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Chapitre 10 : Apprivoiser l'oméga


Oui, oui, je sais... 

J'avais dit que je posterai le jeudi... Oups... 🤷‍♀️


Retour P.O.V Jimin

— Et donc tu ne vas rien me dire ?

J'observe Namjoon assit en face de moi. Nous sommes mardi soir, une dizaine de jours après la soirée d'Halloween.

— Chuut, Hyung ! Baisse le ton ou on va se faire éjecter !

Nous sommes tous les quatre installés autour d'une table à la bibliothèque de l'université. C'est la seconde fois que nous nous retrouvons ainsi le soir pour travailler ensemble, chacun dans ses livres.

Namjoon ne veut pas me donner le nom de l'alpha qui m'a agrippé à la soirée. Je sais qu'il a vu son visage et je le soupçonne même de le connaître. Mais il reste enfermé dans son mutisme et refuse catégoriquement qu'on en parle.

— Je t'ai dit que tu n'avais plus besoin de te tracasser pour lui. Je ne le connais pas et rien qu'avec mon aura et le regard que je lui ai jeté quand je suis intervenu, il ne tentera plus rien.

Je soupire. Jimin, laisse tomber, il ne te le dira jamais. Je me replonge dans mon cours de Puériculture, que je connais déjà par cœur. Kook rédige le brouillon d'une dissertation qu'il doit rendre pour jeudi, Tae écrit sur des fiches son cours de Statistiques et Namjoon parcoure distraitement son syllabus de Sciences Politiques.

— Hyung ? Je vais y aller, mes parents m'attendent pour dîner. Annonce Kookie en se levant de sa chaise.

— Ok, Kook, tu as pu avancer comme tu voulais dans ta dissert ? Je demande.

— Oui, je suis presque à la fin, je pourrais quand même te l'envoyer pour que tu la relises avant jeudi ?

— Bien sûr, envoie-moi le fichier quand tu l'as fini, je corrigerai les fautes s'il y en a et laisserai des commentaires.

— Merciiii Jiminie, t'es le meilleur !

— Je te raccompagne jusqu'à l'arrêt de bus Kookie, je vais passer par le journal pour vérifier la maquette. Propose Taehyung.

— Merci .

Je les regarde s'éloigner main dans la main après qu'ils nous aient salués. Jungkook sautille presque de bonheur pendant que Taehyung le regarde du coin de l'œil avec un petit sourire charmé. Je vais vomir des cœurs.

— Tu fais ça souvent ?

Je me tourne vers Namjoon.

— Quoi ?

— Relire les devoirs de Kook ?

— Ça m'arrive. Souvent je n'ai pas grand-chose à redire, il travaille bien. Mais il manque de confiance en lui et pour les matières importantes il est rassuré de savoir que je le relis.

— Je vois.

Moi, je ne vois pas ce qu'il voit. Je hausse les épaules et relis pour la cinquième fois le même paragraphe de mon manuel. Quel ennui.

— C'est compliqué ?

— De quoi ?

Je relève les yeux pour le regarder.

— Ce que tu étudies, là. Répond-t 'il en désignant mon livre d'un geste du menton.

— Non, c'est assez basique en fait.

— Pourquoi tu restes sur la même page depuis tout à l'heure avec un air aussi sérieux, alors ?

Je suis sans voix. Donc depuis tout à l'heure il m'observe ne rien faire et relire inlassablement les mêmes lignes ? Je ne sais même pas quoi lui répondre. Parce que je repense encore à cette soirée ? Au dimanche qui a suivi ? A lui, qui me porte en courant pour me sauver des attaques de chatouilles de Jungkook ? Au livre qu'il m'a prêté ? Ou tout simplement parce que cette matière est d'un ennui mortel et que je suis certain de ne jamais vouloir travailler dans le secteur de la petite enfance ? Peut-être que je me ferai embaucher à temps plein à la supérette de Seokjin et que je vivrai une petite vie tranquille et solitaire, à me balader le week-end en vélo et à lire des bouquins seul chez moi ?

— Si tu n'avances plus, de toute façon j'ai fini, ça te dit qu'on aille manger quelque chose ?

Je sursaute et le regarde avec de grands yeux. Il me sourit, d'un air bienveillant. Il n'a même pas relevé mon absence de réponse à sa question précédente. Manger, tous les deux ? Genre, en tête-à-tête ? 

Panique. 

Qu'est-ce que je réponds ? Oui j'aime bien être avec lui, mais si j'accepte est-ce qu'il ne va pas penser que je tente un truc ? Jimin, c'est lui qui te propose... Et si on croise des gens de l'université ? S'ils nous croient en couple ? 

STOP ! 

Jimin, arrête de cogiter et répond.

— Bonne idée, de toute façon je ne pourrai plus rien tirer de ce bouquin aujourd'hui.

Voilà, calme et détendu.

Enfin, en apparence. Parce qu'en réalité j'ai déjà les mains moites. Mais POURQUOI j'ai les mains moites ? Pourquoi je suis si fébrile à l'idée de dîner seul avec Namjoon ?!

Nous rangeons nos affaires et sortons de la bibliothèque alors que je maugrée tout seul. Je ne comprends pas mes réactions. J'ai chaud tout à coup, alors que nous sommes presque mi-novembre et que quand nous respirons de la buée se forme. Nous nous dirigeons vers la sortie du campus et traversons la route pour rejoindre la rue face à l'université. Elle est bordée de restaurants, salons de thé, sandwicheries et bars, un choix presque illimité de possibilités s'offre à nous.

— De quoi as-tu envie ? Me demande-t'il

— Euh... Aucune idée, choisis toi.

— Mmmh... un Thaï ça te va ?

— Parfait.

Nous avançons encore sur quelques mètres et entrons dans un tout petit restaurant à la façade orange. Plusieurs tables sont déjà occupées, mais la serveuse qui nous accueille nous installe rapidement face à face, juste à côté de la fenêtre qui donne sur la rue. Je suis ravi, j'adore ce genre d'emplacement. J'aime observer les gens passer sur le trottoir alors que je mange un bon plat chaud, me perdre dans mes pensées et... Je ne suis pas seul cette fois. Namjoon lis le menu d'un air détendu avec un petit sourire aux lèvres. La lumière du plafonnier qui nous surplombe se reflète sur lui via le menu plastifié. Son visage est si doux. Ses fossettes si jolies. J'ai envie de saisir ses joues et de les pincer doucement. 

Oulà. Jimin, on se concentre sur le menu.

— Messieurs, avez-vous choisi ?

Oh non, non, non ! Elle est déjà de retour ?!

— Oui, je vais prendre le curry vert. Avec du riz s'il-vous-plaît.

— Bien et en boisson ?

— Une limonade au Yuzu .

— Et pour vous, Monsieur ?

— Euh...

Vite Jimin, réfléchi ! Prends le premier plat que tu vois !

— Des nouilles sautées au scampis s'il-vous plaît. Avec un jus de mangue.

— C'est noté, merci !

Elle s'éloigne après nous avoir déposé un petit panier rempli de chips à la crevette. Je réalise que je meurs de faim et en saisi un directement. Namjoon m'imite et nous croquons dans nos chips sans nous regarder. Je suis un peu gêné. Mis à part Kookie, je n'ai pas d'amis, je ne sais pas vraiment comment engager une conversation au restaurant. Dois-je parler de l'université ? L'interroger sur ses hobbies ? Je me triture la cervelle derrière un masque d'impassibilité. Heureusement pour moi, Prince Namjoon prend la parole en premier :

— C'était quoi la matière que tu étudiais tout à l'heure ?

— Puériculture.

— Ah, et ça te plaît ?

— Pas trop, non. Mais c'est la matière la plus importante du cursus pour les omégas, alors je n'ai pas intérêt à rater les examens si je veux obtenir mon diplôme.

— Je vois.

Décidément il voit beaucoup de choses que je ne vois pas en ce moment...

— Et toi ? C'était Sciences Po ?

— Yep.

— Et t'aimes bien ?

— Bof, pas trop non plus. Dit-il en haussant les épaules. Ce sont mes parents qui ont choisi mes options. La seule chose que j'ai pu choisir dans mon parcours scolaire ce sont les activités sportives. Ils s'attendent à ce que je rejoigne mon père et mon grand-frère dans l'entreprise familiale à la fin de mes études.

— Pourquoi les Sciences Po alors ?

— Pour le prestige, j'imagine. C'est stylé d'avoir un diplôme tel que celui-là encadré dans son bureau.

Il a un air... résigné, presque fataliste quand il me parle de l'entreprise familiale, fondée par son arrière-grand-père. La pression est énorme, il n'a visiblement pas le droit à l'erreur. Moi qui pensait que les alphas étaient plus « maîtres » de leurs destins que nous, les omégas, je réalise que tant qu'on ne s'est pas penché de l'autre côté de la barrière, on ne peut pas voir si l'herbe y est vraiment plus verte.

— Et toi, Jimin, tu sais ce que tu veux faire après ton diplôme ?

— Aucune idée. Mes parents me poussent à chercher activement un alpha pour, je cite, « prendre soin de moi sans que j'aie à me tracasser de rien ». Comme mon père l'a fait avec ma mère. Perso, je n'ai pas trop envie de ce genre de vie domestique. Avec le diplôme que je vais obtenir je pourrais travailler dans la puériculture, ou dans la garde d'enfants.

— Je me trompe peut-être, mais cette perspective n'a pas l'air de t'emballer des masses ?

— Non, tu as raison. En fait, je pense que je demanderai à Seokjin, mon patron à la supérette, de me prendre à temps plein, si c'est possible. Le temps de trouver autre chose à faire.

— Autre chose ?

— En tant qu'oméga je n'ai pas une foultitude de possibilités tu sais...

— Et si tu trouves quelqu'un avec qui partager ta vie, tu travailleras quand-même ?

— Bien sûr ! Nam, je ne veux pas vivre aux crochets de quelqu'un, je tiens à mon indépendance !

— Je comprends, c'était juste une question tu sais.

Il part d'un grand rire devant mon air choqué.

— Je peux savoir ce qu'il y a de drôle ?!

— Ton expression choquée est tellement chou, on voit que t'essaies de faire le fâché mais en fait t'es juste mignon !

Ok, là il m'a achevé. Park Jimin, c'est officiel, ton score de crédibilité frôle le moins quarante. Je croise les bras et enfonce la tête dans mes épaules, ce qui a pour conséquence de faire rire Namjoon encore plus fort.

— Oh, pardon Jiminie, mais vraiment tu es tellement adorable avec tes joues rouges et ton air renfrogné.

Non mais c'est pas bientôt fini ?! S'il continue je le plante là et il se débrouillera tout seul avec mon jus de mangue entamé et mes nouilles aux scampis ! Même si je crève de faim...D'ailleurs, notre commande arrive à table juste à ce moment-là, ce qui impose un silence dans notre conversation.

Les nouilles sont excellentes. Pas trop relevées, moi qui n'aime pas la nourriture piquante, je suis heureux.

La conversation reprend ensuite sur un ton plus léger, Namjoon demande à goûter un de mes scampis et me propose de faire de même pour son curry vert. J'accepte pour la première partie mais pas la seconde, expliquant que j'ai beaucoup de mal à supporter les plats épicés.

Il hoche la tête en balançant un « ok » comme s'il prenait note pour plus tard.

Je termine rapidement mon plat et réfléchis déjà au dessert que je vais commander alors que Namjoon avale sa dernière bouchée de riz et pose ses baguettes en travers de son bol.

La serveuse vient rapidement débarrasser la table :

— Je peux vous proposer un dessert ou un café Messieurs ?

— Non merci, nous prendrons directement l'addition s'il-vous-plaît.

— Très bien, je vous apporte cela de suite.

Qu... quoi ?! Et mon dessert alors ? J'espère que ce n'est pas une question d'argent parce que j'avais de toute façon l'intention de payer ma part ! Ou alors il en a assez de discuter avec moi ?

Cette idée, étrangement, le transperce le cœur comme une flèche de glace. Et s'il ne passait du temps avec moi d'habitude que parce que son cousin et Jungkook sont avec nous ? Et si en réalité il ne m'appréciait pas tant que ça ? Mais pourquoi je me torture l'esprit ainsi ? S'il ne m'apprécie pas, tant pis, on s'en fiche, j'ai toujours Kookie avec moi !

La serveuse nous apporte l'addition et nous demande si nous payons ensemble ou séparément.

— Ensem... Commence Namjoon.

— Séparément ! Je le coupe.

— Laisse Jimin, c'est moi qui t'invite.

— C'est hors de question, Namjoon.

— Alors pour plus de facilité je te propose de payer ensemble pour que Madame ne doive pas faire deux opérations et tu me rembourseras la moitié.

— D'accord, faisons comme ça.

Il m'énerve ! Déjà il me prive de dessert mais en plus il décide de payer à ma place ?! Est-ce que je ne viens pas de lui dire que je ne voulais pas être entretenu par qui que ce soit ?!

Nous sortons du restaurant, mon appartement n'est qu'à quelques minutes à pied. Pourtant Namjoon se dirige sans rien dire dans la direction opposée. D'accord, alors maintenant il a décidé de me planter là ?! Je vois rouge, je suis de plus en plus en colère. Je le regarde s'éloigner, s'arrêter ensuite devant une petite échoppe dont s'échappe de la vapeur. Il salue le vendeur et lui dit quelque chose. Je m'approche, curieux. Il réceptionne bien vite deux assiettes rectangulaires en carton et tend un billet au vendeur. Je le vois lui faire signe de garder la monnaie pour se diriger ensuite vers moi, tout sourire :

— Désolé si c'était malpoli, mais je voulais te faire la surprise ! Ce sont les meilleures crêpes au chocolat du quartier et j'avais vraiment envie de te les faire découvrir, si tu ne les connais pas déjà !

Oh. My. God. Je suis complètement abasourdi et le dévisage avec surprise alors qu'il me tend une crêpe bien chaude. Sa chaleur transperce le carton et me réchauffe les mains.

— Il y a un banc juste là, on peut s'installer si tu veux ?

— Oui, d'accord.

Ma colère s'est évaporée, transfigurée face à cette petite surprise qu'il voulait me faire. Je me trouve ridicule de m'être énervé ainsi, alors que depuis le début il avait prévu de m'emmener ici.

— Tu te rattrapes bien, j'étais sur le point de te jeter un sort.

— J'ai bien senti que tu étais en colère quand j'ai demandé l'addition, c'est pour ça que je me suis dépêché, je voulais très vite t'offrir la crêpe de la paix.

Oh non, je n'avais pas réalisé que mon humeur s'était ressentie si fort! Il a dû se prendre mes phéromones de plein fouet et il n'en a rien laissé paraître.

— Pardon, je suis désolé de m'être énervé. Je pensais que, peut-être... Tu t'étais aperçu que tu ne voulais plus discuter avec moi... Je sais que j'ai un mauvais caractère, je ne suis pas toujours facile à vivre.

— Hey hey hey, Jimin.

Il se tourne vers moi, passant une jambe de l'autre côté du banc, tenant sa crêpe devant lui. Il me regarde avec un air si doux, si... je ne sais pas. Je suis captivé par son regard, je ne ressens plus le froid autour de nous ni la chaleur presque brûlante de mon dessert dans mes mains.

— Il faut que tu saches que tu es quelqu'un de très intéressant, avec qui j'aime beaucoup discuter. Tu es drôle, ton humour est décalé et j'apprécie vraiment les moments que nous passons ensemble, que ce soit avec Tae et Kook ou juste tous les deux.

Mon regard s'est fait capturer. Par le sien. Ses yeux sont sombres, mais doux telle une nuit d'été. Son odeur de forêt me parvient, doucement. Je me sens si bien, là, avec lui.

Ses mots me frappent en plein cœur. Je ne le dis jamais, mais en réalité je n'ai pas confiance en moi. Je suis une grande gueule, je charrie beaucoup, je me cache derrière mon humour noir et mes grands pulls difformes.

Mais en réalité je suis mort de trouille la plupart du temps. J'ai peur, que mes parents en aient assez de mon comportement qui les défie, que Jungkook en ait marre de moi et de mon amitié en carton, que Seokjin trouve quelqu'un de plus disponible que moi et me vire de la supérette, qu'Hoseok change d'emploi, que je rate mes examens... J'ai peur chaque jour.

De me faire agresser en rentrant le soir de l'université, de tomber sur Jung et sa bande encore une fois, alors que je serai seul. J'ai peur de sentir à nouveau des mains empoigner mes hanches et me contraindre.

Alors, là, assis sur ce banc avec du chocolat qui dégouline sur mes doigts, entendre ces mots de la part de Namjoon, oui, ça me réchauffe et ça me fait tellement de bien que j'en aurait presque les larmes aux yeux.

— Oups, fais attention tu vas tacher ton pantalon !

Je décroche mes yeux de son visage pour vite pencher la tête et lécher le chocolat qui menace mon jean. Il me sourit encore plus fort et continue de manger sa crêpe, toujours assit dans la même position.

— Mange à ton aise, je te raccompagne jusque chez toi après.

— Merci, c'est gentil.

Je lui souris, il me jette des étoiles de ses yeux brillants. Lorsque nous avons fini, nous remercions le vendeur pour ses délicieuses crêpes et prenons la direction de mon appartement. Nous marchons côte à côte, sans rien dire, observant autour de nous les passants, les gens attablés derrière les vitres des restaurants, les vendeurs ambulants, les étudiantes sortant des cours du soir qui rentrent chez elles par petits groupes. J'aime la ville et son agitation perpétuelle, le soir. Noël approche à grand pas et les décorations seront bientôt de sortie. La rue va être illuminée de mille couleurs et ce sera magnifique. Arrivés à destination je me tourne vers Namjoon :

— Tu... tu veux monter boire un thé avant de repartir ?

— C'est gentil Jiminie, mais je dois rentrer, demain matin j'ai mon test de Science Po et j'ai besoin de bien dormir. Je dois passer à la laverie pour mes maillots de basket aussi, sinon je vais devoir jouer en caleçon !

A cette petite blague, j'ai un flash. Je rougis et chasse bien vite l'image qui vient de s'imposer à moi. Namjoon me regarde avec un sourire en coin.

— Bonne nuit Jimin, on se croisera peut-être demain.

Il se penche et me fait un bisou sur la joue.

WHAT.

THE.

HELL.

IS.

GOING.

ON.

Tut tut tut tut tut tuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut.

Mon cerveau a rendu l'âme, que quelqu'un amène un défibrillateur. Je reste tétanisé et suis sûrement rouge comme une tomate. Il me sourit encore, me lance un clin d'œil et se détourne pour rentrer. Je reste encore quelques secondes là, les bras ballants, mon sac sur l'épaule et la clé de mon appartement en main.

Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

J'ai dîné avec Namjoon. Il m'a fait une surprise. Il m'a embrassé sur la joue.

MAIS IL ME DRAGUE OU JE NE M'Y CONNAIS PAS ?!

En même temps... j'y connais rien. C'est la première fois que quelqu'un me... drague ? Oh non. Je ne sais pas. Qu'est-ce que je dois faire ? Il est déjà loin quand je le vois se retourner vers moi et me faire un signe de la main. Je lui réponds en retour et rentre précipitamment. Il faut que j'en parle à Kookie. Lui il saura ce que tout cela veut dire. Tous ces gestes, ces mots, ces regards... ce bisou.

Finalement je n'ai pas osé en parler à Kookie. Je suis rentré, me suis douché et mis au lit dans un état second. Je ne comprends pas. Si Namjoon me drague, qu'est-ce qu'il peut bien me trouver ? En tant qu'ami, j'ai compris qu'il apprécie nos moments ensemble, mais là... ça ressemble vraiment à... plus ?

Je suis confus. Je dors mal, me réveille ronchon et arrive à l'université avec la tête dans les chaussettes et en plus je travaille cette après-midi. A la fin des cours j'enfourche mon vélo rapidement et pédale jusqu'au magasin. Hoseok est encore là, puisque je viens le relever.

— Hello mon ptit mochi adoré ! Tu vas bien ?

— Moui.

— Oulà. STOP. On la refait. Silence, clap, action. Jimin, qu'est-ce qu'il se passe ?

Soupir. Pourquoi suis-je aussi transparent ?!

— Rien, j'ai juste mal dormi cette nuit.

— T'as la tête de quelqu'un qui a mal dormi parce que quelque chose le taraude. Tu veux en parler ?

— Non Hobi, c'est bon. En plus tu as fini, tu vas rater ton bus si tu ne te dépêches pas.

— Park Jimin. Si je veux rater mon bus, je le rate, c'est ma décision. Tu vas m'expliquer ce qui ne va pas. Ou alors je ne te raconte pas mon rencard avec Min Yoongi...

— QUOI ?! Mais c'était quand ?

— Ce lundi soir.

— Mais tu ne m'as rien dit !

— Bah non, parce qu'on n'avait pas décidé d'une date et qu'il m'a écrit en fin de journée pour qu'on se voie tous les deux.

— Donc... tu as son numéro ?

— Eh ! Tu ne m'auras pas comme ça, le deal c'est que d'abord tu m'expliques ce qui ne va pas, ensuite je te parle de Yoongi.

Je relâche l'air contenu dans mes poumons, frustré. J'ai tellement envie de savoir. Mais quelle commère tu fais, Park Jimin ! Bon. J'imagine que je n'ai pas le choix, je me lance et lui raconte tout. Il était déjà au courant pour la soirée d'Halloween, mais là je rajoute les évènements de la veille et il écarquille les yeux de plus en plus fort.

— OH. MY. GOD. Jimin !!! Mais il te drague à fond !

— Tu crois ?

— Je crois pas, je suis prêt à parier mon appart' là-dessus !

— Mais qu'est-ce que je vais faire ?!

— Baaaah... je sais pas, il te plaît ?

— Mais j'en sais rien non plus !

— Tu ressens quoi quand il est près de toi ?

— C'est flou... Je... Au début je le prenais pour un alpha comme tous les autres. Du coup je me méfiais. Surtout après sa tentative de me filer ses cours d'Anglais, je ne parvenais pas à le cerner. Mais maintenant... quand il est là, je suis... détendu ? Et en même temps crispé, c'est compliqué...

Je me stoppe en voyant le regard brillant d'Hoseok.

— Quoi ?

— Mon petit mochi est entrain de tomber amoureux! Dit-il en faisant mine d'essuyer une larme.

— Moi ?! Mais pas du tout !

— Eh ! A d'autres ! Tout ce que tu me décris-là ce sont les prémices de l'amour mon petit Jiminie chéri !

— N'importe quoi !

— Je t'assure, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Tu es sous son charme.

Je rage. Et si c'était vrai ?

Et si... je commençais à ressentir quelque chose pour Namjoon ?

C'est à ce moment que le carillon de la supérette retentit et que nous nous retournons pour saluer le client – la cliente, car il s'agit de Madame Min – qui vient d'entrer.

Je ne me suis pas encore changé, je fonce dans l'arrière-boutique pour passer mon uniforme, remettre mes cheveux en ordre et prendre mon service. Hobi discute gentiment avec la vieille dame, il est tout sourire. Un vrai rayon de soleil. Pas étonnant que les gens l'adorent.

Yoongi n'est pas avec elle, mais il passe de toute façon de plus en plus souvent au magasin, seul. Parfois jusqu'à deux fois par jour. Et j'imagine que maintenant qu'ils ont eu leur premier date avec Hobi, on le verra encore plus. Madame Min termine ses courses et Hoseok range ses achats dans son petit caddie à roulettes.

— Tenez les garçons, c'est pour vous.

Elle sort de son sac à main une boîte en plastique avec des cookies au chocolat. Des cookies maison !

— Oh ! Merci Madame Min, mais il ne fallait pas !

— Ce n'est rien les enfants, c'est Yoongi qui les a faits, il en a mis de côté exprès pour vous et m'a demandé de vous les déposer. Je crois qu'il était trop timide que pour vous les donner lui-même.

Nous nous courbons bien bas pour la remercier et je vois un sourire éclatant illuminer encore plus le visage de mon collègue et ami. Madame Min sort du magasin et nous nous empressons d'ouvrir la boîte. Un délicieux parfum s'en échappe, ils ont l'air délicieux. Nous en goûtons un chacun, ils sont vraiment excellents.

— Bon, tu vas me raconter ton rencard avec Monsieur Cookie maintenant ?

— Tu perds pas le Nord toi, hein ?

— Jamais quand il s'agit d'histoires croustillantes.

— Il n'y a pas grand-chose à dire. Il m'a envoyé un message, j'étais libre, j'ai dit oui, on s'est retrouvé devant un bar et on a bu un verre ensemble. Point.

— C'est ça. Et mon cul c'est du poulet. Je veux tout savoir !

Nous sommes interrompus par plusieurs clients. Je passe derrière la caisse pendant qu'Hobi part enlever son uniforme. Quand le dernier client est sorti, il revient vers moi, s'assied sur le tabouret derrière le tapis roulant et reprend la parole :

— On a discuté de tout et de rien, on a ri, on a parlé musique et danse. Tu sais qu'il compose ? Il rappe, même ! Il m'a fait écouter quelques morceaux, il est sacrément doué !

— Ah oui ? C'est dingue, je l'aurais jamais imaginé.

— Comme quoi... En tout cas c'était vraiment super. Après il m'a raccompagné à l'arrêt de bus et je lui ai fait un bisou sur la joue. Il a reculé d'un coup et a posé sa main dessus, comme pour vérifier que je l'avais bien touché. Il a rougi... Oh Jimin, si tu l'avais vu ! Il était si adorable, on aurait dit un chaton !

— Arrête je vais pleurer du sang tellement c'est niais.

— Raaah t'es qu'un glaçon. Bref. Je pensais que j'avais été trop loin, vu son anxiété sociale, tout ça, mais en fait... Il s'est approché et m'a fait un petit bisou sur la joue aussi. Il a dû se mettre sur la pointe des pieds, j'ai cru que mon cœur devenait une flaque. Puis je suis monté dans le bus et il a attendu qu'il démarre pour me faire signe et partir.

Il a des étoiles plein les yeux. Hoseok est irrécupérable. Il va l'adopter si ça continue. Nous discutons encore quelques minutes, plusieurs clients entrent à nouveau et mon collègue me salue avant de quitter le magasin. L'après-midi se passe tranquillement, je sers poliment chaque personne, je range le magasin, prend les poussières, remets des articles en rayon quand je suis seul. Et Jin vient prendre le relais à 18h30 tapantes.

— Bonsoir Jimin, comment tu vas ?

— Très bien et vous ?

— Bien aussi. Mais je crois que je vais passer à une sanction sur ta paie à chaque fois que tu me donneras du « vous ». Tu sais, je ne suis pas si vieux !

Il part d'un grand éclat de rire. Seokjin et son humour... La première moitié de sa phrase m'a tellement effrayé que j'ai mis plusieurs secondes à comprendre que c'était une blague... Vive l'ascenseur émotionnel !

— Tout s'est bien passé cette après-midi ?

— Oui, très bien, Hoseok a finalisé la commande des magazines et des mangas, j'ai réceptionné les palettes de sodas, de nouilles déshydratées ainsi que les produits d'hygiène. Tout est rangé en rayon ou dans la réserve.

— C'est parfait. Tu sais, je suis vraiment heureux de vous avoir dans mon équipe tous les deux, je sais que je peux être tranquille avec la boutique entre vos mains.

Je lui souris, je suis si fier de nous. D'aucuns pourraient dire que travailler dans une petite supérette de quartier n'est pas un emploi valorisant. Mais entre ces murs j'ai trouvé des amis sincères, des clients adorables et l'ambiance est si chaleureuse que j'ai envie de faire de mon mieux chaque jour. Pour Seokjin et pour les clients. Alors recevoir un tel compliment et sentir mon travail apprécié à sa juste valeur, même si ce n'est « qu'un petit boulot », vraiment ça me touche.

— Tu as déjà validé ton horaire du mois de décembre ? Avec les fêtes, je voudrais être certain que vous ayez du temps pour vous aussi aux réveillons.

— Oui, j'ai vu que le 24 et le 31 tombent tous les deux le samedi. Vraiment, ça ne me dérange pas de travailler vous... tu sais.

— Bien rattrapé ! Je serai là aussi en journée, ces dates-là sont souvent hardcore. De toute façon je n'ouvrirai pas toute la nuit aux réveillons. Je pense fermer vers 22h30. Et rouvrir le lendemain vers 11h. Qu'en penses-tu ?

C'est ce que j'apprécie le plus avec mon patron : il ne se comporte pas comme tel. Il nous demande notre avis, nous consulte pour certaines questions épineuses ou pour choisir certains produits et prend en considération ce que nous lui proposons.Nous discutons encore quelques minutes, quand un couple entre dans le magasin pour acheter des snacks chauds vendus au comptoir. Seokjin – qui a mon avis doit dormir avec son uniforme et donc le porte déjà – s'empresse de les servir.

— Jimin, choisis un plat dans le frigo pour ton dîner, je te l'offre.

— Merci Seokjin ! C'est très gentil !

— De rien, et ensuite rentre chez toi, je n'aime pas te savoir dans le noir en vélo, ce peut être dangereux si les voitures ne font pas attention.

— Promis, je serai prudent. A demain !

— A demain !

Il m'offre un grand sourire pour ensuite se concentrer à nouveau sur ses clients.

Quand Jin me propose de me servir dans le magasin, j'ai appris que c'était une mauvaise idée de tenter de refuser.

Il est têtu, la première fois qu'il m'a proposé un plat j'ai décliné son offre, parce que je me sentais vraiment gêné. C'est quand je suis rentré chez moi ce soir-là que j'ai compris mon erreur : il avait glissé deux sachets de nouilles au poulet et une bouteille de soda dans mon sac à dos...

Le lendemain il m'avait charrié pendant de longues minutes en concluant par : « A partir de maintenant ne t'avise plus de refuser ce que je t'offre. » D'un air mi-sérieux mi-amusé.

La nuit est tombée depuis un moment, je détache l'antivol de mon vélo et lève la tête vers le ciel, tentant d'apercevoir quelques étoiles. Pas de nuages ce soir, mais les lumières de la ville m'empêchent de distinguer les petites étoiles scintillantes qui ornent le ciel nocturne.

Dommage.

Je mets mes gants, remonte mon écharpe sous mon menton et enfonce mon bonnet sur mes oreilles pour les protéger du froid. Ainsi paré, j'entame le retour vers mon appartement et mon lit douillet.

J'ai hâte d'être arrivé pour me poser devant un drama avec mon repas après une bonne douche chaude. Il a plu pendant l'après-midi, j'évite les flaques comme je peux et prend garde à glisser sur la chaussée lisse.

Les trottoirs devant les magasins sont encore très fréquentés, beaucoup de travailleurs sortent seulement des bureaux, tous engoncés dans leurs uniformes ou leurs tailleurs.

En passant par les ruelles des quartiers résidentiels, malgré le vent et l'humidité de ce mois de novembre, je me surprends à avoir drôlement chaud. Les rues ne sont pas en pente dans cette partie de la ville, je ne fournis pas beaucoup d'effort et pourtant, je sens une goutte de sueur glisser le long de ma tempe. Je me décale un peu et m'arrête sur le côté de la route, une bouffée de chaleur remonte de mon ventre jusqu'à mon visage et j'ai la sensation d'étouffer tout à coup.

Oh mais... C'est...

Nous sommes au milieu du mois ! Ce sont sans doute mes chaleurs qui commencent !

Je suis plus ou moins à la moitié du trajet pour rentrer chez moi, il faut absolument que je me dépêche avant que les effets ne soient trop forts et que je ne puisse plus pédaler correctement. Je fais partie de cette catégorie d'omégas chez qui les chaleurs présentent des symptômes prononcés. Mon inhibiteur est adapté à leur intensité, mais je n'en ai pas sur moi et j'ai toujours l'angoisse que mes phéromones ne me trahissent et attirent des alphas aux intentions malsaines.

J'emprunte tous les raccourcis que je connais, accélère le rythme et me positionne même en danseuse à un moment car le contact de la selle contre mes fesses devient dérangeant. Devant mon immeuble, deux hommes sont adossés au mur et discutent en fumant, je n'ose pas les regarder de peur que mon état ne transparaisse. Je deviens complètement parano dans ce genre de situation. Jimin, tu n'es qu'un imbécile ! Tu devrais TOUJOURS avoir ton inhibiteur avec toi ! Et si c'était arrivé en plein milieu de la journée ?!

Une fois à l'intérieur, après avoir attaché mon vélo dans le local près de l'entrée, je me précipite vers mon appartement. Je n'ai pas le temps de prendre l'ascenseur alors je grimpe quatre à quatre les marches qui me séparent du premier étage.

Arrivé devant ma porte je me dépêche tellement que mes clés m'échappent et je dois me baisser pour les ramasser, ce qui me fait couiner quand je sens mon boxer commencer à se mouiller. 

Oh non, non, non !

Parvenant enfin à ouvrir la porte, je la referme derrière moi à double tour, on ne sait jamais. La lubrification et les phéromones d'un oméga en chaleur sont perceptibles à plusieurs dizaines de mètres parfois, je préfère éviter d'attirer qui que ce soit chez moi.

En deux pas je suis devant l'armoire de la salle de bain, attrape la boîte au dégradé rouge, rose et blanc, sort le petit tube, ôte le capuchon et descend bien vite mon pantalon sur mes genoux.

Sans autre préambule, parce que je sais que la piqûre n'est pas agréable et que je veux aller vite, je m'injecte l'inhibiteur d'un coup.

La douleur est fugace, je sens le produit chauffer sous ma peau. Je jette le tube à la poubelle est m'assieds à même le carrelage, dos contre la paroi de douche. Il n'y a plus qu'à attendre.

Mon boxer et mon jeans sont déjà souillés. Je suis bon pour tout lessiver. Deux fois, pour être sûr. Quand les effets apaisants de l'inhibiteur se font sentir, je me déshabille rapidement et fourre tout directement dans la machine que je referme avant de lancer le premier programme.

Je passe sous la douche et me lave plusieurs fois à l'eau très chaude. J'insiste bien sur mes cuisses, mes fesses et mon entre-jambe. J'essaie d'ignorer les sensations qui m'assaillent, il faut encore presque une demi-heure avant que les symptômes disparaissent totalement et, entre-temps, cette partie de moi est hyper sensible. Je reste longtemps sous la douche, laissant s'écouler l'eau chaude sur mes épaules, le long de mon dos et sur mes fesses pour emporter avec elle toute trace de lubrification.

C'était moins une.

Après cela, j'enfile un pyjama bien chaud et réchauffe mon plat au micro-ondes. Un autre inconvénient de mes chaleurs : la fatigue qui m'assaille pendant les deux premiers jours.

Je m'endors à moitié devant ma série alors qu'il n'est même pas 20h00. Ça ne sert à rien de lutter, je pose mon ordinateur sous ma table de chevet et éteins la lumière. Une question me passe par l'esprit au moment où je vais sombrer : que ce serait-il passé si mes chaleurs avaient commencé hier, alors qu'à la même heure j'étais en compagnie de Namjoon ?



J'ai tellement ri en relisant ce chapitre ... 😂😂😂

J'espère que vous aussi ! 

A jeudi pour la suite 💜💜💜

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