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Chapitre 27

Alors qu'il avait pris l'habitude de dormir comme une masse dans les bras de Chan et de ne se réveiller que lorsque son corps avait obtenu un quota de sommeil suffisant, cette fois Changbin ouvrit les yeux en catastrophe. La poitrine du vampire vibrait étrangement sous son oreille, conséquence physique du grondement d'outre-tombe que la créature émettait. L'esprit encore embrouillé, l'assassin se redressa au milieu des draps malgré le bras de Chan autour de sa taille qui tenta de le maintenir couché.

— Il se passe quoi là ? marmonna le jeune homme en cherchant le danger.

Les prunelles rubis de la créature restèrent focalisées sur l'entrebâillement de la porte de la chambre qui laissait filtrer un discret rayon de lumière. Changbin se redressa, alerte. Il était sûr d'avoir fermé en rentrant et il doutait que Chan ait laissé ouvert en le rejoignant.

Changbin sortit du lit en récupérant le drap qu'il noua autour de sa taille, se moquant bien de son amant qui se retrouva entièrement nu. Le grondement s'intensifia et l'assassin se figea. C'était comme avoir un animal sauvage dans son dos et même s'il n'avait pas l'impression que la mise en garde lui soit adressée, il ne pouvait empêcher son corps de se tendre. Le jeune homme tira légèrement la porte et manqua de sursauter, surpris d'y trouver Jeongin. Son collègue faisait les cents pas et mit quelques secondes avant de remarquer sa présence.

— Mais qu'est-ce que tu fous là ? siffla Changbin en croisant les bras sur son torse.

Chan gronda et se leva d'un bond, prêt à le rejoindre, mais l'assassin leva la main. D'un regard noir, il arrêta le vampire qui écarquilla les yeux avant qu'une expression penaude ne s'impose sur son visage.

— On doit patrouiller ensemble aujourd'hui, marmonna le plus jeune. Comme tu n'arrivais pas, je suis venu vérifier que tu t'étais pas barré sans moi. Je pensais pas que je risquais de perdre ma tête juste en venant ici, sinon je serais clairement resté tranquille en bas.

Changbin grimaça, honteux. C'était la première fois qu'il était en retard au travail et il fallait que ce soit le seul jour où il était en binôme avec Jeongin. Il était temps qu'il se reprenne et qu'il mette ses pulsions sous clé.

— Ah ouais, je...

Il pinça les lèvres et passa une main sur sa nuque. Changbin soupira.

— J'arrive.

Il ne pouvait même pas se permettre de faire une remarque désagréable alors qu'il était le seul fautif, il s'en sentit d'autant plus humilié. Il claqua la porte au nez de Jeongin et s'y adossa, les yeux clos. La journée n'avait pas encore officiellement commencé pour lui et il n'avait qu'une hâte : qu'elle se termine. Le corps de Chan se pressa contre lui, la tête du vampire se nichant dans son cou. Changbin fit naturellement courir ses doigts sur la nuque de la créature dont il sentait les muscles tendus à l'extrême.

— Toujours pas, Dracula.

— Je sais, marmonna le vampire contre sa peau. C'est de la torture, t'es un sacré sadique mon tigre.

— Abuse pas non plus, râla l'assassin en roulant des épaules. Tu ne me croqueras pas la jugulaire.

Il repoussa Chan d'un coup d'épaule pour aller s'emparer de quoi se vêtir. Alors qu'il croisait son image dans le reflet d'une vitre, le jeune homme haussa un sourcil.

— Au fait, tu m'aurais pas fait un truc bizarre ?

— Non, je t'ai déjà dit que si tu ne peux pas te passer de moi c'est juste parce que tu es tombé sous mon charme naturel. Je n'y peux rien si je suis irrésistible.

— Très drôle, Dracula, mais je parlais plutôt du fait que je guéris anormalement vite.

Après la nuit qu'ils avaient passée, il n'y avait aucune chance pour qu'il n'ait pas des griffures ou des bleus sur l'ensemble du corps, pourtant il ne voyait rien et il ne sentait aucune douleur. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait, mais c'était de plus en plus souvent et il ne pouvait plus l'ignorer. Son organisme changeait et il n'avait aucun contrôle dessus.

Chan apparut dans son dos, le ceinturant une fois de plus. Depuis leur discussion, le vampire se montrait encore plus tactile et territorial, même s'il tentait de ne pas trop le montrer pour ne pas faire fuir l'assassin. Ce dernier roula des yeux.

— Dracula.

— T'es pas en train de te transformer si c'est la question, grogna Chan en frottant son visage contre le tee-shirt du jeune homme. Je t'ai juste partagé une petite partie de mes pouvoirs. T'as la fâcheuse tendance à te retrouver dans les ennuis, au moins j'augmente les chances d'arriver avant que tu ne sois réduit en bouillie.

— Eh, j'ai survécu presque trente ans sans toi, s'offusqua Changbin.

— Ouais, quand il n'y avait encore pas de guerre vampirique et de sérum miracle dans l'équation, sourit sarcastiquement la créature.

Grognant, Changbin se dégagea d'un mouvement brusque et rejoignit le couloir en quelques enjambées rapides. D'un coup d'œil, il vit que le vampire hésitait à retourner se coucher. Il soupira.

— Dors, t'as vraiment une sale tête. J'ai pas envie que tu m'accuses de t'empêcher de ronfler.

Il claqua la porte derrière lui, descendit les escaliers quatre à quatre et manqua de percuter Yeji. La chasseuse passait au même moment et elle hoqueta alors qu'ils se retrouvaient à quelques centimètres à peine d'une collision certaine.

L'assassin haussa les sourcils. Il n'avait pas vu la rousse depuis près d'une semaine, soit depuis qu'elle avait averti son conseil de la découverte du corps de l'ancien vampire nouvellement humain. Depuis lors, elle avait été occupée à courir dans tous les sens et à enquêter avec d'autres chasseurs, ne rejoignant leur petit groupe qu'une heure par-ci ou par-là, à chaque fois quand Changbin était en mission de surveillance. Comme Chan, la fatigue se lisait sur son visage.

— T'es de retour ?

— Cache ta joie Cow-boy, je repars tout de suite, l'arrêta la jeune femme. Je suis juste venue vous donner quelques joujoux et vous tenir au courant des derniers événements, mais il faut que je reparte.

Les lèvres de Changbin se courbèrent vers le haut à la mention d'un nouvel arsenal. Il salua à peine son équipière à temps partiel avant de filer dans la cuisine, là où il entendait des voix. Hyunjin était attablé devant une tasse de café aussi grande que son avant-bras, le menton posé dans le creux de sa main. De l'autre côté de la table, Jeongin. Le jeune assassin ne cachait pas sa mauvaise humeur, son regard noir fixement posé devant leur employeur. Presque acculé dans le fond de la pièce, Jisung grignotait un biscuit du bout des lèvres.

— Eh beh, y'a une ambiance ici, grinça le tueur à gages en allant se servir à la cafetière. Quelqu'un est mort ou quoi ?

— Non, mais ça ne devrait pas tarder si Hyunjin continue à me séquestrer ici, siffla Jeongin en claquant ses paumes contre le bois. J'en peux plus d'être gardé comme un enfant, moi aussi je veux me battre et être utile.

Leur patron sirota tranquillement son breuvage, peu sensible à la démonstration de force de son plus jeune employé. Intrigué, Changbin s'adossa au plan de travail, près de Jisung qui ne semblait pas savoir où se mettre.

— Tu connais déjà la réponse, ça ne sert à rien d'insister. Tant que ce sera une faiblesse pour moi, il est hors de question que tu sois exposé plus que nécessaire. Je n'ai aucune envie de mourir pour ton égo, exposa froidement Hyunjin.

— T'as même pas demandé à Changbin !

Le susnommé se pointa du doigt, un sourcil relevé. Qu'est-ce qu'il venait faire dans cette histoire ? C'était bien la première fois que Jeongin l'appelait par son prénom. Il tourna la tête vers le blondinet qui haussa discrètement les épaules, aussi ignorant que lui.

Hyunjin se renfrogna.

— Qu'est-ce que je fous dans votre dispute au juste ?

— Il m'a promis qu'il allait te demander si je pouvais vous accompagner pour votre mission du jour et que si vous étiez d'accord alors je pourrais enfin sortir d'ici, s'agaça le jeune assassin.

Le sourcil de Changbin monta plus haut. Il vit la mâchoire de son sauveur se contracter et la veine sur sa tempe enfler. Il posa la tasse sur le comptoir, prêt à se sauver si la tempête éclatait. La seule fois où Hyunjin s'était réellement énervé en sa présence, il avait manqué de peu de recevoir un bureau sur le coin du nez. Littéralement.

— Ah ! C'est pour ça que tu as dit que tu venais en mission avec moi, marmonna Changbin. Il me semblait bien que je ne devais y aller qu'avec Blondie. J'ai cru que j'avais loupé une info.

— Ce qui n'aurait pas été étonnant, tu étais plus concentré sur Chan que sur ce que je te disais hier soir, grinça Hyunjin.

L'assassin ouvrit la bouche, sur le point de nier, mais se ravisa en grimaçant. Autant ne pas ajouter d'huile sur le feu dans la situation actuelle.

— Je vais devenir complètement cinglé si je reste encore enfermé ici, insista Jeongin en faisant les cent pas. Tu as promis ! Je croyais que tu tenais toujours parole. Ils sont deux en plus et je ne suis pas une cible, personne ne sait pour moi ! Ce qui est louche c'est plutôt que je sois le seul à ne jamais être dehors.

Hyunjin serra les dents avant de se tourner vers son bras droit.

— Qu'est-ce que tu en penses toi ?

— Sérieux patron, tu peux me demander ça sans que j'aie la sensation que tu me pointes un flingue sur la tempe ?

Seul le silence lui répondit et Changbin laissa son regard croiser celui de son cadet. Jeongin le suppliait silencieusement d'accéder à sa requête.

— Je suis plutôt d'accord avec lui, soupira lourdement l'assassin. Jisung va distraire notre entourage avec ses pouvoirs, il ne craindra rien de plus qu'en étant ici. Je te promets de veiller sur lui, patron.

— Sérieux ? s'étonna le cadet. Toi, tu vas me protéger ?

— Je protège le patron, nuança Changbin, et si pour ça je dois faire en sorte que tes fesses restent intactes alors je le ferai, mais n'abuse pas non plus. Et puis, tu me le revaudras avec les intérêts.

— Tout ce que tu veux ! Je vais me préparer, partez pas sans moi !

Le jeune homme disparut aussitôt, laissant les trois autres dans un silence pesant. Changbin se racla la gorge, mal à l'aise sous le regard noir de son sauveur. Hyunjin n'appréciait de toute évidence pas qu'il ait pris le parti de Jeongin à la place du sien. Il se leva et s'arrêta à quelques centimètres à peine de l'assassin. Sa voix était aussi froide que la banquise.

— S'il a la moindre égratignure, je t'estimerai personnellement responsable, est-ce que je suis bien clair ?

— Très, patron, mais fais gaffe ou je vais finir par croire que tu l'apprécies pour de vrai, s'amusa Changbin.

L'éclat rougeoyant qui s'alluma dans les prunelles de Hyunjin le refroidit aussitôt et il se racla la gorge, mal à l'aise. Son sauveur sortit sans un mot de plus, laissant une ambiance encore plus pesante que Jisung fut le premier à rompre. L'hybride s'avança doucement, hésitant à poser sa main sur l'épaule de l'assassin figé.

— Ils sont comme ça depuis quelques jours et c'est de pire en pire, tu n'y es pour rien, glissa innocemment Jisung.

Changbin lui retourna un regard interloqué.

— Ah, mais je m'en fous de leurs histoires, je veux juste garder ma tête accrochée à mon cou.

— Oh désolé, j'ai cru que...

L'assassin passa une main sur sa nuque, le front plissé. Il tapota rapidement sur l'épaule de l'hybride en soupirant.

— Ouais, je sais que vous êtes très proches vous les vamps, mais c'est pas vraiment pareil ici. C'est pas parce qu'ils ont des soucis entre eux que je me sens responsable, ça ne me regarde pas. Le gosse et moi on travaille ensemble, ça s'arrête là.

— Désolé, j'aurais mieux fait de ne rien dire, s'excusa une fois de plus le charmeur.

— Arrête de t'excuser pour un rien, souffla Changbin en roulant des yeux. Ton garde du corps n'est pas avec toi ?

Il n'avait vu aucune trace de l'affreux matou depuis son réveil, non pas qu'il s'en plaignait. Devoir baby-sitter Jeongin suffisait à assombrir sa journée, pas besoin d'ajouter l'autre plaie à l'équation. Les joues de Jisung s'embrasèrent et il riva son regard sur le sol, les mains agitées. Intrigué, Changbin se sentit comme un chat devant une souris.

— Oh ?

— Je-

Jisung se racla la gorge, ses rougeurs se déployant jusqu'au haut de ses oreilles. Le sourire carnassier de l'assassin s'étendit.

— Il était très fatigué avec toutes ces missions, mais il ne voulait pas que je prenne le risque de sortir uniquement avec toi. Je l'aime vraiment et je comprends qu'il s'inquiète pour moi, surtout avec mon ancien clan dans les parages, mais il a vraiment besoin de repos. Il va en profiter pour dormir un peu.

— Et ? insista Changbin. T'es pas en train de me dire qu'il a tranquillement accepté d'aller roupiller en te laissant avec moi juste parce que tu lui as demandé ?

— Non, je- j'ai utilisé mes pouvoirs pour le plonger dans le sommeil, avoua Jisung en fermant les yeux. J'ai jamais fait ça avant, mais ça se voyait qu'il en avait besoin et il voulait pas m'écouter alors-

— Hé, pas besoin de te justifier Blondie, s'esclaffa le jeune homme. Je crois que je commence à apprécier ton style. Sous cette frimousse innocente, tu peux être sacrément vicieux en fait.

— Non, c'est pas ce que je-

L'hybride se tordit les mains, le visage complètement écarlate. Il n'avait pas perdu de ses couleurs lorsque Jeongin redescendit et se planta dans l'encadrement de la porte, trépignant comme un chiot. Changbin roula des yeux et soupira, cette mission s'annonçait épique avec une équipe pareille. L'assassin attrapa sa veste qui trainait comme à son habitude dans l'entrée, les deux autres lui emboitant le pas.

L'air frais lui chatouilla le visage et il prit une profonde inspiration. Il adorait la chaleur et le soleil, mais ce temps-là n'était pas complètement déplaisant. Changbin regarda derrière lui et retint un nouveau soupir. Jeongin sautillait sur place tandis que Jisung observait le monde comme s'il risquait de se faire croquer à chaque instant.

— Alors, c'est quoi le programme ? se renseigna le plus jeune.

— On essaye de voir s'il y a un membre de mon ancien clan qui se balade tout seul et j'utilise mes pouvoirs sur lui pour découvrir ce qu'ils ont prévu de faire et ce qu'ils savent sur notre équipe.

— Même s'ils sont deux ou trois, on peut maîtriser les deux autres pendant que tu fouilles l'esprit du dernier, ajouta Changbin.

— Ce ne serait pas l'idéal, ils comprendraient que quelque chose s'est passé même si je leur efface la mémoire. Ne le prenez pas mal, mais vous n'êtes pas très délicats...

Changbin fronça le nez. Il aimait bien son idée lui, déjà parce qu'elle était plus rapide et qu'elle lui permettait de faire de l'exercice. Cependant, il devait reconnaître que Jisung avait raison concernant les implications qui en découlaient.

Ils s'éloignèrent de l'appartement puis louèrent un taxi qui les mena jusqu'à leur destination. Distrait, Changbin observa le paysage qui défilait par la fenêtre plutôt que la discussion des deux autres. Il avait du mal à ne pas penser au teint cireux de Chan et à l'expression de souffrance qu'il avait entraperçue. Foutu lien qui l'empêchait de se concentrer sur sa mission.

Les deux assassins bondirent hors de la voiture en ricanant, abandonnant sans aucune honte Jisung pour le règlement pour l'attendre à quelques mètres de là. L'hybride les rejoignit, plus lassé qu'en colère. Changbin se demanda pendant un court instant si Jisung pouvait se montrer autre chose que doux et conciliant.

— Vous êtes insupportables tous les deux, souffla le vampire. C'était presque plus gérable lorsque vous vous détestiez.

— Ah, mais on se déteste encore, s'offusqua Changbin.

Il échangea un regard avec Jeongin, mais seul un silence étrange s'installa entre eux. Est-ce qu'il haïssait encore son cadet ? Il grimaça. Depuis qu'il avait pris de la distance par rapport à Hyunjin et qu'il ne jurait plus que par lui, il avait l'impression que ses relations avec le plus jeune s'étaient améliorées. Ils n'étaient pas amis, ils ne le seraient jamais et aucun d'eux ne faisait des efforts en ce sens-là, mais étaient-ils encore ennemis ?

Une moue dégoûtée tordit le visage de Changbin quand il constata que son animosité envers Jeongin avait largement diminué. Bon sang, il venait presque de lui sourire. Quelle horreur !

— Au fait, t'as l'air de bonne humeur donc je voulais te poser une question, tenta le plus jeune. On n'en a jamais parlé, mais pourquoi est-ce que tu me détestais ?

Changbin haussa un sourcil hautain, la lèvre supérieure légèrement retroussée.

— On a jamais parlé tout court, sauf si tu comptes les insultes.

— Oui, mais pourquoi ? insista Jeongin.

Jisung les observait à tour de rôle alors qu'ils avançaient tranquillement vers un bon point d'observation. L'assassin grimaça tout en réfléchissant. C'était pas une question bête et il commençait à accepter l'évidence de la réponse.

— Parce que Hyunjin t'a pris sous son aile et qu'avant toi, il n'y avait que moi, marmonna le jeune homme en enfonçant les mains dans ses poches. Je voulais pas que tu me prennes ma place.

— Alors t'as vraiment un problème d'abandon ? s'étonna Jeongin en écarquillant les yeux. Je croyais que Hyunjin avait dit ça pour t'ennuyer. La vache.

Changbin se tendit, la mâchoire serrée. Il commençait seulement à reconnaître certaines choses sur lui-même, ce n'était pas pour entendre du jugement dans la voix d'un gosse. Il se renfrogna, tout son corps exprimant son désir d'arrêter la discussion ici. Il regrettait déjà d'avoir cédé et de l'avoir pris avec eux.

Il allongea le pas, dépassant facilement ses équipiers d'une journée. Ces derniers se pressèrent pour se hisser à son niveau, mais il garda les yeux rivés devant lui.

— Hé, je suis désolé, d'accord ? C'est juste que pour une fois t'avais l'air accessible alors j'ai pas réfléchi, marmonna Jeongin. Si tu veux tout savoir, t'es pas le seul à crever de jalousie, OK ?

Changbin haussa un sourcil, intrigué malgré lui.

— Ton vampire il est dingue de toi, ça se voit et ça ne changera pas. Moi, Hyunjin ne veut pas de moi et il me le répète tous les jours.

Sa voix baissa d'un ton, si bien que les deux autres durent tendre l'oreille pour entendre la suite.

— Je suis son calice, mais il ne m'aime pas, sauf que moi...

Il ne finit pas sa phrase, mais il n'en avait pas besoin pour que Changbin devine les mots qui auraient dû suivre. Jeongin s'était épris de leur patron, et ce depuis longtemps. Il le comprenait. Lui-même s'était posé la question des années plus tôt, comment ne pas succomber à la personne pouvant tout nous offrir ? Celle qui nous a sortis de la misère ? Il s'était avéré qu'il ne ressentait rien d'autre qu'un profond respect et de l'affection pour son sauveur, mais pour Jeongin ça allait bien au-delà de tout ça. Il aimait sincèrement Hyunjin.

— Il est attiré par ton sang, mais rien de plus, compléta Changbin. Je sais, mais c'est la même avec Chan. Il crève l'envie de boire mon sang, c'est à cause de ce lien. C'est pas parce qu'il a l'air de s'être pris de passion pour moi que ce sera toujours le cas la semaine prochaine.

Sa gorge nouée peina à laisser passer ses doutes et ses aveux. Peut-être parce que finalement sa situation n'était pas si différente de celle de son cadet, il s'était confié presque naturellement. La peur d'être abandonné s'enroula autour de son cœur, l'étouffant silencieusement.

Un discret raclement attira leur attention sur Jisung. L'hybride les observait, toujours un peu en retrait. Changbin lui fit signe de parler, toujours un peu frustré que le blond ne s'impose pas.

— En fait, ce n'est pas qu'une histoire de sang. Un vampire ne peut pas détester son calice. C'est au-delà de la raison ou d'une quelconque volonté, le calice est le partenaire destiné d'un vampire, il sera le seul et l'unique une fois qu'ils se seront rencontrés.

— Super, alors pourquoi Hyunjin n'arrête pas de me rabâcher le contraire ? marmonna Jeongin d'une voix amère.

— C'est-à-dire que, déglutit Jisung, il n'est qu'à moitié vampire. C'est un hybride, il ne prend pas forcément toutes les caractéristiques de l'espèce et malheureusement pour toi... il semblerait qu'il ne ressente qu'une partie du lien censé vous unir.

Changbin n'accorda que peu d'importance à l'expression blessée qui s'afficha sur le visage de son cadet, en proie à son cœur qui s'emballait. Un mélange de crainte et de joie. Chan ne pouvait pas le quitter si Jisung disait vrai. Il ne serait plus jamais abandonné.

C'était impossible.

Il enfonça les poings dans les poches de sa veste et déglutit. C'était si difficile à croire. Un étrange malaise s'empara de lui alors qu'il ralentissait le pas. Il finit par s'arrêter, le teint livide et les yeux fixant le sol. Jisung fut le premier à remarquer son changement d'attitude et il s'approcha avec douceur de lui, sans savoir quoi faire.

— Changbin ?

Un rire blessé répondit à son appellation.

— J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?

Jeongin s'approcha à son tour, observant les alentours et le corps de son aîné à la recherche d'une quelconque blessure pouvant justifier son comportement. Changbin se redressa d'un coup et passa les mains sur son visage, un sourire brisé tordant ses lèvres.

— En fait, tout est à cause de ce lien de calice, pas vrai ? Quand Chan me disait que ça allait au-delà de son attrait pour mon sang, il voulait juste dire qu'il n'avait pas d'autre choix que de m'... que de s'intéresser à moi. C'est juste qu'il n'a pas le choix.

Un poids tomba dans sa poitrine. C'était douloureux, bien plus qu'il ne l'avait envisagé. Le destin ou quelque soit le nom que les gens lui donnaient, était obligé d'intervenir pour qu'une personne ressente quelque chose pour lui. Il ne pouvait pas être apprécié normalement, il fallait forcément une intervention extérieure.

Jisung écarquilla les yeux, paniqué.

— Non ! C'est faux ! Chan t'aime vraiment !

Aimer. Le verbe résonna en Changbin avec force.

— Parce que je suis un putain de calice, cracha l'assassin, et qu'il n'est pas un hybride donc il n'a pas le choix.

— Non, t'as mal compris ce que je voulais dire, balbutia le blond en lui tournant frénétiquement autour. Un vampire ne peut pas détester son calice, mais il peut simplement l'apprécier comme un ami ou un frère. Chan t'aime comme un amant, comme sa moitié, c'est évident.

— Ah ouais ? T'as l'air bien sûr de toi. T'as des preuves au moins, ou c'est encore ton putain d'optimisme qui te fait voir le monde en rose pailleté ?

— J'ai pas besoin de preuves, c'est seulement évident parce que s'il ne t'aimait pas plus fort que tout, s'il ne voyait pas que par toi, jamais il ne serait en train de se laisser mourir.

La voix de Jisung vibra dans l'air, porteuse d'un reproche évident. Changbin planta son regard dans celui, surprenamment dur, du vampire et frissonna.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Le blond serra les poings, les épaules voûtées. Il semblait lutter contre lui-même, alors Changbin répéta sa demande une fois de plus, avec davantage de force.

— Je disais, articula Jisung en s'humidifiant les lèvres, que c'était injuste que tu doutes de Chan, alors qu'il est littéralement en train de se laisser mourir de faim pour ne pas te brusquer.

Un froid glacial remonta le long de l'échine de l'assassin cherchant la moindre trace de mensonge sur les traits doux de l'hybride. Mais rien. Jisung soutenait vaillamment son regard, même si son menton tremblait et qu'il se torturait les doigts.

— Heu, moi je vais y aller, sourit maladroitement Jeongin. J'ai fait mon tour dehors, je suis content, je rentre à l'appart. En plus, Hyunjin sera content que je ne risque pas sa peau plus longtemps. Allez, amusez-vous bien.

Le plus jeune fila aussitôt en sens inverse chercher un taxi le ramenant à la base des opérations sans que l'un des deux autres lui accorde la moindre attention. Ils étaient piégés dans un duel de regards ridicule dont ils ne parvenaient pourtant pas à s'extirper.

— T'as aucune idée de ce que tu racontes, cracha Changbin.

— C'est toi qui ne sais pas, hoqueta le blond. Chan ne veut pas t'en parler et je respecte sa décision, mais je lui dois la vie et bien plus encore, je ne peux plus le regarder mourir sans rien dire, sans essayer de te convaincre de faire quelque chose.

— Sauf que j'y suis pour rien, s'agaça l'assassin. Je ne lui ai jamais interdit de se nourrir ou je ne sais quoi, je veux juste pas qu'il boive mon sang. En plus, ça ne te regarde pas, Blondie.

— C'est justement pour ça qu'il dépérit ! Parce qu'il ne peut pas boire ton sang !

Changbin passa rageusement une main dans ses courtes mèches noires, les dents serrées. De quel droit Jisung se permettait de s'occuper de ce qu'il se passait entre Chan et lui ? Personne n'en avait le droit, surtout pas pour sortir des idioties pareilles.

— Putain, ça te regarde pas, mais je vais quand même te dire un truc, gronda le jeune homme. À moins qu'il n'ait menti, Chan m'a assuré que le lien ne serait pas complet tant qu'il n'aurait pas bu mon sang et donc qu'il pouvait se nourrir où il le voulait. Aux dernières nouvelles, il n'a jamais bu mon sang.

Une moue coupable apparut sur les traits de l'hybride qui rougit avant de pâlir. La colère de Changbin vacilla, remplacée rapidement par un sentiment de malaise. Pourquoi Jisung ne répondait pas ? Il fit un pas en arrière, hésitant.

— C'est quoi cette tête que tu tires ?

— C'est que...

— Parle tout de suite, Blondie, s'impatienta Changbin dont la voix dérailla.

— Chan, il déjà goûté à ton sang, avoua Jisung dans un murmure à peine audible. En Grèce, lorsqu'il a voulu vérifier quel type de PIMM tu étais. Votre lien n'est pas complètement établi parce qu'il n'a bu que quelques gouttes, mais il est là.

— Non...

— Les premières semaines, il a pu continuer à boire à peu près normalement, mais après ça a commencé à le rendre malade, de plus en plus. Maintenant, il ne peut plus du tout se nourrir auprès des autres, ça le rend tellement malade que c'est pire que s'il ne buvait pas du tout.

Tout le sang reflua du visage de Changbin alors qu'il titubait. Jisung n'avait aucune raison de lui mentir. Chan, lui, avait menti. Chan mourait. C'était de sa faute.

La panique s'enroula comme un serpent autour de ses poumons, remontant jusqu'à enserrer sa gorge et l'empêchant de respirer. Il devait partir, peu importe s'il abandonnait l'hybride derrière lui et l'exposait au danger, peu importe la mission, il ne pouvait pas rester là. Il devait trouver comment respirer et il ne pouvait pas le faire ici. L'instinct prit le dessus sur la raison. Il repoussa Jisung lorsque ce dernier tenta de poser une main sur son épaule et il fuit. Aussi vite et aussi loin que ses jambes le lui permettaient, sans se retourner ou s'arrêter.

Les cris du blond s'éteignirent sans qu'il n'y prenne garde, continuant à avancer toujours plus loin. Ses yeux le piquaient, sa gorge le brûlait. Il avait l'impression que ses poumons étaient en train d'exploser, mais ce n'était rien comparé au champ de bataille qu'était devenu son esprit.

Il blessait Chan depuis des mois, le faisait agoniser depuis des semaines et il n'avait rien vu. Il avait mis ça sur le compte de la fatigue sans chercher plus loin.

L'envie de vomir le prit aux tripes.

Il détruisait tout sur son passage, ce qui ne lui avait jamais posé problème jusque là, sauf qu'aujourd'hui, il détruisait celui qu'il aimait.

De la bile se coinça dans sa gorge. Il aimait Chan. La vérité était brûlante, acide et amère. Elle le ravageait en silence, le mettait à genoux et lui coupait le souffle. Il était toxique, un véritable destructeur. Normal que tout le monde l'abandonne. Il le méritait.

Il tituba dans les rues bondées, à moitié amorphe. Il était entré sur le nouveau territoire des Han sans s'en préoccuper, il n'avait pas réfléchi. Son regard balaya rapidement le paysage à la recherche des têtes blondes reconnaissables, mais rien ne lui sauta aux yeux. Il exhala un souffle tremblant.

Changbin avait besoin de penser à autre chose, d'évacuer le surplus d'émotions qui menaçait de le noyer. Son portable vibra dans sa poche. Aucune expression ne s'afficha sur son visage alors qu'il lisait le message de Jeongin, celui-ci lui annonçant qu'il était bien rentré à l'appartement et qui lui demandait de ne pas découper l'hybride en petits morceaux. Un rictus fade courba la bouche de l'assassin. Il n'avait rien fait, juste fui comme un lâche. Il remit le téléphone dans sa poche et reprit sa marche sans but, sans se soucier du temps qui passait.

Un klaxon éclata non loin et un frisson remonta le long de son échine, dispersant les brumes de sa confusion. Il s'arrêta brusquement. Changbin réalisait. Il avait abandonné Jisung. Seul, à la limite du territoire des Han. Un nouveau frisson ébranla tout son corps et il leva la tête vers le ciel. Le soleil se couchait alors qu'il était haut dans le ciel lorsqu'ils étaient partis en mission, il déambulait comme une âme en peine depuis une éternité !

D'un geste habile, il porta son téléphone à son oreille alors qu'il se mettait à courir en sens inverse, une angoisse sourde lui nouant l'estomac. Jisung ne répondait pas à son appel. Il réessaya plusieurs fois, laissant même des messages vocaux au cas où l'hybride ne souhaitait juste pas lui parler en direct, mais rien. Changbin accéléra. Jeongin ne répondait pas non plus. Ni Chan. Ni Hyunjin.

Il était seul. 














Nda :

Boooooon, j'ai pas dû faire de chapitre aussi long depuis L'Ordre du D ou Oppression, donc ça remonte mdr  J'espère que ça vous aura plus, mais ne vous y habituez pas ! J'arrivais pas à savoir où couper ToT Dès la semaine prochaine on retourne sur un format plus court, je vais jamais tenir sinon x) 

J'ai troooooop envie de vous partager la suite, si vous saviez x)

Bonnes fêtes à tous 💜

Dalion~ Kiss :3

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