Chapitre 65 : Réveil
Retour sur notre Jiminie d'amour !
★
POV : Jimin
J'ai les paupières si lourdes...
En fait, non. Mon corps entier me donne la sensation de peser une tonne.
Comment ça se fait que j'ai l'impression d'être aussi... mou ? Et nauséeux ? Pourtant j'ai super faim, je sens mon estomac gargouiller...
D'ailleurs... je suis où en fait ?
J'arrive pas à ouvrir les yeux, c'est trop difficile.
Et si j'essayais de bouger un orteil ?
...
Ah... Ca a l'air d'aller.
Bon...
C'est bizarre que je sois endormi si profondément. Je ne me rappelle pas m'être couché pourtant...
Attendez... C'est quoi mon dernier souvenir ?
...
...
...
JUNG !!!!!
Pris d'une immense panique, je me force à ouvrir les yeux tout en essayant de bouger l'entièreté de mon corps, sans grand succès. J'essaie de crier aussi, l'image du pote de Jung me tenant les poignets alors qu'il m'immobilise par terre me revient en pleine figure. Un son me parvient, mais je ne le reconnais pas. D'ailleurs je ne reconnais pas non plus le matelas trop dur et la couverture trop fine, rien du tout.
Je papillonne des paupières et capte difficilement plusieurs voix. Elles sont comme étouffées par un brouillard épais. C'est vraiment trop bizarre... et flippant.
Quand enfin, j'ouvre les yeux, ma vue est un peu floue, ce qui me fait paniquer. Pourquoi je vois pas correctement ?! Où est Jung ?! Où je suis ?! Qu'est-ce qu'il se passe ?!
Je repousse maladroitement les draps et mon poignet droit me fait mal, m'arrachant un gémissement de douleur. Je n'arrive pas à le bouger, il est bloqué par quelque chose qui m'enserre presque toute la main et le haut du bras...
Soudain, alors que j'allais presque me jeter hors du lit, un mélange de phéromones que je reconnaîtrais entre mille m'enveloppe en même temps que deux bras forts.
Namjoon.
J'ouvre bien grand les yeux directement dans son cou, où il vient de presser mon visage pour que j'inspire son odeur. Tous mes muscles se détendent en une fraction de seconde et je me laisse complètement aller entre ses bras, rassuré d'être en sécurité. Mon oméga, qui commençait lui aussi à s'agiter, se calme directement à ce contact.
— Namjoon...
— Je suis là, mon coeur.
— T'es vraiment là ?
— Oui, je te lâche pas.
Sa voix tremble... Il me serre plus fort contre sa poitrine et j'enroule mes bras autour de son cou pour tenter de me rapprocher encore plus de lui.
Comprenant mon besoin de proximité, il me soulève pour enrouler mes jambes autour de ses hanches et s'asseoir lui-même sur le lit, me gardant entre ses bras comme un koala.
— Hyung ?
La voix de Jungkook résonne doucement à mes oreilles, alors que ses phéromones de fraises des bois se mêlent à celles de Namjoon. Je cligne des yeux et tourne la tête, posant ma joue sur l'épaule de l'alpha avant de regarder mon meilleur ami.
Ses paupières sont rouges et gonflées comme s'il avait beaucoup pleuré.
— Kookie...
— Hyung, comment tu te sens ?
— Ca va... je crois. On est où ?
— A l'hôpital.
— A... l'hôpital ?
— Oui. Bae Hyung t'a amené ici en ambulance. Tu ne te rappelles pas ?
— Non... je...
Soudain, d'autres flashs me reviennent en mémoire et mon corps se crispe à nouveau avant que je retourne enfuir mon nez dans les cheveux de Namjoon.
— Ca va Minie, il ne t'arrivera plus rien. Tu es en sécurité. Me murmure-t-il à l'oreille.
Il me faut plusieurs minutes pour me détacher un peu de lui et regarder autour de moi.
— Bonjour, Jimin, comment tu te sens, mon grand ? Me demande la mère de Jungkook en me caressant doucement les cheveux.
— Je... ca va. Mais... vous êtes tous là ?
— Quand le petit ami de Jung... enfin... l'ex petit-ami de Jung, a téléphoné à Jungkook hier soir, nous n'avons pas pu rester chez nous en sachant que tu étais à l'hôpital.
— Attendez, quoi ?
Je comprends rien. Que quelqu'un m'explique !
Namjoon me tourne sur ses genoux, me permettant de regarder tout le monde et me couvre du drap. Ca ne tient pas chaud du tout les blouses d'hôpital et je commençais à avoir la chair de poule.
C'est ainsi que je constate que le père de Jungkook et Tae sont là aussi, profondément endormis sur deux chaises un peu plus loin. La tête de Taehyung a basculé vers l'arrière et il ronfle légèrement, la bouche grande ouverte alors que le papa de Kook a les bras croisés et une expression sévère sur le visage.
— Je vais tout te raconter...
Jungkook m'explique ce qu'il s'est passé depuis que Bae a fait irruption dans les vestiaires du gymnase, empêchant Jung de me violer in extremis. Dès que mon ami commence son récit, les larmes me montent aux yeux, dévalant mes joues à toute allure... Tout me revient maintenant. Mon rendez-vous avec mon promoteur de TFE, Jung et ses potes qui m'attrappent et m'emmènent dans les vestiaires...
Tout.
Secoué par de violents tremblements, je me réfugie à nouveau dans le cou de Namjoon, qui se retient tant bien que mal d'échanger ses phéromones d'apaisement contre celles plus âcres de la colère à l'écoute du récit de mon meilleur ami.
— Bae et Namjoon sont allés faire une déposition au commisariat cette nuit.
— Une déposition ?
— Oui. C'est Bae qui a insisté. Précise l'alpha.
— Je vois...
Pendant quelques instants, un silence enveloppe la pièce, seules les respirations de Taehyung et du père de Jungkook sont audibles.
— Hyung ?
— Mmmh ?
— Apparemment l'univ a prévenu tes parents mais... ils ne sont pas encore arrivés.
— Il est quelle heure ?
— 5h30 du matin. On est samedi.
— Et... ils ont été contactés quand ?
— Vers 20h je dirais ? Peut-être un peu après ? Bae Hyung m'a appelé qu'il devait être 23h...
Je mentirais en disant que ça ne me fait rien de savoir que mes parents sont au courant de mon agression depuis hier soir et qu'ils ne sont pas encore venus voir comment j'allais... Bien sûr, la dernière fois que nous nous sommes croisés, ça s'est très mal terminé...
Mais je suis leur fils... Est-ce que je n'ai donc plus aucune importance à leurs yeux ?
Je secoue la tête, de toute façon, presque toutes les personnes qui comptent vraiment pour moi sont dans cette pièce, alors s'ils ne veulent pas me voir... Tant pis pour eux.
— C'est pas grave. Vous êtes là. C'est l'important. Je réponds en prenant la main de mon Kookie et en pressant légèrement ses doigts.
— Oh Hyung!
Jungkook grimpe sur le lit pour m'enlacer à son tour alors que Namjoon écarte un bras et l'inclut dans notre câlin, nous enveloppant tous les deux de son aura protectrice.
— J'ai eu si peur !
— Moi aussi...
— Tu ne veux peut-être pas en parler maintenant, mais le docteur a dit que tu allais sans doute vivre un choc post-traumatique et qu'il faudrait que tu prennes rendez-vous avec un psychologue.
— Je... Oui... D'accord.
Comment je vais payer les séances psy en plus de mon séjour ici ? Les médicaments, la chambre ? Aïe... j'ai mal à la tête.
— C'est pas pour aujourd'hui, mais il a vraiment insisté.
— Ok.
Soudain, une odeur de cannelle nous parvient, toute proche.
— Bin et moi alors ? J'ai pas droit à un câlin ?
Nous tournons la tête d'un seul mouvement pour voir Taehyung, posté à côté du lit avec un air faussement boudeur sur le visage.
— Salut Jiminie, je suis content que tu sois réveillé.
— Salut Tae.
Il dépose un baiser sur mon front avant de caresser la joue de Jungkook et de s'asseoir sur le bord du lit, nous tenant à chacun une main entre les siennes.
J'espère que le sommier est renforcé...
— Comment ça s'est passé au commissariat ? Je demande.
— Bien. J'ai voulu accompagner Bae pour être sûr qu'on l'écoute et qu'on prenne sa déposition. Quand l'agent de nuit a entendu mon nom de famille et compris qui j'étais, je peux t'assurer qu'il a été plus que serviable et qu'il a pris la situation avec le plus grand sérieux.
Je pouffe de rire à cette déclaration, imaginant le pauvre policier de garde recevoir l'héritier de Kim Entreprises en pleine nuit pour un dépôt de plainte concernant une agression sur son oméga...
— Et... qu'est-ce qu'il va se passer, maintenant ? Je demande, reprenant mon sérieux.
— Bae a indiqué l'adresse et le numéro de téléphone de Jung et de ses parents, ainsi que l'identité de ceux qui étaient avec lui... Ils vont les interpeller ce matin.
— Carrément ?
— Minie...
Namjoon soupire en me regardant dans les yeux.
— Ce n'est pas rien ce qui t'est arrivé. Si Bae n'était pas intervenu, ils t'auraient violé... Et après ? Qui sait jusqu'où leur folie les aurait entraînés ? Ces gars sont dangereux. Jung est dangereux. Il mérite d'être arrêté et puni pour ce qu'il t'a fait.
— Oui... pardon, tu as raison.
— Ne t'excuse pas. Me répond-t-il en me ramenant contre lui.
Quand je pense à tous les discours que j'ai tenus à Kookie sur le consentement, les agressions, etc... Voilà que je me surprends à minimiser ce qu'il s'est passé, alors que c'est exactement ce qu'il m'est arrivé... Maintenant, je comprends que certaines victimes ne veuillent pas porter plainte parce que "cela rendrait la chose réelle, tangible". J'avais lu cela dans une interview sur un blog dédié aux omégas, il y a quelques temps. C'est vrai. En parler, c'est ancrer cet évènement malheureux dans la réalité. C'est admettre qu'il a eu lieu, que je suis passé par la petite porte et qu'à une seconde près...
Il a raison. Ils méritent d'être arrêtés.
Je frissonne une nouvelle fois sous les caresses conjuguées de mes amis avant d'entendre des éclats de voix dans le couloir et que la porte s'ouvre d'un coup.
— Jimin !
— Sun-hi... Souffle la mère de Jungkook en allant à la rencontre de la mienne qui vient de faire irruption dans la chambre.
— Que s'est-il passé ?! Questionne l'interpellée, paniquée.
— Jimin s'est fait agresser. Il a besoin de calme. Lui répond Madame Jeon en posant gentiment sa main sur son avant-bras.
— Jimin ?! Jimin, c'est donc vrai mon chéri ?!
J'enfouis mon nez dans les plis du t-shirt de Namjoon. Je n'ai pas envie de la voir. J'étais peiné qu'ils ne soient pas là quand je me suis réveillé, mais à présent j'ai tellement honte... Je ne sais même pas comment agir après la manière dont nous nous sommes quittés la dernière fois... Enfin, plus tôt après la manière dont Namjoon les a foutus dehors.
— Sun-hi. L'interpelle à nouveau la mère de Jungkook en pressant plus fortement son bras pour attirer son attention.
Un silence pesant est tombé, chacun retient son souffle depuis qu'elle est apparue. Réveillé en sursaut, Monsieur Jeon reprend ses esprit et se lève pour s'approcher des deux femmes.
— Sun-hi, vient avec nous, on va boire un thé à la cafétéria et tout t'expliquer. Jimin a besoin de repos, il faut que tu te calmes.
Il libère de douces phéromones, incitant ma mère à respirer plus calmement. Des larmes perlent au coin de ses yeux alors qu'elle me jette un dernier regard, que je lui rend à peine.
Les trois adultes quittent la pièce, ma mère est au bord de la crise de nerfs d'après l'odeur âcre qu'elle laisse derrière elle. Mes amis, restés avec moi la recouvrent bien vite d'un ensemble agréable de leurs propres phéromones.
— Ca va, Minie ? Demande Namjoon en m'embrassant les cheveux.
— Mmmh... J'acquièce doucement. Restez avec moi.
— On a pas prévu de partir.
Apaisé, je me laisse sombrer dans un sommeil léger, ouvrant de temps en temps les yeux avant de me rendormir.
Namjoon me positionne face à lui nos respirations se calant l'une sur l'autre, tandis que Taehyung est retourné s'asseoir sur sa chaise, Jungkook sur les genoux.
J'ignore combien de temps je reste ainsi à flotter entre conscience et sommeil, mais une vibration dans la poche de Namjoon me rappelle à la réalité.
— Et merde...
Il se décale un peu, gardant un bras autour de ma taille, avant de sortir son téléphone de sa poche et d'y jeter un oeil.
C'est un appel. De son père.
Il n'a pas l'air de vouloir y répondre, fronçant les sourcils en poussant la langue contre l'intérieur de sa joue.
— Tu peux décrocher si tu veux... Je murmure.
— Non, je vais lui envoyer un message.
Il écrit rapidement avant de bloquer son téléphone et de le poser sur la table de chevet.
Quelques minutes plus tard, la porte de la chambre s'ouvre à nouveau, laissant passer les parents de Jungkook accompagnés de ma mère.
Cette dernière traverse l'espace qui la sépare du lit sans un mot avant de se poster juste à côté.
J'ai détourné le regard dans le sens opposé dès qu'elle est entrée.
— Jimin ?
Je sens les muscles de Nam se tendre légèrement.
— Jimin, chéri ?
L'étreinte de Namjoon se resserre imperceptiblement. Dans un soupir, je pivote la tête pour lui faire face. Une expression inquiète sur le visage, elle expire, prenant mon geste comme une invitation à prendre la parole.
— Comment tu te sens ?
— Ca va.
Elle approche une main de mes cheveux et ce geste me provoque une crispation et un mouvement de recul. Ma mère stoppe son mouvement, alors que Namjoon me décale légèrement sur lui.
— Je... je voudrais juste te toucher, mon chéri.
— N... non. Je n'ai pas envie.
— Mais je...
— J'ai dit : non, maman.
Mon ton de voix sec la fige sur place, alors que Namjoon me caresse le dos, sentant mes phéromones changer pour se teinter d'exaspération.
— Très bien. Je peux m'asseoir au moins ? Demande-t-elle, vexée.
Ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse, mais à Namjoon.
— C'est à Jimin qu'il faut poser cette question. Répond-t-il, les sourcils froncés.
— Il ne veut pas me parler.
— Je n'ai pas dit que je ne voulais pas te parler, j'ai dit que je ne voulais pas que tu me touches. C'est différent. Je lance en me redressant.
— Très bien. Est-ce que je peux m'asseoir ?
— Si tu veux.
Elle prend place sur la chaise qu'occupait Jungkook il y a quelques instants.
— Où est papa ? Je demande.
— Il... avait des choses à faire.
— Dis surtout qu'il ne voulait pas venir.
Je sens le mensonge, maman.
— Jimin... Elle pince l'arrête de son nez entre le pouce et l'index. Il est très occupé aujourd'hui. Et tu as manqué de te faire... tu... ton père ne le supporte pas. Et puis, tu sais bien qu'il n'aime pas les hôpitaux.
— Oui, je me souviens. Je répond, sarcastique.
Un nouveau silence s'installe alors qu'elle prend un air un peu gêné.
— Tu... nous sommes d'accord que tu reviennes à la maison, si tu veux... le temps de te remettre.
— Quoi ?
Dire que je suis abasourdi serait un euphémisme.
— J'ai parlé avec le médecin, avant de revenir. Il dit que tu vas avoir besoin de repos pendant les prochains jours, dans un environnement sécurisant. Je vais en parler à ton père, on peut passer prendre quelques affaires chez toi, si tu me rends le double des clés de l'appartement et puis tu pourrais t'installer dans ton ancienne chambre, et...
— Je n'ai pas l'intention de revenir habiter chez vous. Je la coupe.
— Mais... tu ne peux pas rester tout seul...
J'ignore ce qui m'horripile le plus : le fait qu'elle agisse soudainement comme si leur appartement était une "safe zone" pour moi, où je pourrais me reposer après être sorti de l'hôpital. Ou le fait qu'elle parte d'office du principe que je vais accepter et la suivre sans broncher. Quoiqu'il en soit, il est hors de question que je retourne chez eux. Je me remettrai bien mieux dans mon propre studio.
— Jimin...
— Il vous a dit non.
Je sentais que Namjoon se retenait d'intervenir depuis quelques instants et ça n'a pas raté.
— Ce n'est pas à vous que je m'adresse, jeune homme. Répond ma mère.
— Sun-hi...
Le père de Jungkook se lève pour s'approcher et poser une main sur l'épaule de ma génitrice. Elle fulmine et tente tant bien que mal de se contenir.
— Jimin, tu serais beaucoup mieux entouré à la maison, avec ton père et moi. Je pourrais m'occuper de toi et quand tu seras assez remis, nous pourrons envisager la suite pour ton avenir.
Je soupire, contrarié.
— Si Jimin ne veut pas venir avec vous, il peut rester dans son appartement. Je m'occuperai de lui. Annonce Namjoon en serrant sa prise autour de mes épaules.
Ma mère ricane, l'air mauvais, avant de lancer :
— Vous ? Vous occuper de lui ? Mais où étiez-vous quand il s'est fait agresser ?! Vous deviez le protéger ! C'est votre oméga ! Où étiez-vous quand ces brutes l'ont entraîné pour le violer ?! HEIN ??
Prise d'une soudaine rage, elle s'est levée si violemment que sa chaise tombe en arrière, manquant de peu les pieds de Monsieur Jeon.
— Je n'ai pas à vous répondre.
— Vous me DEVEZ des réponses ! Depuis quand un alpha digne de ce nom laisse son oméga sans surveillance, sans protection ?! Crache-t-elle à l'intention de Namjoon.
Ce dernier ne retient plus ses phéromones de colère, ce qui me fait couiner contre sa peau. Il ressent mon angoisse et tente de se calmer du mieux qu'il peut, éloignant mon visage de son cou et se concentrant pour ne pas entrer dans le cycle de provocation de ma mère.
— C'est de votre faute ! Si vous l'aviez demandé en mariage et marqué comme il se doit comme étant vôtre, ça ne serait jamais arrivé ! Pas étonnant qu'ils aient pensé qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulait de son corps ! Quelle image cette situation de couple libre rend-t-elle de mon fils ? Un oméga facile ! Voilà pourquoi il s'est fait agresser !
— SUN-HI !!!
D'un mouvement, le père de Jungkook attrappe ma mère par le poignet pour la faire pivoter vers lui.
— Ce n'est la faute ni de Jimin, ni de Namjoon ! Je comprends que tu sois angoissée et en colère, mais tu t'attaques aux mauvaises personnes. Une plainte a été déposée, ses agresseurs vont bientôt être interpellés. Si Jimin ne veut pas venir chez vous, il en a le droit. Nous nous occuperons de lui, tous ensemble. Mais je pense que Dun-Ho et toi devriez réfléchir à votre comportement.
— Notre comportement ?! Mais... tu ne comprends pas ? Tu es de leur côté ?!
— Il n'y a pas de côté qui tienne. Je comprends surtout que Jimin a besoin d'espace et de liberté, ce que d'après ce que j'ai compris vous ne lui accordez pas.
— C'est un oméga ! Tout comme nous, tu sais comment ça se passe dans cette société pourtant ?! Qu'est-ce que tu dirais si ça avait été Jungkook ?!
Elle s'énerve de plus en plus et hausse le ton, ce qui commence à me donner mal à la tête.
Soudain, la porte de la chambre s'ouvre, laissant passer une infirmière à l'air revêche.
— Excusez-moi, mais Monsieur Park a besoin de calme et de repos. On vous entend dans tout le couloir, je vais vous demander de sortir.
— Je suis sa mère ! Je n'irai nulle part !
— Madame, je ne vais pas le répéter. D'ailleurs, je vais vous demander à tous de partir, nous allons procéder à quelques derniers examens et la Police est là pour prendre la déposition de Monsieur Park.
Elle se tourne vers Namjoon avant de reprendre, d'un ton plus doux :
— Vous êtes l'alpha de Monsieur ?
— Je suis son compagnon.
— Vous pouvez rester. Les autres, merci de libérer la chambre.
— Comment osez-vous me demander de sortir alors que vous autorisez cet alpha à rester avec mon fils ?! S'exclame ma mère, au bord de l'hystérie.
Heureusement, l'infirmière n'a pas du tout l'air impressionnée par son comportement ou même sensible aux phéromones en pagailles qui flottent dans la pièce, ce qui me fait dire qu'elle doit être bêta. Et j'imagine que dans ce métier, elle en a vu d'autres.
— Madame, ne me forcez pas à appeler la sécurité. Je le répète: votre fils a besoin de calme et de repos. Merci de sortir.
— Sun-hi. Vient. On te raccompagne à la maison.
— Pas la peine, mon alpha m'attend sur le parking. Répond-t-elle sèchement avant de sortir de la pièce sans un regard en arrière.
"Mon alpha m'attend sur le parking." Donc mon père n'était pas occupé... Il n'avait juste pas envie de me voir. L'expression de toutes les personnes présentent ne m'échappe pas et je dois dire que je suis moi-même choqué.
Pas étonné.
Mais ça fait mal quand-même.
— On va y aller, Taehyung, Jungkook, dites au revoir à Jimin. Invite doucement Madame Jeon avant de s'approcher pour me serrer l'épaule et me réconforter.
Chacun me salue, soit en m'embrassant soit en me serrant dans ses bras.
— Hey...
Je relève la tête vers Namjoon et réalise seulement maintenant que de grosses larmes ont roulé sur mes joues. Oh oui, ça fait tellement mal. Rien de ce qui pourrait m'arriver ne fera revenir mes parents à la raison. Pourquoi suis-je né oméga ? Si j'avais été ne fut-ce que bêta, jamais ils n'auraient réagit comme ça... enfin, je ne pense pas. Rien dans leur comportement ne laissait présager cette obsession qu'ils ont développée depuis quelques temps pour mon second genre et ma situation. J'ai la sensation que c'est encore pire depuis le début de cette année scolaire. Comme si l'approche de mon diplôme et de mon arrivée dans la "vie d'adulte" était une sorte de limite ultime, une date de péremption à ne pas dépasser sans être casé et "à l'abri du besoin".
— Ca va aller, je vais m'occuper de toi, Minie.
— Mais tu n'auras pas le temps.
— Je vais le prendre. Rien n'est plus important que toi.
Un spasme me parcourt le corps et mes yeux s'humidifient à nouveau. Un mélange de larmes de tristesse, de honte et de soulagement.
— Je suis désolée, Messieurs. Intervient doucement l'infirmière.
J'avais complètement oublié qu'elle était encore là.
— Monsieur Park, est-ce que vous vous sentez prêt à recevoir le policier ?
— Je... je pense oui. Vous pouvez me laisser une minute, s'il-vous-plaît ?
— Bien sûr, je lui dis de patienter, il est dans le couloir. Appelez-le dès que vous vous sentez d'attaque.
Elle se dirige vers la porte avant de se retourner une dernière fois pour nous sourire.
— Ca va aller, vous êtes bien entouré.
Sur ces derniers mots, elle quitte la pièce et je l'entends s'adresser à quelqu'un de l'autre côté de la porte.
— Ca va Minie ? Demande Namjoon en dégageant quelques mèches de mon front.
— Oui... tu restes hein ?
— Bien sûr. Je ne quitte pas cette chambre.
— Mais... et ton père ?
— Je lui ai dit que j'étais indisponible. Il pourra se passer de moi.
— D'accord.
Je calme ma respiration et essuie mes larmes d'un revers de la main. Je n'ai pas envie de poser plus de questions. Je veux juste qu'il reste près de moi.
— Je vais sortir du lit, ok ?
— Non !
Dans un élan de panique, je m'accroche à son t-shirt. Je n'ai pas envie de quitter son étreinte, je ne me sentirai en sécurité nulle part ailleurs.
— D'accord, d'accord. Calme-toi. Je reste. On appelle le policier ?
— Oui... tu peux.
Namjoon réarrange les couvertures sur nous avant d'indiquer d'une voix forte à l'agent qu'il peut entrer. Je frémis à l'autorité et l'assurance que j'y perçois et mon oméga se love avec bonheur dans l'aura si chaude et réconfortante de son alpha.
La porte ne tarde pas à s'ouvrir et un jeune policier en uniforme nous salue bien bas, certainement déjà au courant de qui est l'alpha assit dans un lit d'hôpital tenant un petit oméga contre lui.
— Bonjour Messieurs, je suis l'agent Ho. J'ai quelques questions à vous poser...
★
Et le voilà de nouveau parmi nous 🥰
Merci à toutes les personnes qui ont lu l'OS "Under the neon lights" !
Apparemment il vous a plu !
Je suis super contente des derniers classement de My Safe Zone ! Franchement je ne m'y attendais pas du tout!
Vous avez remarqué le changement de couverture ? Je l'ai un peu améliorée pour que le titre ressorte mieux.
J'espère que le chapitre d'aujourd'hui vous a plu, même s'il ne s'y passe pas grande chose.
Je suis désolée s'il reste des fautes ou des redondances, je suis hyper crevée de ma journée de boulot.
Je vous dis à lundi pour la suite.
I 💜 U
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