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Ceci est un VRAI BONUS !! (100k)

Et non vous ne rêvez pas, ce n'est pas un poisson d'avril en retard : Kate, James (et Bailey) sont sortis de leur grotte et sont heureux de revenir vous faire la fête le temps d'un petit bonus !! Si vous une bonne mémoire, vous devriez assez vite savoir de quelle scène il s'agit. Bonne lecture et rendez-vous en bas !

***

Il est plus de dix heures lorsque je tourne enfin la clef dans la serrure. Je pousse doucement la porte pour me faire aussi discrète que possible. Mes deux hommes sont plutôt du genre à avoir le sommeil léger. Lorsque je pénètre dans l'appartement, je suis accueillie par la douce lumière de la grande lampe près du canapé. James y est installé, enroulé dans mon plaid polaire favori, avec un livre à la main. Rien que le voir défait les derniers nœuds qui raidissent mes muscles. Je sens mes épaules s'affaisser.

— Bonsoir, jolie fée, chuchote-t-il.

— Salut, je réponds en envoyant valser mes escarpins.

Heureuse de ne plus être perchée sur des talons de dix centimètres, je me dirige vers lui. J'embrasse James sur la bouche, et m'effondre sans aucune grâce la tête sur ses genoux.

— Je suis crevée, me lamenté-je comme s'il pouvait avoir des doutes sur le sujet.

— Je sais, répond James d'un ton compatissant.

Il plonge ses yeux dans les miens, et dépose sa main sur mon bas-ventre pour me masser. Le contact inattendu me fait tressaillir. De son autre main, il joue avec mes cheveux.

— Dis-moi que tu leur as botté le cul...

Je souris en étendant mes jambes. J'ai encore déchiré mon collant – mon gros orteil et son copain de classe ont sorti la tête par ce trou.

— Pour qui tu me prends ? je rétorque d'un ton provocateur.

— Bonne petite, me félicite James en tapotant le bout de mon nez.

— Comment va Bailey ?

— Bof. Il n'a rien avalé de la journée à part un peu de lait. Il n'a même pas voulu manger la compote de fruits que tu lui as préparé.

— Et sa fièvre ?

— Elle est retombée en fin d'après-midi. Bailey s'est endormi un peu avant dix-neuf heures.

— Mon pauvre petit lutin. Je n'ai pas arrêté de penser à lui.

James ricane, et je sais pourquoi. Je l'ai littéralement harcelé toutes les demi-heures pour prendre des nouvelles de mon garçon. En même temps, c'est l'une des premières fois qu'il est malade et que je devais quand même aller travailler. James s'est généreusement proposé pour le garder. J'ai trouvé ça suspect sachant qu'on avait plusieurs réunions avec des clients importants, et une plaidoirie qu'il m'a laissée mener, mais au final je suis contente qu'il soit prêt à s'investir de cette façon.

— Ben a dit qu'il passerait demain matin si Bailey a toujours de la fièvre.

— Oh, c'est vraiment sympa de sa part. Il va bien ?

— Pour autant que je le sache, oui, répond James d'un ton clairement dédaigneux tout en me lançant un regard de travers.

C'est mon tour de ricaner à ses dépens. Même après tout ce temps, James ne porte toujours pas Ben dans son cœur. Je peux le comprendre, et en même temps, j'aurais pensé qu'il serait passé à autre chose. Il m'a eue tout entière presque depuis toujours, y compris lorsque nous étions trop obstinés pour le reconnaître et l'admettre. Et puis Ben est le pédiatre de Bailey, il voit quelqu'un depuis plus d'un an maintenant, et je ne serais pas surprise qu'ils emménagent ensemble bientôt. James n'a aucun souci à se faire en théorie sauf qu'il nourrit toujours une animosité mal placée à l'égard de Ben.

Pour le rassurer, je dépose un baiser sur le ventre de James à travers son tee-shirt.

— Tu ne changeras jamais, Evans.

Il répond par un grognement qui me fait rire de plus belle, et je décide de l'attaquer à coups de plus de bisous. Étrangement, James ne réagit pas aussi rapidement et positivement que d'habitude. Je soulève son pull pour poser les lèvres directement sur sa peau, mais je n'obtiens qu'un soupir de sa part.

— Pas ce soir, jolie fée, regrette James.

Surprise, je me redresse, remonte ma robe sur mes cuisses et le chevauche.

— Tout va bien ? m'inquiété-je en prenant son visage entre mes mains.

— Pas vraiment. Je crois que j'ai choppé la crève de Bailey. J'ai mal partout, et j'ai passé l'après-midi à dormir avec lui.

— Tu as de la fièvre ? je demande en palpant son front.

— Là non, mais tout à l'heure j'avais des frissons.

Je niche mon visage dans le creux de son cou, frotte mon nez contre sa peau. James m'entoure de ses bras et m'embrasse dans les cheveux tout en frictionnant mon dos.

— Désolé de te décevoir, Kate.

— J'ai besoin d'une douche, mais je suis trop fatiguée pour bouger.

— Tu me surprendras toujours ! Trois secondes plus tôt tu essayais de me séduire...

— Crois-le ou non, cher James, j'étais prête à te donner le peu d'énergie qu'il me reste, mais maintenant j'ai juste envie de me coucher.

— Tu sais ce qu'il manque dans ton appart ? Une baignoire.

— Je sais !

— Peut-être qu'on devrait déménager..., propose James d'un ton tout sauf innocent.

— Pour aller où ? je rétorque vexée.

— Ryan dit qu'il y a une maison à vendre dans son quartier. Imagine un peu : un joli petit pavillon, un jardin, une salle de bains avec une baignoire, notre chambre loin de celle de Bailey, plus de pièces...

— Et on ferait quoi avec « plus de pièces » ?

James soupire. L'une de ses mains remonte le long de mes vertèbres pour finir dans ma nuque, puis dans mes cheveux. Il enlève une à une les épingles qui maintiennent mon chignon en place, libère mes boucles rousses et joue avec.

— On pourrait avoir une pièce de travail digne de ce nom...

— Pour quoi faire ? je martèle à nouveau.

— Eh bien..., commence James en s'éclaircissant la voix. Je veux un autre bébé.

Mon cœur se serre, mes genoux aussi se referment plus fort sur les hanches de James. D'un coup, j'ai la tête qui tourne. James profite de m'avoir décontenancée pour poursuivre son exposé.

— Je suis sérieux, Callaghan. Je veux un autre bébé avec toi, et quand je dis ça, je suis conscient de tout ce que ça implique. Tu n'auras pas à être seule cette fois, d'accord ? Tu as ma promesse. Je suis prêt à réduire mes heures pour m'occuper de Bailey et du bébé, à travailler à distance.

— Pas question, je déclare.

— Pas question ?! répète James d'un ton blessé.

Réalisant ma maladresse, je ferme les yeux en grimaçant. Je finis par me redresser pour soutenir le regard de James.

— Je me suis mal exprimée, me corrigé-je d'une voix douce. Je veux un autre enfant avec toi moi aussi. Mais... je ne suis pas prête à déménager. Cet appartement compte beaucoup à mes yeux...

— C'est juste quatre murs et quelques meubles, Kate ! proteste James.

— Pas pour moi, je souffle en sentant un flux d'émotions contradictoires monter en moi et affaiblir ma voix. C'est... C'est le premier endroit que j'ai pu me permettre de payer sans devoir sacrifier autre chose. C'est mon refuge, c'est mon nid. Tu n'imagines même pas tout ce que j'ai dû faire pour acquérir cet appart.

— N'exagère pas...

— Je n'exagère pas. Pour commencer j'ai dû travailler pour toi.

— Tu dis ça comme si c'était une mauvaise chose ! s'indigne James, un éclat farouche dans les yeux.

Je penche la tête dans son cou, coince un petit bout de peau entre mes dents et le mordille juste assez fort pour lui faire mal et lui faire comprendre mon mécontentement.

— Tu sais qui tu es ou bien ?

— Vilaine fée, je t'aime et tu le sais ! proteste-t-il.

— Tu étais quand même odieux.

— Et j'ai changé. Je t'aime, répète-t-il. Plus que tout.

— Justement. Tout est lié, James. Cet appart est un des points qui permet de tout connecter. S'il disparaît, c'est toute la structure qui s'effondre.

— Ça reste un appart, Kate.

Pour toi.

— OK, là ça devient ridicule.

Vexée, je reste malgré tout dans ses bras à me faire chouchouter. Il n'est pas rare que James et moi soyons en désaccord sur des sujets très variés. Généralement, on laisse tomber l'objet de notre dispute quand on ne peut plus dialoguer et on en reparle à tête reposée avec de vrais arguments. Incroyable, n'est-ce pas ?

Vivre en couple, et surtout, avoir la certitude que l'on veut être ensemble sur le long terme nous a beaucoup appris. James et moi sommes tous les deux très impulsifs, fiers de notre indépendance, et révulsés à l'idée d'avoir à rendre des comptes à quelqu'un. Il nous arrive de nous disputer, mais nous mettons chacun du notre pour mettre notre ego de côté et, à défaut de résoudre véritablement le problème, au moins trouver un terrain d'entente. Je ne suis pas prête à risquer de le perdre pour des conneries que l'on peut désamorcer avec un peu de communication.

Je redresse la tête pour rencontrer son regard. Ses yeux sourient, et ça me réchauffe le cœur. James repousse vers l'arrière une mèche rebelle.

— Tu devrais prendre cette douche, et te coucher, mon cœur, glisse-t-il. Même malade, notre charmant lutin va se réveiller aux aurores pour réclamer notre attention.

— Laisse mon fils tranquille, je chuchote sur le même ton taquin.

— Bailey est aussi mon fils, déclare James.

Mes yeux s'écarquillent, mon cœur bat la chamade et mes mains se mettent à trembler. Je n'ai jamais eu de doutes sur le fait que James aime Bailey comme son propre fils, mais c'est la première fois qu'il l'énonce à voix haute.

— Je vous adore tous les deux, ajoute-t-il.

Et sur ces mots, il nous met debout puis m'accompagne à l'étage. Sans que j'aie à lui demander son aide, James descend la fermeture Éclair de ma robe, puis, à ma grande surprise, il se déshabille en même temps que je me débarrasse du reste de mes vêtements. James se glisse le premier dans la cabine de douche pour régler l'eau. Je le rejoins en appréciant son corps et ses tatouages dont je ne me lasserais jamais.

Sans plus attendre, il dépose une noisette de gel douche dans sa paume, me fait pivoter dos à lui et commence à me masser les épaules et la nuque. Ma tête bascule en arrière de bien-être, et un petit gémissement s'échappe par ma bouche. James accompagne ses gestes de quelques baisers sur le côté de mon cou et près de mon oreille. Des gestes familiers qui ont à chaque fois une saveur différente, qui provoquent des émotions différentes.

— Je suis vraiment chanceuse de t'avoir dans ma vie, je dis en souriant.

J'ai l'air d'une adolescente, mais je m'en fiche. James rigole en glissant bras autour de mon ventre. Par automatisme, ses doigts se baladent le long de la cicatrice que j'ai là.

— Je sais.

— À quel point es-tu sérieux quand tu dis que tu veux un bébé ? je l'interroge en pivotant dans ses bras pour lui faire face.

— Très, pourquoi ?

— Peut-être parce que la première fois que j'étais enceinte, tu l'as très mal pris...

— C'était différent à l'époque, se défend James.

— Je te l'accorde. Est-ce que tu as une idée de quand tu aimerais ce bébé ?

— Dans neuf mois ? plaisante-t-il avec des yeux pétillants de malice. Quand tu es prête.

— Est-ce que toi tu es prêt ?

— Oui, m'assure-t-il sans hésiter.

— OK. Je vais y réfléchir.

James me sourit avec tendresse, puis il se penche pour atteindre mes lèvres et les happer entre les siennes. Ses mains reprennent leur voyage sur mon corps et, malgré son membre dressé entre nous, je sais qu'il ne me fera pas l'amour ce soir. Les cercles qui soulignent ses yeux orageux et ses traits tirés sont un rappel que James couve bel et bien quelque chose.

C'est d'ailleurs lui qui quitte la cabine de douche le premier, et qui enfile un tee-shirt et un jogging. Je ne tarde pas à le suivre dans notre lit, mais je passe d'abord récupérer le thermomètre de Bailey dans sa chambre. J'en profite pour m'assurer qu'il dort toujours, et que sa fièvre n'est pas remontée. Je caresse ses joues rebondies, ses cheveux soyeux et dépose un long baiser sur son front.

— Je t'aime, bébé, je murmure avant de rejoindre James.

Une fois nichée sous les draps avec lui, j'approche le thermomètre de son front pour scanner sa température.

— Mon dieu, James, 40.1 ! j'annonce lorsque l'appareil émet un bip strident.

Il grogne une réponse dont je ne comprends pas un mot. Je me redresse et sors du lit à regret pour aller lui chercher du paracétamol et de l'eau bien fraîche. Connaissant son aversion pour les médicaments, je tends le cachet à James et lâche d'un ton sans appel :

— Avale-ça.

Étonnement, James ne rechigne pas. Il prend le petit comprimé blanc que je lui tends et l'engloutis avec plusieurs longues gorgées bruyantes.

— Merci, jolie fée.

Mon cœur se fendille un peu à ses mots tendres et toute la reconnaissance sincère qu'ils contiennent. Je colle mes lèvres contre son front comme je l'ai fait avec Bailey plus tôt, puis je me blottis contre son flanc.

— Tu devrais garder tes distances, marmonne-t-il dans la pénombre. Je dois être contagieux.

— Bailey suce encore mes seins tous les matins, je lui rappelle. J'aurais pu tomber malade depuis longtemps.

Cette nuit-là, James a été pris d'une série d'éternuements qui a été le précurseur d'un bon rhume et d'un mauvais mal de tête. Bailey s'est aussi réveillé en pleurant peu avant trois heures du matin. Je l'ai emmené dans notre chambre, mais comme James venait enfin de se rendormir, je suis allée me recoucher dans la chambre d'amis. J'ai dû appeler Paula et Katherine à la première heure pour leur faire savoir que ni moi ni James ne viendrions aujourd'hui. Ben est passé ausculter Bailey et il a bien voulu jeter un œil à James aussi.

À présent, Bailey est allongé à mes côtés. Il est anormalement silencieux. Peut-être parce qu'il vient de vomir son médicament et qu'il est encore barbouillé ? J'ai bien rappelé Ben en catastrophe, et d'après lui, il n'y a rien à faire à part attendre un peu et réessayer de lui donner une dose d'antalgique.

— Maman est là, mon cœur, je dis en caressant sa joue.

Il me fixe de ses grands yeux identiques aux miens. Mon petit bout de fierté. Je n'arrive pas à croire qu'il ait autant grandi. J'ai encore l'impression de l'avoir mis au monde la semaine dernière. Mais il a deux ans maintenant. Il marche, il commence à former des courtes phrases et prononcer des tonnes de petits mots. Il rend James dingue au quotidien. James adore ça, et met un point d'honneur à faire tourner Bailey en bourrique en retour. Et à deux, ils font tourner mon monde rond. Avec tout ce que James a toujours dit et cru sur lui, je n'aurais jamais pensé qu'il puisse être si bon avec mon fils. Ça ne cesse jamais de me tordre le cœur de bonheur et d'amour pour eux deux.

— Hey, dit James en venant se placer de l'autre côté de Bailey. Salut, mon lutin.

***

— Comment tu te sens ? me demande Kate

— Comme une merde, je réponds d'une voix cassée, presque éteinte.

Ma main vole contre ma bouche pour la sceller.

— Désolé, je dis en lançant un regard à Kate.

Elle balaie mes excuses de la main tout en se penchant pour m'embrasser.

— Comment va le bonhomme ?

— Patraque. Je viens de lui donner son médicament, mais il l'a vomi alors on attend.

— Mon pauvre lutin d'amour, je chuchote en écartant les mèches blondes qui lui tombent sur le front.

En réponse, Bailey laisse échapper des sons qui n'ont pas de sens réel, puis il grimpe sur moi jusqu'à être allongé sur mon ventre, la tête contre mon épaule.

— Sérieux, mon pote ? je demande en tapotant son dos. Pourquoi tu ne vas pas voir ta mère. Regarde-la, elle est bien trop en forme.

— Enfoiré, proteste Kate en riant.

— Pas gentille fée, enchérit Bailey en la zieutant.

J'essaye de ne pas craquer, mais je suis quand même traversé d'un rire silencieux qui m'attire un regard assassin de la part de Kate.

— Je t'aime quand même, bébé B., répond-elle en se levant. Je vais te préparer un thé au miel.

— Je crois que Bailey n'a pas encore l'âge pour les boissons qui contiennent de la caféine, ma fée.

— Ha. Ha. Je vois que la fièvre ne t'a pas fait perdre ton sens de l'humour. C'est pour toi, mon idiot.

Kate s'absente quelques longues minutes pour revenir avec de la compote pour Bailey et deux mugs fumants qu'elle dépose sur l'une des tables de chevet. Cette fois, elle se love tout contre moi pour profiter de ce câlin général.

— Je t'aime, je dis en promenant mes lèvres contre sa tempe.

— Katherine était furieuse quand je l'ai appelée tout à l'heure.

Amusé, je secoue la tête. C'est tellement typique de ma mère. Elle a malheureusement un sens des priorités bien à elle, et relègue souvent les choses importantes au dernier rang. Pourtant, même avec un enfant en bas âge, Kate n'a quasiment jamais raté un seul jour de travail. Je n'ai moi-même pas été absent depuis un bon moment. Depuis mon épisode dépressif et notre voyage en Irlande.

Pour rendre justice à Katherine, elle a joué son rôle de mère auprès de moi pour la première fois de sa vie. Kate ne savait plus où donner de la tête entre le cabinet, Bailey, moi et les tracas du quotidien. Elle a bien sûr voulu me placer premier, avant son fils même, mais je ne l'ai pas tout de suite laissée faire. En partie parce que j'étais plongé dans un déni abyssal. Mais étrangement, c'est aussi ce qui a réveillé les instincts maternels de Katherine. Elle est intervenue, et nous apporté un soutien précieux à Kate, à moi. Elle a même commencé à s'occuper de Bailey comme de son propre petit-fils. Je ne me l'explique. Enfin si... Parfois je me dis que Kate s'est tant battue pour moi qu'elle m'a non seulement conquis une bonne fois pour toutes, mais qu'elle a aussi convaincu Katherine qu'elle était à la hauteur. Qu'elle me méritait.

— Elle s'en remettra, assuré-je à Kate.

— Pas sûr... C'est le deuxième jour de notre audit, et elle comptait sur l'un de nous deux.

— Qu'est-ce que tu essayes de dire ? Que tu as envie d'aller travailler ?

— Non ! Je n'ai pas eu un seul jour de repos depuis des mois : je suis contente de passer du temps avec vous deux.

— Bailey est en train de s'endormir, je dis après lui avoir jeté un coup d'œil. On pourra regarder un film ensemble si tu veux.

— Excellente idée.

Kate prend Bailey pour le bercer dans ses bras, et l'aider à trouver le sommeil. Attendri comme jamais, je le regarde frotter sa figure dans le cou de sa mère, sans doute à la recherche de son odeur. Elle lui retourne ses câlins les yeux à demi-fermés. Comme souvent dans ces moments, la beauté de Kate me frappe. Il y a quelque chose de magnétique chez elle. Quelque chose qui capte les regards, et les empêche de se détourner. J'ai beau avoir le loisir de la contempler dans tous ses états au quotidien, je ne m'en lasse jamais.

— Tu es belle, je murmure.

Les pommettes de Kate se colorent d'un rose riche. Elle m'adresse un sourire radieux et répond :

— Je sais.

Surpris et amusé à la fois, je roule des yeux en secouant la tête.

— Tu es bien modeste, Callaghan.

— Devine sur qui j'ai copié.

Je veux l'embrasser, mais le rire qu'elle m'arrache déclenche une quinte de toux alors je décide de garder mes microbes pour moi. Les yeux de Kate s'allument d'inquiétude, elle désigne ma tasse sur la table de chevet.

— Tu devrais boire ton thé pendant qu'il est encore chaud. Je vais coucher Bailey dans son lit.

Sur ce, elle disparaît à l'étage. Je tends le bras pour saisir ma tisane, et me traîne jusqu'au salon où je m'emmitoufle dans la couverture douce et moelleuse que Kate adore. Je me mets en quête d'un film à regarder avec elle, mais m'assoupis avant.

Je passe la journée dans un état second entre sommeil profond et sieste courte. Épuisé par cette grimpe, je n'ai même pas la force de me rendre à l'étage pour la nuit alors je m'endors sur le canapé. Les trois jours suivants se déroulent de la même façon, à ceci près que je suis trop faible pour faire quoi que ce soit et que je harcèle Kate par message dès que j'ai besoin de quelque chose. Je n'y suis pour rien : c'est elle qui a insisté pour que je le fasse. À ma décharge, ça n'arrive pas si souvent que ça puisque je suis presque tout le temps en train de roupiller. Bailey aussi est toujours faible, assommé, et moins ronchon que moi. Il veut surtout être dans les bras de Kate. Moi aussi d'ailleurs. Elle donne les meilleurs câlins au monde. Elle vient justement s'allonger contre moi.

— Ça va ? m'inquiété-je.

— Je suis crevée, répond Kate en baillant. Bailey m'a encore vomi dessus avant que je le couche.

— Ah ça explique l'odeur, je glisse pour la taquiner.

— Enfoiré ! proteste-t-elle en se redressant pour me fusiller du regard. Je sors de la douche et mes vêtements sont propres.

— Je plaisante, Callaghan !

— Parfois c'est chiant, explique-t-elle d'un ton boudeur tout en reposant sa tête contre mon épaule. Je n'ai peut-être pas la grippe, c'est quand même épuisant de prendre soin de vous deux à la fois. Heureusement que je vous aime et que ça compense.

Distraitement, je resserre mon étreinte sur elle et caresse son dos. Ses paroles font leur chemin dans le brouillard de mon cerveau, ramènent à la surface des images, des sensations. Il paraît que l'on ne se souvient jamais des détails d'un moment en particulier, mais de quelques images et de ce que l'on a ressenti. De ma rencontre avec Kate, j'ai gardé ses yeux troublants, la façon dont elle m'a pris par surprise et déstabilisé. Je me rappelle de ma frustration, qui n'a cessé de grandir lorsque nous avons commencé à travailler ensemble. Mais si je devais retenir une seule chose de Kate, c'est sans doute sa générosité sans limite. Cette facilité avec laquelle elle donne de l'importance à n'importe qui, leur fait sentir qu'ils sont spéciaux, appréciés et aimés. Je sais qui je suis, qui j'étais, et je dois le changement à Kate. Elle a vu quelque chose de bien en moi, quelque chose de bon et elle s'y est accroché jusqu'à me conduire à le voir moi aussi. Cette femme est précieuse. Elle mérite tant. Plus que ce que je serais jamais en mesure de lui offrir.

— Je t'aime aussi, Kate. Tu n'imagines même pas à quel point.

— Dis-moi.

Même avec toutes mes facultés mentales, je serais incapable de fournir ne serait-ce qu'un début d'explication à Kate. Et au fond, c'est normal. Il paraît que c'est ça l'amour : il ne s'explique pas. Je ferme les yeux, reprends mes caresses, tente vainement de rassembler mes pensées, puis les mots s'échappent sans que je puisse les contrôler.

— Au point que je veux t'épouser.

Kate éclate de rire et change de position pour pouvoir soutenir mon regard.

— Tu n'as pas trouvé mieux que ça ? m'interroge-t-elle hilare.

— Je suis sérieux, je proteste vexé.

— Tu es malade, réplique-t-elle, faisant écho à l'une de nos conversations des années lumières en arrière.

— Pas du tout ! Je... Je t'aime, Kate, d'accord ? Je ne sais pas te le dire autrement, mais je pense te l'avoir montré depuis qu'on se connaît. Maintenant je me rends compte que je ne peux pas envisager ma vie sans toi. Épouse-moi.

— Qu'est-ce que ça changera à ce qu'on a déjà ?

— Rien et...

— Exactement : rien, me coupe-t-elle.

— Kate...

— La fièvre te fait délirer, mon pote, m'interrompt-elle à nouveau. Si tu es vraiment sérieux, repose-moi la question quand tu seras guéri et peut-être qu'à ce moment-là je te prendrais au sérieux.

Sur ces mots, elle se relève et fait une pause pour m'étudier du regard. J'aimerais dire que c'est parce qu'elle se rend compte qu'elle m'a vraiment blessé, mais son visage ne laisse rien paraître.

— Je vais me coucher, poursuit Kate. Tu comptes passer la nuit sur le canapé ?

— Oui, je réponds d'un ton sec et froid.

— Comme tu voudras. Bonne nuit, James.

Je me demande si elle se rend compte qu'être aussi cruelle ne lui ressemble pas du tout. Je veux bien admettre que je l'ai certainement prise de court – nous n'avons jamais réellement aborder le sujet, et j'ignore si c'est quelque chose en quoi elle croit – mais sa réaction est un peu extrême à mon sens.

Et parce que j'ai envie de lui montrer que je suis sérieux et à la hauteur des espérances qu'elle peut nourrir, je mets de côté ma fatigue extrême, mon mal de tête lancinant et mes frissons pour rejoindre Kate au lit. Je ne suis pas étonné de la trouver dans le noir complet déjà roulée en boule sous les couettes. Je ne prononce pas un mot, je me place seulement dans son dos, aussi près d'elle que possible, l'embrasse dans le cou et lui souhaite une bonne nuit.

Pour autant, je n'abandonne pas la partie et planifie mon offensive. Je suis persuadé que cette envie ne vient pas de nulle part. Si j'ai exprimé ce désir, c'est qu'inconsciemment j'y pensais déjà et que je suis maintenant prêt.

La première fois que j'ai reposé la question à Kate fût à l'occasion du gala annuel d'Evans & Associés. Je la faisais danser sur Kiss Me d'Ed Sheeran quand j'ai glissé à son oreille Épouse-moi, Caitlin Callaghan. Elle m'avait alors regardé émue, les yeux brillants de larmes, mais n'avait pas eu le temps de répondre car j'avais dû aller prononcer un discours de remerciement pour lequel Katherine m'attendait déjà sur l'estrade. Le lendemain j'ai répété les mêmes mots au creux de son oreille après l'amour, mais elle était déjà assoupie.

J'ai continué sans relâche, chaque fois d'une façon différente. J'ai fait livrer ses fleurs préférées au bureau avec une petite carte, utilisé Bailey, envoyé une lettre manuscrite par la poste. Nous avons dîné aux chandelles dans le restaurant italien que nous fréquentons d'habitude. J'ai aussi fini par acheter une jolie bague dans un écrin en velours bleu nuit. Je me suis agenouillé devant elle dans un parc. Mais chaque fois, je n'ai eu droit en retour qu'à un sourire espiègle de la part de Kate.

Ce soir je suis trop épuisé pour tenter quoi que ce soit alors je décide de faire une pause pour apprécier une bière fraîche dans le canapé devant un film d'action. Kate a pris une douche après avoir couché Bailey et comme elle n'est pas revenue, je me dis qu'elle doit sûrement lire dans son lit, mais elle vient se nicher contre moi en piquant quelques gorgées de ma bière. Je l'entoure de mon bras libre et l'embrasse dans les cheveux. Au moment des publicités elle me demande d'un ton joueur, et aussi un peu étonné :

— Tu ne me demandes pas de t'épouser ce soir ?

— Ha. Ha.

— Je suis sérieuse.

— Et je l'étais aussi les trois cent quarante-huit mille fois que je t'ai demandée en mariage. J'ai reçu le message.

— Je n'ai jamais dit non..., observe-t-elle en riant.

— Tu n'as pas dit oui non plus. Et pour ta gouverne, ce n'est pas drôle : je ne me suis jamais autant pris de râteaux en si peu de temps et par la même femme.

Kate ricane à nouveau, me faisant rouler des yeux. Pour la faire taire, je monte le son et écoute avec intérêt la pub pour de la colle à dentier. Visiblement vexée de ne pas avoir mon attention ce soir, elle m'arrache la télécommande des mains, éteint la télé, prend ma bière pour la déposer sur la table basse, puis elle s'installe sur mes genoux.

— Putain, Kate ! je râle. Fous-moi la paix.

— Pose-moi ta question, exige-t-elle.

— Non.

— Pose-moi ta question, James.

— Ne me force pas être vulgaire !

Kate ferme alors les yeux en prenant une profonde inspiration. Elle s'empare de visage, et ce n'est qu'au contact de ses doigts froids contre ma peau que je remarque qu'elle tremble. Kate qui perd son aplomb est un peu l'équivalent du Yéti, ou du Monstre du Loch Ness : du jamais vu.

— Qu'est-ce qu'il y a encore ? m'impatienté-je.

— Chut. Donne-moi une minute.

J'attends alors patiemment, et lorsque Kate rouvre les yeux pour m'observer, le rythme de mon cœur accélère.

— James Grayson Evans, commence-t-elle d'une voix émue. Tu es... Tu un homme fantastique. Tu es fort et attentionné. Tu sais toujours comment me faire rire, ou me consoler quand je me sens moins bien. Tu es un bon père pour mon fils, et je sais que tu seras aussi formidable avec nos autres enfants. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais tu es une source d'inspiration pour moi. Tu n'es pas parfait, mais c'est ce que j'aime chez toi. Tu es réel, tu as souffert, et tu t'es relevé. Je t'aime, James, plus que je ne l'aurais jamais cru possible. Et ces derniers jours... ces derniers jours tu m'as montré exactement pourquoi. C'est méchant de ma part, mais je voulais que ça dure. Maintenant pose-moi ta question.

— Tu es sûre ? hésité-je. Tu ne vas pas encore m'envoyer chier ?

— Pose-moi ta question, James, s'impatiente Kate en gigotant.

— Kate..., je dis avec prudence. Veux-tu m'épouser ?

***

Et voilà, c'est déjà l'heure de leur dire au revoir, mais si tout se passe bien, ils reviendront pour nous présenter Faye.

Qu'avez-vous pensé de ce bonus ? Je pense que Kate et James sont fidèles à eux-mêmes, et vous ?

Je voulais aussi vous remercier pour les 100k de vues. On est un peu au-dessus maintenant, et je n'en reviens toujours pas !! Même des mois après avoir mis le point final à cette histoire, vous la faites encore vivre avec vos votes et commentaires : merci du fond du cœur ! Vous êtes les meilleurs lecteurs au monde

Bien à vous, Kat

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