Chapitre 6: Une première à tout
Après cet « incident », Hayden et moi sommes rentrés dans la suite sans un mot et allons nous coucher. Il n'est que 21h mais comme Hayden a rendez-vous le lendemain matin à 10h et que je suis fatiguée à cause du décalage horaire, nous nous couchons directement. Deux heures de décalage, ce n'est pas beaucoup mais c'est exténuant tout de même.
Hayden semble muet et je ne sais pas pourquoi. Il me dit que ce n'est rien mais je ne le crois pas.
Notre king-size et ses trente mille coussins sont magnifiques mais prennent beaucoup trop de place. Je jette alors plus de la moitié par terre sous les yeux ébahis de Hayden, enfin une réaction de sa part.
-Bah quoi ! Faut bien les mettre quelque part.
Il ne rit pas mais il n'arrive pas à cacher un petit sourire coin.
Je prends le reste des coussins et séparent le lit en deux.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-Cela ne se voit pas : je sépare le lit en deux comme ça on évitera de tomber dans les bras l'un de l'autre.
-D'accord mais n'oublie pas que c'est toi qui « tombe dans mes bras ».
-Déjà, c'était durant la nuit et généralement je bouge beaucoup –la mytho... De plus, tu ne m'as pas arrêté donc ne t'avise pas de me faire des reproches !
-Mais je ne te fais pas de reproches, c'est juste que moi, si une femme vient dans mes bras, je ne dis jamais non.
Evidemment...
-Dans tous les cas, ceci n'arrivera plus, dis-je en admirant la séparation du lit.
En vrai j'espère vraiment ça ne se reproduira pas.
-Bon j'éteints la lampe, viens te coucher.
-Oui, oui attends...
Et là, il enlève son T-shirt... Oh mon Dieu ! Je l'ai déjà vu torse nu mais c'est toujours un choc de le revoir. Il me regarde et avant qu'il ne dise un mot, j'éteints la lumière. J'entends son rire pendant qu'il s'allonge. Je fais de même le plus discrètement.
J'entends alors à mon oreille : « je t'ai entendu ».
Je le frappe au bras : « Tais-toi et dors ».
-Bonne nuit princesse, me répond-il.
C'est ça...
La nuit passe et je dors comme un bébé... jusqu'à ce qu'une chanson, Dream de Imagine Dragons, me réveille. Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
J'adore cette chanson mais je suis tellement bien là que je préfère attendre qu'Hayden se réveille et éteigne ce putain de réveil. Il ne fait rien. Faut vraiment que je fasse tout !
-Hayden, dis-je à moitié endormi, Hayden, ton réveil merde !
Il grogne mais ne bouge pas d'un pouce.
-HAYDEN !
-Oui, dit-il d'une voix endormi. J'aimerai bien tu sais mais ce n'est pas que tu es lourde mais tu m'empêches de bouger.
J'ouvre instantanément les yeux et découvre notre position plus qu'embarrassante : je ne suis pas sur son torse cette fois-ci mais j'ai une jambe sur lui et ma main droite sur ses abdos. Je suis couchée de côté sur son bras gauche et il me tient la taille. Nous sommes ainsi face à face.
Mais il se fout de moi, il pouvait largement éteindre ce réveil !
J'allais le lui faire remarquer en me dégageant de son emprise mais il ne me laisse pas faire, il se relève et se tient juste au-dessus de moi, les bras de part et d'autre de ma tête.
-Je... Hayden, qu'est-ce que tu fais, je bredouille ?
Hayden me fixe sans rien dire et s'abaisse de façon à se retrouver à quelques centimètres de mon visage, ses iris brûlant de désir.
Il est juste magnifique dans cette position et je ne pense qu'une chose : qu'il m'embrasse même si ma raison espère qu'il ne le fasse pas. S'il m'embrasse, j'ai peur de perdre le contrôle mais surtout une question me trotte dans la tête : que se passera-t-il après ? Car il ne faut pas croire que nous tomberons amoureux, que nous nous marierons et que nous aurons des enfants ! On ne vit pas dans le monde des bisounours !! Nous deux, c'est purement physique et cela ne nous mènera à rien.
-Hayden, -mon Dieu, ma voix est rauque et j'espère que c'est parce que je viens de me réveiller...
Il me regarde comme s'il allait me dévorer, une ombre passe dans ses yeux et il les détourne avant de se lever et de sortir du lit.
-Tu as raison et j'en suis désolée, dormir dans le même lit n'est pas une bonne idée.
Puis il part dans la salle de bain. Sur le coup, je suis soulagée et déçue en même temps. Mais vraiment, bolosse que je suis, je me tape le front trois fois avec ma main : il n'est pas pour toi, calmes-toi, il n'est pas pour toi... Je fais pitié.
L'idée de le rendormir me paraît impossible, je me lève donc et décide de faire le lit. Les coussins sont éparpillés autour et sur le lit, par terre... un vrai bordel ! On a l'impression qu'un ouragan est passée par ici et je me demande si ce n'est pas vrai...
Je remets tout à sa place et pars choisir la tenue que je vais mettre aujourd'hui.
Je suis encore en train d'hésiter lorsque Hayden entre dans le dressing, une serviette sur sa taille et torse nu.
-Tiens Hayden. Je voulais te demander quelle robe est la mieux : la verte ou la bleue ?
-Fais comme tu veux, dit-il sans me regarder.
Il repart alors comme il était arrivé avec son tailleur dans les bras.
Ok, il veut faire comme ça, il n'y a pas de soucis.
Je choisis la robe turquoise et file me doucher. Il est vraiment bizarre, ce mec ! Il ne me calcule pas d'un coup pour je-ne-sais-quoi !
Ma douche terminée, Hayden a déjà quitté la suite pour son rendez-vous. Je commande alors mon petit-déjeuner, seule.
Je profite de cette matinée pour appeler Omar, le prévenant de notre venue. J'appelle aussi ma mère pour prendre de ses nouvelles.
La matinée passe assez vite et c'est aux alentours de midi, qu'Hayden revient de meilleure humeur. Je fais alors comme si de rien était, ignorant les battements accélérés de mon cœur.
-Bonjour princesse !
Parce que maintenant c'est de nouveau princesse, je rêve...
-Bonjour, lui répondis-je froidement en continuant de regarder la télé.
-Ouh... de mauvaise humeur à ce que je vois.
Je suis à deux doigts de le tchiper .
-Tu ne veux pas me répondre ?
Je continue de l'ignorer.
-J'espère que tu ne me fais pas la gueule à cause de ce matin ?
Je le fixe d'un air bizarre : il est très beau dans ce costume bleu marine mais je suis tellement énervée que je lui lance un regard mi- noir, mi- admiratif.
-D'accord, c'est bien à cause de ce matin.
Je fais comme si de rien était et continue à regarder la télé. Il vient s'asseoir près de moi sur le canapé et me dit : « je suis désolé de ne pas avoir pris mon petit-déjeuner avec toi ».
Alors là, je le regarde mal mais il sourit, du coup je me mords les joues pour m'empêcher de sourire avec lui ce qui rend ma tête bizarre.
-Allez souris ! Je sais que tu en as envie.
Je détourne le visage et tchip , mais un vrai, long à l'africaine.
-Attention, j'ai la grande africaine devant moi ! Celle qui tipe magnifiquement bien, se moque-t-il. Mais voyant que je n'allais pas céder : Bon tu as gagné : je suis désolé de ne pas t'avoir répondu lorsque tu m'as demandé quelle robe était a plus belle.
-Mais tu es sérieux là, j'explose ! Depuis qu'on s'est levé, tu ne m'as pas regardé, ne m'as parlé, ne m'as pas calculée quoi ! Et en plus tu pars sans prévenir ! Je ne suis pas une chienne que tu peux traiter comme bien te semble !
-Je ne traite pas comme une chienne, j'ai bien plus de respect que ça envers les animaux –il veut que je l'étripe ou quoi !! Mais tu sais que nous ne sommes pas ensemble pour de vrai, alors ne prends pas ton rôle de fiancée trop à cœur. Je sais que tu n'aimes pas que je ne fasse plus attention à toi mais...
-Ah donc d'après toi, je dois te laisser faire ta petite crise de nerf, ton petit caca nerveux, c'est ça je m'écris ? Tu as cru que je n'avais pas vu que tu étais énervé pour je-ne-sais-quoi ! A moins que ce soit parce que Monsieur n'arrive pas à contrôler ses pulsions ? Je lui fais perdre immédiatement son sourire. Je ne sais pas ! Je fais que te sortir des idées qui me passent : tu as trouvée plus beau que toi, tu as vu des poils poussant sous ton nez ou bien tu as compris que j'étais insensible à ton charme ?
A savoir que la dernière phrase est totalement fausse...
-Ecoute... je suis désolé de... de ma mauvaise humeur de ce matin, dit-il triste et en colère à la fois, il se contient. Mais...
Et il hésite, j'ai compris.
-Bon j'ai compris, tu ne vas pas cracher le morceau, dis-je en me levant.
-Tu vas où, m'arrête-t-il.
-Mais je rêve ! Toi tu as le droit de m'ignorer pendant toute une matinée mais moi je n'ai pas le droit d'aller quelque part sans te le dire !! Tu me prends pour qui ?
-Ava, tu vas où ?
Je souffle et lui répond : « Je vais me préparer parce que j'en ai vraiment marre de me prendre la tête avec toi. Et sache que nous allons bientôt y aller."
-Ava, m'interpelle-t-il, encore...
-Oui...
-Sache que je m'épile les poils du nez.
Alors là, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Il est totalement fou lui !
-Parce que je ne sais pas ce que tu as contre mes poils du nez mais tu t'en prends toujours à eux !
-Des vraies victimes, ris-je. Bon tu pars comme ça ?
La tension est retombée bien vite. Quoique, je crois que c'est mieux.
-Eh bien, à moins que le costard ne plaise pas à ta famille...
-Non tu as raison reste comme ça : tu vas clouer le bec à mon grand-père !
-Pourquoi ?
-Il ne me croyait pas quand je lui disais que j'aurai un mari homme d'affaire magnifique.
Ce n'est qu'en entendant les mots sortir de ma bouche que j'ai compris ce que je venais de dire. Je m'en vais, sans attendre sa réponse au dressing, la gourde !!
Nous sommes en voiture, direction la maison familiale. L'atmosphère est assez détendue mais avec une pointe de stress.
Hayden m'a raconté que son rendez-vous s'était bien passé et qu'il devait bientôt se revoir avec son collaborateur pour le contrat de je-ne-sais-quoi, j'avoue ne pas avoir écouté attentivement.
-Tu crois que je vais plaire à ta famille ?
-Mais bien sûr, à partir du moment où tu ne dis pas de connerie et que tu ne sois pas arrogant.
-D'accord, je vais donc leur plaire parce que je suis ton futur « mari homme d'affaire magnifique », c'est ça ?
-Surtout parce que tu n'as pas de poils dans le nez !
Il rigole.
-Je ne t'ai pas dit mais tu es absolument ravissante dans cette robe !
C'est vrai que je l'avais vu béat en sortant du dressing ! Non, ce n'est pas vrai, il m'avait lancé un regard admiratif. J'avais choisi une robe bleu turquoise avec un ruban attachée à mon cou, serrée par une ceinture sous la poitrine et tombant jusqu'à mes pieds. Elle est vraiment belle avec ses paillettes et sa ceinture léopard. De plus j'avais mis des talons compensés dorées qui me mettait presqu'à la taille d'Hayden.
-Ce n'est pas toi qui m'a aidé à la choisir mais merci.
-Tu n'es pas rancunière j'espère ?
Je lui fais un magnifique sourire tandis que nous arrivons.
Omar nous ouvre la porte du garage.
-N'oublies rien du plan surtout, dis-je à Hayden avant de sortir.
Je salue Omar et ma cousine Aïcha me saute dessus. Aïcha est comme ma sœur, j'ai toujours été très proche d'elle. Elle connaît toute ma vie, enfin presque, et je connais toute la sienne. Elle a cinq ans de moins que moi et c'est une vraie perle.
-AVA !! crit-elle en me serrant dans ses bras.
-Ne me casse pas les tympans, sale folle !
Elle explose de rire et me lâche.
-Mon Dieu, tu es belle !! Tu m'as tellement manquée ! Puis elle redevient sérieuse: comment as-tu pu ne pas me prévenir de ton arrivée !! Et avec ton fiancé en plus !!!
Elle regarde Hayden et là elle se fige :
-Tu ne m'avais pas dit qu'il était aussi canon !! Bon tu ne m'as pas dit grand-chose de lui, mais quand même !
-Arrête de baver, s'il te plaît la rappelai-je à l'ordre.
Hayden est, je suis sûre, tellement flattée dans son égo qu'il ne peut s'empêcher de faire un sourire plus que charmeur. Je crois que j'ai oublié de lui dire d'éviter de charmer les autres filles, cousines comprises.
Il se présente et Aïcha est souriante comme jamais.
-Ta tête me dit quelque chose dit-elle soudain.
Ah donc, je ne suis pas la seule ! Hayden se fige à ces mots.
C'est à ce moment-là que ma famille, arrive.
-Ava !! Eh ndigno nata !! me dit ma grand-mère en me prenant dans ses bras.
Ce qui veut dire « mon enfant est venue ». Vous aurez compris, ma grand-mère ne parle pas un mot français.
Je lui fais un gros câlin, elle m'avait trop manquée.
Arrivent ensuite mes deux tantes : Fatou, la benjamine et Mariam, la cadette. Ma mère est l'aînée...
Je les embrasse chacune leur tour, puis je serre la main à mon oncle Pape et sa femme Sophia. Viennent après tous mes cousins que je ne vais pas tous nommer sinon nous en serions encore là demain.
Je leur présente Hayden, qui me tenait par la taille. Il sourit et les salut un à un.
On rentre dans la maison et ma grand-mère et mes tantes se mettent à danser en chantant dans ma langue, des vrais manikés eux.
Hayden est surpris et moi j'en peux plus.
Nous arrivons dans le salon et nous nous asseyions sur le canapé principal, tandis que ma famille prend place autour de nous.
-Eh, ndigno, i meguenta sillan (mon enfant tu as grandi maintenant).
Elle me demande ensuite les nouvelles de ma mère, de mon oncle Ousmane et de ma tante Khady en France, ainsi que tout ses petits-enfants.
Evidemment Hayden ne comprend rien et Aïcha lui fait la traduction à côté.
-I djé foutou le ani ré men ra boun, men ra djan ! Beau gars le moun de ! (tu vas te marier avec un homme grand, gros, musclée c'est-à-dire. C'est un beau gars).
Tout le monde rit et confirme après ma grand-mère pendant que je traduis à Hayden les dires de mon aïeul. IL rit comme tout le monde et me demande de la remercier pour lui, ce que je fais.
Je demande alors mon grand-père, qui n'avait jusqu'à présent pas montrer sa tête.
-Il arrive, il est parti acheter des poulets pour le dîner, me dit ma tante Fatou. Tu le connais, dès qu'il a su que tu venais, il a dit qu'il fallait fêter ça.
Ma tante Fatou est une femme ayant la quarantaine mais qui paraît en avoir trente. Gentille, belle et toujours souriante, son mari est un amour, il est tellement amoureux de sa femme que je l'envie parfois...
Aïcha n'arrête pas de parler et de poser des centaines de questions à Hayden :
-Tu es riche ?
-Bon, tu as fini de le harceler comme ça, finis-je par lui dire ?
-Ca c'est vrai, il ne peut même pas terminer sa boisson tellement tu parles, la réprimande son père, mon oncle Pape.
-Hayden, est-ce que je te dérange, dis-moi, lui demande-t-elle de sa voix innocente ?
-Non, rit-il, ne t'inquiète pas.
-Tu sais Hayden, si tu en as marre d'elle : tu lui donne une belle gifle elle va se calmer tout de suite, dit mon oncle avec l'accent africain.
Je suis morte de rire et Hayden aussi.
-Mais non, Hayden est trop gentil, il ne ferait pas ça, s'écrit-elle !
-Tu en es sûr, lui répond Hayden ?
Et là tout le monde rigole, ça fait vraiment du bien. Même Hayden semble avoir trouvé sa place, en si peu de temps.
Un quart d'heure plus tard, mon grand-père fait son entrée et tout le monde le salut. Je me lève et pars directement le saluer en le prenant dans mes bras. C'est sûrement la personne qui m'a le plus manquée ici, avec son sourire bienveillant et son habituelle cane. Il a toujours été mon héros, depuis que je suis toute petite. Il n'y a pas plus gentil, plus sage et plus patient que lui. Et comme dans toutes les familles africaines, c'est lui le chef de famille.
Je me rappelle encore quand il m'emmenait aux champs avec lui et qu'il me montrait toutes ses cultures ainsi que les techniques permettant de survivre dans la brousse. Bon, j'ai toujours eu peur lorsqu'il m'emmenait là-bas mais je savais qu'il me protègerait quoiqu'il arrive.
-Comme je suis heureux de te voir, de vous voir dit-il en regardant Hayden et en se libérant de mon emprise. Que vous êtes beaux ! Alors comment s'est passé votre vol. Bien j'espère ?
Il serre la main à Hayden et part s'asseoir sur son fauteuil, et oui il y en a un rien que pour lui...
Avec Hayden, on se jette un coup d'œil entendu avant de sourire.
Oui papy, dans ce vol j'ai rencontré le beau gosse que tu vois là, mon faux futur mari, lol...
-Très bien Monsieur, c'est un plaisir de vous rencontrer. Je m'appelle Hayden.
-Moi de même, jeune homme. Mais je t'en prie, appelle-moi Mbaba comme tout le monde, papa dans notre langue cela signifie.
-Et pourquoi pas, mamaret, grand-père dans notre langue, je le taquine.
-Parce que je suis trop jeune pour être appelé grand-père !
Cela déclenche un fou rire général.
-Mais dîtes-moi mes enfants, comment se fait-il que vous ne soyez toujours pas mariés ? Votre mariage aurait dû avoir lieu lundi dernier, je me trompe ?
Le silence se fait alors dans la maison.
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Voilà, voilà le chapitre 6!!!
J'espère que vous avez aimé et que vous avez bien ri!! Moi je me suis beaucoup amusée à l'écrire.
N'hésitez pas à voter et à commenter si vous avez des questions ou des remarques!!
Que pensez-vous de Hayden et Ava? Quant à leur relation?
A la prochaine! Bisous de moi!!
❤️❤️
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