Je décroche.

-Allô ?

-Oui, Ava. C'est Omar. Comment vas-tu ?

-Ça va et toi ?

-Ça va. Et Hayden, comment va-t-il ?

Cette dernière phrase n'était pas dit de bonté de coeur, je vous rassure.

-Il va bien. Et à la maison, tout va bien dis-moi ?

-Tout le monde va bien et te passe le bonjour. D'ailleurs, si je t'appelle c'est pour te dire que Mamma a prévenu tout le monde que tu étais là avec ton fiancé. Du coup, il y a tata Niam, sa famille et d'autres personnes comme Sadio et Waly qui vont venir demain à la maison.

-D'accord, donc j'imagine que l'on doit venir avec Hayden demain, c'est ça ?

-Oui enfin si vous pouvez.

Il sous-entendait là si Hayden pouvait.

-Eh bien, je demande à Hayden et je te rappelle.

-D'accord. À tout à l'heure alors.

-A tout à l'heure.

Je pars m'habiller et me mets à la recherche d'Hayden. Je le trouve à la porte d'entree parlant avec...les tueurs à gage de l'aéroport, vous savez ses « collègues ».

-Ah ! Mais vous êtes les collègues d'Hayden. Je vous en prie, entrez.

-Non, ils allaient partir, me répond Hayden.

-Quel dommage ! Une prochaine fois alors.

-Bien sûr Madame, me répond le plus costaud des trois.

Et ils partirent. Hayden ferme la porte et se tourne vers moi.

-Alors ton coup de fil ?

S'il croit que je vais lui répondre directement.

-C'était Omar. Mais avant d'aborder ce sujet, pourquoi tu n'invites jamais tes collègues ici ?

C'est vrai, depuis que nous sommes à l'hôtel, je ne les ai vu que très rarement, c'est-à-dire deux fois : le jour de notre rencontre et la dernière fois en sortant à Centre-Dakar. Et toutes ces fois, ils me fixaient comme des tueurs.

-Eh bien...ils ont pas mal de boulot, tu sais. Comme je ne travaille pas autant que je le devrais, ils ont plus de choses à faire.

Tout en disant cela, il se massait la nuque, une habitude qu'il avait lorsqu'il mentait. Je commence vraiment à le connaître, lui et ses mimiques.

-Tu pourrais tout de même leur proposer de dîner avec nous ?

-Je ne sais pas...

Il m'énerve à ne pas me dire ce qu'il se passe. Je sais qu'il y a une autre raison mais  il ne veut pas me le dire. Cela ne sert à rien de le forcer à parler, le connaissant il ne dira rien dans tout les cas.

-Ok, si tu le dis, je me résigne.

-Sinon, ton coup de fil ? Il voulait quoi l'autre ?

Je voyais bien qu'il était  soulagé que je ne lui pose pas plus de questions. Mais qu'il ne s'inquiète pas, je ne le lâcherais pas de sitôt.

-Omar nous demandait si nous étions libres demain.

-Normalement, mon prochain rendez-vous a lieu mercredi.

-Parfait, parce qu'il y a de la famille qui vient demain à la maison pour nous voir. On se doit donc d'y être.

-Est ce que je dois mettre un costume ?

-Non, habille-toi classe et décontracté. Je n'ai pas envie qu'ils fassent des éloges à n'en plus finir sur toi.

-Cela ne me dérange pas, me dit-il avec un sourire en coin.

-Si tu savais ce que c'était les éloges des africains, tu ne dirais pas ça.

Je pars ensuite m'asseoir au salon.

-Comment ça, dit il en me suivant.

-Dis-toi qu'il y aura sûrement des griots demain. A sa tête, je vois bien qu'il ne sait pas ce que c'est. Ce sont des personnes qui chantent une autre personne, on va dire. On lui chante son prénom, sa famille, son caractère gentil et tout le tralala.

-Tu commences à me faire peur là...

-Mais non. De toute façon, tu verras par toi-même.

-Et tout cela à cause d'un costume ?

-A mon avis, costume ou pas, elles chanteront dans tout les cas. Par contre, ne montre pas que tu es gêné sinon elles ne s'arrêteront jamais.

-Mon Dieu ! Mais dans quoi je me suis embarqué !

Je ris, je sens que demain sera une journée pleine de surprises !

La soirée se termine en douceur. Je préviens Omar de notre présence puis j'appelle ma mère pour lui expliquer le plan qu'on a avec Hayden.
Elle n'a rien dit, sauf que j'avais intérêt à avoir confiance en Hayden et que je finirai par le regretter.

Ce n'est que là strict vérité, mais pour l'instant, tant que je n'aurai pas de nouveau plan pour les dissuader de me marier, je n'avais pas le choix.

Avec Hayden, on décide de regarder un film.

On se dispute pendant  dix minutes entre Paranormal Activity 5 et Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?

Au final, c'est moi qui gagne et on regarde Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?

-Ce n'est pas juste ! Paranormal Activity 5 est bien meilleur !

-Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu n'as même pas regarder ce film que tu dis ça ! Et puis désolé, mais regarder un film d'horreur pour que je me réveille en criant durant mon sommeil à cause d'un cauchemar ? Laisse tomber.

-Tu aurais dormi dans mes bras du coup tu ne te serais même pas réveillée.  Non, tu n'aurais même pas fait de cauchemar.

-Ah, je viens de gâcher tout tes plans, c'est ça, je ris.

-Oui, exactement ! Tu viens de faire tomber à l'eau tout une belle stratégie.

-En attendant on va regarder ce film !

-Dans tout les cas, tu vas t'endormir dans mes bras. Comme toutes les nuits maintenant...

Et le pire, c'est qu'il avait raison. Depuis l'épisode des coussins, j'avais fini par abandonner et me retrouver dans ses bras tout les matins ne me dérangeais plus tant que ça.

C'est donc sans surprise que je me retrouve dans ses bras le lendemain matin. Il est maintenant 10h, nous déjeunons puis nous nous préparons avec Hayden.

Je décide de mettre une robe turquoise avec des strass en ceinture. Le tout avec un maquillage léger, c'est-à-dire mascara, crayon noir, un peu de fard à paupière dorée et du rouge à lèvres bordeaux. Enfin, je m'attache mes cheveux en chignon.

Vous devez vous dire que j'adore les robes longues. Et c'est vrai, particulièrement en été au Sénégal. D'habitude, je suis plus en jean qu'autre chose...

Je m'apprêtais à sortir de la salle de bain lorsque Hayden rentre.

Mon Dieu !!!! Il était tout simplement à couper le souffle ! Ça arrive souvent d'ailleurs.

Il portait un jean slim Lévis bleu avec une chemise grise qu'il n'avait pas encore boutonné. Je vous laisse deviner ce que ça laissait entrevoir...

Il essayait de discipliner ses cheveux sans grand succès avec ses mains.

-Je sais que je suis beau mais tu n'es pas obligé de baver à chaque fois.

-Ca fait bizarre de de te voir en jean. Mais il te va bien. 

Trop bien même...

-Merci. C'est vrai que je ne mets pas souvent de jean même si les filles me trouvent très sexy dedans.

Et le pire, c'est qu'il avait raison: le jean le moulait à la perfection laissant bien deviner les muscles qu'il y avait en-dessous.

-Tu es ravissante.

-Merci dis-je avec un grand sourire.

Ce compliment me faisait vraiment  plaisir, il me réchauffait le coeur bien plus que je ne pourrais l'admettre.

-Bon tu es prêt, je lui demande. 

-Oui, je dois juste me coiffer.

-Pourquoi tu te coiffes alors que tu sais que dans tout les cas tu es beau ?

Je quitte la salle de bain préparer mon sac et prendre mes chaussures, des compensées marrons. Et oui, j'adore aussi les compensées.

Cinq minutes plus tard, on quitte la suite. C'est le même chauffeur que celui de la dernière fois qui nous emmène. Durant le trajet, on parle avec Hayden de notre mascarade et lorsque nous arrivons, nous revêtons notre masque.

Comme la dernière fois, Omar nous ouvre la porte du garage, ma grand-mère nous prend dans ses bras puis c'est au tour de mon grand-père et à Aïcha d'arriver. Je fais la bise à mon grand-père et à Aïcha fait de même avec Hayden en me lançant un clin d'oeil.

Les salutations terminées, nous partons s'installer dans le salon où nous rejoignons mes tantes et oncles. On se dit bonjour puis on s'assoit sur les canapés de cuir. Le salon était t'es beau avec ses murs blancs, ses rideaux dorées, ses meubles en bois massif ainsi que les canapés de cuir noir.

-Alors les futurs mariés, vous aimez bien ici, nous demande mon grand-père ?

-Tu sais très bien que j'aime trop le Sénégal !

-Ce n'est pas à toi que je demandais ça Ava mais à Hayden. On sait tous que tu aimes le Sénégal.

-Franchement, je trouve que c'est un beau pays et j'ai hâte d'en découvrir plus, répond Hayden.

-Tu as raison. T'es tu déjà fait un boubou africain ?

-Non, il n'en a pas fait je réponds.

-Comment ça il n'en a pas fait ? Ava, tu me déçois, tu ne l'as pas emmené se faire un habit ?

-Si vous voulez, proposa ma tante qui venait d'arriver de la cuisine, on peut aller le faire maintenant. Je ne sais pas si je vous l'avez dit mais il y a le mariage d'Aminata dans trois jours. Et comme vous êtes invités, il faut que vous vous fassiez des habits, dit-elle en nous servant de l'eau.

Je vous avoue qu'avec la chaleur, qu'il y avait dehors, un verre d'eau glacé faisait énormément de bien.

-Mais oui ! C'est bientôt son mariage et j'avais totalement oublié. Mais est-ce que les habits seront prêts à temps ?

-Normalement oui. On va demander à Moussa.

Moussa est le tailleur de notre famille, on le connaît depuis plusieurs années maintenant. C'est maintenant un ami de la famille tellement on se connaît.

-Moi ça me va. Et toi Hayden ?

-Je suis partant.

-Bon je vais me préparer et on y va, nous dit ma tante avant de monter à l'étage.

-Aujourd'hui Hayden, tu vas devenir un vrai sénégalais.

Je ris face à la réplique de mon grand-père.

Ma tante arrive quelques minutes plus tard et nous partons chez Moussa. C'est Omar qui nous emmène avec sa voiture même si ce n'était pas trop loin.

On arrive au bout de dix minutes.

-Ava ! Comment vas-tu ? Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu me dit Moussa en nous voyant arriver.

Moussa est un homme de la cinquantaine, les cheveux rasés avec un peu de barbe. Il est très gentil mais il parle beaucoup.

-Moussa ! Ça va et toi ?

Nous nous faisons la bise.

-Ca va.

Il salut ensuite ma tante et Omar puis je lui présente alors Hayden.

-Voici Hayden, mon fiancé.

-Ton fiancé ?!?! Non ce n'est pas vrai ! C'est que tu as grandi Ava ! Tu vas te marier alors que je me rappelle quand tu venais petite avec ta mère. Tu étais trop mignonne ! –c'est marrant je ne m'en rappelle pas- Mais bon, maintenant tu es une jeune femme très belle, il était temps. Heureux de te rencontrer Hayden. Comment vas-tu ?

Il lui serre la main.

-Ca va merci.

-Ah, tu as trouvé un toubab (étranger au Sénégal) ! C'est bien ça !

-Oui, lui répond ma tante. En fait, tu sais qu'il y a le mariage d'Aminata bientôt, alors il faudrait que tu leurs fasses des habits.

-Mais oui, c'est vrai. C'est dans combien de temps déjà ?

-C'est dans trois jours. Tu crois que tu pourrais les faire avant jeudi ?

-Ca va être dur avec cette période de vacances mais je veux bien.

-Merci Moussa je lui dis en souriant.

-C'est bien parce que c'est toi. Alors, vous voulez quoi comme habit. Un uniforme ?

-Oui, ce serait bien dit ma tante.

-D'accord, mais il faudrait faire un diakhasse alors avec un tissu en commun.

-C'est quoi un diakhasse, me demande Hayden ?

-Un diakhasse c'est quand on fait un habit avec deux tissus différents et un uniforme c'est quand un groupe de personnes ou un couple portent le même tissus mais dans un style différent.

-D'accord, répond il perplexe.

Le pauvre, il devait être totalement perdu au milieu de nous.

-C'est possible, continue le tailleur. Des grands boubous ?

-Non, des habits simples, je lui réponds. Il ne faudrait  pas voler la vedette aux mariés.

Moussa prenait tout en note.

Après trente minutes de discussion, nous avions enfin terminé. On avait décidé que je porterai un taille basse c'est-à-dire un haut brodé avec une jupe, on peut aussi choisir un pagne. Hayden quant à lui porterait un boubou simple.

Moussa choisira les tissus et les couleurs en faisant en sorte que l'habit soit simple, moderne et classe. 
Il a aussi pris nos mensurations.

Lorsque nous sommes rentrés à la maison, il y avait Sadio et Waly, des cousins éloignés qui étaient arrivés.

Sadio est une jeune femme archi drôle en étude de droit, du coup on ne la voyait pas beaucoup. Elle avait un grand frère, Waly. Il est gentil comme tout et un sourire à renverser les filles. Ils avaient la vingtaine comme moi.

-Ava ma chérie ! Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu dit Sadio en me prenant dans ses bras.

-Mais oui ! Comment vas-tu ?

-Ça va et toi ?

-Ça va. Et ta mère , comment va-t-elle ?

-Elle va bien. Elle te passe le bonjour ainsi que tout le monde.

-Tu leurs feras un bisou de ma part. Et toi Waly, ça va ?

-Je vais bien cousine. Et toi, je crois que tu n'es plus célibataire maintenant ?

-Et oui. Je te présente Hayden, mon fiancé. Hayden voici Sadio et Waly. Ce sont mes cousins éloignés.

-Enchanté de vous rencontrer, leur dit-il.

Assis au salon, on discutait tous ensemble de notre famille, du Sénégal et de la France.

-Franchement, j'aimerai bien vivre en France, nous dit Sadio.

-Tu pourrais si tu veux. Mais je t'invite en vacance d'abord quand tu veux pour te faire visiter Paris.

-Ce serait génial ! Comme ça, je verrais ta maison avec Hayden.

Je jette un coup d'oeil à Hayden qui, pendant une seconde, fait une tête bizarre mais il se reprend très vite.

-Oui, il n'y a pas de soucis, répond il avec le sourire.

Puis arrive Tanti Niam et toute sa famille, c'est-à-dire Ibrahima, son fils de 16 ans, Souleymane, son fils de 10 ans, Oumou, sa fille de quatre ans et Awa, alias la peste de 24 ans et son mari, tonton Salif. Ils n'arrivent pas seuls puisque Tanti Aïssatou et Tanti Rama arrivent derrière.

Ce sont trois sœurs griottes, alors lorsqu'elles me voient avec Hayden, elles se mettent à chanter dans ma langue. Elles dansent et viennent nous lever les mains tandis que tout le monde tapait des mains en rythme.

Hayden faisait une de ces têtes ! Il était impressionné à coup sûr mais il avait tout de même l'air d'aimer. Il n'arrêtait pas de rire ce qui me faisait penser à combien il était beau. Faut que j'arrête de m'égarer.

Ceci dure quelques minutes puis les griottes se calment.

Je leur présente Hayden et elles ne tardent pas à me dire qu'il est beau et que je l'ai bien choisi dans ma langue. Bien sûr, Hayden ne comprend pas et c'est mon oncle Salif qui lui traduit.

Mais je ne crois qu'il ne comprend pas non plus ce que mon oncle dit. C'est sûr qu'avec son accent bien prononcé, il est assez dur à comprendre.

On était tous au salon en train de parler. Je discutais avec Hayden, Aïcha, Sadio, Waly et la peste, Awa.

-Alors, demande celle-ci, comment as-tu fait pour mettre le grappin sur un spécimen comme lui, dit-elle en désignant de la tête Hayden.

-Déjà, il s'appelle Hayden. Et puis dis-toi que j'ai eu la chance de tomber sur un homme extraordinaire, que veux-tu, je lui réponds en prenant la main d'Hayden et en souriant faussement.

-C'est bizarre, vous n'allez pas ensemble.

-Soit pas jalouse ou tu vas finir par respirer une mouche avec ton nez qui gonfle. Expire, faut se détendre, on est pas là pour voir l'intérieur de tes narines.

Et bim ! Dans sa face de poudre de fond de teint à celle-là !

Je vous explique : depuis que nous sommes petites, on se déteste. Elle a toujours été jalouse de moi parce que je vivais en France et plein d'autres trucs alors qu'en vrai, elle ne connaissait rien de moi. Alors le peu de fois qu'on se voyait, elle a toujours fait en sorte de me pourrir la vie pour après aller pleurer devant sa mère en disant que j'étais méchante avec elle.  Et comme de par hasard, devinez qui se faisait toujours gronder et parfois punir : moi.

Un jour, elle avait osé dire à ma meilleure amie du Sénégal que j'étais amoureuse de son amoureux, du coup Awa organisait des plans pour que ma meilleure amie me déteste. Le pire c'est qu'elle avait réussi et depuis, je n'ai plus eu de nouvelles de mon eux-meilleure amie.

À partir de ce moment-là, la guerre a été déclaré entre nous deux. On ne se supporte pas et heureusement que maintenant on ne se voit que lorsque nous sommes en famille parce que sinon je vous jure que l'une de nous deux serait morte !

Aïcha, Sadio et Waly se retiennent de rire alors qu'Hayden, lui, ne se gêne pas du tout de le faire ce qui lui vaut un regard noir d'Awa.

-Je ne suis pas jalouse, j'ai déjà quelqu'un.

-Non arrête, je lui dis faussement surprise, quelqu'un a voulu de toi ? Dis moi, il n'a pas encore vu tes prothèses mammaires, c'est ça ? Et je ne parle pas de ceux que tu caches dans tes culottes !

Cette fois-ci, Aïcha explose de rire avant de s'excuser. Personne n'osait intervenir, c'était un règlement de compte entre elle et moi.

-Moi, au moins je n'ai pas besoin de me mettre à nu devant lui pour lui plaire.

-Tu oses me traiter de pute, je m'énerve !

-Je n'ai rien dit de tel, me répond-elle innocemment.

Hayden explose de rire tellement fort que l'on se tourne tous vers lui.

-Alors, commence-t-il lorsqu'il s'est calmé, je ne sais plus comment tu t'appelles Wawa, non? C'est pas grave. En tout cas, ne commence pas à insulter Ava parce que sinon tu vas devoir t'en prendre à moi.

-Je ne t'ai pas sonné toi !

-Non mais tu parles à Ava, ma fiancée, ma future femme et la femme de ma vie. Alors si tu n'es pas contente, tu peux toujours fermer ton clapet et à mon avis ce serait plus bénéfique pour toi et pour nos oreilles!

Je n'aurais pas dit mieux. Sans s'énerver, il a su lui clouer le bec. Je regarde Hayden avec de grands yeux, choquée.

-Quoi, me demande-t-il ?

Je ne lui réponds pas et l'embrasse en guise de réponse. Je sais que je ne devrai pas mais sur le coup, je ne peux m'en empêcher. J'ai conscience qu'on nous regarde mais je m'en fiche.

-Non, rien je me disais juste que je t'aimais vraiment trop, je lui dis lorsque je me détache de ses lèvres.

Il me sourit et on ne se quitte pas du regard. C'est la voix de ma tante qui interrompt notre contact visuel : elle ramenait le plat du déjeuner.

Elle avait cuisiné du tcheb yap, le riz sénégalais avec de la viande.

Je mange avec Hayden, Omar, Aïcha, Waly et Sadio. Heureusement, la peste n'était pas avec nous.

Après s'être remplie le ventre, Aminata et sa mère sont arrivées. Il s'agissait d'anciennes amies de la famille. Je me rappelle que petites, pendant les grandes vacances que je passais ici, nous jouions souvent ensemble avec Aminata.

Depuis quelques années, nous ne nous voyions plus autant mais nous sommes restées en contact grâce à Facebook.

-J'espère que vous venez à mon mariage, nous dit-elle après que je lui ai présenté Hayden.

-Évidemment qu'on va venir ! Je ne raterai cela pour rien au monde ! Il faut que je rencontre l'heureux élu le ton coeur.

-Ah mais tu vas voir, il est adorable. Mais il n'a pas pu venir aujourd'hui à cause de son travail. Il te passe le bonjour.

-Tu l'embrasseras de ma part. J'ai hâte de le voir le jour de ton mariage !

L'après-midi passe sous les grandes discussions de ma famille. Entre les retrouvailles et les mariages à  venir, il y avait de quoi parler !

De nombreuses personnes étaient venus dans le courant de l'après-midi pour nous dire bonjour et nous souhaiter un bon mariage à Hayden et moi.

Vers 18h, il ne reste plus qu'Aminata et sa mère. On parlait du mariage d'Ami, comme on aimait l'appeler.

-C'est vrai que maintenant que les aînés ont grandi, il est temps de les donner en mariage. D'abord chez les Keita, ensuite toi Aminata et après toi Ava.

En l'entendant parler, on avait l'impression d'être des bêtes de foire à donner et que nous, nous étions pré-vendus. Je détestais cela et c'est pour sa que j'avais accepté la proposition d'Hayden.

-C'est quand votre mariage, nous demande Aminata ?

-Eh bien, pour l'instant, on ne sait pas.

-Parce que normalement vous auriez du être mariés depuis la semaine dernière, non ?

Je lui raconte alors le mensonge qu'on a donné à ma famille la dernière fois et elle y croit, elle aussi.

-Oh, ma pauvre chérie ! Il ne faut pas que ce mauvais souvenir te bloque.  C'est vrai que cela doit être dure de faire une crise d'angoisse le jour de ton mariage. Mais vous êtes jeunes, beaux et amoureux, profitez-en ! En plus c'est les vacances.

-Ouais, je dis pas très convaincue.

Disons que je n'ai pas l'habitude à ce que l'on me pousse à me marier. Au Sénégal, c'est plutôt fréquent.

-C'est vrai, dit Hayden, mais préparer un mariage en France, c'est assez long. Rien que pour réserver un créneau à la mairie, on en a déjà pour quelques mois.

-Et pourquoi vous ne vous mariez pas ici ?

Franchement, Aminata je l'aime trop. Mais quand elle me sort ça, je me demande juste c'est quand est ce qu'elle s'en va. Et je peux vous dire qu'à voir la tête d'Hayden, il se pose la même question.

-C'est une bonne idée je trouve, approuve mon grand-père.

Ce n'est pas lui qui allait dire non de toute façon....

-Il faut savoir, reprend-il, que se marier au Sénégal est beaucoup plus simple qu'en France. Vous pouvez le faire avant même de rentrer là bas.

Je devais trouver une solution pour les arrêter là et vite !

-Désolé, mais on ne peut pas, du moins, pas maintenant. Nous ne sommes pas prêts du tout. C'est encore...trop récent.

-Je veux bien te croire, mais il va falloir un moment donné, se jeter à l'eau.
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Voilà voilà le chapitre 13!!

Alors comment le trouvez-vous ?

Je sais, j'ai pris énormément de retard, c'est pour ça que ce chapitre est un peu plus long que ceux de d'habitude :3800 mot!

J'espère que vous avez aimé et ne vous inquiétez pas je vais faire tout mon possible pour poster ce vendredi.

Par la même occasion, je vous annonce que j'écris une nouvelle histoire : Spectre, la quête du dragon.
C'est une histoire fantastique que je vous invite à lire sur mon profil.

N'hésitez pas à voter et à commenter si vous vous voulez.
A la prochaine et bisous de moi!!

Bonnes fêtes à tous !!!