Chapitre 7: une journée avec la famille
C'est maintenant que se joue notre vie !! Non je rigole, plutôt mon avenir.
-Eh bien, en fait comme vous le savez, on avait prévu de se marier la semaine dernière... mais il y a eu un problème : la mairie dans laquelle nous devions nous marier avait installé quelques mois auparavant, un nouveau logiciel. Ce logiciel s'occupait de l'agenda de la mairie, avec les mariages, les fêtes et évènements de la ville... Sauf qu'il y a eu un bug informatique : il y avait ainsi deux mariages le même jour, à la même salle, à la même heure. Et... -je baisse la tête ayant honte de moi-même : comment pouvais-je mentir à ma famille, les yeux dans les yeux !
-Et Ava était tellement stressée qu'elle a fait une crise d'angoisse, finit Hayden à ma place.
-Quoi ?! réagit ma famille.
Hayden me prend la main et poursuit :
« Oui, elle a fait une crise d'angoisse et je ne lui en veux pas, elle était très stressée comme je l'ai dit avec toute l'organisation du mariage –il me regarde dans les yeux – je suis désolé, j'aurai dû être plus présent pour toi. Il regarde ma famille à nouveau- bref, elle s'est évanouie et nous avons dû nous annuler le mariage, enfin, j'ai décidé d'annuler le mariage car la santé d'Ava est bien plus importante à mes yeux que le reste à mes yeux.
J'ai les larmes aux yeux. Waouh !!! je ne savais pas qu'Hayden était aussi bon comédien, le cachotier !! Si ce n'était pas un plan que j'avais conçu moi-même, j'y aurai cru.
Pendant qu'Aïcha traduit à ma grand-mère les paroles d'Hayden, Omar, évidemment, demande pourquoi on ne les avait pas avertis plus tôt.
-Parce que nous ne voulions pas vous inquiéter, je lui réponds.
-Et puis, continue Hayden, Ava était très fatiguée, elle avait besoin de repos. Nous n'aurions même pas dû venir ici, mais elle a insisté pour venir lui dire en personne... je n'ai pu que la soutenir et l'accompagner.
-Sache, ma chérie, me dit mon grand-père, que tu as pris la bonne décision en venant personnellement nous en parler. Et aussi Hayden : penser à la santé de ma petite-fille en premier me touche énormément et je t'en suis reconnaissant. Je suis content de savoir qu'elle a trouvé quelqu'un qui l'aime autant que toi.
Je suis extrêmement émue par ce qu'il vient de dire même si j'avoue ressentir de la culpabilité avec. Je voyais bien que mon grand-père commençait à s'attacher à Hayden mais si un jour il apprend la vérité, que se passera-t-il ?
Tout le monde semble convaincu de notre mensonge... sauf Omar. Il allait falloir que j'aille lui parler en privée.
-Est-ce que tu peux me dire où sont les toilettes, me demande discrètement Hayden quelques minutes plus tard ?
-Bien sûr...
On quitte le salon et on monte à l'étage. Je lui montre les toilettes mais il ne bouge pas d'un pouce.
-Elles sont là, lui dis-je en les lui montrant.
-J'ai pas envie d'y aller en fait. Alors tu crois –il tourne la tête de tout les côtés pour être sûr que nous sommes bien seuls- tu crois que ça a marché, me dit-il à voix basse.
-Ça a l'air en tout cas, il ne reste plus que O...
-Qu'est-ce que vous faites ici ?
Omar venait de nous interrompre. J'espère qu'il ne nous a pas entendus...
-Hayden voulait que je lui montre les toilettes.
-Oui merci, continue Hayden.
Il me fait un bisou sur la joue et part s'enfermer dans les toilettes. « On redescend, je dis à Omar, on parlera en même temps ».
-Tu n'attends pas Hayden ?
-C'est un grand garçon, il sait se débrouiller tout seul.
-Bon, je te propose d'aller donc sur la terrasse.
-Je te suis.
Nous arrivons sur la terrasse. De là nous avions une magnifique vue sur les environs, mais le soleil est haut et tape fort à cette heure-ci, nous partons donc sur la partie couverte.
-Alors qu'est-ce que tu voulais me dire, commence-t-il ?
-Euh... –je ne sais pas quoi dire, en fait.
-Tu as décidé de ne plus te marier à Hayden mais tu as peur de le lui annoncer, c'est ça ? Je peux le faire si tu veux.
-Arrête de rêver, s'il te plaît ! Tu es fou.
-Ah d'accord, me répond-il froidement. Alors que veux-tu ?
-Je voulais juste parler avec toi parce que je sais que l'idée de mon mariage avec Hayden ne te réjouis pas du tout...
-Je me demande vraiment comment tu peux te marier avec quelqu'un comme lui !
-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
-C'est un toubab (étranger), il est arrogant, superficiel, faux...
Alors là, je m'énerve, comment ose-t-il : « Je te défends de parler de lui comme ça ! Tu n'es qu'un sale égoïste qui ne pense qu'à toi ! Tu as pensé à mon bonheur ? Je ne t'aime pas !!! Je dois te le dire en combien de langues ???? J'aime Hayden et si tu n'es pas content tais-toi mais ne vient pas le critiquer par derrière !! Ta jalousie ne fait que t'induire en erreur, alors réfléchie bien avant de venir parler de lui encore comme ça...
-Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais fait une crise d'angoisse ?
L'une des choses que je déteste le plus chez Omar, c'est sa capacité à changer de sujet aussi vite que la lumière.
-Pourquoi je te l'aurai dit alors que je ne l'ai même pas dit à beaucoup de personne ? Tu sais quoi, j'en ai marre de toi, tu me saoules !
Je commence à partir quand il m'arrête avec une phrase : « Je ne crois pas en ton mariage ».
-C'est ton problème cela pas le mien !
-Il y a quelque chose qui cloche, je pense même que vous nous avait menti ou plutôt que vous ne nous avez pas tout dit sur votre mariage...
Et merde, ce que je redoutais, c'est ça. Je reviens vers lui, me mets face à lui et le regarde dans les yeux.
-Tu es jaloux, et ça, si tu ne veux pas l'accepter, c'est ton problème. Mais tu veux que je te dis, tu as raison d'être jaloux d'Hayden en fait : parce que lui, je suis amoureuse de lui, je l'aime et pas toi ! Je me trompe ? –il baisse la tête, il est un peu plus petit que Hayden ce qui fait qu'avec mes talons, je fais exactement sa taille- Tu vois, alors avant de juger ce que tu ne sais pas, pense au fait que si tu m'aimais autant que tu le prétends, tu serais content de me voir heureuse avec toi ou pas.
-Il y a un problème ?
Hayden vient d'arriver sur la terrasse et vu la tête qu'il fait, il a écouté notre conversation. Il semble énervé contre Omar. Celui-ci relève la tête, un combat de regard s'ensuit, décidemment...
-Eh ho, dis-je en claquant des doigts, arrêtez vos gamineries, c'est grotesque ! On dirait des chiens enragés qui se disputent pour de la bouffes !! –ils ne me calculent pas et font comme si je n'existe pas. Et encore je viens de les insulter, vous n'arrivez pas à leurs pattes !!!!
Ils s'arrêtent et me fixent d'un air bizarre.
-Tu devrais vraiment trouver de nouvelles expressions ou comparaison parce que c'est flippant parfois, me dit Hayden en souriant. Tu abuses un peu, tu ne trouves pas ?
- Avec les gosses, on n'abuse jamais assez, je rigole. Bon on y va Hayden.
-Oui ma chérie, me dit-il avec un big smile.
J'arrive à sa hauteur quand il me prend par la taille et m'embrasse à pleine bouche. Je suis surprise mais ça ne dure que quelques secondes, juste assez pour me laisser avec une myriade de sensation.
On se sépare et on descend sous les yeux colériques d'Omar.
-Ah et bien, vous êtes là, nous dit Aïcha lorsque nous arrivons en bas. On va manger.
-Ok.
Hayden mange avec les autres hommes dans le salon, tandis que je mange avec mes tantes et ma grand-mère. Ma tante avait préparé du thieb bou diène, du riz au poisson, mon plat préféré.
-Franchement tata, tu cuisines toujours aussi bien !
-Merci ma fille. Mais tu sais que je ferai tout pour te faire plaisir.
Au Sénégal, comme dans la plupart des pays d'Afrique noir, la famille est très importante. Ainsi mes tantes sont mes secondes mamans et mes cousins, mes frères et sœurs. C'est pour ça que le mot cousin n'existe pas dans ma langue : il n'y a que petit ou grand frère (ou sœur).
Je souris à ma tante et on continue à manger dans la bonne humeur avec une Aïcha ayant toute une vie à raconter.
Une heure plus tard, le repas était terminé et nous sommes tous réunis, une nouvelle fois dans le salon. Omar ne m'a pas adressé la parole une fois depuis l'épisode de la terrasse. Hayden, quant à lui, se prépare à aller jouer avec mes cousins au foot dans la cour, ne laissant qu'une ombre sur celle-ci.
-Tu sais que tu n'es pas obligé de jouer avec eux, lui dis-je pendant qu'il retrousse ses manches.
Parce qu'en plus, il compte le faire avec son costume : il est totalement fou !!
-Je sais mais une partie de foot ne me fera pas de mal, au contraire ça me fait énormément plaisir.
-Et ton costume alors ?
-Si tu veux, interviens mon grand-père, on peut te prêter un T-shirt pour jouer ?
-Je veux bien merci.
Mon grand-père appelle ma grand-mère pour qu'elle lui apporte un T-shirt. Quelques minutes plus tard, elle revient avec un T-shirt blanc large qu'elle donne à Hayden. Celui-ci la remercie et part se changer dans la chambre juste à côté.
Je le suis. Pas que je veuille le mater, je le fais assez à l'hôtel, mais je dois lui parler.
Je ferme la porte derrière nous et Hayden me lance un sourire en coin craquant. Puis il commence à enlever sa chemise... et je détourne la tête.
-Alors comment s'est passé le déjeuner, je lui demande en le regardant bien dans les yeux pour ne pas dériver le regard ce qui est difficile.
-C'était très bon.
-Mais encore –toujours gourmand- on ne t'a pas posé trop de questions ?
-Non, ton grand-père n'a pas arrêté de parler de toi petite, dit-il en souriant.
-Oh non ! J'ai peur, qu'est-ce qu'il a dit ?
-Des anecdotes très amusantes, rit-il.
- Mon Dieu, ce n'est pas drôle !
-Ah si, embrasser une grenouille !! Quelle idée !!
-Ecoute, j'avais six ans à l'époque et je croyais beaucoup au conte de fée, alors ne commence pas.
Il rigole et je le quitte, torse nu, et retourne au salon.
Il ressort de la chambre quelques secondes après. Il me sourit et part dans la cour jouer au foot. Je l'observe : il a l'air de bien s'amuser et semble encore plus jeune avec mes cousins. Une vision adorable !
-Je ne te reconnais pas.
Mon grand-père me surprend.
-Jamais je ne t'ai vu aussi amoureuse de quelqu'un, enfin je ne t'ai jamais vu amoureuse tout court.
Sa remarque me fait sourire.
-N'exagère pas non plus !
-Mais il faut dire la vérité : vous avez l'air de vous aimer sincèrement, à moins que vous ne soyez très bon comédien, -il rit, pas moi. Mais la manière dont vous vous regardez, de vous parler... ce sont des signes qui ne trompent pas et je vois bien que tu l'aimes bien plus mais que tu ne veux juste pas l'admettre.
Cela me fait mal de l'entendre dire ça, car même si ça signifie que notre plan marche à merveille, lui mentir est quelque chose de très dur, et le jour où il apprendra la vérité...
-Oui,... j'en perds mes mots et baisse la tête.
-Je suis fière de toi Ava ! Je suis sûr que tu seras très heureuse avec lui !
-Merci, mamaret.
Il sourit et j'ai les larmes aux yeux quand des cris nous font sursauter.
C'était les garçons qui jouaient au foot, l'équipe d'Hayden avait marqué un but et il avait un de mes cousins sur ses épaules en train de crier son but. Nous explosâmes de rire avec mon grand-père.
Une heure plus tard, le match de foot était terminé et Hayden nous rejoint.
Il nous explique ensuite le match : son équipe avait gagné mais de un point seulement. Il débattait avec mes cousins sur l'issue du match, c'était trop drôle.
Mon grand-père finit par faire sortir les petits du salon.
-Je ne sais pas comment tu as fait pour jouer avec eux, lui dit ma tante Fatou en lui servant un verre d'eau. Parce que quand il commence, ils sont impossibles à arrêter !
Hayden boit tout le verre et répond : « Et infatigables surtout ! » ce qui provoque l'hilarité générale.
Il était trempé de sueur, avec cette chaleur d'été, je lui propose alors de se doucher.
-Pourquoi ? Je ne suis plus un « magnifique homme d'affaire » ?
Tout le monde rit, c'est-à-dire mes grands-parents, mes tantes et Aïcha. Mais comment cette phrase a-t-elle bien pu sortir ?
-Non, justement tu as perdu de ta magnificence !
-Tu veux un câlin aussi, dit-il en se rapprochant de moi ?
-Non merci, je m'en passerai bien, dis-je en me relevant précipitamment pour lui échapper. Va te laver et on en reparlera !
-Et si j'en veux un maintenant, dit-il en se levant à son tour.
Trop tard, une course poursuite dans la maison s'ensuit. Heureusement qu'elle était assez grande. Je ris à en pleurer et nous arrivons à l'étage, Hayden sur mes talons quand Omar sort d'une des chambres.
-Qu'est-ce que vous faîtes ?
Son ton est glacial.
-Hayden allait se doucher, n'est-ce pas chéri ?
Je lui jette un coup d'œil, il est énervé face à la froideur d'Omar, ou à sa présence tout court, je ne sais pas. Mais il sourit à mes mots.
-Oui, mon cœur, on y va, ensemble.
Je le regarde avec des yeux ronds alors qu'Omar serre les poings. Hayden me prend la main et je le guide vers la chambre d'amis à côté.
Il prend une douche et revient cinq minutes après tout beau, tout propre.
-Tu n'étais pas obligée de lui faire croire que nous allions nous doucher ensemble, je lui dis en sortant de la chambre.
-Je sais mais j'avais envie de l'énerver et de voir la tête qu'il ferait et je n'ai pas été déçu !
J'explose de rire et nous arrivons au salon.
-En fait, j'ai le droit à mon câlin cette fois non ?
Tout le monde rigole, sauf Omar. Je frappe Hayden sur le bras et il me fait un bisou sur la joue. On doit vraiment reparler sur le comportement qu'il doit avoir devant ma famille...
-Vous êtes trop mignon, nous fait remarquer Aïcha.
-Mignon ? Arrête de rêver et va dans la cuisine aider à faire la vaisselle au lieu de pavasser pour rien dire !
Son père, mon oncle, quand il commence à clasher ça va loin. Et en plus il tchiip après !! C'est archi drôle, il est adorable mais quand il commence à s'énerver comme ça avec l'accent africain, c'est juste à mourir de rire.
Tout le monde rit et s'amuse, même Omar a fini par se détendre et rigole avec nous. C'est ainsi que nous passons notre fin d'après-midi. Hayden est devenu un membre à part entière de notre famille, c'est stupéfiant. Mes grands-parents l'adorent et veulent le faire manger comme pas possible.
-Mais il faut manger ! Tu es un grand gaillard et c'est bien. Mais chez nous les africains, il faut manger plus que chez vous les blancs !!
Mon grand-père me tue quand il dit ça. Même si c'est vrai que les africains mangent beaucoup...
Le dîner arrive : salade avec tomate, concombre, œufs, oignons, poulet, frites et j'en passe. Bref vous aurez compris, on mange énormément. Il ne faut pas s'étonner de grossir quand on va dans une famille africaine pendant les vacances !!
On mange et on finit tout, le ventre plein. Il est maintenant 21h et avec Hayden, on ne va pas tarder à partir.
Il repart chercher ses affaires à l'étage et reviens plusieurs minutes plus tard avec Aïcha qui avait le sourire aux lèvres tandis que lui, avait une tête bizarre.
-Ça va, je lui demande discrètement ?
Il sourit pour me rassurer mais je vois bien que c'est faux. Je lui poserai la question après.
-Demain, on va faire du shopping demain, me dit Aïcha !
Vu comment elle le dit, je n'ai pas vraiment le choix.
-D'accord, si tu veux sale folle.
-YOUPI !! Comme ça je verrai votre suite au King Fahd Palace !!
Elle me fait trop rire, toujours en train de s'exciter celle-là !
-Bon, si tu veux le chauffeur viendra te chercher à 14h et te ramèneras à notre hôtel. Ça marche ?
-Ouiiii, dit-elle en sautant dans mes bras.
Comme les traditions africaines le demandent, Hayden et moi donnons de l'argent à toute ma famille. En effet, c'est une coutume chez nous. On donne évidemment le plus d'argent à mes grands-parents.
Comment les africains vivants en Occident consomment-ils autant leur argent en venant au bled : en donner à la famille, aux amis, et tout le tralala de la famille qui ne finit pas.
Mes grands-parents prient pour nous et nous invitent à revenir bientôt, la semaine prochaine. Ma grand-mère va se charger de prévenir tout le reste de la famille, même ceux que je ne connais pas, pour les prévenir de notre arrivée avec Hayden.
Faudra donc aller les voir et leur donner, à eux aussi, de l'argent et tout.
Bref, on se dit au revoir à tout le monde et nous quittons la maison vers 22h. Nous sommes dans la voiture et je demande à Hayden son ressenti vis-à-vis de ma famille.
-Une belle famille, une très belle famille...
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Voilà, voilà le chapitre 7!!!
Alors vous l'avez trouvé comment?
Il est un peu plus court que d'habitude mais il est génial vous trouvez pas?
Bref, n'hésitez pas à voter et à commenter ça fait toujours plaisir!!
A la prochaine, bisous de moi!!!!!
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