Chapitre 64 : Bae
On part sur un point de vue complètement nouveau pour ce chapitre !
Je vous retrouve en bas, comme d'hab' !
★
POV : Bae
"Salut, c'est Jung Minhyuk, je suis pas dispo, rappelez plus tard."
— Jungie, où es-tu ? On va être en retard pour le ciné ! Je t'attends devant l'univ. Je t'aime.
Ce que ça peut m'énerver quand il ne répond pas au téléphone ! Où peut-il être ?! On doit encore manger avant d'aller au cinéma et s'il n'arrive pas bientôt on va vraiment être en retard pour la séance !
Enervé, je m'appuie dos au mur en attendant que mon alpha daigne enfin me rejoindre. Je sors et remets mon téléphone dans ma poche plusieurs fois, vérifiant que je n'ai rien reçu de sa part. Je sais parfaitement que le son et le vibreur sont au maximum, mais j'ai quand-même ce réflexe nerveux de checker régulièrement au cas où.
Je lui envoie un nouveau message quand j'entends une voix toute proche, accompagnée de phéromones qui ne laissent que peu de place à l'imagination. Relevant la tête je croise le regard d'un alpha d'une quarantaine d'année, une expression lubrique sur le visage.
— Alors beauté, tu t'es perdue ou tu attends quelqu'un pour t'amuser ?
Pardon ?! Il me prend pour qui ce connard ?!
— Je t'emmerde, dégage. J'suis pas une pute, alors tu me lâches tout de suite.
Après un cracha bien placé, je tourne les talons, me dépêchant de revenir dans l'enceinte de l'université avant que ce mec se remette de sa surprise. J'ai osé agir ainsi parce que le gars avait pas l'air bien méchant. Le genre d'alpha qui essaie de se donner un genre dur à cuire mais qui en vrai est à la botte d'un patron tyrannique qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Sa cravate défaite, son teint gris et son attaché-case fatigué parlaient pour lui.
Ouais je sais, c'est pas beau de juger les gens sur l'apparence, mais je me trompe rarement. J'ai un sacré flair pour déterminer la personnalité de quelqu'un rien qu'en le regardant. En plus vu notre différence d'âge ce gars était un gros dégueulasse qui essaie de se faire des petits jeunes mais ne s'attendait pas à tomber sur un oméga qui lui crache à la gueule.
Un peu essoufflé, j'arrive devant les portes du gymnase. Jung m'avait dit qu'il devait s'entraîner avec son équipe avant de me rejoindre, j'imagine que l'entraînement a pris plus de temps que prévu et que c'est pour ça qu'il n'est pas encore là... du moins j'espère pour lui sinon il va m'entendre.
Je passe les deux portes qui mènent vers le terrain et arrive dans la salle, plongée dans l'obscurité. Ca y est, je suis re-énervé. Bon d'accord, je n'étais pas calmé, mais là c'est encore pire ! Il a intérêt à se faire pardonner de m'avoir laissé tout seul dans la rue à la merci du premier prédateur en chaleur venu et d'en plus me faire courir sur le campus pour le trouver !
Alors que je reviens dans le hall, une odeur de phéromones mêlées attire mon attention. Je suis allé tellement vite il y a quelques instants pour passer par ici que je n'avais pas remarqué... Je distingue très bien celles de pins et de menthe de mon amoureux, mais elles sont âcres et me piquent au nez. C'est bizarre. C'est comme ça qu'il sent quand il est en colère et dominateur. L'odeur provient des vestiaires, dont la porte est fermée . Il doit passer un sacré savon à l'équipe !
Je m'approche, hésitant. Jung ne serait pas content que je débarque sans prévenir dans les vestiaires avec tous ces alphas en sueur et probablement en petites tenues... Je vais l'attendre ici, c'est mieux.
Sortant mon téléphone de ma poche, je lui écris rapidement un énième message pour indiquer que je suis dans le bâtiment et que je l'attends... quand des bruits étranges me parviennent. On dirait... des cris ? Et... des sanglots ?
Qu'est-ce qu'il se passe là-dedans ?
C'est alors qu'un parfum inconnu de violettes, emplit de détresse et de terreur me parvient. Je ne l'avais pas perçu tout de suite, écrasé qu'il était par les phéromones de Jung, mais maintenant que je le sens, je ne peux plus l'ignorer. C'est un oméga... J'ai déjà sentit cette odeur quelque part, mais impossible de me rappeller où...
Mes poils se hérissent et un frisson me traverse le corps quand un nouveau cri me parvient. Un instinct de protection, mêlé à une peur sans nom m'envahit alors que je sens mon oméga s'agiter tout à coup. N'y tenant plus, je traverse en quelques secondes la distance qui me sépare de la porte avant de l'ouvrir discrètement.
Le mélange de phéromones qui envahit la pièce, pourtant spacieuse manque de m'aveugler tant il est intense. J'ouvre un peu plus malgré la panique qui me gagne en sentant l'oméga présent dans la pièce en proie à la plus ardente terreur avant de crier quand je comprends ce qu'il se passe:
— JUNG !!!!! MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS ?????!!!!
Ce que je vois ne laisse pourtant aucun doute. Jung maintient durement par les hanches un petit oméga qui se débat de toutes ses forces en le suppliant d'arrêter, pendant que l'un de ses coéquipiers maintient celui-ci. Le sexe érigé et rouge de celui que je considère comme l'amour de ma vie est déjà presque contre les fesses blanches de l'oméga.
— B... Bae ?
Jung me regarde, pâle comme la mort. Il lâche sa victime qui s'écroule au sol, les poignets toujours maintenus par un de ses potes. Il se redresse et tente de se rhabiller comme il le peut en bafouillant. Ses phéromones changent du tout au tout pour se faire rassurantes, suppliantes envers moi.
— Qu'est-ce... que... Jung... Qu'est-ce que tu fais ?? Tu allais violer cet oméga ?!
Question con...
— N... non... je...
— Tu quoi ?! Tu me prends pour un débile ?!
— Non... je... mon amour, c'est l'oméga de Namjoon, tu sais...
Je me précipite en repoussant d'un geste dur le dernier alpha qui force le garçon à rester couché par terre.
— Hey...
Le prenant dans mes bras, je le retourne avant de tenter de remonter son boxer et son pantalon sur ses cuisses pour cacher ton intimité.
Jung s'approche, l'air penaud, ce qui fait réagir l'oméga que je maintiens comme je peux.
— NOON !!! NOOOON !!!! NE ME TOUCHE PAS !!!! Hurle-t-il entre deux sanglots.
— DEGAGE !!! Tu ne l'approches pas !!! SORTEZ TOUS !!!
— Mais... Mon amour.
— J'AI DIT : SORTEZ !!!
La violence de mes phéromones, malgré que je sois un oméga et eux des alphas, les fait couiner avant qu'ils ne disparaîssent par la porte. Jung me lance un dernier regard plein de larmes avant de suivre ses amis.
Une fois que j'ai entendu la porte du hall se refermer sur eux, je pose délicatement l'oméga par terre, diffusant un maximum de nouvelles phéromones de réconfort. Il continue de trembler, pris de spasmes réguliers, alors que je remonte enfin son jeans et son sous-vêtement.
— Là, ça va aller.
Passant à nouveau mes bras autour de son corps, je l'amène contre moi pour poser son nez directement dans mon cou à proximité de mes glandes exocrines. Mon odeur de rose semble l'apaiser tout doucement, je me concentre pour l'envelopper d'une douce sensation de bien-être autant que possible.
Toujours à genoux sur le sol, je me déplace un peu pour m'asseoir en tailleur et l'amener sur mes jambes, le berçant comme un bébé.
Mon t-shirt est trempé de ses larmes et de sa salive et il s'aggrippe à moi de toutes ses forces.
— Comment tu t'appelles, trésor ?
— J... Ji... Jimin.
— D'accord. Jimin. Tu es en sécurité, il ne t'arrivera rien.
Il étouffe un gémissement de peur avant de se détendre complètement, sa tête tombant en arrière alors que ses yeux roulent dans leurs orbites.
— Oh non, c'est pas vrai !
Faisant preuve d'une force que je ne me soupçonnais pas, je me relève sur mes pieds avant de me précipiter à l'extérieur, sortant Jimin de cet enfer de phéromones d'alphas.
Arrivé sur le chemin, je me précipite aussi vite que possible vers le bâtiment de l'administration. L'université a un concierge qui habite dans un petit appartement derrière celui-ci. Arrivé devant la porte, je sonne plusieurs fois à l'interphone, tentant de supporter le poids du jeune homme qui a perdu connaissance.
— Oui ? C'est pourquoi ? Demande une voix révêche par le haut-parleur.
— S'il-vous-plaît ! Aidez-moi ! Il y a eu une tentative de viol !
— Quoi ??
— Je vous en prie, appelez une ambulance !! Il s'est évanoui !!
— Bordel de merde !
La porte devant nous s'ouvre dans un grésillement et je soulève Jimin un peu plus haut pour l'amener à l'intérieur. Un petit ascenseur vieillot s'ouvre devant nous, laissant passer le concierge, un bêta d'une cinquantaine d'années qui fait également office d'homme à tout faire sur le campus.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Demande-t-il en me prenant Jimin des bras pour le transporter dans l'ascenseur.
— Il y avait trois alphas qui essayaient de le violer dans les vestiaires.
— Putain de merde...
— Vous avez appelé une ambulance ?
— Je vais le faire tout de suite.
Arrivé dans le salon du petit appartement, il dépose Jimin sur le canapé avant de se précipiter vers son téléphone fixe pour composer le numéro d'urgence.
— Allô ?! Oui, c'est l'Université d'Etat ici ! On a un étudiant qui a perdu connaissance.
— ...
— Je sais pas depuis combien de temps !
Je me poste à ses côtés et murmure :
— Dix minutes plus ou moins.
— Dix minutes ! Répète-t-il, au comble du stress.
Heureusement que c'est un bêta, sinon il m'aurait déjà étouffé avec ses phéromones d'angoisse.
— ...
— D'accord, merci on vous attend !
Il raccroche avant de se poster près du canapé.
— Ils vont arriver, en attendant on doit l'empêcher d'avaler sa langue et vérifier que son pouls bat normalement.
— Vous savez faire ça ?
— Pas du tout... J'ai eu une formation de secourisme théorique il y a des années mais là je ne sais pas quoi faire !
— Calmez-vous ! C'est pas en flippant comme ça que ça va l'aider !
Je m'agenouille devant le canapé et tourne Jimin sur le flanc, empêchant ainsi sa langue de tomber dans sa gorge. Son corps est tout mou et il grelotte légèrement, malgré la pellicule de sueur sur son front.
— Il faut prévenir la personne responsable inscrite dans son dossier. Réalise soudain le concierge. Vous connaissez son nom de famille ?
— Pas du tout. Juste son prénom.
— Il a un téléphone sur lui ?
— Non... Je n'ai pas fait attention s'il avait des affaires avec lui.
— Il était dans les vestiaires du gymnase vous dites ?
— Oui, c'est ça.
— Restez avec lui, je reviens tout de suite.
Il s'éclipse en courant, nous laissant seul. J'attrappe un plaid à carreaux qui traîne sur le dossier d'une chaise pour recouvrir Jimin qui tremble de plus en plus. Ses phéromones sont en panique et me piquent le nez tant il stresse. A ce moment, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche arrière, indiquant que je reçois un appel. Je prends la main de Jimin dans la mienne avant de sortir l'appareil pour voir que Jung a essayé de m'appeller au moins vingt fois et qu'il essaie encore. Je refuse l'appel d'un mouvement du pouce avant de me concentrer à nouveau sur Jimin.
Au loin, j'entends une sirène d'ambulance qui retentit, sans doute les urgences qui arrivent.
Le concierge reparaît quelques instants plus tard, un gros sac à dos et une veste dans les bras.
— J'ai retrouvé ça devant le gymnase, c'est sans doute à lui.
Il fouille dans les poches de la veste pour en sortir un téléphone mais celui-ci est verrouillé.
— Aaaah ça m'énerve ces appareils de malheur ! S'emporte-t-il.
— Donnez-le moi, s'il se réveille il pourra le débloquer. Regardez dans son sac à dos, il doit y avoir ses cours, un carnet, un agenda, quelque chose avec son nom.
Le concierge ouvre chaque compartiment du sac pour en sortir son contenu et trouver effectivement le nom de famille de Jimin inscrit sur un syllabus.
— Park Jimin.
A ce moment, la sonnette de l'entrée retentit si fort dans l'appartement que nous sursautons tous les deux. Nous avons pourtant bien entendu les sirènes s'approcher mais nous étions tellement absorbés par la recherche de l'identité de Jimin que nous n'avons pas réagit.
Le concierge se précipite pour ouvrir la porte et faire monter les ambulanciers qui déboulent dans le petit appartement avec leurs kits d'urgences.
— Bonjour. Que s'est-il passé ?
Je résume la situation moi-même en quelques mots, comprenant rapidement que le concierge est dans tous ses états de voir débarquer les urgentistes dans son salon.
— D'accord, on va tenter de le réanimer ici, mais on va sans doute devoir le transporter dans l'ambulance.
L'un des deux sort de l'appartement pour aller chercher la civière pendant que l'autre applique les gestes de premiers secours.
— Comme s'appelle-t-il ?
— Jimin.
— Merci.
Il prend alors une voix douce mais ferme pour s'adresser à lui pendant qu'il teste ses pupilles avec une petite lampe torche.
— Jimin ? Jimin, vous m'entendez ?
L'interpellé ne répond pas et je porte mon pouce à ma bouche pour me ronger l'ongle. Mon téléphone continue de vibrer par intermittence dans ma poche mais je l'ignore royalement.
— On va le transporter. L'un de vous veut venir avec nous ?
— Moi, je viens. Je réponds sans hésiter.
— Je vais chercher son dossier à l'administration et appeler le directeur, il faut qu'on prévienne ses parents ou la personne de contact en cas d'urgence. Déclare le concierge en nous suivant vers la sortie.
Je prends le sac à dos dans lequel je range vite fait toutes ses affaires ainsi que sa veste avant de sortir.
L'ascenseur est trop petit pour nous contenir tous en plus de la civière, je descends donc par les escaliers, suivi par le concierge qui marmonne dans sa barbe.
Une fois dehors, il se précipite vers le grand bâtiment en sortant son trousseau de clés, avant de disparaître derrière un mur.
Les ambulanciers installent Jimin à l'arrière du véhicule et l'un d'eux m'invite à monter à la suite quand du coin de l'oeil j'avise une silhouette que je connais par coeur : Jung.
— Bébé... Murmure-t-il en pleurant.
— Ne m'approche pas.
Je détourne les yeux et grimpe à l'arrière avant que les doubles portes se referment sur moi.
Le conducteur enclenche la sirène avant de foncer vers l'avenue, les autres automobilistes lui dégageant le passage.
— Jimin ? Je demande en reprenant sa main dans la mienne.
Une vague de soulagement me traverse quand je sens ses doigts se crisper légèrement autour des miens et que ses yeux papillonnent un instant avant de se refermer.
☆
Debout derrière la fenêtre qui donne sur le parking de l'hôpital, je regarde le ballet incessant des voitures et des ambulances qui défilent depuis deux heures.
Jimin est allongé dans le lit près de moi, en blouse d'hôpital. Les infirmiers l'ont déshabillé et ausculté après qu'il se soit réveillé d'un coup en hurlant avant de retomber dans un état d'inconscience, son corps pris de spasmes. Ils l'ont perfusé avec un calmant léger et maintenant il dort paisiblement.
J'ai replié proprement ses vêtements et rangé son sac à dos. J'attends. Je n'ai aucune nouvelle du concierge, mais vu que j'ai complètement oublié de prendre son numéro de téléphone ou de lui donner le mien, je ne peux qu'attendre. J'imagine qu'ils ont déjà trouvé les coordonnées des personnes à prévenir et que ces dernières sont en route pour l'hôpital...
Toc. toc. toc.
Une infirmière passe la tête par la porte, me souriant gentiment.
— Vous pouvez y aller vous savez, apparemment ses parents arrivent.
— Je vais encore rester... jusqu'à ce qu'ils soient là.
— D'accord.
Elle referme la porte tout doucement, nous laissant à nouveau seuls. Jimin respire régulièrement et pousse quelques petits soupirs. Je m'assieds sur la chaise à son chevet, son téléphone dans les mains. J'espérais que quelqu'un l'appelle pour voir si je pouvais décrocher sans déverrouiller le téléphone mais personne n'a essayé de le joindre... Même pas ses parents.
Il bouge un peu dans son sommeil et une de ses mains s'échoue sur le matelas à côté de lui, dans un angle bizarre. Son expression se crispe, on dirait que ça lui fait mal.
Délicatement, je prend sa main dans la mienne avant d'avoir ce que je pourrais qualifier de trait de génie.
Son téléphone se déverrouille grâce à son empreinte digitale.
Je place l'appareil sous sa main et tente d'abord avec son index, provoquant une vibration et un message "Aucune correspondance".
Le pouce maintenant...
Je soupire de soulagement et trépigne quand l'écran se déverrouille pour laisser voir ses applications par-dessus une photo de lui et de ses amis en fond d'écran. Parmi les quatre visages, je reconnaîs Namjoon, l'ancien capitaine de l'équipe et bien sûr Jimin, tout sourire face à la caméra. Les deux autres visages me sont vaguement familier, sans plus.
Sans plus attendre, j'ouvre l'application de contacts et regarde les "Favoris". Il y a six numéros.
"Joon- Pro"
"Joon - Privé"
"Kookie"
"Taehyung"
"Jin"
"Hobi"
Ne sachant pas lequel choisir, je commence par appuyer sur le premier avant de porter l'appareil à mon oreille. L'appel sonne en continu, sans réponse et m'amène à une messagerie vocale. Je coupe avant que le message d'accueil soit terminé. J'ai HORREUR de laisser un message vocal.
Je tente le second, avec le même résultat.
Dépité, je lance un appel vers le troisième contact, un peu étonné que les parents de Jimin, qui sont apparemment les personnes à prévenir en cas d'urgence, ne soient pas dans cette liste de favoris.
L'appel sonne deux fois avant que l'interlocuteur ne décroche.
— Allô, Hyung ?
— B... bonsoir. Excusez-moi, ce n'est pas Jimin.
— Qui êtes-vous ? Et que faites-vous avec le téléphone de Hyung ?
— Je...
Rapidement, j'expose la situaiton à "Kookie" qui pousse des cris d'effroi de plus en plus forts au fur et à mesure que je raconte toute l'histoire.
A la fin, je l'entends pleurer et se lamenter tout en s'énervant.
— QUEL SALE ENFOIRE DE FILS DE PUTE !!!
J'éloigne le téléphone de mon oreille, il crie si fort qu'il va me percer un tympan, ce con.
— Ses parents arrivent, je voulais juste vous prévenir.
— QUOI ???? Mais c'est encore pire ! Jimin Hyung s'est disputé avec eux !
— Je ne savais pas, je suis désolé. Je viens seulement de penser à déverrouiller son téléphone avec son empreinte, comme il est inconscient je ne pouvais pas lui demander son mot de passe... L'université à prévenu les personnes qui sont dans son dossier, et...
— Vous êtes dans quel hôpital ?
— Yeonsei, chambre 713.
— J'arrive. Me répond-t-il avant de s'adresser à quelqu'un d'autre: Maman, Papa, Jimin Hyung est à l'hôpital, je dois y aller tout de suite !
J'entends des esclamation confuses derrière lui et il s'adresse à nouveau à moi :
— Je vais prévenir les autres, tu sais rester avec Jimin le temps que j'arrive ?
— Oui, bien sûr !
— Merci.
Il raccroche et je me détends un peu sur la chaise, heureux d'avoir enfin pu contacter quelqu'un de son entourage.
☆
Une petite demi-heure plus tard, un jeune oméga aux cheveux noirs débarque dans la chambre, rapidement suivi par deux adultes aux regards inquiets.
Je me lève d'un bond, leur faisant signe de ne pas faire trop de bruit.
— Bonsoir, je suis Bae. On s'est parlé au téléphone.
— Ouais je sais. Jungkook. Et voici mes parents.
— Bonsoir Madame, Monsieur. Je répond en m'inclinant bien bas. Je suis désolé de vous rencontrer en de telles circonstances.
La mère de Jungkook s'approche, les joues déjà baignées de larmes avant de me prendre dans ses bras. Je ne m'attendais pas à une telle démonstration d'affection et me raidis un instant avant de me détendre.
— Merci, merci de l'avoir amené à l'hôpital.
— Je n'ai pas fait grand chose, je suis juste arrivé à temps avant que... avant...
C'est à ce moment précis que je réalise un peu mieux ce que mon irruption dans les vestiaires du gymnase a interrompu. Et le choc est violent. J'ai empêché mon petit-ami de violer quelqu'un. Il était sur le point de le faire. Il allait... Et l'autre qui tenait Jimin...
Pris de nausées je m'arrache à l'étreinte qui me retient avant de me précipiter vers les toilettes de la chambre et de rendre tout le contenu de mon estomac dans la cuvette.
Plusieurs minutes qui me semblent autant de siècles passent, alors que je finis par vomir de la bile, les larmes coulant abondamment. Une main se pose sur mes omoplates, me caressant tout doucement. Relevant la tête je rencontre le regard du père de Jungkook, qui m'observe, lui aussi les yeux humides d'émotion.
Il ne dit rien et continue de m'apporter des caresses réconfortantes tout en diffusant une merveilleuse odeur de miel et de lavande.
— Tu es très courageux.
— Je...
Pris de sanglots incontrôlables, je me jette dans ses bras et il me serre fort conre lui, embaumant la petite salle de bain de ses phéromones.
Il s'écarte un peu avant de prendre un gant de toilette jetable sur le bord de l'évier pour le mouiller d'eau et me nettoyer les lèvres avec avant de le rincer et de recommencer l'opération avec mes joues brûlantes.
— Voilà, c'est mieux. Tiens, bois un peu d'eau fraîche, ça te fera du bien. Déclare-t-il en remplissant un gobelet en plastique au robinet et de me le tendre.
— Merci.
Je me rince la bouche avant de finir l'eau et de le reposer sur le bord de l'évier.
— Viens, tu vas nous raconter ce qu'il s'est passé.
Nous revenons dans la chambre où Jungkook et sa mère encadrent le lit de Jimin, toujours endormi.
— Où sont ses parents ? Demande Jungkook. Je croyais qu'ils devaient arriver.
— C'est ce que l'infirmière m'a dit tout à l'heure, mais je n'ai encore vu personne à part vous...
— Ils sont peut-être retenus par la circulation ? Demande sa mère, d'un ton peu convaincu.
— Je ne crois pas. On est arrivés super vite, maman. Eux sont prévenus depuis plus longtemps que nous et ils ne sont pas encore là.
— Ils ne vont pas tarder, j'en suis sûre. Répond-t-elle. En attendant, vient t'asseoir Bae et raconte-nous ce qu'il s'est passé.
— Je... j'en ai déjà parlé à Jungkook tout à l'heure, au téléphone... Je réponds, hésitant.
— Nous aimerions l'entendre venant de toi, si tu veux bien.
Son ton est si chaleureux et encourageant... Je n'ai pas vraiment envie de revivre encore une fois cet enfer en expliquant tout à voix haute mais... ils ont le droit de savoir ce qu'il s'est passé.
Je m'installe sur le rebord de la fenêtre, les trois personnes conscientes de la pièce me dévisageant patiemment avant d'entamer mon histoire. Personne ne m'interrompt, mais les phéromones de panique, de tristesse et de colère se mêlent aux miennes au fur et à mesure que j'expose mon récit. Je n'en reviens pas de ce que j'ai vu... Jamais je n'aurais imaginé que Jung puisse... Bien sûr, je sais qu'il a tendance à se disputer et à parler avec ses poings plus vite qu'avec sa tête... Nous en avons déjà beaucoup discuté, nous nous sommes disputés... Surtout après ses récentes bagarres avec Namjoon...
— Donc... Ce Jung est ton petit ami ?
— Oui... Je... Je suis désolé, je n'aurais jamais pensé qu'il puisse...
A nouveau submergé par mes émotions, je me prends la tête entre les mains. Je suis épuisé de pleurer, encore. Une odeur réconfortante de fraises des bois m'enveloppe alors et je sens que Jungkook me prend dans ses bras. Il étreint comme sa mère, doucement mais avec une force latente qui rassure.
— Je suis vraiment désolé... Rien n'est de ta faute, tu ne dois pas t'en vouloir.
Soulagé de sentir que l'ami de Jimin ne m'en veut pas, je me laisse aller dans ses bras.
— Bae ?!
Je relève la tête en reniflant, pour constater que deux personnes viennent de nous rejoindre : Namjoon et l'autre jeune homme du fond d'écran de Jimin.
— Namjoon... je... je suis désolé. J'ai fait ce que j'ai pu mais il a perdu connaissance et j'ai pas pensé tout de suite à utiliser son pouce pour déverrouiller son téléphone et puis tu ne répondais pas sur tes deux numéros alors...
Mon débit de paroles s'accélère jusqu'à ce que je manque de souffle et réalise que l'alpha ne me prête pas du tout attention, se dirigeant à grands pas vers le lit médicalisé.
— Jimin ?! Jimin ?! Minie, mon coeur ?
— Nam... Il dort. L'interpelle l'autre alpha en posant sa main sur son épaule.
Ce dernier se tourne vers moi avant de me tendre la main.
— Bonsoir, je suis Kim Taehyung, le cousin de Namjoon et petit-ami de Jungkook. Tu es Bae, le copain de Jung, c'est ça ?
— Oui... c'est ça.
— Que s'est-il passé ? Demande Namjoon, les larmes aux yeux et la voix dure.
Il serre les poings et se tourne vers moi. Son regard est noir de rage et ses phéromones envahissent la pièce d'un coup, faisant couiner tous les omégas présents.
— Nam Hyung, calme-toi. Lui intime Jungkook d'un ton autoritaire pour un oméga aussi petit et à l'air fragile.
Ce qui m'étonne le plus, c'est que Namjoon lui obéit et se détend légèrement, se tournant à nouveau vers le lit pour prendre délicatement une des mains de Jimin dans les siennes.
— C'est moi qui vait raconter, Bae Hyung a déjà assez donné. Poursuit Jungkook en se rasseyant dans la chaise de l'autre côté du lit.
Pendant les minutes qui suivent, j'entends la même histoire, mais le fait qu'elle soit racontée par une tierce personne me donne la sensation qu'elle est encore plus grave que ce que je pensais.
Quand Jungkook termine, le cousin de Namjoon lui tend un mouchoir pour qu'il sèche ses larmes et se mouche.
— Je vais aller voir la Police. Je vais tout leur raconter. Je déclare à voix basse.
— Maintenant ? Demande Jungkook.
— Maintenant. J'ai bien signalé aux urgentistes, au concierge et à tout le personnel médical pourquoi on était là. Il y a un poste juste à côté de l'hôpital. Je vais y aller.
— Nous t'accompagnons. Répondent en coeur les parents de Jungkook.
— Non, c'est moi qui vais venir avec toi.
Je me tourne vers Namjoon, surpris.
— T... toi ?
— Oui, moi. Ca aura plus de poids si tu es accompagné d'un alpha... qui plus est l'alpha de l'oméga qui s'est fait agresser. Depuis que je connais Jimin je me suis renseigné sur beaucoup de choses concernant les omégas et j'ai vite compris que la culture du viol est omniprésente dans cette société. Si tu y vas seul, surtout en pleine nuit, je ne suis même pas certain qu'ils prendront ta déposition. Et puis... mon nom de famille a un certain poids dans cette ville.
Personne ne répond, nous sommes tous bien conscients qu'il dit la vérité.
— Bien, allons-y maintenant.
Je me lève avant de saluer tout le monde et de me diriger vers la porte. Namjoon s'apprête à me suivre mais se ravise, déposant d'abord un baiser sur le front de Jimin.
— Jungkook, je n'ai pas de vêtement à lui laisser pour qu'il sente mon odeur s'il se réveille avant que je revienne, alors... Dit-il avant d'enlever une petite chaîne qui était cachée par son t-shirt. Le collier présente un pendentif d'une forme que je ne parviens pas à définir. Donne-le lui s'il se réveille.
— Ok, Hyung.
Jungkook serre Namjoon dans ses bras avant de s'approcher de moi.
— J'imagine même pas ce que tu dois ressentir en ce moment. Je suis tellement désolé pour toi. Dit-il avant de me faire un câlin.
Il embaume la fraise des bois et c'est très difficile de me décrocher de cette odeur qui m'a tant apaisé ce soir.
Finalement, nous nous séparons et je suis Namjoon à l'extérieur, refermant la porte derrière moi.
Nous n'échangeons pas un mot, traversant les couloirs vides de l'hôpital. Les néons accrochés au plafond sont éteints et seules quelques petites lampes diffusent une lumière douce, donnant une sensation étrange de flottement. Quelques bruits d'appareils provenant des chambres devant lesquelles nous passons rompent le silence de la nuit.
Namjoon me précède dans l'ascenseur avant d'appuyer sur le bouton pour descendre. Sur le parking, il s'arrête tout à coup et sort un téléphone de sa poche.
— Putain de merde. Il manquait plus que ça. Jure-t-il en décrochant. Allô ?
— ...
— Oui, j'ai vu l'heure qu'il est. Je suis à l'hôpital.
— ...
— Non, pas moi. Jimin s'est fait agresser. Il est inconscient. Tae est passé me prendre à la sortie de la réunion.
— ...
— Jimin c'est mon copain. Papa ne t'a pas mis au courant ? Ca serait étonnant.
— ...
Son interlocuteur lui parle longtemps et il se tourne vers moi pour murmurer:
— Excuse-moi, je fais au plus vite.
— Pas de souci, prends ton temps.
Je m'éloigne un peu, le nez en l'air. Le ciel est dégagé ce soir. La lune ascendante brille dans le ciel parsemé d'étoiles scintillantes. L'air est doux, il est vrai que nous sommes bientôt en juin.
C'est fou comme des catastrophes peuvent survenir dans nos vies et balayer toutes nos certitudes sur leur passage, réduire à néant chaque once de bonheur pendant un temps indéterminé alors qu'autour de nous... l'Univers continue sa course à la fois lente et effrénée. Les étoiles continuent de naître et de mourir, les satellites de tourner, les vents de Jupiter de souffler et les anneaux de saturne de l'encercler. Ma catastrophe personnelle, celle qui vient de me frapper de plein fouet n'est rien comparé à l'échelle du monde. Et pourtant elle a détruit le mien en un claquement de doigt. Celui que j'aimais, avec qui j'étais en couple depuis deux ans, avec qui j'ai partagé tellement... Plus jamais je ne pourrai le regarder de la même manière. Un violeur... Je ne peux pas.
Sortant mon téléphone de ma poche arrière, je vérifie mes notifications. Plus d'une trentaine d'appels et encore plus de messages par tous les canaux possibles. Il m'a même envoyé un mail. Je ricane, sans joie.
Alors que j'allais le remettre dans ma poche, il vibre à nouveau. C'est encore lui. Las, je décroche après avoir vérifié que Namjoon est toujours occupé à discuter avec son interlocuteur.
— Allô.
— Bae bébé !! Merci tu décroches !! Où es-tu ?!
— A l'hôpital.
— Je suis tellement désolé, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je...
— Jung.
— Oui ?
— Je vais te dénoncer à la Police.
— Qu...
— Je vais te dénoncer pour tentative de viol sur Jimin.
— Bébé, dis-moi dans quel hôpital tu es, on peut discuter, je peux t'expliquer.
— Il n'y a rien à expliquer. Je t'ai vu. Tu allais le violer. Je suis arrivé juste avant que tu le pénètres. Il se débattait, il pleurait, il te suppliait. Et toi, tu allais le violer.
— Bébé, je suis désolé, je te jure que je...
— Que quoi ? Que n'allais pas aller jusqu'au bout ? Jung, arrêtes de me prendre pour un con. Je.. Tu me dégoûtes. Je ne peux pas rester avec un violeur. C'est fini. Je ne veux plus te voir. Et je vais te dénoncer, maintenant. Toi et tes potes. Je suis devant le commissariat avec Namjoon.
— Avec...
— Kim Namjoon. Et quand Jimin se réveillera, je l'emmènerai pour porter plainte contre toi. Tu as tout détruit. Je t'aimais tellement...
— Bébé attends !
Je raccroche avant d'en entendre davantage, Namjoon me regarde. Il a terminé sa conversation un peu avant moi et a entendu ce que j'ai dit. Ses yeux sont remplis de larmes et il s'approche, posant ses mains sur mes épaules. Je me sens tellement petit, tellement faible. Je suis exténué... Je n'en peux plus, mais je dois le faire. Aller jusqu'au bout. Après je rentrerai chez moi et je dormirai toute la journée de demain. En fait je pense même appeler ma psy pour avancer notre rendez-vous de la semaine prochaine.
— Bae ?
— Oui ?
— Je sais que c'est une question débile, mais... comment tu te sens ?
— Mal, Namjoon. Très mal. Je viens de rompre avec celui que je considérais comme l'homme de ma vie parce que je l'ai vu presque violer ton oméga. Qui est inconscient, dans un lit d'hôpital et dont les parents ne sont toujours pas arrivés...
— T'occupe pas d'eux, c'est une longue histoire. Tu te sens prêt pour ta déposition ? Ou tu veux qu'on attende le matin ?
— Non. Allons-y maintenant. Je n'ai pas envie d'attendre.
— Ok. Alors allons-y.
★
Voilà voilà...
Je sens que certain.e.s auront trouvé leur nouveau personnage préféré 😋
Vous allez mieux ? La suite jeudi !
En attendant, j'ai publié un OS d'un chapitre hier après-midi !
Il est dispo sur mon profil sous le nom de "Under the neon lights".
Il y a deux ships, Taegi et Jikook et l'action se passe à Tokyo.
N'hésitez pas à le lire pour vous détendre après tout ça !
I 💜 U
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