Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 2

Plusieurs minutes après avoir raccroché, je continue de fixer bêtement mon ordinateur. J'attends le moment où je vais me réveiller, réaliser que tout n'était qu'un rêve et que mes livres se sont vendus à des milliers d'exemplaires. Hélas, ce moment n'arrive pas.

Je relève les yeux vers le propriétaire, Gilles, qui me fait un grand sourire, les pouces en l'air pour m'encourager. Je n'ai jamais été aussi abattue de toute ma vie. Cependant, vais-je pour autant abandonner mon rêve d'enfant ? Certainement pas. Il me reste une chance et je compte bien la saisir. Je ne sais pas écrire de romance, pas de problème, je vais apprendre !

Avec un soudain regain de motivation, je m'attache les cheveux avant de taper dans la barre de recherche : comment écrire une histoire d'amour ?

Peaufiner le développement de la relation et des sentiments, créer des complications, éviter les stéréotypes, soigner la première rencontre, inclure des scènes intimes. S'inspirer de faits réels.

C'est bien ça le problème ! Si j'avais déjà été en couple, peut-être que la situation aurait pu être moins compliquée à appréhender. Comment vais-je faire en tant que célibataire invétéré ?

Pendant que je réfléchis en continuant de cliquer sur les différents liens, j'arrive à la conclusion que je dois m'acheter des livres qui parlent d'amour et regarder des films à l'eau de rose, c'est la meilleure solution. Avec un peu de chance, j'aurais assez d'inspiration pour débuter ma propre romance par la suite.

Après quelques recherches supplémentaires, je quitte le café, une liste d'œuvres à la main, et je me dirige vers la librairie la plus proche. Étudier les différentes armes à l'époque médiévale me paraissait plus stimulant.

Pas de préjugés, Lou, tu n'en as jamais lu ! Seuls les imbéciles jugent sans connaître !

Lorsque je passe à la caisse, je me rends compte de la raison pour laquelle je préfère le numérique. À ce train-là, j'aurais dépensé l'ensemble de mon revenu annuel en moins d'une semaine. Mais c'est pour la bonne cause !

De retour chez moi, je mets mon téléphone en mode vibreur, je m'installe confortablement dans mon canapé lit avec une tisane à la main puis je me lance dans ma nouvelle mission : apprendre comment écrire une romance.

Sans m'en rendre compte, le soleil se couche et lorsque mon estomac se réveille pour réclamer son dû, j'ai dépassé les trois quarts du roman que j'avais commencé. Certes, il est petit, mais j'ai tellement été happée par les aventures d'Arthur et Adeline que même ma boisson chaude a refroidi sans que je ne lui accorde la moindre attention. Décidément, pourquoi n'ai-je jamais lu ce genre de romans ? Quelle perte de temps que d'avoir passé toutes ces années sans connaissance d'un tel bijou !

À contre-coeur, je me dirige vers mon réfrigérateur pour remarquer avec horreur qu'il est vide. Évidemment ! Pestant contre tous les dieux qui peuvent exister, je me décide à me rendre dans le fast-food le plus proche. Je prendrai soin de ma santé lorsque j'aurais réussi à écrire cette romance.

— Lou ? m'interpelle une voix de l'autre côté de la porte de mon appartement.

Des coups sont frappés avec tant de virulence que je manque de faire un arrêt cardiaque. Qui a idée de déranger de cette façon ses proches ?

— Madeleine ? m'étonné-je en voyant mon éditrice de l'autre côté du quadrant. Mais que fais-tu ici, à faire tout ce vacarme ?

Plutôt que de me répondre, elle se jette dans mes bras et se met à sangloter. Mal à l'aise, je lui tapotte dans le dos dans l'espoir de la consoler tandis que mon inquiétude grimpe en flèche.

— Que t'arrive-t-il ? Une catastrophe est arrivée ?

— C'est toi, la catastrophe ! m'accuse-t-elle.

— Tu divagues. Tu as de la fièvre ? Tu t'es cognée ? Je rêve ?

Madeleine relève enfin la tête pour me lancer un de ces regards noirs dont elle a le secret et qui nous donne l'impression de prendre feu sur place pour que même notre âme ne puisse échapper à son courroux.

Je commence à lister toutes les bêtises que j'ai pu faire en une semaine, depuis notre dernier appel, mais hormis avoir passer une miette de pain sous le canapé plutôt que de la ramasser, je ne vois pas ce que j'ai fait de mal.

Les éclairs que me lancent mon éditrice redoublent d'intensité au fur et à mesure que le temps s'étire et que je n'ose plus prononcer un mot, de peur de réveiller un déferlement de colère. Madeleine est un ange pour ce qu'elle ne connaît pas, avec sa voix douce, ses grands yeux bruns et ses cheveux clairs qui ondulent de part et d'autre de sa tête avec l'impression d'être une auréole. Mais pour ceux qui la connaissent assez pour s'être attiré ses foudres sait que rien n'est plus terrifiant qu'elle une fois qu'elle a lâché la bête.

Comprenant que je n'obtiendrais aucune réponse si je ne prononce pas un mot, je me décide à avancer sur ce terrain miné :

— Je vais avoir besoin de plus d'informations si tu veux que je comprenne, dis-je d'une petite voix mal assurée. J'ai oublié de répondre à ton dernier SMS ? J'ai zappé ton anniversaire ? Non, c'était il y a plus de trois mois. Oh non ! Tu as découvert que c'est moi qui ai mangé la case numéro 8 de ton calendrier de l'avent ?

Ok, j'aurais peut-être mieux fait de me taire mais ses yeux furieux alourdissent tant l'atmosphère que j'en perds tous mes moyens.

— J'étais certaine que c'était toi ! Mais je t'ai pardonné depuis. Je suis même prête à te donner toutes mes cases numéro 8 de tous mes calendriers de l'avent jusqu'à la fin de ma vie si tu écris une romance digne de ce nom !

— Oh ! m'exclamé-je. Là voilà, la réelle raison de ta visite ?

Ses yeux s'adoussissent et laissent percevoir une légère détresse.

— Tu sais que je suis finie sans toi ? demande-t-elle, un brin dramatique. Tu dois absolument écrire cette histoire d'amour !

Ma panique qui avait diminué d'un cran lorsque mon éditrice avait cessé de me fusiller du regard regagne du poil de la bête.

— J'essaie, Maddie, je te le promets. Mais c'est compliqué pour moi de me plonger dans un genre qui m'est totalement inconnu.

— Et ça tombe bien, j'ai fait tout un tas de recherches pour nous... enfin pour toi ! Je peux rentrer ?

Sans attendre ma permission, Madeleine pénètre dans mon appartement et son nez se fronce, comme à son habitude dès lors qu'elle aperçoit mon lieu de vie.

— Sincèrement, je ne sais pas comment tu fais pour ne pas déprimer dans un endroit pareil !

Peut-être parce que ce n'est pas le cas...

— Heureusement que je suis là pour t'apporter un peu de gaieté !

Dans un nuage de poussière, mon éditrice dépose l'énorme paquet de photocopies qu'elle m'a apporté.

— Ce sont toutes les romances à succès des dix dernières années, explique-t-elle face à mon expression consternée.

Même si la taille de la pile me donne envie de fuir en courant, l'attention de Madeleine me touche et je ressens ce gonflement familier dans mon coeur chaque fois qu'elle me soutient. Je me souviendrai à jamais, comme gravé dans du marbre, de la première fois que j'ai éprouvé ce sentiment. C'était lorsqu'elle a accepté de publier mon premier roman, celui qui est devenu un best-seller. Depuis, elle n'a jamais lâché mon camp, même quand d'autres auteurs voulaient se l'accaparer et elle ne peut pas imaginer à quel point tout ce qu'elle fait pour moi représente à mes yeux. Cependant, elle doit en lire une partie sur mon visage car elle ajoute :

— Je ne te laisserai pas tomber. Nous allons réussir ensemble.

Il ne m'en faut pas plus pour que je la serre dans mes bras en la remerciant mille fois.

— Tu vas me briser une côte, gémit-elle et je m'empresse de la libérer de mon étreinte. Je doute que ce sera la meilleure soirée de ma vie, mais je le ferai mille fois si nécessaire. Je crois en toi et en tes compétences. Tu vas réussir. Tu vas tous nous éblouir et tu vas faire un tel carton que les supérieurs ne pourront plus jamais réclamer ce genre de demande injuste !

Sans ajouter un mot, Madeleine s'assoit sur mon canapé poussiéreux et entame la lecture de la pile. Pleine de reconnaissances, je m'installe à ses côtés et commence à mon tour l'étude de ces textes à succès. Je vais réussir, c'est la seule option possible. Pour moi, pour le propriétaire du café, pour Madeleine, je vais écrire cette romance.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro