, parfois nos lèvres se rencontrent, mais nous gardons notre sourire et le cœur plein de bonheur.
Après deux heures à vagabonder et étaler notre bonheur aux œuvres d'art, Soraya m'annonce que notre programme continue ailleurs. Je la suis, curieuse de savoir ce qu'elle a encore prévu pour nous. Quand nous nous arrêtons face à un petit restaurant, je me rends compte qu'il est midi passé et que mon estomac gronde de faim ; Soraya a vraiment pensé à tout. Nous mangeons assez rapidement puis en sortant, ma copine attrape ma main et me tire derrière elle.
- Tu as encore prévu beaucoup de choses ? je demande
- Tu verras ! me répond-t-elle en me faisant un clin d'œil
Je ris et m'abandonne à la surprise. Je suis touchée qu'elle ait pris le temps de planifier une journée entière pour nous deux, hors de l'université. Dans le bus, assises l'une en face de l'autre, nous discutons des vacances.
- Tu vas faire quelque chose de spécial pour Noël ? je commence
- Je vais fêter avec mon oncle et ma tante. Je crois que ma sœur va venir avec son mari. Mais dans tous les cas, ils vont tous finir bourrés et j'irais sûrement au cimetière pour voir mes parents.
Je prends sa main dans la mienne et la serre doucement.
- C'est toujours à Noël que c'est le plus dur, avoue Soraya. Ils ont toujours adoré cette fête et ils voyaient les choses en grand. La maison était décorée depuis le 1er décembre et les préparatifs commençaient au même moment. Ils invitaient leurs amis, la famille et parfois les voisins. Ils cuisinaient tout eux-mêmes et la fête durait jusqu'au lendemain. C'était le seul moment de l'année où ils nous laissaient, ma sœur et moi, nous coucher plus tard, même si je finissais toujours par m'endormir pour me réveiller avec les cadeaux. Le premier Noël sans eux a été particulièrement douloureux. C'était juste mon oncle, ma tante, ma sœur et moi. Sans décoration, un repas commandé chez le traiteur et un petit cadeau. Ce soir-là, j'ai pleuré en me demandant si les choses ne seraient jamais comme avant. Avec les années, j'ai accepté que tout avait changé et je profite de ces moments avec ma famille, même si je me rends compte que le trou laissé par le départ de mes parents ne se remplira jamais.
Je me lève pour m'asseoir à côté d'elle et la prends dans mes bras. Elle pose sa tête sur mon épaule et ma main caresse son dos doucement.
- Je comprends, je finis par murmurer.
Je la sens se détendre contre moi et ses lèvres se posent contre ma joue.
- Je t'aime.
Mon cœur bat très fort dans ma poitrine. Je sens une bouffée d'amour envahir mon corps et allumer mon âme qui scintille pour cette petite brune à côté de moi. Je presse mes lèvres contre les siennes et un sentiment de plénitude me submerge. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse que je le suis avec elle. Quand nos lèvres se séparent, je pose mon front contre le sien et murmure :
- Je t'aime.
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