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Chapitre 20 : Eclaircie


Bonsoir tout l'monde! 

J'espère que vous allez bien depuis hier ! 

Je vous retrouve en bas, comme d'hab. 




POV: Jimin 

Je passe la journée du samedi dans une sorte d'état second. Un peu comme si j'étais spectateur de ma propre vie. Je me lève, m'habille, déjeune, roule jusqu'au magasin, enfile mon uniforme, accueille les clients, range les rayons, encaisse les articles, discute avec Hobi, mange, respire... Mais à chaque minute, mon cerveau a une deuxième page ouverte, celle concernant Namjoon.

J'accomplis les tâches les plus ordinaires en pilotage automatique, alors que je ressasse, analyse, décortique et médite toutes les paroles de mes deux amis. Hoseok remarque bien mon humeur, me demande une fois ou deux si ça va et comprend vite ce qui occupe toutes mes pensées.

Il ne me fait aucune remarque, n'essaie pas de me secouer ou de me faire la morale. Il ne tente même pas de me changer les idées, il accepte simplement le fait que je suis en mode "attente". En stand-by. J'attends que les heures s'écoulent, pour atteindre ce qui me semble le bout du chemin : mon rendez-vous avec Namjoon.

Il aura fallu que j'aie l'impression de le perdre, ne fut-ce qu'un tout petit peu, qu'il me réponde une fois sans la chaleur habituelle dans sa voix, pour que je me sente si mal. Pour que je comprenne à quel point, en quelques semaines, il a pris une place si importante dans mon existence. Jungkook était mon pilier, jusqu'à présent. Le seul et unique. Namjoon s'est ajouté à l'équation et le perdre maintenant me creuserait un gouffre dans le coeur. Je ne sais pas jusqu'où lui ou moi sommes prêts à aller, est-ce que nous nous mettrons en couple un jour ? Sommes-nous seulement compatible ? Ai-je été trop égoïste, trop borné pour lui ?

Je passe en revue pour la millième fois nos différentes interactions. Je m'enferme dans ma salle de cinéma intérieure, assis sur un fauteuil rouge sang, seul au milieu d'une grande pièce vide. Un bruit de bobine qui s'enclenche, un faisceau de lumière traverse l'espace de part en part pour projeter face à moi des scènes tirées de mes souvenirs. Et je les regarde comme si je n'étais pas un des principaux protagonistes. Comme si c'étaient les souvenirs de quelqu'un d'autre, ou un drama.

Plusieurs détails qui ne m'étaient pas apparus comme si importants à l'époque me sautent aux yeux.

Est-ce qu'il a toujours eu ce tic d'écarquiller les yeux et hausser les sourcils plusieurs fois quand il rit, par exemple ?

J'avance rapidement jusqu'à cette fameuse soirée, quand il a débarqué chez moi en pyjama et en manteau, pour finir dans mon lit à me serrer contre lui pendant que je pleurais à chaudes larmes. Comment, par tous les dieux, n'ai-je pas saisi que seul un garçon amoureux pouvait agir ainsi ? Peut-être parce que Jungkook aurait pu faire pareil pour moi ? Et moi pour lui ? Mais Namjoon n'est pas mon ami d'enfance, c'est un alpha qui très vite m'a manifesté de l'intérêt. J'étais juste trop aveuglé par ma colère permanente et ma timidité maladive masquée par de l'orgueil mal placé pour le réaliser.

Je n'ai jamais pensé à me mettre en couple. Ce n'était pas pour moi. Ou plutôt, je ne suis pas fait pour être avec quelqu'un. Kook avait beau me répéter qu'un jour je pourrais changer d'avis si je tombais sur "la bonne personne", je balayais d'un geste de la main toute possibilité.

Je voulais prouver que je pouvais vivre seul, me contenter de ma propre compagnie jour après jour, ne pas dépendre de qui que ce soit, ne pas me montrer vulnérable, ne laisser personne prendre cette clé-là de mon coeur... Comme j'ai été con.

Parce que maintenant, la seule personne que je pourrais laisser s'y installer n'est peut-être plus intéressée. Il est peut-être trop tard.

Je relève les jambes et serre mes bras autour, la tête posée sur mes genoux. En yoga on pourrait appeler ça la position du panda déprimé.

— Jimin ? Jimin, tu m'écoutes ?

Je suis ramené à la réalité par Jin et Hobi face à moi. Assis sur le tabouret derrière le comptoir, j'ai laissé mes pensées divaguer pendant... je ne sais même pas combien de temps.

Je jette un regard vers l'horloge de la caisse : 18h30.

— Oui, pardon Hyung ! J'étais...

— Dans la lune, petit astronaute ! Répond Jin en riant.

Il est mignon quand il sort ses blagues à deux balles et est le seul à en rire — avec Hoseok.

— Je voulais vous donner les flyers de la pièce, ainsi vous saurez quel métro prendre, et ils servent aussi de "cartons d'invitations". Venez un peu avant si vous voulez avoir les places devant, ainsi je pourrai vous voir et ça me donnera la motivation de donner le meilleur de mon jeu d'acteur digne d'Hollywood !

—Hyung, je suis certain que tu vas tout déchirer ! J'ai vraiment hâte !

— Moi aussi, Hobi, même si je suis quand-même nerveux.

Hoseok serre Jin dans ses bras en le rassurant, lui répétant qu'il est le meilleur, le plus beau et qu'il va nous en mettre plein la vue.

Je souris à cette scène, Hobi et son éternel optimisme, qu'il parvient à diffuser tout autour de lui.

Je quitte le magasin après les avoir salués et rentre à la maison, toujours à moitié présent dans le réel. Jin m'a rendu mes vêtements, propres et repassés. J'aime le parfum de sa lessive, constater le soin qu'il a apporté à mes habits m'a fait chaud au coeur.

Finalement, même si Namjoon décide qu'il ne veut plus rien tenter avec moi après notre entrevue de demain, je me reposerai sur les relations merveilleuses qui parsèment déjà ma vie de petits bonheurs. Comme Hobi et son grand sourire, ses petites danses incongrues et ses bruitages de dessins-animés quand il s'assied ou scanne un article.

Seokjin et les plats qu'il nous offre, son rire contagieux, son auto-dérision et son attitude de maman poule.

Même Yoongi et son air de bad boy, avec ses petites réflexions bien placées qui nous font pouffer de rire avec Hoseok.

Mais surtout, Jungkook. Le voisin que j'ai connu si jeune que j'ai la sensation qu'il a toujours fait partie de ma vie.

Alors, si Namjoon décide que j'ai gâché toutes les chances qu'il m'a offertes sans que je ne veuille les voir, oui, j'aurai mal, mais je pourrai me relever et prendre appui sur ceux qui me permettent de me sentir vivant, un peu.

Bien sûr, réaliser que finalement, mon existence se poursuivra après notre entrevue avec Namjoon, quoiqu'il arrive, c'est rassurant.

Mais ce n'est pas pour cela que je parviens à mieux dormir.

Je me retourne souvent, j'enfile les cauchemars les uns après les autres, me réveille la bouche sèche, bois un peu, garde les yeux grands ouverts...

Finalement, je tombe de sommeil pour me réveiller le dimanche vers 9h30.

Pendant que j'avale mes céréales au goût de carton, je rédige le message avec le nom du café pour Namjoon. Je ne sais même pas comment je suis sensé le saluer, en premier lieu.

"Hey" ? Bof.

"Salut" ? Peut mieux faire.

"Slt" ? T'essaie de te faire passer pour un gars cool, Jimin ?

"Coucou" ? Il a pas cinq ans et toi non plus !

"Bonjour" ? Un peu trop formel...

Je verrouille mon téléphone, frustré, et le pose écran contre la table. Quelques secondes plus tard, une courte vibration m'indique que j'ai reçu un message Whatsapp.


De : NamJ94 :

Salut, tu as le nom de l'endroit où tu veux aller ?


Oh merci le karma ! Maintenant je n'ai plus à m'arracher les cheveux pour deux syllabes.


A : NamJ94 :

Salut. C'est Aoyama Flower Market.

De : NamJ94 :

Je connais de nom, ce n'est pas très loin d'ici. 16h ?


Court, net et précis.


A : NamJ94 :

Ok. A tout à l'heure.

De : NamJ94 :

A toute à l'heure. 🙂


...


Je bugue... Je rêve ou il a mis un smiley, là ?

Comment je dois interpréter ça, moi ?! Est-ce qu'il est content de me voir ? Est-ce qu'il a ajouté ce sourire pour être gentil, me rassurer ? Est-ce que c'est de la moquerie ?

Aaaaaargh !!! J'en ai assez de me prendre la tête sur des messages de cinq mots !! Jimin, t'essaie pas de traduire des runes celtiques, tu discutes avec un ami !

C'est donc cela qu'on ressent quand on espère, qu'on attend plus d'une relation et qu'on ne sait pas comment bouger ses pions, comment agir pour que l'autre nous voie sans avoir l'air désespéré ? C'est trop compliqué. Ces jeux de séduction, d'approche, de parade nuptiale, je suis pas fait pour ça ! J'ai aucune expérience de flirt !

Ni une, ni deux, j'ouvre ma liste de contact (très restreinte) et appuie sur le premier de la liste : 

❤️ Kook ❤️

Une sonnerie... deux... trois... Il dort encore, j'en suis sûr.

Au moment où j'éloigne le téléphone de mon oreille une petite voix endormie me parvient:

— Mmmmh, Hyung ? Kesskya ?

— Kookie !!! J'ai besoin de ton tradécodeur de messages !

— Hein ?! Quoi ?!

— Namjoon m'a envoyé un message avec un smiley et je sais pas comment l'interpréter, on doit se voir tout à l'heure chez Aoyama, à 16h. Mais je ne sais pas comment agir, j'ai pas arrêté d'y penser depuis qu'on en a parlé toi et moi. Enfin surtout depuis que TU m'en as parlé, et puis Hobi m'a aussi fait la morale, tu te souviens de Hobi, mon collègue ? Oui, c'est le collègue du magasin, donc tu vois, il m'a aussi parlé et j'ai pas arrêté de réfléchir à tout ce que vous m'avez dit, mais je ne sais pas quoi faire! J'ai jamais flirté ou été attiré par quelqu'un alors comment je dois lui écrire ? Comment je dois comprendre le smiley qu'il m'a envoyé ? Parce que je pensais qu'on était fâchés mais ça veut peut-être dire que finalement il ne m'en veut pas tant que ça et que j'ai une chance de me rattrapper et de lui prouver que je ne suis pas un sombre crétin borné et que je peux comprendre sa réaction et que s'il s'explique ca ira peut-être mieux ! Mais est-ce que j'ai envie d'être en couple ? Kookie, je ne sais pas, tu dois m'aider je suis au bord de la crise de nerfs !!!!

Un ronflement sonore me parvient à l'autre bout de la conversation.

— KOOK !!!!

— Mmh, hein quoi ? Désolé, Hyung, j'ai décroché à "Namjoon".

— Tu te fous de ma gueule ?! Je stresse à mort et toi tu me charries ?!

— Perso, je me trouve super drôle. Hyung, sérieux, on est dimanche matin et j'ai passé presque toute ma nuit à discuter avec Tae par téléphone, je suis crevé.

— Mais... j'ai juste besoin que tu me rassures, Kook. Je suis vraiment perdu. Les relations, tout ça, c'est pas mon fort.

— Ok, ok. T'as gagné, Hyung.

— Merci mon Kookie !

— Bon, c'est quoi cette histoire de smiley ? Vous vous êtes écrits ?

— On peut passer en visio ?

— Yes.

Je sélectionne l'option et le visage à moitié endormi de mon meilleur ami apparaît à l'écran. Seigneur qu'il est mignon au saut du lit.

— T'as une sale tête, Hyung.

— J'ai mal dormi.

— Tu te prends trop le chou, tu sais ?

— Je peux pas faire autrement, je me sens stressé de le voir tout à l'heure. Peut-être que je devrais annuler, ne pas venir à la pièce, changer de pays et payer un chirugien esthétique pour me refaire le visage ?

— Sinon tu remplis ton testament en ligne en me laissant tous tes biens et je m'arrange pour que tu ne souffres plus jamais, Hyung.

— T'es un vrai pote.

— A ton service.

— Donc, j'ai beaucoup réfléchis à tout ce que tu m'as dit et je pense que je dois m'excuser d'avoir été si en colère aussi rapidement. Mais je ne sais pas comment aborder le sujet, je continue de penser qu'il me doit des explications...

— C'est pour ça que vous vous voyez, Hyung, pour des explications de votre part à tous les deux. Tu y vas, tu t'assieds, tu commandes ton dessert à la rose et ton thé chaud, tu attends qu'il fasse le premier pas et au fur et à mesure tu verras où cette conversation vous mène. Mais de grâce ne réagi pas au quart de tour, comme avant.

— Je vais essayer...

— Donc, l'affaire du smiley ?

— Ah, oui ! Je devais lui envoyer l'adresse du café, mais il m'a devancé et dans son dernier message il a mis un smiley... Mais je ne comprends pas pourquoi. Il est pas sensé m'en vouloir ?

— De ce que je connais Namjoon, je suis certain qu'il a déjà beaucoup réfléchis à ta réaction et à ce qu'il a fait et je pense qu'il ne t'en veut déjà plus.

Je regarde mon écran d'un air perplexe. Jungkook soupire.

— Hyung, je t'ai dit que Nam et moi on a beaucoup parlé. Il a très bien compris où il a foiré. Il a reconnu lui-même qu'il s'était sans doute laissé emporter par son envie de te protéger. Quand je lui ai demandé ce qu'il ressentait pour toi, exactement, il a rougi tellement fort que j'ai cru qu'il allait exploser. Il n'attend qu'un signe de ta part pour se dévoiler. Mais tu dois ABSOLUMENT comprendre qu'il n'est pas comme les autres alphas. Il n'en a pas qu'après ton cul, il ne va pas te considérer comme sa "chose", ni te rabaisser parce que tu es un oméga. Tu le sais déjà, mais tu es tellement braqué que tu te mets des oeillières tout seul.

Il a raison. J'ai compris tout cela, quand Hobi m'a dit presque la même chose, en substance. Et j'ai eu le temps de digérer l'information, de me remettre un peu en question. Je me considère comme quelqu'un d'ouvert d'esprit et d'éclairé. Mais finalement, j'ai tellement intégré l'idée que les alphas sont tous des dominateurs imbus d'eux-mêmes et de leurs pouvoirs sur les autres que je n'ai pas envisagé une seule fois qu'il pouvait y avoir des exeptions. Et comprendre que j'ai été si radical dans mes opinions me donne un coup au moral. Je pensais être mieux que les autres, parce que je suis un oméga, et parce que tout le monde me considère comme quelqu'un d'intelligent et de cultivé, malgré que ce ne soit pas ce qu'on attend de moi. Finalement, j'ai été aussi orgueilleux que ceux que je ne supporte pas...


Ouch.


— Hyung, tu te flagelles...

— Non...

— J'entends les claquements de ton fouet mental, tu me la feras pas à moi.

— Kook... tu penses que je suis borné ? Ou orgueilleux ?

— Ca t'arrive. Mais rien que le fait que tu te poses la question montre que tu n'es pas un cas désespéré.

— Pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?

— Parce que tu ne m'aurais pas écouté, avant. Il a fallu qu'un alpha casse tous les clichés pour que tu sois prêt à te remettre en question. Rien que pour ça, je remercie Nam Hyung. Et maintenant que je t'ai bien bousillé le cerveau pour la journée, je te laisse et on se voit ce soir, byyyyyyyye !

Il coupe l'appel avant que j'aie le temps de dire quoique ce soit.

Me voilà bien. Il me reste plus de cinq longues heures avant le rendez-vous fatidique. Pour ne pas trop cogiter, et donc, paniquer, j'enchaîne le ménage, les révisions, le tri de mon placard à provisions, les lessives, le nettoyage de mon vélo et passe un appel à mes parents pour prendre des nouvelles. Accessoirement, j'en profite pour glisser un indice concernant un certain cadeau de Noël qui me serait très utile.

— Mais bien sûr, mon chéri ! Tu as une couleur de préférence ?

— Gris, foncé, c'est bien.

— Oh.

Le ton déçu. Argumentation dans 3... 2... 1...

— Pourquoi pas une couleur plus, joyeuse ? J'ai vu de très jolis manteaux dans des couleurs pastels, du bleu par exemple ?

— Maman, j'ai juste besoin qu'il soit chaud et pratique. Je vais rouler en vélo avec et aller en cours, pas poser pour un magazine de mode.

— Mais... au moins autre chose que tu gris ou du noir !

— Kaki ?

— Cette couleur ne te va pas du tout, mon chéri, je te l'ai déjà expliqué, tu dois porter des couleurs qui s'harmonisent avec ton teint. Et le kaki te donne un air fatigué. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu t'obstines à garder cet affreux sweatshirt que tu portes tout le temps.

— Parce qu'il est chaud et confortable, maman.

— On peut être au chaud et à l'aise en plus d'être à la mode, tu sais.

— Bon. Alors bleu ou vert. Mais pas de couleurs pastels, pas de fanfreluches et il me faut vraiment des poches.

— C'est noté ! J'irai faire les boutiques avec ton père dans la semaine et je te trouverai un joli manteau pour te tenir bien chaud !

— Merci, maman. Et vous, il y a quelque chose que je peux vous offrir ?

— Ta présence à Noël servira de cadeau, mon chéri. Et peut-être que tu pourrais inviter quelqu'un ?

— Kookie ? Il le fête aussi avec ses parents.

— Non, je parlais de... quelqu'un... tu sais.

— Oh.

Ma mère ou comment poser des questions détournées pour obtenir des infos croustillantes sur la vie amoureuse presque inexistante de son fils.

— Je serai seul, maman.

— Ah. D'accord.

Nous changeons de sujet et la conversation se termine rapidement.

Je regarde l'heure: 15h.

Je dois partir dans quarante minutes. Quand je réalise cette information, mes mains deviennent moites et mon coeur s'emballe. Je fonce sous la douche, histoire de me détendre un peu. Après m'être lavé les dents et séché les cheveux, je contemple mes tiroirs à vêtements, sous mon lit. Bon, Jimin. Simple et efficace. Ce n'est pas un rencard, mais une mise au point. Tu n'as pas besoin de te mettre sur ton trente-et-un, et de toute façon, tu n'as rien pour le faire.

Un jean noir. Ok.

Un pull noir aussi ? Tu te prends pour Yoongi ou quoi ?! Mmmh... Un sweatshirt gris à capuche. Un t-shirt blanc. Mes baskets noires. Validé.

Surtout, ne pas oublier le déo.

J'enfile le tout, me regarde dans le miroir. J'ai l'air normal. Mes joues sont un peu rouge, mais ça va. J'espère que je ne vais pas bafouiller ou perdre mes moyens...




Il me faut plus ou moins vingt minutes pour aller à pied de chez moi au café , en sortant je remonte ma capuche sur mes cheveux, j'ai oublié mon bonnet... Tant pis, j'ai la flemme de remonter le chercher. Heureusement que j'ai bien mes gants et mon écharpe.

Des écouteurs dans les oreilles, je longe le trottoir et les devantures des magasins. Il fait calme ce dimanche après-midi, les boulangeries et pâtisseries sont prises d'assaut, des vendeurs ambulants proposent du café, du thé et du chocolat chaud. Je croise une petite fille qui tient un énorme churros dans ses mains en suivant ses parents, son expression de pur émerveillement me fait sourire.

Arrivé au bout de la longue avenue, j'attends au feu pour traverser. Distraitement je regarde en face de moi quand j'aperçois une silhouette familière : Namjoon. Il marche rapidement, le nez penché sur son smartphone, probablement pour suivre les indications du GPS. Il tourne sur sa droite et je vois son dos s'éloigner alors que les piétons peuvent traverser. Je vais donc le suivre tout le reste du chemin... Génial.

En temps normal, j'aurais peut-être fait l'effort d'accélérer le pas pour le rejoindre et finir le trajet avec lui. Mais je ne sais toujours pas précisémment comment va se dérouler notre entrevue, je préfère donc attendre qu'il soit à plusieurs dizaines de mètres de moi pour m'assurer de ne pas le rattrapper. Ce n'est pas chose facile. Il s'arrête souvent aux carrefours, regarde autour de lui, cherche les noms de rues avant de prendre la bonne direction. Plusieurs fois j'ai cru qu'il allait se retourner et me voir. Qu'est-ce que je lui aurais dit ?

"Oh, tu es là ?", "Ah tu prends ce chemin-ci aussi ?" ... Pathétique.

Nous arrivons enfin à notre lieu de rendez-vous. Enfin, Namjoon arrive avant moi, bien sûr. Il s'arrête devant la porte, range son téléphone dans la poche de son manteau et lève les yeux vers l'enseigne, puis s'approche de la vitrine pour regarder à l'intérieur. Je comprends qu'il me cherche, il veut savoir si je suis déjà arrivé.

Jimin... Il est temps de prendre ton courage avec toutes tes mains disponibles. Tu ne peux plus reculer. Quoiqu'il se dise pendant ce goûter, tu seras toujours vivant à la fin de la journée... en théorie.

Je m'approche, l'air faussement nonchalant.

Namjoon se retourne.

— Ah, Jimin.

— Namjoon.

Nous nous regardons, la gêne se lit sur nos deux visages. Il ne joue pas la carte de l'alpha sûr de lui, il ne l'a jamais fait avec moi. Alors je me détends un peu.

— Tu es là depuis longtemps ?

— Je viens juste d'arriver.

— Ok. On entre ?

— Je te suis.

Je pousse la porte et une hôtesse nous accueille directement.

— Une table pour deux, s'il-vous-plaît.

— Table normale ou au bar ?

— Normale.

— Suivez-moi.

Je me retourne pour inviter Namjoon à m'emboîter le pas. Il est en admiration devant la décoration du lieu.

Des fleurs d'un rouge flamboyant son disposées partout dans la salle. Les décorations de Noël sont installées, un grand sapin dont la base est cachée par des dizaines de cadeaux trône au centre. Ils ont mis le paquet cette année. Des guirlandes lumineuses d'un blanc chaud sont installées dans toutes les jardinières, au plafond, des bougies sont allumées sur les tables et de petites sculptures en bois représentant des rennes, des bonshommes de neige, des étoiles, des flocons et des traîneaux donnent une ambiance chaleureuse à la pièce.

— C'est magnifique. S'exclame Namjoon.

— Tu n'étais jamais venu ?

— Non, on m'en avait parlé, mais je n'imaginais pas que ce café pouvait être aussi beau. Toutes ces plantes, ces fleurs... C'est superde.

— J'aime beaucoup venir ici avec Kook. Leurs desserts sont excellents et le thé aussi.

La conversation est un peu plus formelle que d'habitude, mais plus fluide que ce à quoi je m'étais préparé. Un serveur nous apporte les cartes avec les pâtisseries, les brunchs et les boissons chaudes. J'entends Namjoon s'extasier devant les descriptions, pour finir par déclarer qu'il est incapable de choisir car tout semble délicieux.

Quand le serveur revient quelques minutes plus tard prendre nos commandes, il n'a toujours pas choisi.

— Un fondant au chocolat et un thé à la rose, s'il-vous-plaît.

— Très bien, et pour vous, Monsieur ?

Namjoon lève les yeux vers moi, il a presque l'air paniqué. Je pourrais en rire si nous n'étions pas là pour mettre les choses à plat.

— Je... vais prendre la même chose que mon ami, s'il-vous-plaît.

— Deux fondants et deux thés à la rose, alors.

— Oui. Merci.

"Mon ami". 

Le serveur s'éloigne après nous avoir débarrassé des cartes. Pourquoi n'existe-t'il pas des lunettes permettant de voir des sous-titres analysant les interactions sociales ?! 

"Mon ami"... 

Je dois comprendre quelque chose ? Lire entre les lignes ?

Jimin, STOP.

— Alors, tu... viens souvent ici ?

— Ca m'arrive.

— D'accord.

C'est mal parti.

— Comment ça va les cours ?

— Bien. Et toi ?

— Pareil.

Un silence. Je vais les compter, je pense.

Nous regardons autour de nous, faisant mine d'apprécier le décor sans oser croiser nos regards.

Le serveur revient avec nos commandes et Namjoon écarquille les yeux devant la présentation de son fondant. On dirait une montagne miniature avec le sommet enneigé, un petit bonhomme de neige monté sur des skis dévalle la pente avec un sourire. Des brins de romarin sont posés pour simuler une forêt de sapins et des boules dorées en chocolat de différentes tailles décorent l'assiette. C'est très joli. Le parfum du thé à la rose embaume notre table, je me détends légèrement, j'aime cette ambiance et j'ai bien fait de choisir le Flower Market pour notre discussion.

Namjoon sort son téléphone de sa poche et pour la première fois depuis que je le connais, je le vois prendre son assiette en photo. Je souris. Il lève les yeux vers moi et me sourit en retour. Ses fossettes m'ont tellement manqué... Comment c'est possible ?

Plusieurs minutes s'écoulent dans le silence pendant que nous entamons nos assiettes. Nos regards se croisent. Namjoon ouvre la bouche comme pour dire quelque chose, mais se ravise et baisse la tête. 

A ce rythme-là, on aura pas le temps de voir la pièce.

Aller Jimin, t'es un grand garçon, tu prends ton courage à deux mains et tu engages la conversation. Après tout, c'est bien pour ça que vous êtes là, non ?

Je pose ma cuillère en équilibre sur l'assiette, avance la main pour prendre ma tasse de thé, je me lance.

— Je suis désolé, Jiminie.

J'expire tout l'air de mes poumons d'un coup. J'avais décidé de parler en premier, mais je me ravise et relève la tête pour regarder mon interlocuteur bien en face, un timide sourire au coin des lèvres pour l'encourager. Ca a l'air de marcher, parce qu'il poursuit :

— J'ai beaucoup discuté avec Jungkook, tu sais, et il m'a expliqué que j'avais été un peu trop... impulsif ? Non, ce n'est pas le terme...

Il réfléchit une seconde ou deux, les sourcils froncés et le menton dans la main.

— Invasif. Je pense que c'est ce qu'il a dit.

Waw. J'ignorais que Kookie avait été aussi franc.

— Et, comment tu l'as pris ?

— Au début, j'ai été piqué au vif. Mais après réflexion, je comprends ce qu'il veut dire. J'aurais dû en parler avec toi avant de décider quoique ce soit. Tu es le premier concerné et peut-être que tu aurais voulu gérer cette situation tout seul. Ou en tout cas d'une autre manière.

— J'ai croisé Jung dans le couloir. Tu... l'as blessé ?

— Disons que... oui. Un peu.

Une porte vient de s'ouvrir avec fracas dans mon cerveau. Namjoon, le gentil, calme, attentionné et bienveillant peut devenir violent, maintenant j'en ai la confirmation. Je ne sais pas comment traiter cette info.

— En fait, j'ai voulu lui lancer un avertissement. Pas seulement pour toi, mais pour toutes ses potentielles autres victimes aussi. J'en ai assez d'entendre des rumeurs sur son comportement, mais quand en plus il s'en prend à quelqu'un que j'ai... apprécie... Je n'ai pas pu me contrôler. Je suis vraiment désolé.

Je prends le temps d'assimiler ce qu'il vient de me dire en sirotant mon thé.

— Moi aussi, je suis désolé, Namjoon.

Si la situation n'avait pas été telle qu'elle est, son expression étonnée m'aurait donné un fou rire dans l'instant.

— Jungkook m'a parlé aussi, ainsi que Hobi, mon collègue que tu rencontreras tout à l'heure. Je t'avoue que je t'en ai beaucoup voulu d'avoir pris cette initiative sans même m'en parler. J'avais confiance en toi, après coup, je réalise que j'avais vraiment besoin d'être réconforté ce soir-là et tu as été parfait. Mais j'aurais préféré qu'on établisse ensemble quoi faire pour "affronter" Jung et sa bande. Kook et Hoseok pensent qu'un alpha comme lui ne peut pas être raisonné et que seule l'intimidation de la part de quelqu'un de plus fort que lui pouvait l'empêcher de continuer son manège... J'y ai beaucoup pensé et je crois qu'ils ont raison. Mais avant j'aurais voulu pouvoir en parler avec lui, entre adultes responsables. J'avais même l'intention de réunir ses amis, toi, Kookie et moi pour qu'on mette tous les choses à plat. Peut-être d'en parler au Doyen de l'université aussi... Quand tu m'as téléphoné ce soir-là, j'ai pensé que ça ne pouvait pas être toi, le Namjoon si calme et gentil que je connais... J'ai eu peur. Et surtout... je...

On arrive à la partie compliquée, c'est pas le moment de flancher.

— Tu as agis comme un alpha qui défend son... territoire. Et j'ai eu la sensation que tu pensais que parce que nous sommes... amis, tu devais prouver à Jung que je t'appartiens et j'ai été tellement en colère. Je ne veux pas appartenir à quelqu'un, je voudrais être reconnu comme une personne pouvant se débrouiller seule dans la vie, malgré que je ne sois "qu'un" oméga.

Namjoon grimace à mes derniers mots. Je vois bien qu'il déteste que je me dévalorise ainsi, mon coeur bondit de joie à cette constatation.

— Je refuse qu'on me respecte ou qu'on me protège parce que je serais lié d'une manière ou d'une autre à un alpha. J'ai le droit d'être respecté simplement parce que j'existe et que je suis humain. Alors oui, toutes ces idées me sont venues en tête et j'ai été fâché contre toi. C'est pour cela que je m'excuse, je n'ai pas cherché à en parler, j'ai directement tiré des conclusions de tes actions, parce que tu es un alpha et que je pensais que peut-être, tu me considérais comme beaucoup d'alphas considèrent les omégas : des possessions. Et c'était une erreur. Je sais que tu n'es pas un alpha comme les autres, tu me l'as prouvé plusieurs fois et pourtant j'ai été assez borné que pour penser que tu étais...

— Un connard ?

— Pardon, Namjoon.

Je baisse les yeux sur ma tasse vide. Mon bras se tend pour saisir la théière et me resservir, mais une grande main chaude se pose sur la mienne.

— Je comprends ce que tu veux dire et je suis d'accord avec toi, Jiminie. Tu as le droit d'être respecté simplement parce que tu existes et que tu es quelqu'un de merveilleux, pas juste parce que nous sommes amis.

Une douce chaleur remonte de ma main tout le long de mon bras jusqu'à mon cou et mes joues. Son pouce me donne de petites caresses, si agréables. 

Que quelqu'un ouvre la porte sinon je vais fondre sur place.

— Merci, Nam.

Pendant plusieurs longues secondes nos yeux ne se quittent pas. J'ai de plus en plus chaud, sa main me brûle presque et son sourire s'élargit. Je soulève la théière et me ressers en brisant notre lien, avant de plonger le nez dans ma tasse pour cacher mon trouble grandissant.

— Du coup, on est toujours amis ? me demande-t'il.

— Bien sûr.

J'ai répondu dans la seconde. Namjoon hausse un sourcil, toujours souriant. Je le lui rend, un peu timide. S'il savait que doucement, presque imperceptiblement, je le considère plus comme un crush que comme un ami... Que dirait-il ? Ses sourires, ses petites caresses sur ma main me laissent penser que rien n'est perdu, qu'il veut toujours tenter sa chance, mais il ne me dit rien qui me le fasse comprendre. Peut-être que je tire trop de plans sur la comète, calme-toi, Jimin. Vous venez à peine de vous "réconcilier" et tu brûles déjà les étapes.

La suite de notre rendez-vous se déroule sur un ton beaucoup plus léger, Namjoon me demandant de lui parler de mes collègues et de la pièce. Quand j'aborde le sujet de Hobi et Yoongi, je ne me sens pas obligé de le prévenir que ce sont deux omégas et qu'ils sont en couple. Je pars du principe qu'il est ouvert d'esprit et qu'il ne sera pas choqué ou fera une réflexion déplacée.

— Tu as encore faim ? Ca te dit de manger quelque chose de consistant avant la pièce ? Nous avons encore un peu de temps...

— On peut prendre le métro et chercher quelque chose dans le quartier du théâtre si tu veux ?

— C'est ce que j'allais te proposer. Me répond-t'il avec un clin d'oeil.

Nous payons chacun notre part, sans discussion.

Dehors, de petits flocons tombent du ciel mais disparaissent rapidement une fois en contact avec le sol. Je lève la tête pour apprécier ce spectacle éphémère et souris. J'aime la neige, l'ambiance qu'elle dépose sur la ville, la blancheur éclatante qui recouvre les trottoirs gris et les arbres nus. Bon, c'est vrai qu'en vélo c'est dangereux, mais à ce moment précis je profite simplement du bonheur de sentir les petits picotements des gouttes gelées contre mon visage. Quand je baisse la tête et regarde devant moi, Namjoon est tout proche et m'observe, les yeux brillants. 

Oui, je pense que Jungkook a raison. 

Il est amoureux. 

De moi.

Ca me fait tout chose dans le ventre. Je ne pensais pas pouvoir inspirer un tel sentiment chez quelqu'un, mais c'est là. Je le vois dans ses prunelles. Il se rapproche encore, jusqu'à ce que son souffle visible à cause du froid frôle mon visage.

— Tu es si mignon, Jimin.

Mon coeur s'est arrêté, je crois. Je rougis violemment et baisse les yeux, enfuissant mes mains dans mes poches.

— Bon, on y va ?

Namjoon éclate de rire et nous prenons la direction de la première bouche de métro.

Le trajet est assez court, environ un quart d'heure. Le quartier dans lequel nous nous retrouvons est très animé pour un dimanche soir.

— Ca me fait penser à une sorte de quartier bohème à Paris. Déclare Namjoon, tout sourire.

— C'est vrai que les gens ont tous des looks d'artistes ici.

— Et tous ces bouquinistes, tu as vu la quantité de livres ! Il y en a partout !

— On a un peu de temps, tu veux entrer ?

— Allons-y.

Sans prévenir, il prend ma main dans la sienne et m'entraîne vers l'entrée d'une petite boutique vivement éclairée. Des milliers de livres sont entassés, empilés les uns sur les autres un peu partout. Je me demande vraiment comment le personnel peut s'y retrouver. Quelques étiquettes indiquent les genres de littérature et le prix de chaque livre est indiqué au crayon sur la première page.

Namjoon feuillette plusieurs ouvrages de philosophie et des essais tandis que je flâne du côté de la littérature étrangère. Un odeur de poussière et d'encre règne entre les rayons et sur une étagère j'avise un gros matou, couché de tout son long sur des livres qu'il a manifestement fait tomber. Je m'approche doucement en lui parlant de ma voix la plus basse pour ne pas le brusquer. Le chat ouvre un oeil, tourne la tête vers moi et ronronne en se tournant pour me montrer son ventre. Avec précaution j'approche ma main pour aller à la rencontre de cette douce fourrure. Je le câline quelques minutes en lui parlant, puis Namjoon me rejoint et le caresse lui aussi.

— Tu aimes les chats ? Demande-t'il.

— Oui, beaucoup. Mais je n'ai jamais pu en avoir, je suis allergique.

— Oh, c'est dommage.

— Oui. Quelques minutes ça va, mais si je passe la soirée chez quelqu'un qui a un chat, d'office je vais éternuer et avoir une réaction. Une de mes tantes en a deux chez elle et quand nous allons lui rendre visite c'est un vrai calvaire. Je dois prendre un comprimé pour ne pas que ce soit trop violent.

— Alors la prochaine fois que nous irons à la foire, je te gagnerai une peluche en forme de chat. Me dit-il très sérieusement.

Je rougis, sans oser le regarder. Décidément il a tous les tours pour me faire changer de couleur aujourd'hui !

— Tu as trouvé quelque chose qui te plaît ? je demande. 

— Oui, un auteur américain, Henry David Thoreau, tu connais ?

— Mmmh... Vaguement, est-ce que ce n'était pas le professeur de Louisa May Alcott, qui a écrit "Les quatres filles du Docteur March" ?

— C'est lui ! Il a vécu pendant deux ans dans les bois en presque totale autarcie, c'était un fervent partisan de l'abolition de l'esclavage.

Tout en nous dirigeant vers la caisse, Namjoon me donne de plus amples explications sur cet auteur qu'il admire, visiblement. Une dame entre deux-âges est installée au milieu d'un rayon avec une petite boîte en métal sous sa chaise. On dirait presque qu'elle s'est endormie, mais au moment où nous approchons elle relève la tête et nous sourit.

— Ca fera 4100 wons s'il-vous-plaît.

Namjoon paye cette somme dérisoire et, tout content, fourre le bouquin dans une de ses grandes poches.

— Qu'est-ce qui te ferait plaisir pour manger, Jimin ?

— Aucune idée... Et toi ?

— J'ai vu sur Naver qu'il y a plusieurs restaurants de cuisine étrangère dans ce quartier. On a pas vraiment le temps de se poser pour un menu trois services alors je pensais à des yakitoris japonais, peut-être ?

— Excellente idée !

— Il y a une petite enseigne assez bien cotée dans la rue en face, on pourra s'installer au comptoir et manger rapidement avant d'aller au théâtre.

— Je te suis.

Deux minutes plus tard, nous sommes installés bien au chaud sur de hauts tabouret. Namjoon a les pieds posés sur les barres transversales, mais je suis trop petit pour y parvenir donc mes jambes pendent dans le vide, je les balance légèrement d'avant en arrière, comme un enfant. Il le remarque et me dit encore une fois qu'il me trouve mignon. Je bredouille un remerciement en me cachant derrière le menu (une feuille A4 plastifiée qui ne dissimule pas grand-chose, pour tout dire).

Nous commandons directement au chef qui se trouve juste de l'autre côté du comptoir. L'ambiance de ce petit restaurant est chaleureuse, plusieurs personnes discutent ensemble, visiblement ce sont des habitués car l'homme qui s'affaire aux fourneaux répond de temps en temps à leur conversation.

Nos brochettes sont rapidement servies, elles sont délicieuses. Nous nous régalons et Namjoon en recommande une seconde fois, malgré mes protestations.

— Je vais m'endormir pendant la pièce si je mange trop, Nam !

— J'espère pour toi qu'elle est pleine de rebondissements alors!

L'heure tourne, nous terminons rapidement nos plats avant de payer et de nous diriger vers la rue du théâtre.

Lorsque nous arrivons, quelques personnes attendent sur le trottoir, devant les portes ouvertes. Il y a la file pour rentrer. Namjoon repère Jungkook et Taehyung au milieu des autres spectateurs et leur fait signe. De mon côté je cherche Hobi et Yoongi, que je trouve quelques mètres plus loin.

Telle une mère poule je rassemble mes poussins et commence les présentations.

Hoseok est ravi de rencontrer tout le monde, comme je m'y attendais. Yoongi salue poliment, avec un air crispé. Il serre fort la main de son copain dans la sienne, j'imagine que rencontrer de nouvelles têtes et attendre au milieu d'inconnus le stresse, alors je lui adresse un grand sourire en espérant que ça le détende un peu.

Kook et Tae engagent directement la conversation avec mon collègue sur les sujets les plus divers, alors que la file avance vers le guichet. Je suis heureux, je me suis réconcilié avec Namjoon, mes plus chers amis se sont rencontrés et s'entendent bien et nous allons voir Seokjin Hyung sur scène, cette soirée s'annonce parfaite. 




J'ai bien ri en relisant ce chapitre, j'adore écrire les conversations entre JK et Jimin. 🤣

J'ai couiné comme une gamine en relisant la phrase de Jin "T'es dans la lune petit astronaute"!!!

J'ai écrit ce chapitre en août, c'est confirmé je suis une voyante ! 🔮

Alors cette conversation entre nos deux protagonistes ? 

A votre avis, Jin il va gérer sa pièce ? 

Secret de fabrication : Henry David Thoreau est un de mes écrivains favoris.

Je ne sais pas si je vous en avais déjà parlé, si vous aimez la Nature et les idées révolutionnaires, foncez lire "Je vivais seul dans les bois". Le premier chapitre de son livre le plus connu "Walden" qui est disponible dans la collection Folio 2€.

Je vous dis à très vite pour la suite 😘

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