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Chapitre 75 : Dernières épreuves


Me voilà rentrée de Londres ! Et voici donc le chapitre qui devait sortir hier 😘



POV : Jimin

Ca y est. C'est le grand jour. Dans un peu moins de quatre heures je vais défendre mon TFE devant un jury et mon promoteur...

Il est six heures du matin et ça doit faire depuis plus ou moins quarante-cinq minutes que j'ai ouvert les yeux d'un coup. Namjoon dort paisiblement à côté de moi, une fine pellicule de sueur couvrant son front. Il faut dire qu'il commence à faire chaud ici... Je tourne la tête pour regarder le carré de ciel que je peux apercevoir à travers les voilages suspendus devant la fenêtre. Une légère brise les fait voleter dans la pièce tout doucement alors que les bruits de la rue me parviennent. Un chant d'oiseau retentit soudain, tout proche.

Namjoon frémit et bouge un peu, m'attirant contre lui d'un bras pour nicher son nez dans mon cou, juste sous mon oreille. Son souffle me chatouille un peu, mais je ne bouge pas. J'ai la sensation de vivre un moment hors du temps, enveloppé dans ses phéromones si douces.

Le temps passe et les chiffres lumineux de mon réveil changent petit à petit pour se rapprocher de 7h30. La musique retentit dans la pièce et Namjoon gromelle, ce qui me fait pouffer de rire.

— Mmmmmh...

— Joon ?

Il ne répond pas mais je sens qu'il fronce les sourcils. Adorable.

— Joonie...

Je me retourne difficilement, son bras me retenant contre lui et m'empêchant de me mouvoir. Finalement je parviens à lui faire face et dépose un bisou sur chacune de ses joues avant de l'appeler à nouveau.

Il finit par papillonner des paupières, le regard contemplant encore les paysages lointains du sommeil.

— Il faut se lever.

— Encore cinq minutes...

Depuis que nous vivons ensemble officiellement, il y a quelques petites choses que j'ai comprises sur mon alpha. Disons que j'étais au courant de certaines d'entre elles mais que notre vie à deux me les confirme. Entre autre, il n'est PAS DU TOUT du matin. Chaque jour il déploie des trésors d'imagination pour tenter de grapiller quelques précieuses minutes de sommeil en plus... avec moi qui lui sert de doudou géant, bien entendu.

— Cinq, pas plus. Je répond en riant à moitié.

— Promis.

— Si c'est comme ta promesse d'hier, je sens qu'on va encore être en retard.

— T'es méchant.

— Réaliste. Et responsable.

— Mmmmmmh... chut.

Pour me faire taire, Namjoon a une technique imparable : il m'embrasse. Ca marche à tout les coups. Même si, quand il est à peine réveillé comme maintenant, il ne fait que poser ses lèvres contre les miennes sans esquisser un seul mouvement. C'est suffisant pour que je ne dise plus rien et il le sait.

Cinq minutes plus tard, la musique s'élève à nouveau sur la table de chevet et l'alpha tend son bras pour appuyer sur le bouton snooze. J'en profite pour rouler hors de son étreinte et m'extirper du lit.

Namjoon me regarde me redresser d'un bond et s'exclame en enfuissant son visage dans mon oreiller :

— Aaaaaaah mais pourquoi t'es parti ?

— Parce qu'il est l'heure de se lever marmotte ! Aller, debout !

Je lui donne une petite tape sur les fesses avant de me précipiter vers la cuisine, évitant de justesse qu'il attrappe mon poignet et me ramène dans le lit.

Ce matin, petit-déjeuner à la japonaise pour être en pleine forme : bol de riz avec un oeuf cru et soupe miso en sachet. Bon... j'avoue j'ai aussi un peu oublié de faire quelques courses. Je dois absolument penser à passer à l'épicerie tout à l'heure en sortant de ma présa.

Jin m'a donné ma journée pour me permettre de me reposer avant de reprendre à l'épicerie presque en temps plein. Il va me former dans les jours à venir concernant ce que je dois encore apprendre pour prendre mon poste de gérant suppléant. Je suis excité et en même temps nerveux. Ca sera la première fois que j'ai autant de responsabilités et qu'on m'accorde une telle confiance.

Samedi dernier j'ai signé l'avenant de mon contrat en présence de Jin et de ses parents qui avaient fait le déplacement exprès pour m'assurer de leur soutien et que je pouvais les contacter si j'avais la moindre question. Mes yeux sont devenus humides devant tant de bienveillance.

Pendant que le riz cuit, je passe à la salle de bain pour revêtir mon plus beau jean noir ainsi qu'une chemise et une cravate prêtées par Kook pour l'occasion. J'ai nettoyé mes baskets, qui n'ont jamais été aussi blanches et je coiffe mes cheveux en faisant une raie au milieu. L'autre jour, Jungkook a proposé qu'on change de couleur tous ensemble après la fin de l'année scolaire. Il voudrait se teindre en rouge... Tae l'a suivi dans son délire et a dit qu'il avait toujours voulu avoir les cheveux bleu pour voir si ça lui irait bien... Namjoon quant à lui a déjà ses cheveux teints en gris depuis que je le connais, j'ai même du mal à l'imaginer avec sa couleur naturelle... Bien que ses racines commencent à se voir... Personnellement je n'ai jamais expérimenté une autre couleur que mon noir naturel.

Je croise mon propre regard dans la glace et scrute mes cheveux quelques instants... Blonds ? Auburn ? Mmmmh... Je sais pas... Et si j'aime pas ? Ca sera trop tard pour revenir en arrière !

Plongé dans mes pensées, je n'ai pas entendu Namjoon entrer dans la pièce avec ses vêtements dans les bras et sursaute quand il dépose un baiser tout doux dans ma nuque.

— Oh, pardon. Je t'ai fait peur ? Demande-t-il, amusé. Tu semblais ailleurs ?

— Je pensais à ce que m'a dit Kook...

Je le regarde dans les yeux à travers son reflet, la mine incertaine.

— Il faut que tu sois plus précis, mon coeur, Jungkook parle de tellement de choses différentes en un quart d'heure que ça pourrait être n'importe quoi...

J'éclate de rire à cette remarque, qui est tout à fait vraie.

— Tu as raison... Je parlais de son idée de se teindre les cheveux.

— Aaaah, cette idée-là ! Bah oui, pourquoi pas ? Franchement ça pourrait être sympa pour fêter la fin des études. Tu as pensé à une couleur en particulier ?

— Pas vraiment... Je ne pense pas tenter quelque chose d'aussi... audacieux qu'eux. Peut-être... du blond ? J'en sais rien en fait. Dis-je en me regardant à nouveau dans le miroir.

Namjoon passe un bras autour de mes épaules et me sourit, les yeux pétillants.

— Ca t'irait super bien, j'en suis certain.

— Ah oui ?

— Oui. Bon, je ne suis pas très objectif quand il s'agit de toi, mais je suis sûr que tout et n'importe quoi t'irait parfaitement. Tu serais toujours aussi beau, si ce n'est plus.

— Raaaaah t'es qu'un vil flatteur ! Je réponds en lui tapant l'épaule, un sourire dessiné sur les lèvres.

— Mais tu aimes que je te flatte.

— Mouais.

— Fais pas semblant. Répond-t-il avec un sourire avant de m'attrapper par les hanches pour me déposer une multitude de baisers papillons sur le visage.

J'avoue. Je n'aime pas. J'ADORE. Alors je me laisse cajoler encore quelques minutes avant de le rappeler à l'ordre gentiment et de sortir de la salle de bain pour servir le riz qui est maintenant cuit.

Quelques minutes plus tard nous sommes assis face à face sur la table/bureau, Namjoon relisant quelques notes et moi tentant de ne pas me laisser envahir par le stress avant ma présentation. Mais c'est peine perdue. Namjoon remarque assez vite mon pied droit qui tressaute et mes phéromones qui trahissent mon état.

—Hey.

Il avance la main sur la table pour entrelacer ses doigts avec les miens.

— Ca va bien se passer. Tu as géré, ton TFE est nickel et en plus tu connaîs ton sujet par coeur. Après ça tu seras tranquille. On aura plus qu'à attendre la proclamation des résultats et la remise des diplômes et on pourra laisser tout ça derrière nous, ok ? On ira visiter les appartements que tu as repéré la semaine prochaine, ça te va ?

— Oui... ok. Je réponds un peu dans le vague, l'esprit toujours obnubilé par l'heure qui défile et me rapproche de plus en plus du moment fatidique.

J'ai téléchargé une application dédiée à l'immobilier pour nous trouver un appartement dans le quartier de la supérette. Tout d'abord en location, pour que ce soit plus rapide. Bien que Namjoon ait visiblement l'intention d'investir prochainement, m'expliquant qu'il préfère "payer pour nous" et être propriétaire plutôt que de donner de l'argent à quelqu'un d'autre. Mais pour l'instant, je préfère qu'on ne se précipite pas trop. On a déjà brûlé quelques étapes en emménageant ensemble aussi vite en pleine période d'examens alors que ni l'un ni l'autre n'avons nos diplômes.

J'ai repéré deux ou trois appartements qui me semblent correspondrent à nos critères, j'espère simplement qu'ils seront encore disponibles quand Namjoon aura terminé ses examens...

Quelques instants plus tard, nous descendons dans la rue main dans la main. Je ne me sens pas vraiment à mon aise habillé d'une chemise, j'ai hâte de rentrer au studio après ma présa pour passer un t-shirt large et un short.

Face à l'université, je constate qu'il n'y a plus (ou pas encore) de journalistes devant le portail et nous décidons de passer par l'entrée principale au lieu de faire le tour par le portail magique au fond du parking.

Namjoon m'accompagne jusque devant la porte de l'amphithéâtre. Un coup d'oeil à mon téléphone m'indique que je suis en avance de vingt minutes... Juste le temps qu'il faut pour stresser.

— Je vais attendre avec toi, je commence dans une demi-heure. Dit Namjoon en caressant le dos de ma main avec son pouce.

— Merci.

Incapable de détourner les yeux de la porte gris clair qui me sépare de la salle, j'ai répondu mécaniquement. Namjoon passe un bras autour de mes épaules et dépose un baiser dans mes cheveux, déployant des phéromones de réconfort qui viennent me frôler comme des milliers de caresses.

— Ca va aller. Murmure-t-il.

— Tu termines à quelle heure ?

— Aujourd'hui, 14h30 si tout va bien.

— Demain c'est ton dernier.

— Exact. Et vendredi c'est mon tour de marcher jusqu'à l'échafaud.

— Dis pas ça. Ton sujet est super intéressant et t'as bossé comme un malade dessus. Tu vas avoir une grande distinction, c'est sûr.

— Ca dépend si j'arrive à contenir mon stress ou pas.

— Je viendrai avec toi, je t'attendrai dehors.

— Dommage que la défense de TFE se fasse à huit clos, j'aurais été rassuré de te savoir dans la même pièce que moi.

— Moi aussi.

Comme sujet pour son Travail de Fin d'Etudes, Nam a choisi "L'histoire commune de la Corée et du Japon et l'influence de celle-ci sur les relations commerciales et diplomatiques." J'ai adoré lire et relire son travail. Il est vraiment doué. Depuis la proposition de Seokjin de l'engager au magasin, j'ai de temps en temps une pointe qui me titille le coeur. J'espère que Namjoon ne va pas regretter un jour d'avoir fait une croix sur sa carrière au sein de Kim Entreprises. Il a l'air sûr de son choix, mais qui dit qu'après plusieurs années il n'aura pas des remords ? Je m'en voudrai à vie si cela devait arriver.

Les minutes s'écoulent pendant que je relis mes notes, le stress grimpant petit à petit. Je suis bon pour prendre une douche en rentrant... j'espère que je ne vais pas sentir la transpiration.

Soudain la porte s'ouvre devant nous et mon promoteur, Monsieur Jeongun apparaît, un air neutre placardé sur son visage.

— Monsieur Park. Vous pouvez entrer.

Il dévisage Namjoon pendant quelques secondes, les sourcils haussés avant de se retourner pour disparaître à l'intérieur de la salle.

— Aller mon coeur. Tu vas tout déchirer, j'en suis certain. M'encourage mon copain en prenant mon visage en coupe pour me déposer un rapide baiser sur les lèvres.

— Si je rate...

— Si tu rates, on déménagera quand-même et tu n'auras qu'un stage à refaire et ton TFE, donc tu seras tranquille quoiqu'il arrive.

— Je pense que je le recommencerai pas, si je rate. Je réponds dans un murmure.

— Voyons d'abord comment ça se passe. Tu peux tomber, mais tu peux aussi t'envoler.

Une dernière bouffée de phéromones boisées me parvient alors que je m'éloigne de lui pour passer la porte.

— Mon coeur ?

— Oui ? Je demande en me retournant rapidement.

— T'es le meilleur.

Namjoon serre les poings en l'air en me regardant avec un grand sourire encadré de fossettes et je ne peux faire autrement que de lui rendre ce dernier. Une chaleur rassurante enveloppe mon coeur petit à petit et nous murmurons ensemble "fighting!" avant que je referme la porte derrière moi.

Inspire.

Expire.

Inspire.

Expire.

Contrôle tes phéromones, Jimin. Aller. Un, deux, trois.

Je m'approche du centre de la salle sous le regard instrigué de quatre professeurs dont Monsieur Jeongun. Ils ont chacun une copie de mon TFE devant eux, des feutres et des stylos.

— Bonjour.

Je salue l'assistance en me courbant bien bas une fois face à eux avant de contourner la petite table qui m'est attribuée pour installer mes notes.

— Bonjour Monsieur Park. Commence mon promoteur. Quand vous êtes prêt, vous pouvez commencer.

— Merci, Monsieur Jeongun. Je répond en relevant la tête.

Et c'est parti.

— Très bien. Merci Monsieur Park pour cette présentation et pour avoir répondu à nos questions. Madame, Messieurs, avez-vous autre chose à ajouter ? Demande mon promoteur aux autres membres du jury.

Après un silence de quelques secondes, il poursuit :

— Bien, je pense que nous pouvons passer à l'évaluation. Honneur aux dames. Dit-il en penchant la tête en direction de sa voisine.

Celle-ci se redresse un peu et décroise ses mains, saisissant un stylo pour passer rapidement en revue les quelques notes qu'elle a prise.

— Pour ma part, je n'ai pas grand chose à dire, si ce n'est: félicitations, jeune homme. J'apprécie la manière originale dont vous avez analysé les ouvrages sélectionnés. Votre compte rendu de stage est l'un des plus complets et mieux rédigés que j'ai lus et votre accompagnatrice ne tarit apparemment pas d'éloges sur vous. On sent que vous avec la fibre littéraire et un bon feeling avec les enfants, c'est appréciable.

Elle s'arrête quelques secondes et me regarde par-dessus ses lunettes, l'air d'attendre que je dise quelque chose.

— Merci Madame.

— La seule chose que je pourrais vous reprocher, c'est votre ton légèrement monocorde pendant votre exposé, mais j'imputerai cela au stress, tout à fait naturel dû à votre présentation devant nous. Félicitations pour votre travail. Conclut-elle avec un large sourire.

Ses trois collègues renchérissent et me donnent également quelques conseils sur mon maintien mais n'ont rien à redire sur le fond de mon TFE. Je ne retiens pas tout ce qu'ils disent car au fur et à mesure, les mots s'envolent pour ne laisser qu'une seule idée fixe dans mon esprit: je crois que j'ai réussi. Je crois que je vais vraiment valider mon année et obtenir ce diplôme universitaire que j'attends depuis si longtemps.

— Et vous, avez-vous quelque chose à ajouter en conclusion, Monsieur Park ? Me demande Mr Jeongun.

— Non, je vous remercie pour votre attention et pour tous ces compliments. Merci mille fois.

Je m'incline à nonante degrés, heureux comme jamais.

— Très bien, vous pouvez y aller. Nous nous verrons lors de la proclamation des résultats et la remise des diplômes. Encore toutes nos félicitations.

Comme dans un rêve, je rassemble mes affaires et m'incline une dernière fois avant de m'éclipser, le souffle court. Une fois dans le couloir, je me déplace de quelques pas et m'adosse au mur, une main sur le coeur. Il bat à tout rompre.

Oh...

C'est fini.

J'ai beau avoir entendu tout ce qu'on m'a dit, j'ai du mal à y croire.

C'est fini.

Je vais être diplômé.

Une fois que cette idée se fait une place de plus en plus importante dans mon esprit, un véritable feu d'artifices de phéromones explose autour de moi. Des pas résonnent dans le couloir et je reconnais une oméga de ma promo qui passe devant moi, le nez plongé dans une pile de feuilles.

Elle relève la tête en sentant la violette embaumer le couloir et me regarde avec un petit sourire.

— Tu viens de passer ? Demande-t-elle en s'arrêtant devant moi.

— Oui.

— Et tu as réussi.

Ce n'est pas une question.

— Oui.

— Félicitations.

— Merci.

— Du coup tu les as mis de bonne humeur pour moi. Répond-t-elle en plissant les yeux dans un nouveau sourire.

— J'espère. Je répond en le lui rendant.

La porte s'ouvre à nouveau et elle est appelée immédiatement. Elle me salue avant de suivre le professeur alors que je me redresse pour sortir du bâtiment, les émotions en folie.

Une fois dehors, le soleil m'aveugle quelques secondes le temps que je trouve mes lunettes de soleil. J'embrasse du regard le parc de l'université, remarquant quelques détails qui me semblent nouveaux, alors que je sais parfaitement que ces poubelles ont toujours eu la même forme ronde et que ces arbres ont toujours été là...

Souvent on ne prête pas attention à notre environnement quotidien. On ne fait que traverser l'espace pour se rendre d'un point A à un point B par le chemin le plus court. Mais lorsque notre vie est sur le point de changer et qu'on réalise qu'on se trouve dans un endroit précis peut-être pour la toute dernière fois, on s'arrête et on observe. J'imprime cette image dans mon cerveau pour me souvenir de cet instant : moi, Park Jimin, je viens de terminer mon cursus de trois ans à l'Université d'Etat et je vais obtenir mon diplôme. Je vais officiellement entrer dans ce qu'on appelle "la vie active". Je vais devenir gérant de magasin et je vais travailler avec mon amoureux. Nous allons déménager et trouver un appartement, avec une vraie chambre et une vraie cuisine. Tout cela me semble incroyable, j'en suis presque étourdi.

Arrivé devant le bâtiment principal de l'administration, je vérifie de loin si il n'y a pas de journalistes devant l'entrée. Je décide de prendre le risque de passer par là, ralentissant légèrement la cadence avant d'atteindre le portail.

Personne. Je traverse rapidement la rue au passage piéton avant de rejoindre la porte de l'immeuble quelques minutes plus tard et de monter quatre à quatre les marches jusqu'au studio. Une fois rentré, j'ouvre les fenêtres en oscillo-battant, laissant l'air entrer. Dans quelques jours il fera plus chaud dehors que dedans et nous vivrons en permanence avec la clim. Moi qui adore avoir les fenêtres ouvertes pour profiter du bruit de la ville en contrebas, j'en profite encore un peu.

Après avoir envoyé un message à Namjoon pour lui dire que tout s'est bien passé et que je suis rentré à la maison, je me débarrasse de cette maudite chemise et de ce jean noir pour foncer sous la douche. Je sens la transpiration de stress (et de chaleur) et les phéromones, tellement que je m'indispose presque moi-même.

Pendant de longues minutes je profite du jet d'eau chaude et me savonne avec délice, embaumant la pièce de violettes mêlées au parfum mangue de mon gel douche. Le mélange est étrange, j'avoue. Mais j'aime bien.

Pendant quelques secondes je reste immobile sous le jet d'eau qui frappe mon crâne, le massant doucement. Les yeux fermés je savoure cet instant de plénitude.

Je coupe l'eau et attrappe une serviette que j'enroule autour de ma taille avant de sortir de la baignoire. De la vapeur s'est formée dans la pièce, l'aération fonctionne à plein régime mais pas suffisamment pour empêcher le miroir d'être couvert de buée.

D'une main j'essuie le miroir devant mon visage pour me regarder droit dans les yeux. C'est fou, j'ai l'impression de ne toujours pas réaliser ce qu'il se passe. Je suis à un tournant de ma vie (je dirais même un virage à nonante degré sur une route de montagne escarpée) et j'ai la sensation que tout cela ne me concerne pas vraiment... Comme si je voyais les choses se dérouler d'un point de vue extérieur.

Je me sèche les cheveux avec une serviette avant de les brosser et de me passer de la crème sur le visage.

Soudain la sonnerie de mon téléphone retentit dans la pièce à côté. Mais ce n'est pas celle que j'ai définie pour Namjoon ou Kook. Peut-être Tae ou Bae ?

Je réfléchis deux secondes en me dirigeant vers l'appareil, intrigué. Le numéro qui s'affiche m'est inconnu...

Je décroche ou pas ?

L'appareil continue de vibrer dans ma paume pour ensuite s'éteindre.

Oups. Quelque part je suis soulagé de ne pas avoir à répondre et en même temps je m'inquiète un peu... et si c'était urgent ?

Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions que le même numéro me rappelle, insistant. J'ai l'impression de pouvoir sentir la nervosité de l'appelant à travers les vibrations et la sonnerie du téléphone.

— Allô ?

— Allô, Monsieur Park Jimin ?

— Oui ? Qui est à l'appareil ?

— Bonjour, ici l'Université d'Etat. Je vous appelle de la part du directeur, il souhaiterait vous voir si vous êtes toujours sur le campus.

— Je... je suis rentré chez moi.

— Oh... je vois que vous deviez passer votre présentation de Travail de Fin d'Etudes il y a quelques minutes ?

— Le rendez-vous a été avancé il y a quelques jours, j'ai déjà terminé.

— D'accord... est-ce possible pour vous de revenir ? Monsieur le directeur voudrait vous parler.

— Je...

Merde. Qu'est-ce que je fais ? J'ai pas envie d'y aller seul ! Et de quoi voudrait-il me parler mis à part de Jung et de toute cette merde sur les réseaux sociaux ?

— Vous me permettez un instant ? Je voudrais appeler quelqu'un, je ne veux pas venir tout seul, si le directeur veut me parler de la situation actuelle.

— ...

— Allô ?

— Oui, bien sûr. Je comprends. Vous pouvez me rappeler à ce numéro, je patiente.

— Merci.

A la voix, j'ai vite compris qu'il s'agissait de la dame qui s'occupe de l'accueil à l'administration de l'université. Visiblement elle ne s'attendait pas à ce que j'oppose une quelconque résistance et que je ne vienne pas me jeter dans la gueule du loup sans broncher.

Bon... Et maintenant je fais quoi ?

Il est 12h30, Namjoon devrait bientôt sortir de son examen...

A : Joonie :

Le directeur veut me voir. Rappelle-moi quand tu es dispo. ❤️

Je ne sais pas quoi lui dire de plus... Il comprendra sûrement que je veux dire par là que je ne veux pas y aller seul, mais en même temps je n'ai pas envie de faire le mec insistant qui lui demande où il en est et s'il a fini...

Heureusement, une réponse me parvient presque directement.

De : Joonie :

Je viens de sortir de l'exam ! J'appelle Maître Heongwa, j'arrive.


Ouf... Un soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres. Je ne serai pas seul... Cependant une pointe d'agacement contre moi-même me fait froncer les sourcils. Je voulais être un oméga indépendant et fort...

Et me voilà rassuré de savoir que je ne serai pas seul lors d'une entrevue avec le directeur de l'univ...

Il y a quelques mois à peine j'y serais allé seul. Bien sûr, je n'aurais pas fait le malin pour autant, mais au moins je n'aurais pas tremblé comme je le fais maintenant...

Un cliquetis retentit du côté de l'entrée et Namjoon ouvre la porte avant de la refermer derrière lui et de poser son sac par terre.

Je réalise à ce moment-là que je suis toujours vêtu d'une simple serviette attachée autour de mes reins...

— Ca va mon coeur ?

Namjoon ne relève même pas l'incongru de la situation et s'approche rapidement de moi pour me serrer dans ses bras.

A la seconde, toute ma rancoeur et les doutes qui m'habitaient quelques instants plus tôt s'évanouissent. Je suis si bien dans son aura protectrice...

— J'ai eu Maître Heongwa, il envoie son collègue nous retrouver devant l'université dans vingt minutes. Est-ce que tu veux que je t'attende à l'extérieur du bureau ou que j'entre avec toi ? Il n'a convoqué que toi...

Voilà. C'est ça. C'est le détail qui change tout. Je ne suis pas un oméga assisté par son alpha parce que je suis incapable de m'occuper de moi-même. Je suis juste quelqu'un qui a vécu un traumatisme et qui se retrouve au coeur d'une tempête que je ne contrôle pas et j'ai besoin d'aide. De mes amis, d'un avocat, et surtout de mon petit copain.

— Je ne sais pas... Tu viens avec moi jusque là alors ?

— Bien sûr. Je n'ai de toute façon plus d'examen aujourd'hui et mon dernier écrit est après demain matin. J'ai le temps. Laisse-moi juste changer de vêtements et me passer un peu d'eau sur le visage et on y va.

Il s'écarte de moi et sourit gentiment avant de poursuivre :

— Et tu voudras peut-être enfiler un jean et un t-shirt ? Pas que ta tenue actuelle me déplaise mais...

Baissant les yeux sur mon torse nu, je rougis avant de lui donner une tape sur l'avant-bras. Prenant un air douloureux à l'extrême, Namjoon enroule ses doigts là où je l'ai touché en tombant à la renverse sur le lit.

— Oh, je suis touché ! Continue sans moi mon amour ! On se reverra au paradis !

— Tu risques de m'y chercher longtemps alors !

Il éclate de rire et se rassied sur le bord du matelas, m'attirant sur ses genoux avant de me serrer fort contre lui. Je me laisse fondre dans son étreinte alors que le sol laisse pousser une forêt d'arbres aux troncs lisses et clair, le vent faisant bruisser les feuilles autour de nous.

— Tout va bien se passer, ok ? Me murmure l'alpha.

Et je le crois. Oui, tout va bien se passer.

Namjoon passe son nez dans mon cou, juste sous mon oreille en humant à pleins poumons mon parfum.

— J'en reviens pas de comment on s'accorde parfaitement bien tous les deux.

Cette affirmation, murmurée contre ma peau me fairt vibrer de bonheur. C'est vrai qu'on s'accorde bien.

Je resserre les bras un peu plus autour de son cou, laissant couler une cascade de fleurs violettes qui recouvrent tout doucement les interstices laissés par la mousse verte et tendre qui recouvre le sol. J'aime tant cette merveilleuse bulle que nous créons à chaque fois que nous laissons nos phéromones s'entremêler.

Nous restons quelques minutes encore comme cela avant de nous séparer à contre-coeur pour nous préparer à retourner sur le campus.

— Monsieur Park ? Monsieur Kim ?

Un jeune bêta, probablement pas beaucoup plus âgé que nous, nous fait signe, debout devant les marches qui mènent à l'intérieur du bâtiment administratif.

— C'est bien ça. Répond Namjoon en me tenant la main voyant que je ne répond pas, un peu timide.

— Je m'appelle Moon Bin. Ne vous embarrassez pas de l'honorifique avec moi. Maître Heongwa m'a demandé de m'occuper de votre affaire il y a quelques jours et j'ai eu le temps de tout passer en revue. Je suis en contact avec le bureau du procureur, quelques médias et je surveille les réseaux sociaux également. Mon objectif premier, Monsieur Park, c'est de m'assurer que vous restez un anonyme pour les médias et que votre vie privée est respectée. Ensuite je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que vos agresseurs écoppent de la peine qu'ils méritent. Savez-vous pourquoi nous sommes là ?

Namjoon se tourne légèrement vers moi pour m'encourager du regard à parler.

— Pas vraiment. J'ai reçu un appel tout à l'heure de la part du secrétariat, apparemment le directeur voulait me voir le plus vite possible. Comme je ne savais pas quoi répondre j'ai dit que je les recontacterai dès que j'aurais pu m'arranger. Ils ont retéléphoné il y a quelques instants pour dire que j'étais attendu. J'imagine que ça doit avoir un rapport avec les médias et toute cette histoire... Je ne veux pas qu'on sache qui je suis, que mon nom soit étalé en grand partout...

— Mmmh. Moon Bin lève les yeux vers les fenêtres du premier étage, l'air pensif. J'imagine que votre directeur est dans une situation plus que délicate étant donné l'ampleur du mouvement sur les réseaux sociaux. Cela ne fait pas les affaires de sont université qui en prend un sacré coup niveau réputation...

Il baisse les yeux vers moi avant de reprendre :

— Qu'à cela ne tienne. Allons-y. Il nous regarde tour à tour. Monsieur Park, est-ce que vous voulez que Monsieur Kim nous accompagne ou y allons-nous seuls ?

— Oh... je...

J'hésite... Je sais parfaitement que je ne me sentirais rassuré que si Namjoon est à mes côtés, comme maintenant... Mais j'ai aussi envie d'être un adulte responsable et ne pas renvoyer l'image d'un oméga qui a besoin de son alpha pour en rencontrer un autre... On est plus dans les années cinquante où il fallait la présence de l'alpha pour que son oméga puisse travailler, ouvrir un compte en banque ou assister à une cérémonie !

Namjoon sent probablement le conflit qui m'habite parce qu'il lève nos mains jointes jusqu'à ses lèvres pour déposer un furtif baiser sur mes phalanges :

— Tu t'en sortiras très bien avec Moon Bin. Mais si tu préfères que je reste, alors je vous accompagne.

Parfois j'ai tendance à oublier que Namjoon n'est pas comme les autres... Le coeur gonflé de reconnaissance, je lui adresse un regard brillant.

— Merci... Tu peux nous attendre dans le couloir ?

— Bien sûr. Je serai tout près.

Après un hochement de tête à l'intention du jeune avocat, nous montons tous les trois les marches menant à l'entrée de l'imposant bâtiment.

Ma vue doit s'adapter à l'obscurité soudaine après être resté si longtemps en plein soleil dans une cour au sol clair réfléchissant la lumière.

Je m'approche du bureau d'accueil derrière lequel est installée la personne qui m'a appelé un peu plus tôt.

C'est une dame entre deux âges, aux cheveux longs nattés dans son dos, un air doux sur le visage, elle baisse ses lunettes rondes quand je m'approche.

— Bonjour, Monsieur Park ?

— Bonjour. Oui, j'ai rendez-vous avec le directeur.

— En effet. Dit-elle avec un sourire. Il vous attend. Et vous êtes ? Demande-t-elle à l'intention des deux personnes derrière moi.

Je répond moi-même, présentant mon alpha et compagnon ainsi que Moon Bin. Elle reporte son regard sur moi, l'air un peu surprise que je m'impose à la place d'un alpha et d'un bêta.

— Vous pouvez monter. C'est au premier étage, la porte juste en face de l'escalier.

— Je connais. Souffle Namjoon avec un rictus sans regarder personne.

Nous montons les marches et arrivons un peu trop rapidement à mon goût devant la porte en bois. Namjoon dépose un dernier baiser dans mes cheveux, laissant traîner quelques phéromones d'encouragement avant de s'installer sur une des chaises disposées dans le couloir le long du mur.

Aller Jimin... Du cran.

Inspire.

Expire.

Toc. Toc.

— Entrez !

Le ton de voix qui nous parvient depuis l'autre côté du panneau en bois me fait légèrement frémir. On sent de la colère difficilement contenue.

Moon Bin dépose une main entre mes omoplates pour m'inviter à avancer et j'ouvre la porte doucement, ressentant déjà les phéromones du directeur.

Les fenêtres sont pourtant grandes ouvertes mais la pièce empeste le stress et l'énervement. L'alpha est installé derrière son bureau, le nez plongé dans des papiers et un ordinateur portable ouvert à côté de lui. Sa cravate est défaite et posée nochalament sur son bureau et il a enlevé son veston, retroussant les bras de sa chemise jusqu'au-dessus de ses coudes.

Il redresse la tête à notre entrée et une lueur mélangeant l'agacement et l'espoir illumine ses pupilles.

— Ah. Monsieur Park. Je vous attendais.

Il jette un regard vers le bêta :

— Et vous êtes ?

— Maître Moon Bin. Avocat. Répond l'intéressé en traversant d'un pas déterminé l'espace qui le sépare du bureau en bois massif.

Il tend la main par-dessus et le directeur, légèrement désarçonné par le self-control de son interlocuteur, lui rend sa poignée de main.

— Un avocat ? Demande-t-il en me regardant, les sourcils haussés. Monsieur Park, ce n'est pas un tribunal, vous n'avez pas besoin d'être représenté...

Le ton est sarcastique. Presque moqueur. Mon aura se recroqueville un peu face à l'expression du directeur qui me scrute des pieds à la tête, attendant une réponse.

— Etant donné la situation et les répercussions de l'agression de mon client, nous préférons qu'il soit représenté et conseillé par un professionnel. Cela ne vous dérange pas, j'imagine ?

L'alpha reporte son attention sur le bêta qui vient de s'installer confortablement dans un des fauteuil face à son bureau, m'invitant d'un geste gentil à m'asseoir dans l'autre. C'est fascinant à quel point Moon Bin a changé en quelques secondes. Il est passé d'un jeune homme souriant à l'air bienveillant à un avocat sûr de lui qui tire parti de son statut de bêta non-influencé par les phéromones pour s'imposer en douceur.

— Non. Bien sûr.

Le directeur se racle la gorge un instant avant de ranger quelques papiers en un tas approximatif avant de commencer :

— Monsieur Park. Je vous ai fait venir parce que j'ai à vous parler. J'imagine que vous êtes au courant de... de la situation.

Il prend une inspiration et me regarde fixement, attendant probablement que je baisse les yeux devant lui. Mais c'est sans compter la force que je puise dans la présence de Moon Bin dans le fauteuil voisin et celle de mon alpha qui m'attend derrière la porte. Et je sais parfaitement qu'avec son ouïe développée, il peut probablement percevoir des bribes de notre conversation.

Mais le directeur sous-estime aussi un troisième élément : le sentiment d'injustice, présent depuis mon enfance quant à la manière dont les autres seconds genres m'ont toujours traité, parce que j'ai eu le malheur de naître oméga. Jung a piétiné une partie non-négligeable de mon assurance et de ce sentiment de rébellion, mais tout doucement, grâce à mes amis et à mon alpha, il reprend du poil de la bête.

Alors je ne flanche pas, je soutiens son regard. Il fronce légèrement les sourcils et tente de me forcer un peu plus à baisser la tête. Mais plus il me force, moins j'ai envie de le faire.

Tu ne me soumettras pas, mon gars.

Que tu sois directeur de l'université ou maître suprême du multivers. Moi, Park Jimin, j'en ai plus que ma dose de me sentir comme une merde.

Cet échange n'a duré que quelques secondes au total, mais je vois qu'il le désarçonne plus qu'il ne veut bien le laisser paraître. Il reprend :

— Comme vous le savez, l'Université d'Etat souffre grandement de la publicité disons... peu flatteuse qui lui est faite depuis quelques temps.

— Je suis au courant. Je répond, plus fermement que ce à quoi je m'attendais.

— Monsieur le directeur, où voulez-vous en venir ? Intervient Moon Bin.

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je suis harcelé par la presse, surtout depuis la dernière interview. Les journalistes veulent que je leur dévoile l'identité de la victime qui est à l'origine de toute cette histoire, afin de lui poser des questions. Ils veulent vous rencontrer. Vous et votre alpha, afin d'avoir votre version des faits en exclusivités. Je souhaiterais que vous accordiez cette interview et que vous en profitiez pour laver le nom et la réputation de notre établissement.

C'est une blague.

C'est pas possible.

Il me fait marcher...

Attendez...

Ah bin non, il est sérieux en plus.

— Quoi ?

— Durant l'interview vous pourrez mentionner le fait que vous vous êtes toujours senti en sécurité entre nos murs et que votre agression n'est qu'un malheureux concours de circonstances... dû à une rivalité entre votre alpha et son ancien coéquipier. Les inscriptions sont en chute libre depuis cette histoire et cela est catastrophique. Si nous voulons préserver cette université, nous devons agir. Il faudrait aussi que vous vous adressiez à vos amis omégas afin que cette traînée de poudre sur les réseaux soci...

— Monsieur le directeur, je vous arrête tout de suite.

Là, c'est Moon Bin qui a parlé.

— Avec tout le respect que je vous dois, c'est non. Mon client n'accordera aucune interview.

— Ce n'est pas à vous d'en décider, mais à Monsieur Park.

— Et Monsieur Park a été très clair à ce sujet lors de notre réunion avant de venir : il ne souhaite en aucun cas que son nom ou son visage soit connu du grand public, encore moins dans cette situation. Il n'accordera aucune interview et surtout ne se laissera pas impressionner par vous afin de laver la réputation de votre université.

— Mais...

— Je n'ai pas fini.

Oh... Waw...

Je n'avais jamais vu quelqu'un fermer le bec d'un alpha si haut placé... encore moins un bêta. Moon Bin décroise les jambes pour planter ses deux pieds fermement au sol, se redressant dans son siège pour bien faire face au directeur.

— C'est n'est pas à mon client de laver l'honneur de votre université. Je vous rappelle que tout ceci ne serait pas arrivé si vous étiez plus attentif à ce qu'il se passe entre vos murs. Des étudiants ET un professeur au moins sont concernés par les accusations d'agressions. Tout cela parce que vous n'avez jamais prêté attention à ce qu'il se passait sous votre nez. C'est votre rôle d'être au courant de toute chose ici. Vous êtes le pouvoir centralisateur, la personne en laquelle les parents ont confiance. Vous avez trahi cette confiance en laissant la culture du viol imprégner votre université jusqu'à la moelle, mettant ainsi en danger des dizaines d'étudiants omégas.

Moon Bin reprend son inspiration calmement avant de continuer :

— Mon client n'accordera aucune interview, Monsieur Kim non plus. Vous assumerez seul les conséquence de vos oeillières, Monsieur le directeur. Et je tiens à vous prévenir tout de suite : si vous divulguez la moindre bribe d'information qui pourrait mener la presse à retrouver mon client, son compagnon, ou qui pourrait même attenter à la vie privée ou à la sécurité de n'importe quel oméga de ce campus, le cabinet Heongwa & Associés se fera un plaisir de vous attaquer en justice et de réduire votre carrière ainsi que votre réputation à néant. Réfléchissez bien à vos actions. Sur ce, je pense que nous n'avons plus rien à nous dire. Venez, Jimin.

Il se lève et j'ai la sensation qu'il a pris cinquante centimètres et dix kilos de muscles d'un coup tellement je suis impressionné par sa tirade. Je me relève d'un bond, abasourdi et admiratif avant de tourner le dos au directeur qui n'a toujours pas pipé mot, n'osant plus croiser son regard qui doit être autant chargé en haine que ses phéromones le font pressentir.

Vite, il faut que je sorte avant de vaciller.

Moon Bin place à nouveau sa main entre mes omoplates, tenant sa malette dans l'autre et ouvre lui même la porte avant de lancer par-dessus son épaule :

— Bonne journée, Monsieur le directeur. 


C'était TELLEMENT JOUISSIF de remettre ce mec à sa place.

Et vous, ça vous a plu ? 😆

Comme vous vous en doutez, le nom du jeune avocat a été choisi pour rendre hommage à Moon Bin de ASTRO. Comme je l'ai dit plus tôt, je ne stan que BTS (j'écoute quelques autres groupes de manière ponctuelle comme TXT, NewJeans, Le Sserafim, The Rose, &Team...) mais son histoire m'a retournée parce que je pense à tous ces idols qui subissent une pression monstrueuse et en plus font face à de la haine qu'ils ne méritent pas de la part de gens qu'ils n'ont même jamais rencontrés. Alors je voulais rendre hommage à ma manière.

Prochain chapitre lundi ! Je vous souhaite un très beau week-end !

💜 U 

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