Chapitre XIX : Trouble - Camilyo
« Nous avons étudié le manque aujourd'hui. Nous avons sevré un de nos plus vieux Naufrageurs. Et force est de constater que la première difficulté est le flot de souvenirs. Cela lui a été fatal. Son cœur a lâché. Pour survivre à ça, il faudrait certainement dompter les réminiscences petit à petit. À tester. »
Extrait du journal d'expérimentation d'Enola sous dilitírio
J'attends que le fils maudit nous indique la direction mais il ne bouge pas.
— Vous croyez que je sais où est votre voiture ? le réveillé-je en agitant une béquille devant lui. Désolé, mais la télépathie ne fait pas encore partie de mes supers pouvoirs.
Ethan sursaute comme si je le sortais de ses pensées. Mais il ne dit rien puis nous montre le chemin jusqu'à sa voiture dans laquelle je me laisse tomber avec un plaisir coupable. Il range mes béquilles et installe Lilou sur la banquette arrière.
— Attache ta ceinture, tu veux ? lui explique-t-il doucement. Je suis désolé, je n'ai pas de rehausseur, alors fais attention à ce que ça ne te fasse pas trop mal au cou, d'accord ?
Ma fille acquiesce. Ethan ferme sa porte, me rejoint devant sans un commentaire et démarre. Au bout de quelques minutes, j'entends la respiration de Lilou s'approfondir. Le médicament puissant ajouté à sa nuit mouvementée ont eu raison d'elle.
— Comment vous allez depuis ce matin ? m'interroge Ethan à voix basse.
— Comme un charme, raillé-je.
— Je vois ça... Et les béquilles ?
— Besoin de sport.
— Faire un jogging était trop simple pour vous ?
— Manque d'originalité.
Je ne prends même plus la peine de faire des phrases et me concentre sur ma respiration tout à coup désordonnée. J'ai chaud. J'ai froid. Mon cœur joue un tempo sans queue si tête dans ma poitrine. Manque d'originalité.
— Je te promets, Laurie, si tu me forces à mettre cette chose, je te renie à vie, grincé-je en avisant le top à paillettes posé sur mon lit.
— Allez... me supplie cette démone allongée à même le sol, le nez dans un magazine volé dans je-ne-sais quelle salle d'attente.
Elle relève ses petits yeux narquois vers moi et son sourire frétille au coin de ses lèvres devant mon énervement.
— La couleur t'ira à ravir...
Je dévisage le violet criant avec la même méfiance que s'il pouvait me sauter au visage.
— Ce n'est pas un rencard, Laurie, je lui rappelle. On va manger un sandwich dans un parc pour profiter du rare soleil !
Deux mois qu'Eden vit chez nous et aucune personne ne m'a jamais paru si facile à vivre. Il est toujours prêt à aider, dit ce qui le dérange avec calme sans hausser le ton. C'est ce qui m'a toujours le plus impressionnée chez lui car je suis bien incapable d'en faire autant. Moi c'est soit je me tais, soit j'explose. Et quand je lui ai demandé comment diable il faisait il m'a répondu qu'à son sens, l'honnêteté est le seul moyen d'être heureux.
— Eh ben mets-lui en plein la vue, comme ça, ça en deviendra un.
Je lève les yeux au ciel, amusée. Elle a toujours réponse à tout... Nos relations se sont considérablement améliorées depuis qu'Eden vit sous ce toit car ma sœur en est tombée folle amoureuse. Tout comme ma mère d'ailleurs, elle ne fait que de me pousser dans ses bras et s'est auto-proclamée comme ma conseillère conjugale attitrée. Et selon elle, elle me fait une fleur en m'offrant ses conseils gratuitement.
— Ne m'en veux pas mais je vais rester sur du classique.
— Quel manque d'originalité, grommelle Laurie.
Ma gorge se noue. Je me mords la lèvre si fort que le sang envahit ma bouche. Une main me secoue doucement l'épaule.
— Enola ? Vous êtes là ?
Je lève la tête. Quoi ? Une odeur de l'humidité flotte dans l'air et achève de me réveiller. Je me masse la nuque en sueur. Je me retrouve à nouveau dans le noir. Il me faut un instant pour m'arracher au passé et retrouver le présent. Le catalyseur. Ethan. Les chefs...
— Oui, pardon, dis-je en tentant de ne rien laisser paraître. Vous disiez quelque chose d'important ?
Il souffle comme agacé puis reprend.
— Je vous expliquais comment j'en étais arrivé à la conclusion que je côtoyais forcément un des chefs des Naufrageurs.
— Vous pouvez recommencer, je n'ai pas écouté.
— J'ai bien remarqué. Vous pensiez à quoi exactement ?
— À moi, répond une voix installée sur la banquette arrière.
Je sursaute et me tourne littéralement sur mon siège. Comme si je m'attendais à ce que les ténèbres s'évaporent et que je puisse faire face au regard bleu narquois de Laurie. Et quelle n'est pas ma surprise lorsque je la contemple, avachie comme une princesse insolente. Ses jambes passent par-dessus Lilou qui dort, le visage crispé, et ses chaussures sales dégoulinent le long de la fenêtre contre laquelle elles sont appuyées.
— Enola ? m'appelle à nouveau Ethan, d'une voix plus hésitante.
Mais je ne peux me détourner de la vision qui s'offre à moi. Laurie, habillée comme le jour fatidique où elle a claqué la porte pour ne plus jamais revenir, me détaille en retour. Son visage est marqué d'ecchymoses et de sang séché. Ses articulations sont dans tous les sens, des sens humainement impossibles. Ma gorge se noue. Les mêmes traces de sa chute fatale que son corps immobile sur la table de la morgue. Seuls ses yeux ont repris de la vivacité et me prouvent qu'elle est bien vivante.
— Tu devrais lui répondre, me conseille Laurie. Il va te prendre pour une folle sinon à fixer sa banquette arrière comme si tu voyais un fantôme. Comme si tu voyais tout court en fait.
Son petit rire résonne dans l'habitacle. Une main me saisit l'épaule et les ténèbres reviennent. Je veux me raccrocher à cette vision qui s'envole comme de la fumée.
— Vous êtes sûre que ça va ? J'ai l'impression...
— Que j'ai vu un fantôme ? ironisé-je.
Mais ma voix est trop tremblante pour être crédible. Ce n'était qu'une hallucination, Enola. Une hallucination bien trop réelle... Lilou commence à gémir dans son sommeil. Je me force à respirer. Je ne dois pas plonger. Je ne dois pas plonger. À mesure que mon cœur ralentit, ma fille se détend.
— Non, que vous hésitez entre vous effondrer en larmes ou me poignarder.
— Reprenez votre explication, lui dis-je sans tenir compte de sa remarque.
— Où ça ? Ce n'est pas comme si j'avais l'impression de parler dans le vent depuis dix minutes...
Je lui adresse mon majeur tendu bien haut dans sa direction. Réaction puérile mais qui me soulage d'un poids. Je regarde une dernière fois derrière moi mais n'y retrouve que du noir à nouveau. Je me force à revenir à ma position initiale et ordonne à mon corps de cesser de trembler. Peine perdue.
— Je vous disais donc que si on s'en tenait à vos théories sur le comportement des Naufrageurs, il serait impossible que les chefs aient envoyé l'un d'entre eux faire une copie de ma liste. C'est un travail trop fin pour une personne sous drogue, c'est bien ça ?
J'acquiesce. Les Naufrageurs sont des voleurs d'âmes et de vie. Pas d'objets.
— C'est également impossible qu'ils aient engagé quelqu'un pour se rapprocher de moi ? Car qui dit engager quelqu'un, dit une personne au courant de quelque chose, dit une personne susceptible de trahir.
— À moins qu'ils ne l'aient tué derrière.
— Impossible. Si la personne est entrée en possession de ma liste, c'est qu'elle était dans mon entourage plus que proche. Celui que je peux compter sur les doigts d'une main. Et personne n'y est mort depuis des années.
Ethan dit ça d'un ton morne. Comme si accepter qu'un de ses plus proches amis soit probablement l'un des chefs de la confrérie qu'il hait plus que tout ne l'affectait en rien. Car malheureusement pour lui, il avait sans doute raison. Je devrais témoigner une quelconque émotion à cette nouvelle, mais mon cœur et mon esprit sont comme anesthésiés. La vision de Laurie danse dans mon obscurité infinie. Je sens mon coeur s'emballer à nouveau. Il me faut ce fichu antidote.
— Tu ne veux plus me voir ? geint faussement une voix pernicieuse dans mon dos.
Je voudrais avoir la force de ne pas tourner la tête à nouveau vers elle. Je voudrais m'épargner cette vision cauchemardesque qui n'a pour but que de me faire culpabiliser. Mais je n'ai pas ce courage et tourne les yeux pour faire face à ma sœur à nouveau.
Elle esquisse une moue triste. Je serai tentée de la croire vraiment chagrinée par cette nouvelle. Mais non, je ne dois pas envisager ça. Sinon je suis perdue... Non. Elle a beau avoir l'apparence de Laurie, la voix de Laurie, l'odeur de Laurie même vu les arômes de vanille qui me parviennent, elle n'est pas Laurie. Ma sœur est morte. Ma sœur s'est suicidée. Ce n'est qu'une hallucination. Et les hallucinations n'ont pas d'émotions. Ses sourcils se froncent. Ses yeux bleus se voilent dans un mélange de chagrin et déception.
— Enola... Je suis vraiment là...
— Non, tu es morte, lui rétorqué-je avec fermeté avant de me retourner.
— À qui vous parlez ?
Je sursaute lorsque les ténèbres envahissent ma vision. La marée d'obscurité me prend la gorge et je reviens à la réalité dans un hoquet. Je n'avais même pas remarqué que la voiture s'était arrêtée. Lilou geint à nouveau mais ne se réveille pas.
— Enola... commence Ethan d'une voix hésitante.
— Je vais bien, répliqué-je avec fermeté.
Tellement bien que j'échange avec ma sœur morte depuis huit ans... Je tourne la tête vers lui et le fixe à travers le noir. Mon expression doit le dissuader d'insister car il articule d'une voix peu convaincue :
— Ok... Si vous le dites...
Je le dis...
— Pour en revenir à nos moutons, j'ai besoin de votre aide afin de débusquer le traître dans mon entourage. Si on en trouve un, on peut faire tomber tous les autres.
Je me mords la lèvre. J'en doute. J'aurais même tendance à croire que si on en trouve un, les deux autres frapperont deux fois plus forts pour se venger.
— Ils ne se dénonceront jamais mutuellement, lui rétorqué-je avec regrets. Et si on se rapproche d'eux, ils vont le sentir et on perdra notre effet de surprise.
Ethan s'esclaffe d'un rire froid en redémarrant. Et ce son glaçant me donne des frissons. Les avertissements de Jo me reviennent en mémoire. Même si l'héritier Thierness le camoufle bien par moment, il est dangereux. Et son rire à cet instant me laisse entrevoir une partie de cette dangerosité qui me rappelle bien la différence entre allié et ami. La limite entre alliance et confiance. Pourtant Jo est convaincu qu'il protégera Lilou, que nous ne craignons rien.
— Parfois, il suffit de regarder ailleurs pour faire croire à l'ennemi qu'on ne le cherche pas...
Je fronce mon reliquat de sourcil brûlé. Si je comprends bien... Il veut traquer son traître en faisant croire qu'il lui faisant croire qu'il n'est pas sa cible ?
— C'est quoi votre plan concrètement ? l'interrogé-je au lieu d'essayer de traduire ses propos incompréhensibles.
Ethan tourne la tête vers moi.
— Mon plan, Enola, est de faire croire que je cherche le commanditaire du meurtre de mon père. Et que je vous ai forcée à m'aider dans cette tâche. Les tensions dans notre famille étant connues du grand public, personne chez moi ne sera étonnée que je pense trouver le commanditaire dans mon arbre généalogique même.
Il prend un instant pour amorcer son entrée dans le rond point de l'étoile avant de poursuivre.
— Les personnes en qui j'ai suffisamment confiance ou qui à défaut peuvent avoir eu l'occasion d'accéder aux documents que je garde sur moi se comptent sur une main. Ma mère et ma tante puisque nous vivons sous le même toit. Ma demi-sœur, Iris, née d'une liaison de ma mère. Ce sont les seules personnes de cette famille pourrie que je croise. Aaron, mon meilleur ami et un autre de mes amis d'enfance. Ce sont les cinq seules personnes et je suis formel, la liste est exhaustive.
— Ok... Et vous avez des soupçons sur l'un d'entre eux ? demandé-je.
Ethan ricane.
— Si j'avais eu des soupçons, ils ne seraient pas dans mon entourage proche...
Je souffle, agacée.
— Vous avez compris ce que je veux dire.
— Avec mes parents, on a toujours eu une relation difficile, explique-t-il avec amertume. Je me suis émancipé très jeune car je ne supportais plus la pression qu'ils me mettaient. Je ne suis revenue qu'à la mort de mon père car Iris avait besoin de moi. Elle est née d'une liaison de ma mère lors d'un de ses nombreux grands voyages, elle est de six ans ma cadette et on a appris son existence très tard. Ma mère l'avait abandonnée. Lorsque je me suis cassé, faute d'héritier, elle l'a reconnue officiellement. Mais on ne peut pas dire qu'Iris ait reçu un accueil fabuleux. Si je suis rentré chez moi et ai repris mon nom, c'est en partie pour elle. Pour qu'elle ne soit pas seule.
Je déglutis. Ce n'est pas le premier gosse de riche que j'entends s'émanciper. Ma gorge se noue. Eden aussi l'avait fait. Je leur ai longtemps envié cette façade de perfection qu'ils envoyaient au monde. Ce confort de vie, ces sourires toujours éclatants. Mais de par Eden et ses cauchemars, j'ai appris à voir de l'autre côté du miroir... On cache la puanteur de la cruauté sous un parfum d'hypocrisie.
— Ouais, mais moi, ce n'était pas parce que je subissais la pression de mes parents, rétorque ce dernier dans mon dos. Et pour aucune raison, je ne serais rentré.
Je manque de m'étouffer avec ma salive et me retiens avec grande peine de ne pas faire volte-face. Je ne veux pas contempler ses yeux caramel. Je veux garder ce masque d'obscurité qui pour une fois me sied parfaitement. Les larmes me montent aux yeux alors que je me mords la langue. Sa main vient jouer avec mes cheveux.
— On a peur de mon regard, fille-aux-serpents ? me murmure celui que j'ai aimé en se penchant dans mon cou. Il fut pourtant un temps où tu l'adorais...
Son souffle chaud caresse ma nuque, me donnant des frissons et j'ai toutes les peines du monde à raccrocher à ce que dit Ethan. Pitié... Juline, je t'en conjure, trouve-moi ce fichu antidote...
—... apaiser les tensions. Aaron quant à lui, je l'ai rencontré dans un club de sport peu après... une période difficile, avant la mort de mon père. Il a été un soutien immense et ne m'a plus lâché. Pour mon pote du lycée, je me porte garant. Ce n'est pas lui. Impossible. Je le connais depuis la maternelle et je sais que son travail au restaurant lui prend un temps fou.
Je réussis à me reconcentrer et Eden disparaît en un souffle. Pour moi, personne n'est jamais innocent tant que le coupable n'a pas été trouvé. Mais s'il s'en porte garant, c'est qu'il doit être sûr de lui. Ethan Thierness n'a pas l'air d'être du genre à faire dans les sentiments vu sa manière de dresser la liste de ses proches comme de potentiels traîtres avec autant d'impassibilité.
— Et niveau métier ? je m'enquiers.
— Ma mère est médecin de renom, mais si je la vois bien commanditer l'assassinat de mon père, je ne pense pas qu'elle irait se sacrifier. Elle est trop orgueilleuse pour ça. On peut donc la rayer de la liste. Ma tante travaillait avec ma mère avant de tout plaquer pour des raisons obscures. Je ne la vois pas à la tête d'une organisation criminelle vu sa vie de débauchée, mais c'est souvent ceux qu'on juge le plus vite qu'on juge le plus mal. Iris travaille dans le droit des affaires familiales, notamment les affaires sur les enfants. Pareil, je la vois mal diriger une confrérie d'assassins... Mais elle détestait ma mère.
Donc elle pourrait idéalement faire une pierre, deux coups en la condamnant.
— Vous vous entendez bien tous les deux ?
— Très... soupire Ethan.
Il ne le dit pas mais je sens que ça le blesserait bien plus que cette demi-sœur soit celle qui se fait appeler Alfrina plutôt que sa tante ou même sa mère. C'est le problème de la confiance. En la donnant, on offre en même temps un poignard à la personne. Elle peut s'en servir pour nous défendre ou nous le planter dans le dos.
— Et votre ami... Aaron, c'est ça ?
— Il est prof de boxe... J'ai vérifié, tout est en règle d'un point de vue législatif.
— Pourquoi le maintenir sur la liste des suspects alors ?
Ethan soupire et active son clignotant.
— Parce qu'il est arrivé dans ma vie comme par magie dans une période où j'étais au fond du trou, un peu avant la mort de mon père. J'aurais sans doute accepté l'aide du premier venu un tantinet sympa avec moi.
— Avant la mort de votre père, répété-je. Mais du coup, vous ne traquiez pas encore les Naufrageurs ?
Je le sens se raidir à côté de moi.
— Oh si croyez-moi... Je venais de commencer la formation pour devenir flic dans le but de les faire payer. La mort de mon père n'a fait que me motiver davantage.
Cela ne devait vraiment pas être l'entente avec son père non plus, si sa mort n'a fait que le motiver davantage. Le décès de Laurie a été pour moi une explosion de fureur, un incendie dévastateur au possible. Je me risque à lui poser la question qui me brûle les lèvres.
— Pourquoi nous haissiez-vous dans ce cas ?
Ethan ne répond pas dans un premier temps. Je n'insiste pas. Je ne suis pas la mieux placée pour le faire étant la première à envoyer paître les questions indiscrètes. Mais au moment où je vais reprendre le fil de la discussion, il sort de son silence.
— Une réponse contre une réponse, lance-t-il d'une voix rauque.
Je me redresse dans mon siège, méfiante. Je le fixe à travers mon rideau d'ombres comme si je pouvais percer ses intentions.
— Tout dépend de votre question...
À laquelle vais-je avoir le droit ? Comment vous êtes-vous défigurée ? Pour quelle raison êtes-vous entrée dans les Naufrageurs ? Le panel d'interrogations que je suscite est large. Mais étrangement, les questions sur le physique sont celles qui reviennent le plus souvent. Les gens préfèrent critiquer les fleurs qu'analyser la terre.
— Pourquoi avez-vous quitté les Naufrageurs ?
Je fais la moue, surprise. Je ne m'attendais pas à celle-ci.
— Répondez à la mienne et je répondrai à la vôtre, rétorqué-je.
Un rire lui échappe. Mais cette fois, il n'est pas teinté de froideur et cruauté. Je n'irais pas jusqu'à le qualifier de sincère, mais il me glace moins le sang.
— Honneur aux dames.
— Dans ce cas, nous resterons dans l'ignorance... Quel dommage.
Je m'attends à ce qu'il insiste mais à la place, il ouvre les fenêtres pour aérer l'habitacle. Nous resterons donc dans l'ignorance...
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