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Chapitre 26

— T'essayes de lire l'avenir dans le café ? C'est fait pour être bu, pas regardé, t'es au courant ?

Changbin termina sa canette sans quitter Chan des yeux. Ce dernier n'avait pas dit un mot depuis de longues minutes et observait son breuvage comme s'il était empoisonné. Ce qui n'avait aucun sens puisqu'ils venaient de l'acheter et qu'il était scellé jusqu'à peu. Le vampire soupira et repoussa la boisson vers l'assassin.

— Fais-toi plaisir si tu veux, ça me donne la nausée.

Il croisa les bras sur son torse, le regard perdu de l'autre côté de la rue. Changbin ne se fit pas prier pour s'emparer de la canette à peine ouverte, mais ses sourcils froncés trahissaient son état d'esprit. C'était bien la première fois que ça lui arrivait. Il était inquiet pour quelqu'un d'autre que Hyunjin ou lui-même. Inquiet pour quelqu'un à qui il ne devait rien.

— Tu vas me dire ce qui se passe ou je dois deviner ? grogna le jeune homme alors que le silence s'éternisait beaucoup trop à son goût.

Le vampire ferma les yeux un instant et Changbin vit pour la première fois la fatigue qui pesait sur son visage. Le masque qui tomba une fraction de seconde révéla des traits tirés, presque cireux, et une expression de souffrance s'afficha le temps d'un battement de cœur avant de disparaître.

— Je suis juste fatigué, j'imagine, grommela Chan, et cette histoire de sérum me colle des frissons. C'est... bordel, je peux comprendre la position de Hyunjin et son envie de trouver sa place dans l'un des deux mondes qu'il fréquente, mais...

— Mais ça te donne la gerbe d'imaginer l'utilisation du produit sur toi, devina Changbin à voix basse.

Chan hocha mollement la tête, toujours sans le regarder.

— C'est mon identité, ce que je suis. J'en suis fier, et c'est pas le fait que j'ai des crocs qui fait de moi un monstre, ce sont les choix et les actes que je commets, confia la créature. C'est mon sang, là d'où je viens, je n'ai aucune envie de renier tout ça, mais si le sérum est mis sur le marché ou dérobé, alors ça deviendra un risque réel.

— Hyunjin n'a aucune envie d'en faire une arme, il veut juste s'en servir pour lui.

— Ouais, comme il n'avait pas envie que son prototype se retrouve entre les mains des Han ou que quiconque en entende parler, et pourtant ?

Changbin grimaça.

— Je sais qu'il le fait uniquement pour lui, mais en faisant ça il met tout un tas de vampires qui n'ont rien demandé en danger et il s'en contrefout. Parfois, je me dis que si je le tuais, le risque disparaîtrait pour de bon.

Il tourna la tête, ses yeux plongeant directement dans ceux de Changbin qui ne cilla pas. Contrairement à son habitude, il ne se mit pas en colère. Peut-être car il n'avait pas l'impression que Chan allait réellement faire du mal à son patron ou parce qu'il avait entendu le doute dans le ton de sa voix. L'assassin termina son café avant de broyer la canette entre ses doigts.

— T'es sûr que tu m'écoutes ? questionna la créature en plissant les yeux. Je viens de menacer Hyunjin et tu ne m'as toujours pas sauté à la gorge.

— Je t'écoute, grogna Changbin, mais y'avait aucune conviction dans ta voix. J'y crois pas une seule seconde. Du coup, je me demande ce qui a changé. Avant, j'étais sûr que tu allais mettre tes menaces à exécution si t'en avais l'occasion, mais pas là. Donc, qu'est-ce qui fait que t'es prêt à prendre un risque que tu ne supportais pas avant ?

Chan pinça les lèvres. Sa main chercha celle de l'assassin sous la table et il entrelaça leurs doigts, même si pour ça il devait se pencher étrangement. Changbin tressaillit, comme mis à nu par les orbes électriques de la créature.

— Toi, murmura Chan. Parce qu'avant je ne te connaissais pas et je me foutais bien de te blesser, tu n'aurais été qu'un dommage collatéral de plus, un corps à faire disparaître. Si tu t'étais mis sur mon chemin, je t'aurais éliminé. Si tu m'avais haï, je n'en aurais rien eu à faire.

— Et maintenant ? chuchota Changbin.

Il se sentit ridicule de parler aussi bas. Ils n'étaient que tous les deux, aucun passant à l'horizon. Pourtant, il n'osait pas s'exprimer plus fort, comme s'il risquait de briser quelque chose s'il le faisait.

— Maintenant je suis terrifié à l'idée de te perdre et avant que tu remettes encore ça sur le tapis, non c'est pas que pour cette histoire de calice. Si je tue Hyunjin, je te perdrai et ça je peux pas me le permettre. J'en suis malade, mais je préfère prendre le risque de perdre mon identité plutôt que de te perdre toi. Et t'as pas intérêt de t'enfuir maintenant, grogna Chan. Je te jure que si t'essayes de te faire la malle après ce que je viens de dire, je te séquestre pour les six prochains mois à minima.

Changbin écarquilla les yeux, puis éclata de rire.

— Je suis sérieux, mon tigre.

— Je sais, sourit froidement l'assassin.

Il se pencha à son tour par-delà la table de manière à ce que sa bouche soit au plus près de l'oreille du vampire. Son sourire s'étira un peu plus.

— Dis-toi que ça marche dans les deux sens, souffla Changbin.

Se levant, le jeune homme jeta les déchets dans la poubelle non loin et ricana fièrement lorsque les deux boules de métal atterrirent exactement où il avait visé. Chan quitta la chaise à son tour pour se glisser dans le dos de l'assassin et entoura sa taille de son bras.

— Je vais devoir compter sur ta protection, mon tigre, chuchota Chan contre sa peau. Est-ce que tu as des recommandations ? Je suis si peu expérimenté dans le domaine, tu vas devoir m'apprendre.

Changbin roula des yeux, mais ça n'empêcha pas un large sourire de dévorer son visage. Bon sang, il ne se souvenait pas de la dernière fois où ses lèvres s'étaient autant courbées vers le haut. Il allait virer niais si ça continuait ainsi, pour autant... il avait très envie de rejoindre le vampire sur le terrain de jeu qu'il venait d'instaurer.

— Ce n'est pas ma spécialité non plus, mais pour toi Dracula, je peux peut-être faire un effort, soupira dramatiquement l'assassin. Mais je crois qu'il y a un problème...

— Un problème ?

— Je ne fais que dans la protection très très rapprochée.

— Je devrais pouvoir m'y faire, sourit Chan.

Ses lèvres retroussées dévoilèrent la pointe de ses crocs, mais cette vision ne rebuta pas Changbin. Pire, avec le recul, il trouvait que les canines correspondaient parfaitement à Chan et qu'elles participaient à son charme. Il avait envie de se cogner la tête contre le mur. Le vampire plissa les yeux.

— Quoi ? marmonna Changbin.

— J'attends, chuchota la créature contre sa peau. En général, c'est à ce moment-là que tu casses l'ambiance et qu'on se prend la tête pour une connerie.

— C'est aussi typiquement le genre de moment où tu proposes une idée à la con, du style s'avouer un truc pour se faire confiance, contra l'assassin en fronçant le nez.

Le rire de Chan caressa son tympan et il frissonna.

— Je t'ai déjà confié des choses ce soir, est-ce que ça ne serait pas à ton tour ?

Changbin se mordit la langue, hésitant. Peut-être qu'il était temps, peut-être qu'il devait se faire une raison. Il ne considérait plus le vampire comme un ennemi depuis longtemps. Ce n'était pas un ami non plus. C'était un mélange de plusieurs choses qu'il refusait d'admettre depuis trop longtemps, mais pour quelle finalité ? Ce n'était même pas comme s'il avait essayé de lutter, il avait juste détourné le regard de ses propres sentiments.

La vérité ? Chan était un partenaire de combat doué et mortel, puissant et déterminé. Il couvrait ses arrières mieux que personne. C'était un amant extraordinaire qui éclipsait sans aucune difficulté toutes ses précédentes aventures. C'était un crétin arrogant et dangereux qui avait trouvé comment le faire sourire. Merde. Il s'était attaché à un vampire. Il crevait d'envie d'en être encore plus proche, sans savoir comment faire tout en continuant de se préserver.

— Franchement, tu me pètes les reins, grommela Changbin.

— Ah, voilà le ronchon qui casse l'ambiance, ricana la créature en se détachant de lui.

L'assassin ne le laissa pas s'éloigner beaucoup. Il lui attrapa le poignet avant qu'il n'ait fait un pas en arrière et le tira à sa suite, les yeux rivés devant lui. Une nouvelle tension s'était emparée de ses épaules, mais il était déterminé à aller jusqu'au bout. C'était à son tour de faire une concession.

— Tais-toi et suis-moi, ou je vais changer d'avis et ne rien te dire.

Chan tordit son propre poignet pour se dégager et prendre la main du jeune homme dans la sienne. Ils remontèrent tout un dédale de rues pendant de longues minutes dans un silence seulement troublé par le bruit de leurs pas sur le sol et celui de leurs respirations. À plusieurs reprises, Changbin ralentit et envisagea de se rétracter.

Un nouveau quartier se dévoila devant eux, plus austère, moins bien entretenu. Les devantures des immeubles étaient craquelées, la peinture tombait en petits copeaux colorés sur le sol et quelques tuiles des toits tanguaient dangereusement à chaque coup de vent. Changbin prit une profonde inspiration et s'engouffra dans une ruelle. Il s'arrêta au bout, le dos raide. Il était incapable d'avancer plus, de combler les quelques mètres qui le séparaient de la façade vieillotte.

— T'es pas obligé si tu ne veux pas, glissa Chan tout bas. Je sais que ça te coûte énormément et que tu as du mal à t'ouvrir aux autres, je suis déjà heureux que tu envisages de le faire avec moi. On peut arrêter là.

Changbin secoua la tête en serrant les dents. Il refusait d'être un lâche, de se détourner de son objectif. Il en était malade, sa gorge nouée lui donnait envie de vomir et une sueur froide perla à ses tempes, mais il refusa de détourner les yeux. Sa main se serra mécaniquement autour de celle du vampire qui lui rendit son geste avec la même force.

— Tu connais bien cet endroit ?

La question sonnait étrangement, après tout il était évident même pour le premier venu que Changbin n'était pas perdu ici, mais Chan essayait de le faire parler même en demandant des évidences. Le jeune homme hocha la tête, son regard sombre rivé sur les rideaux tirés du premier étage de l'habitation. Quelques zones lumineuses trahissaient l'activité qu'il y avait encore malgré l'heure plus que tardive.

— C'est la ruelle où les Han vous ont agressés, pas vrai ?

Une nouvelle fois, l'assassin hocha la tête. Il n'y avait pas pensé une seule seconde, mais il avait failli mourir dans cette ruelle il y a peu. C'était déjà la deuxième fois, la première remontant quinze ans en arrière.

— Qu'est-ce que tu faisais ici ? demanda le vampire à voix basse.

— Je suis sûr que tu sais déjà que je viens ici à chaque fois que... quelque chose ne va pas.

Quand il était déçu. En colère. Perdu. Il revenait inexorablement au même endroit. Quelle ironie que ce soit celui où il avait le plus de souvenirs douloureux.

Changbin s'appuya négligemment contre le mur, ses doigts tenant toujours fermement ceux de Chan. Il s'accrochait à cette présence pour s'empêcher de faire demi-tour.

— Tu n'as pas l'air en colère que j'en sache autant, je pensais que tu allais me hurler dessus et me menacer.

Il haussa les épaules, détaché. Il s'en doutait depuis longtemps, Chan avait l'étrange manie de toujours savoir où il se trouvait et à intervenir pile au bon moment. Il ne fallait pas être un génie pour deviner qu'il employait un moyen quelconque pour le suivre à la trace.

— Je l'étais, mais le truc c'est qu'il faut reconnaître que parfois t'apparais au bon moment et en plus, j'ai aucun moyen de t'en empêcher, grogna Changbin en lui infligeant un léger coup dans le bras. Même si je te dis non, tu vas quand même le faire.

— Tu sauras que je n'ai jamais enquêté sur cet endroit, souffla Chan en venant le prendre dans ses bras. Je ne sais pas ce que ça représente pour toi, ni pourquoi tu viens ici. J'aurais pu, mais je ne l'ai pas fait.

Changbin cessa de regarder la façade, mais il ne croisa pas le regard du vampire pour autant. Il sépara leurs mains et laissa son visage appuyer contre la clavicule de Chan. Ce dernier glissa une main sous ses vêtements et lui frotta doucement le dos.

— J'ai grandi dans cette maison, marmonna l'assassin. J'avais un peu plus de quatorze ans quand j'en suis parti et je n'y ai jamais remis les pieds.

Il recula, pressé entre le corps massif de la créature et la dureté du mur. Il aurait dû se sentir prisonnier, coincé, mais c'était tout l'inverse. Il se trouvait dans une bulle où rien ne pouvait l'atteindre car Chan montait la garde, empêchant quiconque de le blesser.

Il grimaça.

Il avait laissé le vampire passer trop de ses barrières, il ne savait plus quoi faire pour qu'il recule ni même s'il en avait envie.

— Ma mère était jeune quand elle m'a eu, je n'étais pas vraiment prévu au programme et mon père ne voulait pas d'enfant. Il est parti et je ne l'ai jamais rencontré. Je sais juste que jusqu'à ce que je parte il versait de lui-même une petite pension tous les mois.

— Tu as déjà essayé d'établir un contact ?

Changbin ricana et haussa les sourcils.

— Pourquoi j'aurais fait ça ? Je le connais pas ce mec et il n'a jamais voulu me connaître non plus. J'ai aucune raison de vouloir savoir qui il est.

Une ombre passa sur le visage de Chan.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu fuies ?

— Elle s'est trouvé quelqu'un, marmonna l'assassin en haussant les épaules. Un pauvre con qui cherchait une boniche et qui se croyait tout permis sous prétexte qu'il gagnait plus qu'elle et qu'il aidait à remplir le frigo.

— J'en déduis que tu ne l'aimais pas, murmura le vampire en continuant de lui caresser le dos.

— Il voulait pas s'encombrer d'un gosse qui n'était pas le sien, encore plus un garçon. Ce pauvre type était obsédé à l'idée d'avoir une fille et il a fini par avoir ce qu'il voulait. Lorsque ma mère a annoncé qu'elle était enceinte d'une fille, j'ai su que je devais me barrer si je voulais pas finir six pieds sous terre.

Les prunelles de Chan miroitèrent, des reflets rouges dominant le bleu habituel. Il s'écarta d'un pas, la mâchoire contractée.

— Il t'a touché ? siffla la créature.

Changbin haussa les épaules, les yeux tournés en direction de la maison.

— J'étais trop faible pour répliquer à l'époque, trop stupide aussi. J'avais trop peur qu'il s'en prenne à elle si jamais je me rebellais.

Il ricana, amer.

— C'est stupide, tu ne trouves pas ? Se sacrifier, encaisser plus qu'on ne le peut pour quelqu'un qui ne te cherchera pas une minute si tu venais à disparaître. J'étais tellement désespéré, je voulais tellement avoir une mère, une famille, que j'ai donné tout ce que j'avais, que j'ai pris des coups pour elle et au final ? Quand j'ai fugué, elle ne m'a pas cherché. Elle aurait juste eu à traverser la rue, je n'étais pas très loin. Personne n'a contacté les flics ou mis des affiches.

Le jeune homme fit quelques pas, une veine pulsant dans son cou. Plus il parlait et moins il parvenait à contenir le flot de ses paroles, le venin qui le rongeait ne pouvait plus être retenu. Il passa les mains dans ses cheveux, sans se soucier de ses ongles qui raclèrent son crâne au passage.

— Si j'étais resté, je serais mort, siffla Changbin quasi essoufflé. Je devais partir.

Chan se glissa dans son dos et le ceintura. Il sentait que l'assassin perdait pied.

— Tu as eu raison de partir, gronda-t-il contre la peau de Changbin. Tu as le droit d'être en colère, mais tu ne peux pas culpabiliser d'avoir été humain. D'avoir voulu être accepté.

— Bien sûr que si.

Le vampire resserra son étreinte.

— N'essaye pas de te sauver mon tigre, je ne suis ni ta mère ni ton abruti de beau-père, d'accord ? Je ne te laisserai jamais tomber, ne me repousse pas encore une fois. Je suis là pour toi, OK ?

Le corps de l'assassin était raide entre les bras de Chan. Il transpirait le rejet. Changbin fit rouler ses épaules, prit une grande inspiration et se força à se calmer.

— C'est bien mon tigre, je suis fier de toi, chuchota la créature en l'invitant à lui faire face.

— Pourquoi est-ce que je reviens toujours là ? cracha Changbin les poings serrés. Je les déteste tous, je déteste ce vieux tas de ruines. J'en ai marre de venir ici, mais c'est comme avec toi ! Je peux pas m'éloigner, j'en suis incapable !

Il darda un regard noir sur le vampire qui l'observa, confus. Depuis quand ils faisaient son procès ?

— Faut toujours que tu sois là même quand j'essaye de m'éloigner et tu fais comme si t'allais jamais me laisser tomber, comme si je pouvais te faire confiance !

— Parce que c'est le cas, contra Chan.

— Tu mens ! s'énerva l'assassin en le repoussant. Dès que je ne serai plus à la hauteur, que tu trouveras mieux alors tu me jetteras.

Le vampire écarquilla les yeux, un éclair de compréhension chassant le rouge de ses prunelles. Il s'avança, usant de sa force surnaturelle pour piéger son cadet entre ses bras. Peu importe la puissance que Changbin utilisait, elle ne serait jamais suffisante pour se libérer de lui. Il serra plus fort, quitte à laisser des marques sur le corps de l'assassin qui grogna d'inconfort et l'abreuva d'injures.

— Arrête, stop !

La voix de Chan claqua dans la nuit. Imposante. Glaciale. Changbin se figea, la gorge nouée et les larmes au bord des yeux. Contre son torse, le vampire sentait son cœur qui tambourinait comme un fou. L'assassin était proche de la panique, il était dépassé.

— Regarde-moi.

Le jeune homme détourna les yeux.

— Changbin. Regarde-moi tout de suite. Ne me le fais pas répéter encore une fois.

Cette fois, il releva le menton, mais son regard restait trouble. Chan serra les dents, il avait comme l'impression que l'autre ne le voyait pas alors qu'ils n'étaient qu'à quelques centimètres loin de l'autre.

— Je ne vais pas te quitter, articula lentement Chan. Un vampire ne prend qu'un seul compagnon à ses côtés, peu importe le temps qu'il vivra. Aussi étrange que cela puisse te sembler, nous sommes du genre fidèle une fois que l'on est engagé, et ça c'est si on ne prend même pas en compte le lien de calice.

— Parce que tu vas me dire que je suis le premier et le dernier, c'est ça ? se moqua froidement l'assassin.

— Oui. On ne dirait peut-être pas comme ça, mais j'approche de la centaine mon tigre et je n'ai jamais fréquenté deux fois la même personne. Je n'ai jamais couru derrière personne ni attendu qui que ce soit. Tu es le seul pour qui je fais ça. Parce que je sais que c'est toi que je veux, que c'est de toi dont j'ai besoin.

— Putain, mais t'es super vieux Dracula !

— Merci, je vois que t'as retenu l'essentiel de ce que je viens de dire, soupira Chan en roulant des yeux.

— Non, mais imagine ! s'exclama Changbin. Si t'avais pas été une chauve-souris, je t'aurais rencontré à l'EPHAD.

Chan le libéra de ses bras, les lèvres frémissantes d'amusement plus que d'agacement. Il retrouvait l'assassin belliqueux et dans le déni qu'il connaissait. Celui qui faisait exprès de changer de sujet lorsqu'il se sentait sur une pente glissante ou trop personnelle. Soit, une fois de plus il allait laisser couler.

— Je te ferai remarquer que pour un vampire je suis plutôt très jeune, je sortirais à peine de l'adolescence si j'étais un humain, s'amusa la créature.

Il se retint de rire devant l'expression horrifiée qui se peignit aussitôt sur le visage de Changbin.

— Ah mais c'est encore pire ! grimaça l'assassin.

— Du coup, tu préfères quelle version ? chantonna Chan. La gériatrie ou le p'tit jeune ?

— Tu m'énerves, casse-toi ! Lalalalalalalla, sifflota Changbin en s'éloignant à grandes enjambées. Je ne sais rien, je ne suis au courant de rien, j'ai rien entendu !

Les mains sur les oreilles, il ne fit même pas attention que pour la première fois en quinze ans il passait devant la maison ayant abrité une partie de son enfance sans lui accorder la moindre importance. Chan fit mine de le poursuivre et il fuit, amusé malgré lui. Toute sa colère avait fondu.

Le vampire cessa de faire semblant d'être incapable de le rattraper au bout de quelques minutes et il le hissa sur son épaule. L'assassin grommela, humilié. Il ne parvenait pas à accepter qu'il était soulevé comme un sac de patates.

— Normalement les gens sécurisent leur prise sur la cuisse de la personne, pas en leur agrippant la fesse, fit remarquer Changbin en se tortillant.

— Hmm hmm.

— Tu m'écoutes Dracula ?

— Toujours, mais cette fois c'est toi qui dois m'écouter mon tigre et sans changer de sujet. Je me suis vraiment attaché à toi et je suis sérieux quand je dis que je ne te laisserai jamais partir. Si ça ne tenait qu'à moi, notre lien serait finalisé depuis longtemps et tu n'aurais aucune raison de douter de ce que je te dis, mais je n'ai pas ton accord alors je patiente. J'aimerais juste... que tu me fasses confiance.

La fin de la phrase de Chan mourut dans la nuit, mais Changbin l'entendit tout de même. Il cessa de résister et soupira, les mots sur le bout de la langue. Il se tenait au bord du précipice. Il ne tenait qu'à lui de sauter et de faire un dernier pas. Il ferma les yeux, fort.

— Je sais que tu me caches des choses, marmonna l'assassin, et même si je te déteste à chaque fois que je m'en rends compte, je sais aussi que j'oublie très vite que je t'en veux.

Exhalant un souffle tremblant, le jeune homme observa l'asphalte qui défilait sous ses yeux alors que le vampire le transportait sans effort.

— Je te fais confiance, Dracula. 











Nda :

Un chapitre long qui se termine sur une note positive ! J'espère qu'il vous a plu et qu'il n'était pas trop confus x) Je vous souhaite de très belles fêtes et je vous dis à la semaine prochaine pour une nouvelle update !

Dalion~ Kiss :3 

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