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Chapitre 3 : Dans les couloirs

Bonsoir ! Voici le troisième chapitre de My Safe Zone ! C'est le premier aussi long ! J'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture 😄

Plusieurs jours s'écoulent tranquillement, sans anicroches. Je ne croise pas Namjoon, Jungkook est surexcité à l'idée de travailler pour le journal de l'université et mes cours sont toujours d'un ennui mortel.

Le samedi, Hobi travaille avec moi car le week-end, une journée entière seul c'est trop compliqué à gérer, rien que pour la pause de midi.

Madame Min passe avec son petit fils, Yoongi. Il est toujours habillé en noir avec un bandeau dans les cheveux. Il se donne un petit style mystérieux qui va bien avec son attitude. Ce genre de personnage attire Hoseok comme une lampe bleue les papillons de nuit. Il essaie de le faire sourire par tous les moyens, Madame Min ne cache pas son plaisir de constater les efforts de mon collègue pour approcher son petit-fils.

Yoongi quant à lui n'est pas très réceptif. A part un pincement de lèvres et un haussement de sourcil, Hobi ne récolte rien. Qu'à cela ne tienne, je sais qu'il reviendra à la charge encore et encore jusqu'à ce qu'il s'assure que cet individu a des dents qui lui permettent de sourire.

Il est tellement enjoué Hoseok. On pourrait dire qu'il agit comme un soleil et un tournesol en même temps. Il se nourrit de la bonne humeur et il EST la bonne humeur personnifiée. Je ne me souviens pas l'avoir déjà vu abattu ou triste.

Dimanche matin j'enfourche mon vélo pour une longue balade. J'ai préparé un pique-nique dans mon sac à dos et j'ai bien l'intention de me poser quelque part dans l'herbe pour lire. Ne sachant que choisir j'ai pris un recueil de poésie coréenne et « Raison et Sentiments » de Jane Austen. J'aimerais tellement comprendre l'anglais pour pouvoir le lire dans la langue originale. Cette réflexion me ramène à Namjoon. Je serre les dents et continue de pédaler.

Pour qui m'a-t 'il pris ? Il a pensé qu'en s'improvisant professeur il allait m'attirer ? C'est bien tenté mais c'est loupé.

J'arrive dans un parc et m'installe avec une couverture sous un arbre. Il fait frais mais j'ai un thermos de thé et un plat de riz encore chaud.

La journée défile lentement, calmement. Vers le milieu de l'après-midi je range mes affaires et remonte sur mon vélo pour rentrer chez moi.

De retour en ville, je longe la chaussée près de l'université quand le feu passe au rouge pour les voitures et les vélos. Je suis tout devant, je pose pied à terre et attend patiemment. J'ai hâte d'être à la maison, de faire un brin de ménage et de me poser devant une série.

Les piétons sont nombreux à traverser, mais au milieu du groupe je distingue des cheveux gris. Namjoon. Il ne me voit pas, plusieurs personnes sont entre lui et moi et surtout, il est au téléphone. Il regarde droit devant lui. Il est vraiment grand comparé à la moyenne. Je le suis du regard et je ne vois pas que le feu est devenu vert. La voiture derrière moi klaxonne et je sursaute avant de reprendre ma route, tourne directement à gauche mais avant je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil vers le trottoir pour constater que Namjoon me regarde.

Lundi matin les cours commencent à 8h. La température a chuté d'un coup. Mes mains sont gelées après mon court trajet jusqu'à l'université. Comme je travaille à l'épicerie cette après-midi, je prends directement mon vélo le matin pour pouvoir partir au travail à la fin des cours.

La première heure de la journée est consacrée aux maths, suivie d'Histoire-Géo. Le cours concerne les Temps Modernes. J'adore cette période de l'Histoire humaine, mais je suis toujours déçu que nous survolions le sujet.

Avant d'enchaîner avec deux heures de Puériculture nous avons une pause. J'en profite pour passer prendre une gourde dans mon casier. Des fontaines sont à disposition un peu partout sur le campus et j'essaie de penser à boire régulièrement.

Quand j'étais petit je ne buvais pas assez d'eau, mes parents étaient très inquiets et m'obligeaient à avoir en permanence une bouteille avec moi, même sur mon bureau en classe.

Il y a quelques semaines, la prof de puériculture m'a félicité de prendre soin de ma peau en m'hydratant. Je suis resté muet. Si elle savait à quel point je m'en fiche d'avoir une belle peau.

Je fouille dans mon casier, j'étais pourtant certain d'avoir laissé une gourde vide ! En désespoir de cause, je regarde autour de moi, je suis presque seul dans le couloir, il n'y a que deux étudiantes qui discutent à quelques mètres. Je vide mon casier par terre et retrouve l'objet de cette quête épique tout au fond. Je m'apprête à tout ranger quand j'entends une voix qui me rappelle quelque chose... Un souvenir assez désagréable. 

Jung et sa clique.

Ils ne m'ont pas encore vu. Je tourne la tête dans le sens opposé en me dépêchant de tout remettre en ordre. Ils vont passer leur chemin et il ne va rien se passer. Mes doigts tremblent légèrement. Je me souviens de la poigne de son ami qui m'a forcé à me rasseoir, de la boucle de sa ceinture qui était juste au niveau de mon nez. Je retiens mon souffle pour éviter que mes phéromones de stress ne me trahissent.

N'aie pas peur Jimin. Il ne va rien t'arriver. Ils ne vont pas te remarquer, ils vont ...

— Mais ce ne serait pas notre oméga en chaleur ?

Merde.

Respire Jimin. Prend un air détendu. Tu as presque fini de tout ranger, tu fais semblant de ne pas avoir entendu et tu t'en vas.

Des baskets apparaissent dans mon champ de vision.

Re-merde.

Jung s'abaisse à ma hauteur et saisi mon menton pour relever mon visage vers lui d'un coup sec.

Il empeste le parfum et son odeur piquante de pin et de menthe m'agresse les narines.

— On ne t'a plus vu en cours oméga, tu as trouvé quelqu'un pour te faire ta fête ? Sinon, tu sais que notre proposition tient toujours.

Ils ricanent. Je me dégage de sa poigne et me relève vivement, trop vivement. Ma tête cogne dans le coin de la porte métallique de mon casier que j'avais laissée ouverte. Aïe ! Jimin quel empoté tu fais parfois !

La douleur me fend le crâne et deux petites perles d'eau apparaissent aux coins de mes yeux. Je porte la main à ma tête et me retourne pour cacher mon expression de douleur. Ils rient.

— Ça va ? On peut t'accompagner à l'infirmerie pour te soigner si tu veux ? On pourrait jouer au docteur ?

Il rit en passant sa main sur mon ventre, se collant à mon dos. Je tente un coup de coude mais il me tient fermement et je ne parviens pas à le toucher.

— Arrête de te trémousser, tu vas me faire bander et je ne pourrais peut-être pas me retenir, oméga.

Je cesse tout mouvement. Il me dégoûte. Je panique, ma respiration s'accélère et mon odeur s'alourdit. Finalement, pas réflexe d'auto-défense je me penche en avant d'un coup. Avant qu'il ne sorte encore une allusion salace je me redresse violemment vers l'arrière et si je ne touche pas son nez, je pense que j'ai bien frappé sa pommette gauche. Il me lâche en hoquetant. J'en profite pour fermer mon casier, prendre mes affaires et m'enfuir en courant.

Les bruits derrière moi m'indiquent qu'ils me coursent. Je dois absolument arriver à mon amphithéâtre avant qu'ils ne me rattrapent.

Je déboule dans la salle à toute vitesse et tout le monde se retourne pour m'observer. J'ai quelques minutes de retard, le professeur me fusille du regard avant de me faire signe de prendre place.

Il me faut plusieurs longues minutes avant de calmer le tremblement de mes mains. J'ai soif, je suis en nage et je ne parviens pas à me concentrer sur le cours. Surtout, je me demande comment me sortir de cette situation. Déjà deux fois qu'ils me cherchent ces abrutis, si je n'arrête pas la machine maintenant la situation risque de dégénérer et de devenir infernale.

Je passe en pilotage automatique. De toute façon j'ai le manuel du cours et le prof passe son temps à le lire à voix haute d'un ton monocorde. Ce n'est pas le genre à interagir avec ses étudiants et à créer la discussion, ce qui m'arrange pour une fois.

Quand la fin du cours arrive, je range rapidement mes affaires pour sortir en même temps que tout le monde et me fondre dans la masse, en me faisant tout petit. Ils ne sont nulle part, j'imagine qu'ils sont partis en cours. Un soupir de soulagement m'échappe, mais je ne suis pas encore sorti d'affaire...

Dans le couloir où se trouve mon casier, il y a un petit attroupement. Tout à coup je réalise mon erreur : oui, j'ai fermé mon casier mais dans l'empressement je ne l'ai pas bloqué. Et le groupe de personnes se trouve juste devant.

Je joue des coudes pour me frayer un passage et tombe devant une scène que je redoutais : mon casier est grand ouvert, un liquide visqueux recouvre mes affaires. Mes cours, mes vêtements de sport, mes livres, mon dîner. Tout est plein de... savon ? L'odeur me rappelle le savon liquide des toilettes.

Pour ajouter au surréaliste de la situation, deux personnes s'affairent à sortir mes affaires et à les essuyer comme elles peuvent : Jungkook et Namjoon.

Le fait de les voir synchroniser leurs mouvements pour enlever le maximum de liquide à grand renfort de serviettes en papier me semble lunaire.

Jungkook se tourne vers moi et écarquille les yeux.

— Hyung ! Tu vas bien ? Tu n'as rien ?

— Ça va. Mais qu'est-ce que vous faires là ?

— Namjoon a entendu ses coéquipiers parler de toi et de ce qu'ils avaient fait pour t'embêter. Il est venu directement pour essayer de réparer les dégâts et moi je passais par là pour aller aux toilettes. Comme j'ai reconnu ton casier j'ai proposé de l'aider. Mais que s'est-il passé ?

— Rien de grave, ce sont des crétins. Je réponds en nettoyant un classeur.

— D'après ce que j'ai entendu de leur conversation, ce n'est pas « rien de grave », Jimin.

Namjoon a un air sérieux, inquiet. On dirait presque qu'il est... en colère ?

— Je n'ai rien. Ce sont des gamins et je ne vais pas leur faire le plaisir d'avoir peur. Dis-je en haussant les épaules.

— Je vais quand-même leur parler. Je ne peux pas accepter que mes coéquipiers se comportent de la sorte.

— Fais ce que tu veux. Je réponds sans le regarder. 

En un sens, je serais soulagé si la solution était si facile. Ce ne serait même pas à moi de m'en occuper. Mais je ne peux m'empêcher de grincer des dents. Je ne suis pas une damoiselle en détresse ! Je peux me défendre seul, la preuve j'ai réussi à me défaire de l'étreinte de Jung ! Mais je réalise que finalement, je ne sais pas du tout quoi faire pour désamorcer cette situation. Je n'ai aucune autorité sur lui et sa bande, contrairement à Namjoon.

— Voilà Hyung, on a essuyé tout ce qui était possible mais beaucoup de tes affaires sont encore poisseuses.

— Ne t'en fais pas, Kook. Les vêtements je peux les lessiver et pour le reste, les feuilles ont l'air en bon état, ce ne sont que les classeurs qui sont poisseux, j'en rachèterai.

— Mais ton dîner Hyung ? Ton sandwich est immangeable.

— Je vais m'acheter quelque chose à la supérette en arrivant, j'allais partir travailler de toute façon.

— Je vais t'offrir un sandwich à la cafétéria. Intervient Namjoon.

— C'est pas la peine.

— J'insiste.

Il me regarde droit dans les yeux, se retourne et se dirige vers la cafétéria. Je ferme mon casier et lui emboîte le pas, suivi de Jungkook qui me jette des coups d'œil insistants.

— Quoi ?

— Rien...

— Pourquoi tu me regardes comme ça alors ?

— Prince charmant. Susurre-t 'il en me regardant avec un sourire en coin.

Je roule des yeux. Jungkook est un indécrottable romantique. Nous rejoignons Namjoon devant le frigo des sandwichs.

— Je t'assure que tu n'as pas à me racheter mon dîner tu sais, je trouverai mon bonheur à l'épicerie où je travaille.

— J'y tiens. Je suis leur capitaine, je me sens en partie responsable de leur comportement.

— Mais tu n'es pas comme eux, tu n'as pas à te sentir responsable !

C'est sorti tout seul. Il se retourne vers moi et plonge son regard dans le mien. Ses fossettes apparaissent légèrement. Je vois que ma répartie lui fait plaisir.

— S'il-te-plaît Jimin. Laisse-moi juste t'acheter un sandwich. Ce n'est pas grand-chose. Et je serai rassuré que savoir que tu as quelque chose dans le ventre pour aller à ton travail.

Argh. Comment refuser quand c'est demandé si gentiment ? Mais je ne veux pas m'attendrir. Je hausse les épaules, encore.

— Si ça peut te faire plaisir.

— Lequel te fait envie ?

— Prends le même que pour toi, je ne suis pas difficile.

Il saisit deux sandwichs au poulet et deux bouteilles d'eau avant de se diriger vers la caisse.

— Hyung ! On mange ensemble tous les trois ?

Allons bon. J'ai bien vu le clin d'œil appuyé que Jungkook m'a lancé dans le dos de Namjoon. Je vérifie l'heure. J'ai le temps d'avaler un bout avant de me mettre en route. Nous prenons une table de quatre, Jungkook est assis à côté de moi, Namjoon en face de lui. Il est beaucoup plus sociable que moi et engage rapidement la conversation.

— C'est super gentil à toi d'avoir aidé à nettoyer le casier de Jimin ! Merci !

— C'est normal, je n'allais pas laisser toutes ses affaires dans cet état.

— Tu sais que je vais illustrer l'article sur l'équipe de basket dans le prochain numéro du journal?

Ils discutent plusieurs minutes de tout et de rien, la conversation est fluide, Jungkook est adorable comme d'habitude et je vois que Namjoon est sous le charme. Il ne le fait même pas exprès ce petit lapin, il est juste attirant naturellement. Nous terminons notre repas et je me lève pour sortir.

— Je retourne en cours, j'ai encore deux heures ! Hyung, tu veux bien raccompagner Jimin à son vélo ? Je ne voudrais pas qu'il recroise tes coéquipiers tout seul !

Non mais de quoi je me mêle ?! Il n'a quand même pas osé ! 

Mais si... Il l'a fait.

— C'était bien mon intention, de toute façon j'ai encore du temps avant mon prochain cours. Répond l'intéressé.

— Super merci ! Avec toi je suis sûr que rien ne peut lui arriver !

Qui m'a fichu un ami aussi versé dans les clichés romantiques que celui-là ?! J'y crois pas ! Et le voilà qui sautille jusqu'à moi, guilleret, sans prêter attention à mon regard assassin. Il me colle un bisou sur la joue et s'élance vers le couloir en nous faisant de grands signes.

— A bientôt Hyung ! Jimin je t'appelle ce soir !

— Je ne décrocherai pas !

— Menteur ! Moi aussi je t'aime ! Ciao !

Il disparaît au bout du couloir et me voilà seul avec Monsieur Prince Charmant qui se racle la gorge et me regarde.

— On y va ?

— Mmh...

Me voilà avec une garde rapprochée. Parfait. Nous nous dirigeons sans un mot vers le parking à vélo, Namjoon est juste derrière moi. Arrivés à destination, je détache mon cadenas et avance vers la sortie de la cour.

— Bon bin, à la prochaine j'imagine. Je lance par-dessus mon épaule.

Namjoon ne dit rien. Je me retourne pour lui faire face. Il est bien plus grand que moi. Il est impressionnant, il dégage une force tranquille et sereine. Je ne me souviens pas d'avoir déjà rencontré un alpha avec un air si... bienveillant ?

— Jimin, avant que tu partes, je voulais te demander...

Ah. J'ai peur d'entendre la suite déjà. Je plisse les yeux et penche un peu la tête, concentré.

— Pourquoi tu détestes tant les alphas ?

Vaste question. A laquelle je ne m'attendais pas. J'ouvre la bouche de surprise. Que répondre ? Qu'ils se croient tout permis parce que grâce à leur statut de naissance la société leur est favorable à 100% ? Que la plupart ne voient les omégas que comme des culs à prendre ? Qu'ils sont suffisants et bouffis d'orgueil ? Qu'en tant qu'oméga je dois subir les regards lubriques ou condescendants et me contenter d'un cursus scolaire et d'une perspective de carrière réduite à peau de chagrin ? Par quoi commencer ? Je réfléchis quelques minutes. Au moment où j'ouvre la bouche pour répondre il poursuit :

— Tu me permettrais d'être une exception ?

— Une... une exception ?

— J'aimerais te montrer que tous les alphas ne sont pas des connards arrogants.

Qu'est-ce que je suis sensé répondre ?

— Et tu comptes t'y prendre comment ?

— On pourrait commencer par reprendre à zéro ? Salut, moi c'est Kim Namjoon, je suis capitaine de l'équipe de basket, j'aime les plantes, l'art moderne et les balades à vélo. Dit-il en me tendant la main.

C'est une présentation de groupe d'entraide ça, non ? 

Oh et puis, tant pis, qu'est-ce que j'ai à perdre ? Je remarque que dans sa phrase à aucun moment le mot « alpha » n'a été prononcé.

— Salut. Eh bin... moi c'est Park Jimin, j'aime la littérature, l'Histoire, les dramas, les balades à vélo aussi, je bosse dans une épicerie et je vais être en retard pour mon service.

— Je te laisse partir alors, Park Jimin. J'espère qu'on se croisera bientôt !

Et il s'en va. Comme ça. Je le regarde s'éloigner quelques secondes avant de secouer la tête, d'enfourcher mon vélo et de filer vers mon travail. Heureusement je pédale vite et j'arrive tout juste. Hoseok me souhaite la bienvenue et termine de servir sa cliente avant de me rejoindre dans l'arrière-boutique où je me change.

— Devine qui est venu ce matin ?

— Euh...

— Le petit-fils de Madame Min !

— Ah. Il a trouvé le chemin tout seul ?

— T'es vraiment cynique comme mec. Il souffre d'anxiété sociale. C'est sa grand-mère qui me l'a dit.

— Aïe. Désolé je l'ignorais. Et du coup il est venu seul tu dis ?

— Oui ! Il a mis plusieurs minutes avant de rentrer dans la boutique, je le surveillais du coin de l'œil.

— Et il est resté longtemps ?

— Non, il a vite fait les courses et pris quelques bonbons pour lui. Il avait l'air tellement angoissé le pauvre !

— C'est bon signe s'il vient tout seul, non ? Sauf s'il est arrivé quelque chose à Madame Min...

— C'est ce que j'ai craint, je lui ai demandé mais il m'a répondu qu'elle allait bien. Elle l'a juste envoyé tout seul. Pour se confronter à ses peurs j'imagine. Je lui ai offert une des sucettes du pot pour les gosses.

— Tu as fait quoi ?

Je m'écroule de rire. Sacré Hoseok ! Il offre une sucette à un gars plus âgé que lui !

— Bah quoi ? Il a eu l'air content ! Il l'a déballée direct et mise en bouche !

— Avoue quand-même que tes techniques de drague son assez étonnantes !

— Mais c'est pas de la drague ! Je voulais juste l'encourager ! Si on est sympas avec lui il osera peut-être venir plus souvent tout seul ! Peut-être qu'il guérira tout doucement de son anxiété ainsi !

— Et vous vivrez heureux et aurez beaucoup d'enfants !

— Aaaargh ! Park Jimin !

Il retourne en boutique, le feu aux joues. On ne me la fait pas à moi. Je suis quand-même le baby-sitter de Jeon Jungkook, les techniques d'approche et de drague je les connais par cœur... par substitution.

Ceci dit, imaginer Hoseok et Min Yoongi ensemble ne me semble pas si étrange. Je dirais qu'ils s'équilibreraient, comme le soleil et la lune. Un sourire fleuri sur mes lèvres et je passe côté magasin. Hoseok et moi sommes relevés à 18h30 par Kim Seokjin. Ce dernier nous offre de prendre une boisson chacun dans le frigo pour nous remercier de notre bon travail. Le magasin est rangé et j'ai même eu le temps de nettoyer la vaisselle dans l'arrière-boutique.

Arrivé chez moi après le travail je me réchauffe le plat tout prêt que Seokjin m'a permis d'emmener il y a quelques jours, il était bientôt périmé et plutôt que de jeter la nourriture il préfère que nous la ramenions chez nous. Vers 20h mon téléphone sonne: Jungkook. Je décroche, le laisse prononcer une syllabe et raccroche aussitôt, un sourire machiavélique aux lèvres. C'est un de nos petits jeux. Il rappelle, je laisse sonner plusieurs fois avant de décrocher :

— L'abonné mobilophone que vous essayez de joindre n'existe plus, merci de ne pas laisser de message.

— Hyuuuuuuung !

— Qu'est-ce qu'il veut le morveux ?

— Raconte ! Comment ça s'est passé avec Prince Namjoon ? Il est tellement gentil !

— Il n'y a rien à raconter. Il m'a ramené à mon vélo parce que TU lui as demandé.

— T'as vu quel fin stratège je fais ?

— T'es surtout un sacré mêle-tout !

— Mais Hyung ! J'avais tellement peur de te laisser sortir tout seul !

— Kook, on est plus en maternelle. On ne s'attend pas à la sortie pour régler nos comptes.

— Tu dis ça mais tu as bien vu comment sont ces gorilles, non ? Je suis certain que c'est leur genre.

— Mmmh... pas faux. Ils en sont encore au stade bac à sable pour ce qui est des relations sociales.

— Ah tu vois ! Bon alors, qu'est-ce qu'il t'a dit ?

— Comment tu peux savoir qu'il m'a dit quelque chose ? Je demande, suspicieux.

— Il se pourrait que pendant qu'on nettoyait ton casier on ait un peu discuté tous les deux et que le sujet principal de notre conversation était... toi ?

— Pardon ?! Qu'est-ce que tu lui as dit ??

— Oh rien de compromettant, juste que tu n'aimais pas les alphas et que tu aurais bien besoin que l'un d'entre eux change leur image dans ton esprit...

— QUOI ?! C'était toi alors ! Voilà pourquoi il m'a proposé qu'on recommence à zéro et qu'il m'a sorti ce numéro de présentation de colonie de vacances !

— Ahahahahah ! Il a fait quoi ?

— Très drôle. Tu riras moins quand tu passeras ta prochaine nuit chez moi dans le frigo après que je t'aurai assassiné lentement.

— Ouuh, j'ai déjà peur.

— Je mûris déjà ma vengeance, crains-moi.

— Je tremble. Bon c'est pas tout ça mais il y en a un ici qui doit bosser son cours de puériculture pour un partiel.

— Quoi, déjà ? Elle ne vous rate pas la prof en première !

— Je sais Hyung, c'est infernal. Si j'ai des questions je peux te téléphoner ?

— Bien sûr que non. Un de mes objectifs de vie c'est de saboter ta scolarité mon ptit.

— Merci Hyung, t'es un chic type !

— Je sais. Courage Kookie !

— Fighting ! Et... Hyung ?

— Oui ?

— Tu ne m'en veux pas vraiment hein, pour Prince Namjoon ?

— Non Kookie, mais j'ai du mal à comprendre pourquoi tu t'obstines à essayer de me caser avec quelqu'un.

— Je veux juste que tu sois épanoui Hyung !

— On peut être épanoui tout seul tu sais. Et puis je suis épanoui !

— Ouais, à d'autres ! Bon, je raccroche cette fois ! Bisous Hyung, je t'aime !

— Moi aussi mon Kookie. Bonne nuit !

— Bonne nuit !

Après avoir raccroché avec Jungkook j'allume mon ordinateur pour faire un tour sur le blog de l'université.

En général je me contente du site et de l'intranet pour vérifier les dernières nouvelles, les derniers cours et rapports téléchargés par les professeurs ou les résultats des examens.

La dernière fois que j'ai parcouru le blog c'était quand je suis entré en première année, pour lire l'article sur la rentrée des nouveaux et voir la photo de groupe.

Etant maintenant en troisième année, autant dire que j'ai du retard à rattraper.

Le site officiel est divisé en deux volets, un pour les cours des alphas et bêtas, un autre dédié au cursus des omégas. Selon les identifiants entrés lors de la connexion, toute une partie du site est purement inaccessible. En ce qui me concerne, seule la partie consacrée aux omégas apparaît.

Mais le blog est tenu par une partie de l'équipe du journal papier et accessible à tous.

J'ignore si maintenir un format papier et virtuel est vraiment justifié car le blog présente l'intérêt de reprendre non seulement les articles écrits dans le journal mais en plus il y a un flux RSS disponible, des commentaires et une section chat.

J'écris « basket » dans la barre de recherche... 136 résultats. Ah oui quand-même. Je clique sur l'article le plus récent. Il parle de la victoire de notre équipe contre celle de l'université rivale. Des photos du match, des joueurs et une petite interview de Namjoon.

Il est très élogieux envers ses coéquipiers et rappelle à chaque question (pourtant très centrées sur lui-même, l'étudiante qui l'a interviewé a un crush) que la victoire est un travail d'équipe. Il explique rapidement leurs entraînements et passe une petite annonce pour le recrutement de nouveaux joueurs. Il précise même que l'équipe est ouverte à tous les genres.

Ca vend du rêve, y a pas à dire. Je reviens à la page des résultats de recherche et fais défiler les articles. Un en particulier attire mon attention, il est uniquement consacré à Namjoon, pour son arrivée à la tête de l'équipe. Une photo de lui en classe, tout sourire, une autre sur le terrain et encore une courte interview. Apparemment ils n'étaient pas très bons avant son arrivée. A présent l'équipe est remontée assez haut dans le classement, bien qu'elle ne soit pas dans le top cinq.

Il avait les cheveux blonds à l'époque. Ça lui allait bien aussi.

Jimin, on peut savoir pourquoi tu t'attardes sur ce genre de détails ?!

Je soupire et pose mon téléphone sur la table de nuit, ce soir c'est drama. La couette jusque sous mon menton et l'ordinateur en équilibre sur mon ventre. L'épisode vient à peine de commencer que je reçois une notification. Instagram ? Je pensais avoir désinstallé cette application, je n'y vais jamais. Je ne me souviens même pas d'avoir rempli mon profil.

Directement je vois les photos de Kookie sur mon écran d'accueil. Il est mon seul abonnement et mon seul abonné. Je crois me souvenir que c'est même lui qui a téléchargé l'app et m'a créé un profil. Ma photo a été prise sur le vif, j'ai une expression hagarde et les yeux ronds. Parfait. J'ouvre la section marquée d'un point rouge. Une demande d'abonnement.

J'écarquille les yeux « Archive_94 » ?

Qu'est-ce que c'est que ça ?

Le nom ne me dit rien et la photo de profil est une sorte de dessin noir sur fond blanc d'un visage sans traits surmonté d'une casquette...

Je refuse l'invitation et repose mon téléphone. Après deux autres épisodes du drama, j'éteins mon portable et m'endors en quelques minutes.

Mardi matin, j'arrive à pied à l'école. Il y a une semaine à cette heure-ci j'essayais de m'immiscer dans un cours qui n'est pas prévu pour moi. Quand j'y repense je ressens seulement de la désillusion.

Ma colère s'est envolée. Je fonctionne comme ça : j'éclate, tout feu tout flammes et puis je me calme et abandonne.

Arrivé juste à temps pour mon premier cours de 10h, j'ai pu dormir un peu plus, je me sens bien reposé. En déposant mes affaires dans mon casier une odeur de savon m'a sauté au visage...

Ah oui... J'avais presque oublié.

Une fine couche poisseuse recouvre le fond mais en somme, on peut dire que Jungkook et Namjoon m'ont bien aidé sur ce coup-là. Tout à coup je me sens ingrat envers eux : je ne les ai même pas remerciés comme il se doit. Je décide de remédier à cela au plus vite et me dirige vers l'amphithéâtre.

A la pause Kookie est près de la porte de la salle, occupé à discuter avec une fille de sa classe, je m'approche et il m'accueille avec un énorme sourire :

— Bonjour Hyung ! Ça va ?

— Bien et toi ? Alors ce partiel ?

— Je pense que j'ai géré ! On aura les résultats la semaine prochaine !

— Cool. Dis, je ne vous ai même pas remerciés Namjoon et toi pour avoir nettoyé mon casier hier. Qu'est-ce que tu penses de...

— Nous inviter chez toi pour une soirée film-drama-popcorn-chips-soda ? Mais c'est une excellente idée Hyung ! Dit-il en pianotant sur son téléphone.

— Attends, c'est pas ce que...

— C'est bon j'ai proposé à Namjoon ! On a plus qu'à attendre sa réponse !

— Mais t'es pas bien toi ! Je ne pensais pas à ça ! Je pensais vous offrir un dessert ou un café, pas carrément vous inviter chez moi ! Toi passe encore, mais lui ! Je ne le connais même pas !

A ce moment la sonnerie du téléphone de Jungkook retenti. Il lit rapidement et me regarde avec de grands yeux émerveillés :

— Il est d'accord ! Il est disponible tous les soirs à partir de demain !

— C'est ballot, je bosse tous les jours à la supérette. Je réponds, soulagé. On va devoir laisser tomber l'idée !

— Mais non Hyung ! Je connais tes horaires tu bosses que jusque 18h30 !

— Jungkook, on a tous cours le lendemain ! C'est irresponsable d'organiser une soirée la veille des cours !

— Alors samedi soir ? Attends je lui demande...

— Non, non, non ! Tu veux ma mort ou quoi ?

— Mais Hyung, ça sera l'occasion pour vous de faire connaissance ! Déjà que tu l'as rembarré sur Insta !

— Attends... quoi ? J'ai rembarré qui ?

— Bah Namjoon ! On est amis sur Insta depuis hier et il m'a demandé ton profil, je lui ai envoyé mais apparemment tu as refusé sa demande.

— « Archive_94 » c'est lui ?

— Oui ! Il m'a dit que tu l'avais refusé !

— Mais je ne savais même pas que c'était Namjoon !

— Pourquoi, si tu l'avais su tu aurais accepté ? Demande une voix dans mon dos.

Je me retourne pour, Ô surprise, tomber nez à nez avec Prince Namjoon en personne. Il me sourit.

— Euh... Je ne sais pas. Peut-être bien, oui.

— Alors je te la renvoie.

Mais qu'est-ce qui me prend ? « Peut-être bien » ?! Jimin ?! Allô Jimin ?! Tu t'entends parler ?! Mon portable vibre dans ma poche. Je suis coincé. Il est juste devant moi avec son sourire et son odeur de forêt. Jungkook s'est levé.

— Hyung, alors ça te va une soirée ciné chez Jimin ?! Il a son propre appartement tu sais ! Ça va être génial ! Par contre il a qu'un seul lit, on va devoir se serrer ou quelqu'un dormira sur le paillasson !

— J'ai déjà une idée du candidat pour le paillasson. Je réponds en le foudroyant du regard.

— On peut se faire une soirée tous les trois oui ! Samedi soir alors ? Renchéri Namjoon.

— Parfait !

— Mais vous êtes entrain de vous inviter tous les deux chez moi ou je rêve ?

— Mais Hyung ! Tu es le seul à avoir un appartement à toi ! Et c'est toi qui voulais nous remercier!

— Déjà c'est pas un appartement c'est une boîte à chaussures. Donc je doute qu'on tienne tous les trois dedans.

— Oh aller Hyung ! S'il-te-plaît !

— Tu sais Jungkook, si Jimin ne veut pas on ne va pas...

— C'est d'accord.

Ok. Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Park Jimin ?

C'est moi qui ai répondu. C'est moi. J'ai dit oui. Jungkook ET Namjoon vont venir passer la soirée chez moi... et dormir aussi d'après ce que j'ai compris ?

Je me demande déjà quel pyjama je vais porter. 

POURQUOI JE ME DEMANDE QUEL PYJAMA PORTER ?! 

Ce n'est pas un rencard ! J'ouvre Instagram et accepte la nouvelle invitation de Namjoon. Et voilà, mon anonymat tout relatif sur les réseaux sociaux vient de voler en éclat. J'ai la sensation d'être resté caché bien confortablement pendant des mois dans un coin rempli de couvertures moelleuses et de cookies et qu'on vient de m'en sortir pour me lancer sur une scène où je dois improviser un spectacle. Je ne fais jamais dans l'exagération, bien entendu.

— Merci d'avoir accepté, Jimin.

— De rien. Disons qu'on m'a un peu forcé la main.

— Je ne t'embêterai pas souvent, je suis rarement sur les réseaux.

— Moi aussi.

— Je vous laisse mon prochain cours va commencer ! A bientôt tous les deux, passez une bonne journée ! Lance-t 'il avant de s'éloigner.

— Il est vraiment gentil, hein Hyung ?

— Mmmmh...

— Oh tu vas pas râler encore ?

— « Encore » ? Je te signale que tu viens d'introduire un parfait inconnu dans mon intimité !

— Ce n'est pas un parfait inconnu et il a vu l'intérieur de ton casier donc ton intimité il en a déjà vu un bout.

— Mouais. T'as vraiment beaucoup de chance d'être l'ami que je préfère.

— Hyung, t'as qu'un ami et c'est moi. Ah non ! Maintenant tu en as deux. Oh mon Dieu ! J'espère qu'il ne va pas me remplacer ! S'exclame Jungkook avec une mine effarée, les mains sur les joues.

— Rends-moi ton badge de meilleur ami tout de suite Kookie, tu es en passe d'être détrôné.

— Noooon !!! Je refuse !

Il s'éloigne en courant, riant aux éclats. Quel enfant. Mais il me fait sourire. Chaque jour il me donne la pêche, il s'inquiète pour moi. Comment lui en vouloir ? C'est un gamin, mais parfois j'ai l'impression qu'il agit plutôt comme un grand frère avec moi...

L'histoire commence à se mettre en place ! J'ai hâte de vous poster la suite ! 🥰🥰🥰

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