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Chapitre XXXVIII : How do I Say Goodbye ? - Dean Lewis

« Nous allons réussir. Nous allons trouver un antidote. J'ai espoir. L'espoir fait vivre. »

Extrait du journal d'Enola en sevrage.

On ouvre à nouveau ma porte et je me redresse un peu plus. Lilou... Mais la démarche n'est pas celle d'un enfant. J'hume l'air mais la personne est trop loin pour que je parvienne à saisir quoi que ce soit.

— Enola...

Je me fige et mon cœur tressaute dans ma poitrine. La colère a tôt fait d'enflammer l'essence que sont mes larmes. De toutes les personnes, il est la dernière que je souhaitais voir ici. Quel arrogance de se présenter alors que...

— Eden, le salué-je froidement.

— C'est Ethan, maintenant, me reprend-t-il sur le même ton.

Je laisse échapper un rire à mi-chemin entre le ricanement et le sanglot étouffé.

— C'était quoi ton mantra déjà ? L'honnêteté est seul moyen d'être heureux ? J'ai pourtant l'impression que tu te complais plutôt bien dans le mensonge ! craché-je avec plus de verve que je pensais en disposer.

— Parce que tu crois que je suis heureux de la situation ? Tu crois que je n'aurais pas préféré mille autres issues à celle-ci ?

Sa voix se craquelle. Et cela fait exploser la rage dans mon ventre. Il regrette ? Il regrette ? Mais je ne veux pas l'entendre s'excuser ! Je ne veux pas l'entendre me dire que s'il pouvait changer les choses, il le ferait ! Je vais être condamnée à mort, putain ! Je vais être condamnée à mort par sa faute et il croit que des remords vont suffire à le pardonner ?

— J'aurais préféré que ça se passe autrement... continue-t-il devant mon silence.

— Oh et à quel moment ? Quand tu m'as menti en me dissimulant sciemment ton identité ? Quand tu m'as menacée ? Quand tu as enregistré toutes mes paroles pour les retourner contre moi ? Ou encore quand tu m'as dénoncée ? Vas-y, je t'écoute, Eden ! À quel moment tu aurais aimé que ça se passe différemment ?

J'ai presque hurlé ma dernière phrase. Je tremble, tremble de rage, de chagrin, de douleur, de désespoir. Tant d'émotions que je ne me croyais même plus capable de ressentir. Je lui ai fait confiance d'abord en tant qu'Eden puis peu à peu, même si ça m'arrache la bouche de la dire, en tant qu'Ethan. Une erreur qui lui a permis de me planter un couteau dans le dos.

— Tu ne peux pas me blâmer pour tes erreurs, Enola, réplique-t-il durement. Si tu n'avais pas intégré les Naufrageurs, tu n'en serais pas là !

J'ouvre pour rétorquer, mais les mots me manquent. Car je sais qu'il a raison. Que la justice est de son côté... Mais la morale... Les sentiments... Mon estomac se retourne dans mon ventre. Les larmes coulent à présent sur mes joues.

— Qu'est-ce que tu fais là au juste ? sifflé-je. Tu es venue admirer le spectacle ? Constater ta victoire ? C'est fait. Bravo, tu as gagné, Eden. Maintenant, dégage.

Bien loin d'obéir, le fils maudit s'approche d'un pas.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit pour Lilou ? me questionne-t-il alors que sa voix se déchire à nouveau. Pourquoi, Enola ? Je serais revenu et tu le sais...

Un nouveau gargouillis où se mêlent rire et larme, morve et salive m'échappe.

— Oh oui, je sais que tu serais revenu. Pour elle. Mais est-ce que tu me l'aurais laissée ? Sois honnête, Eden. Est-ce que tu aurais laissé ta fille entre les mains de quelqu'un qui a déjà goûté au dilitírio ? En sachant en plus que les Naufrageurs venaient de tuer ton père ? Je ne crois pas, non.

Il ne dit rien. Car il sait très bien que j'ai raison.

— Je méritais de connaître ma fille... lâche Ethan en tremblant.

— Et moi, je méritais de la voir grandir. Comme quoi, la vie est fichtrement mal faite... raillé-je.

Il soupire, déambule, jure dans sa barbe. J'en profite pour inspirer à fond et me calmer. M'énerver contre lui ne fait que brûler des forces que je n'ai pas. Je veux juste qu'il sorte, qu'il parte, qu'il me laisse vivre mes dernières heures sans me rappeler la douleur de sa trahison. Je sais que j'ai perdu. Je sais que je vais mourir, que je ne verrai pas grandir ma fille, que je ne sauverai pas les Naufrageurs. Je savais tout ça en sacrifiant ma seule chance de m'évader. Mais ça ne veut pas dire que je l'ai accepté. Ça ne veut encore moins dire que je me veux le voir rappeler par le responsable de ma situation. Je refuse de le laisse jubiler, alors je change d'angle d'attaque.

— Pourquoi m'as-tu dénoncée, Eden ? demandé-je, doucement. Toi et moi contre le reste du monde, tu te souviens ? Ad vitam aeternam ?

J'entends son léger sursaut de respiration qui indique que j'ai atteint ma cible.

— Parce que si ma mère mourait, des centaines de gens qu'elle sauve avec ses travaux l'aurait suivi, rétorque-t-il, plus durement. Je ne pouvais pas te laisser t'en sortir alors qu'eux n'ont personne d'autre que mes parents... Et tu étais condamnée... Je ne pouvais pas laisser les Naufrageurs gagner. Pas encore...

J'accuse le coup sans broncher. Nous y voilà. Ethan se fiche de sa mère en réalité. Tout ce qui compte pour lui, c'est que les Naufrageurs ne gagnent pas une nouvelle fois. Ça me dégoûte... Je le déteste d'être devenu aussi insensible... Presque autant que je me déteste pour avoir souhaité qu'il laisse tomber cette haine et cet élan altruiste pour me sauver. Ou est-ce moi qui suis trop égoïste de demander à vivre et à protéger des assassins aux dépens d'innocents que l'arrogante mère d'Eden pourrait sauver avec ses vaccins ? Je serre les poings. Non, Enola, ne flanche pas ! Pas devant lui.

— Alors c'est ça ton sens de la justice ? l'invectivé-je. Tu sauves une femme violente qui ne t'a jamais porté aucune attention et tu condamnes la mère de ton enfant qui a simplement voulu venger la mort tragique de sa sœur ?

— Tu as pris tes décisions. J'ai pris les miennes.

Aussi têtu que je le suis, il ne flanchera pas. Chacun de mes choix aussi mauvais soient-ils étaient motivés par l'amour. Peux-tu en dire autant, Eden ?

— Tu accuses les Naufrageurs mais au final, tu n'es pas mieux qu'eux. Seule ta vengeance t'anime. Sauf que tu camoufles le mot meurtre par justice. Mais un jour, tu tomberas, Eden. Personne ne peut se voiler la face éternellement. Crois-moi, j'en sais quelque chose. Et mon seul regret est que je ne serai pas là pour voir ça. Nous nous verrons à l'exécution. Tu passeras le bonjour à ta mère de ma part ? Je sais à quel point elle m'appréciait, cinglé-je durement.

— Et tu passeras le bonjour à ta sœur, rétorque-t-il. Je sais également combien elle m'aimait.

Nous nous figeons. Chacun estomaqué par la cruauté de l'autre. Les larmes coulent sur mes joues alors que la colère retombe peu à peu dans mon ventre. Je n'ai plus l'énergie de m'énerver après lui. Mon biceps là où notre amour mutuel est gravé tressaille. Ad vitam est écrit de manière brouillonne, en réponse à son aeternam, encré au même endroit sur son bras. Comment a-t-on pu en arriver là ? Alors que nous étions si... fusionnels. Je nous revois, adolescents, jeunes et amoureux. Comment avons-nous pu nous laisser en arriver là ?

Se poser la question relève de la mauvaise foi. Je connais le chemin qui nous a mené ici dans cette cellule médicalisée. Nos choix comme il l'a dit. Mon choix de venger ma sœur, mon choix de rejoindre puis quitter les Naufrageurs. Son choix de pourchasser la confrérie. Son choix de sauver sa mère. Sauver les gens qui comptent sur elle.

Même si je voudrais le haïr, Eden a toujours été juste. Son acte est loin d'être égoïste et pas seulement motivé par la vengeance. Au fond, je le sais. Il a toujours été un héros. Mais contrairement à ce que j'ai toujours pensé, il ne sera pas celui de la mienne. Adolescent, nous voulions nous préserver mutuellement coûte que coûte. Aujourd'hui, nous avons chacun fait passer les autres avant nous. Nous avons tout les deux sacrifié, tué pour notre vision de la justice. Peut-être même ai-je plus gagné que lui qui à la base voulait dénoncer tous les Naufrageurs. Grâce à Juline, ils seront sauvés. J'aurais au moins réussi ça. Mais aux yeux du monde, je serais éternellement la méchante de l'histoire. Sans réfléchir, je tends la main vers lui. Inconsciemment j'appelle Eden. Pas Ethan. Je veux lui parler une dernière fois, mettre de côté cette haine, partir apaisée. Il hésite un instant avant d'avaler les quelques pas qui nous séparent. Sa paume chaude effleure doucement la mienne. Eden. Pas Ethan.

Je voudrais être honnête. Je voudrais lui dire que je suis désolé pour son père. Je voudrais lui dire que je suis désolée de lui avoir menti. Je voudrais être désolée. Ma main remonte le long de bras doucement. Il hoquette, mais je sais reconnaître un sanglot contenu quand j'en entends un. Il n'est pas aussi impassible qu'il ne veut le faire croire. Mes doigts remontent doucement à sa joue piquante. De l'eau longe mes phalanges alors qu'il vient poser sa main sur la mienne. Sa respiration s'accélère et je sens dans son contact tout ce qu'il voudrait me dire et qu'il tait également. Nous abandonnons nos masques respectifs une dernière fois. Durant un instant, nous avons à nouveau vingt ans.

Je ne sais pas lequel de nous deux réduit la distance entre nos visages en premier, mais quand nos lèvres se trouvent, un goût salé se répand dans ma bouche. Ce baiser est empreint de douceur, de regrets et d'excuses que nous ravalons. Ce baiser a la saveur d'un bonheur perdu qu'aucun de nous ne retrouvera jamais. Ce baiser est un adieu. Ad vitam Aeternam.

Nous avons fait nos choix comme Ethan l'a si bien énoncé. Et ce qui nous a autrefois rapprochés nous divise aujourd'hui. Il a raison de me reprendre lorsque je l'appelle Eden. Ce n'est plus son prénom. Ce n'est plus lui. Eden n'est plus qu'un fantôme hantant Ethan. Tout comme je le serai bientôt. Je l'ai brisé. Eden s'est accroché à moi pour m'empêcher de sombrer et d'une certaine manière, il en a payé le prix de sa vie. C'est ainsi qu'Ethan est né. J'ai engendré ma propre destruction.

— Ad vitam aeternam, fille-aux-serpents, murmure-t-il avant de sortir à pas vifs.

Je retombe dans mes oreillers en me frottant les yeux. J'inspire profondément quand la porte s'ouvre pour la énième fois. Mais je n'ai pas le temps de sécher mon chagrin que la porte s'ouvre à nouveau.

— Maman ? m'appelle timidement Lilou.

Oh, ma doucette... Les larmes me remontent aussitôt aux yeux. Je devine aux pas boitillants que Jo vient d'entrer avec elle dans la pièce. Je me force à esquisser un sourire lorsqu'elle s'approche à petits pas.

— Viens là, ma douce, lui murmuré-je en tapotant le bord du matelas.

Elle s'assied à côté de moi et je saisis ses mains chaudes dans les miennes. J'ouvre la bouche mais ma gorge se fait sèche et les mots qui coulaient si aisément face à Ethan s'entassent sans sortir.

— Tu es à nouveau malade, c'est ça ? me demande-t-elle, la voix tremblante.

Mon cœur loupe un battement et le désespoir coule sur mes joues sans que je ne puisse le contenir.

— On peut dire ça... Et toi, comment tu vas ?

— Bien... Je suis un peu fatiguée mais c'est tout. Je n'ai plus mal...

— Et tu entends toujours les méchantes personnes dans ta tête ?

Lilou secoue la tête. Le soulagement m'inonde le cœur.

— C'est génial. C'est génial...

Je serre ses doigts entre les miens et y dépose un doux baiser mouillé.

— Pourquoi tu pleures, maman ? C'est pas grave d'être malade...

Lui mentir ? Je pourrais lui dire que je vais mourir à cause d'une maladie. Non... Cela sera pire pour elle lorsqu'elle l'apprendra. Ne fais pas ça, Enola... Explique-lui avec des mots qu'elle peut entendre à son âge... Mais y a-t-il des mots pour avouer à sa fille de huit ans que l'on va mourir exécutée... Y a-t-il même un âge pour entendre que sa mère va être tuée...

— Lilou... Ecoute-moi, on a pas beaucoup de temps, d'accord ? lui soufflé-je, la voix rauque. À partir de maintenant, tu vas vivre avec Jo, d'accord ? C'est lui qui viendra te chercher à l'école, qui t'emmènera au parc, au cinéma, chez le médecin... Parce que... Moi, je vais partir d'ici quelques temps... Ok, ma belle ?

— Mais partir où ?

Bonne question... Le monde entier se pose la question depuis des siècles et je vais avoir l'immense chance de découvrir qui a raison...

— Partir loin... Dans un monde plus beau, je l'espère...

— Et je peux pas venir avec toi ? me supplie ma fille en se collant à moi. Je veux pas que tu parte...

Je l'enlace tendrement en me mordant la lèvre pour ne pas exploser en sanglots.

— Non... Non, ma belle, tu ne peux pas venir avec moi... lui chuchoté-je en pleurant en silence.

Jo doit sentir ma détresse car il s'accroupit à côté du lit.

— Eh Lilou ? Tu te souviens quand Mamie Violaine est partie là-haut ? Eh bien Maman, elle va rejoindre Mamie Violaine...

Ma fille se décolle de moi en reniflant et nous regarde à tour de rôle. J'imagine ses petits yeux larmoyants et mon coeur se fend un peu plus.

— Mais... Mamie Vio, elle est jamais revenue... balbutie-t-elle. Elle est morte... Maman, elle est trop jeune pour partir là-haut... Vous m'aviez dit qu'on avait accès à la super échelle que lorsqu'on était très vieux...

— Eh bien... Maman, elle va avoir le droit de monter à cette échelle, lui murmure mon compagnon en lui caressant, j'imagine, le visage.

Lilou se tourne vers moi.

— Tu... Tu vas mourir ?

Je hoche la tête sans un mot. Je sens bien que si j'ouvre la bouche, ce ne sont plus de simples larmes qui s'évaderont mais des torrents de désespoir.

— Mais... Je veux pas que tu meurs ! s'exclame-t-elle en s'accrochant à mon cou.

Je l'enlace de toutes mes forces. Son chagrin me coule dans le cou et je mouille ses cheveux blonds du mien. Son parfum de jasmin caresse mes narines et me redonne de la détermination. Je me force à prendre une grande inspiration saccadée. Allez, Eno... Tu dois être forte pour elle...

— Moi aussi, j'aurais préféré ne pas mourir, Jasmine... Mais j'ai fait de très vilaines choses quand j'étais plus jeune et aujourd'hui, je dois être punie pour ça... Tu comprends ?

Elle secoue la tête en enserrant encore plus mon cou. Ses épaules sont secouées de sanglots intarissables.

— On se reverra quand toi aussi, tu auras l'âge de monter la grande échelle, lui suscuré-je. Sois heureuse, ma belle, pour moi, d'accord ? Je t'aime plus que tout.

Nous pleurons l'une contre l'autre pendant encore ce qui me semble être à la fois une seconde et une éternité. Puis elle finit par s'endormir contre moi, tremblant de tout son petit corps. Je soupire et l'embrasse sur le front. Fort. Pour imprimer la marque de mon amour à jamais sur sa peau. Puis sans cesser de pleurer, je désincruste lentement ses bras de mon cou.

Jo se lève et la prend dans ses bras. Je la laisse me quitter en songeant qu'au moins j'ai eu la chance de lui faire de beaux adieux...

— Jo... Si c'est retranscrit, promets-moi que tu ne la laisseras jamais voir ses images...

— Je te le promets, murmure-t-il. Enola, je dois te le dire, mais Ethan va faire une demande de test de paternité. Il me l'a avoué en sortant.

Je me fige. Mais quel...

— Je vais me battre, me promet celui qui a été mon compagnon de vie. Je vais me battre...

— Merci pour tout... Prends soin de toi, Jo...

Il hoche la tête et se dirige vers la porte, emmenant avec lui, l'origine de mon bonheur. Celle pour qui j'ai tout donnée et pour qui j'aurai sacrifié ma vie sans hésiter. Il emmène avec lui mon cœur et grâce à cela, je ne mourrai jamais vraiment. Je vivrai toujours dans les yeux et dans les souvenirs de ma fille... 

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